Tim White est un brillant illustrateur britannique passé maître dans l’art de l’aérographe. Il s’est surtout fait connaître dans les années 1970-80, ses dessins sont d’ailleurs tout à fait dans le style de cette époque. Ils fourmillent souvent de très nombreux détails, et l’on a plaisir à chercher ce qui se cache dans les moindres recoins de ses peintures. Les paysages sont d’ailleurs ce que j’apprécie le plus chez lui. Voilà ce que l’on dit de cet artiste dans l’ouvrage désormais introuvable : La Science-Fiction et le Fantastique de Tim White (éd. AMP / 1981) :
« Tim White est né en Angleterre, dans le Kent, au mois d’avril 1952. Très tôt, il veut devenir illustrateur et, en 1968, il entre au Medway College of Art pour suivre un cours d’illustration générale. L’année suivante, il publie sa première affiche. Libre encore des contraintes imposées par le milieu commercial, il trouve un style personnel où l’on retrouve déjà l’empreinte du fantastique.
En 1972, Tim quitte le collège et passe les deux premières années de sa vie professionnelles comme illustrateur dans des studios de publicité. Malgré les contraintes, il juge son expérience profitable, mais trouve plus de satisfaction dans les commandes privées de plus en plus nombreuses qu’il reçoit dans le domaine de la science-fiction et du fantastique. En 1974, il a sa première commande de jaquette pour le livre d’Arthur C. Clarke « The Other Side of the Sky » (Corgi Books) et, peu après, devient illustrateur indépendant. Depuis, il a produit plus de cent illustrations pour des jaquettes, le reste de ses oeuvres se partageant entre des pochettes de disques, des illustrations de revues, des commandes privées, des films et autres projets s’y rattachant. Ses oeuvres ont été présentées plusieurs fois dans des expositions consacrées à la science-fiction et au fantastique.
L’aspect le plus frappant de l’oeuvre de Tim White est son souci presque obsessionnelle du détail qui lui vient de son enfance. Il se sentait toujours récompensé quand il découvrait, après une inspection minutieuse d’une illustration, des détails qui lui avaient échappé au premier coup d’oeil. Associant à une grande richesse du détail, une approche essentiellement figurative, White cherche à créer une image réaliste et convaincante du paysage de l’imaginaire. La source de son inspiration varie. Elle peut naître d’un chapitre, d’un passage ou simplement de quelques mots d’un livre. Un récit entier peut parfaitement coïncider avec une image particulièrement forte que Tim portait en lui et qu’il devient alors capable de développer. Il peut, à l’occasion, trouver une approche plus symbolique illustrant le caractère général de l’oeuvre en question. Tim a expérimenté également différents effets photographiques, méthode qu’il n’avait jamais vu appliquer à l’illustration dans le domaine du fantastique. L’utilisation du flou dans une peinture donne une perspective à plusieurs dimensions et peut attirer l’attention sur un point particulier.
Pour chaque peinture, Tim fait une série d’ébauches des formes et des couleurs. Cette méthode l’aide à préciser son idée même si la peinture achevée peut s’éloigner nettement des premières versions. En général, Tim préfère la gouache, qu’il trouve efficace et pratique, alors que l’huile met souvent des semaines pour sécher proprement.
Tim passe beaucoup de temps à rendre plausibles les récits qu’il illustre, qu’il s’agisse de machines complexes ou d’organismes étrangers en plastique. A son avis, les créations organiques doivent s’harmoniser avec leur environnement. Il pense néanmoins qu’il y a des limites au vraisemblable. Ces limites correspondent à notre vision partielle de l’univers. En même temps, beaucoup d’inventions qui, à une époque, semblaient le fruit d’imaginations folles sont devenues réalité. Quoiqu’il en soit, il est nécessaire que les conceptions nouvelles aient un point de départ identifiable, car ce qui nous est totalement étranger ne pourrait pas nous toucher. »
Le site officiel de Tim White : http://www.tim-white.co.uk/index.html