Dans la nuit du 31 juillet 1953 disparaissait mystérieusement le navire La Monique entre Maré et la Grande Terre (Nouvelle-Calédonie) avec 108 passagers à son bord. « Mystérieusement » ? Oui, car l’épave du navire de plus de 32 mètres n’a jamais été retrouvée… L’association Fortunes de mer calédoniennes a décidé cette année de tout mettre en oeuvre pour percer cet incroyable mystère.
C’est en lisant l’édition du quotidien local Les Nouvelles Calédoniennes de ce matin que j’ai appris cette information. Fortunes de mer calédoniennes, association réputée pour son sérieux, a travaillé pendant près de cinq ans, nous dit-on, pour localiser la zone de l’épave de La Monique. Ses membres se sont basés sur des archives et des témoignages d’époque pour établir le secteur de leurs recherches qu’ils effectueront grâce au navire de l’IRD.
On suppose que La Monique a dû couler en raison d’une surcharge au moment de l’appareillage. Le navire mesurait 32,70 mètres pour 7,10 mètres de large. Il était parti à 14 heures de Tadine, à Maré, et devait logiquement arriver à Nouméa le lendemain à 8 heures. A son bord se trouvait 18 membres d’équipage, 108 passagers et près de 246 tonnes de chargement. On n’a retrouvé en tout et pour tout que quelques fûts de 200 litres et une bouée, rien d’autre… Étrange, n’est-ce pas ?… Oui, je vous vois venir, mais attendez les conclusions avant de croire à l’impossible…
j espere ke l asso fortune de mer va pouvoir retrouver cette epave
Espérons-le, en effet.
il ya plus pire que cela à Tahiti (PF) un avions qui tourné autour des iles qui peut être vu à vu d’oeil a disparu sans laisser de trace. même pas des trace de carburant ou l’aile de l’avion ou son épave.
étrange mystère alors qu cela s’est déroulé en 2001 au Tuamotu.
j’espere que la Monique sera retrouvé
Un Triangle des Bermudes en Polynésie ?…
Je voudrais juste savoir de quelle couleur était la Monique s’il vous plaît?
Je n’en ai pas la moindre idée. Je suis désolé.
j’avais 6 ans et mon frere 10 ans et deux touristes japonaises ont pris une photos avec nous et nous ont racontés que la monique se trouve sur une des plusieurs iles au japons et qu’il y a encore des survivants.
j’ai la photos des deux japonaises si une personne veut aprofondir l’histoire.
cela s’est passé a lifou en 1985.(prise de la photo)
Je connais pas mal de personnes dont des membres de leurs familles ont disparu avec la Monique.
Pour l’histoire de l’avion au-dessus, j’ai aussi eu un copain de lycée qui avait son brevet de pilote et qui a décollé de Magenta en direction de la Polynésie au cours de l’année 1990. Apparemment, aux dire de la tour de contrôle, il s’est vu à court de carburant, et il voulu rebrousser chemin en vain. De ce que j’en sais, la carcasse du petit avion n’a pas été retrouvée. Mais l’océan est large il faut dire.
Pour la Monique, un groupe des îles avait sorti un morceau un peu triste sur le sujet dans les années 90, et il était sur un CD de compilation de morceaux locaux que j’avais avec moi pendant mes études à Paris.
Sinon, pour le Japon et les survivants…euh…comment dire…6 ans, c’est un âge où l’on accepte beaucoup d’histoires surnaturelles…
Sinon, il me semble bien que l’association Fortunes de mer calédoniennes travaille directement avec le Musée maritime de Nouméa, et des expositions de photos y sont régulièrement présentées.
Et juste pour le plaisir, voici des images vues du ciel que j’ai monté, et filmées à partir de différentes caméra, lors d’un aller-retour entre Nouméa-Bourail-Nouméa. Mais surtout le long des côtes.
Magenta-Poé : https://www.youtube.com/watch?v=V5e0IUyo7aw
Et Poé-Magenta : https://www.youtube.com/watch?v=0Fdo5msw5HA
C’est dommage quand est pas retrouver la Monique.J’espère qu’un jour ce mystère aura une explication..car avec toute les familles qui ont perdus leurs proches, c’est très difficile.
C’est genre un peu comme ( Le Triangle des Bermudes ) les bateaux et les avions qui disparaissent et qui n’ont jamais etaient retrouver !
( ETRANGE ?? )
Je me prénomme Monique et j’écoute, en ce moment sur Europe1; l ‘émission de Franck Ferrand qui raconte le naufrage de ce bateau. J’espère sincèrement que cette énigme sera résolue rapidement pour les familles des disparus, qui ont le droit de savoir
bonjour,
De quelle façon je peux avoir la liste des passagers de la monique ?
c’est pour un travail de généalogie !
SVP
Bonjour,
Je pense, sans en être sûr, que vous pourriez peut-être l’obtenir par la Société d’Etudes Historiques de Nouvelle-Calédonie. Je vous donne son lien en espérant que vous pourrez les contacter :
http://www.seh-nc.com/
La Monique est de nouveau à l’honneur en ce moment avec un clip et une chanson du groupe VOCAL :
« Notre groupe a souhaité commémorer le naufrage du caboteur la « Monique », qui a marqué l’histoire maritime de la Nouvelle-Calédonie en 1953. La bande-son enregistrée du célèbre « Sheusheu », interprétée par notre groupe en studio, accompagne une très belle illustration de Fly et Christophe Martin, dessinateur et réalisateur calédoniens. »
La Monique en choeur – auteur : Abraham MANAHE, Compositeur : Tommy MAHA et Edwige KAYSER, Interprète : Groupe VOCAL
Clip réalisé par Christophe MARTIN. 4mn16.
Produit par VOCAL.
https://www.youtube.com/watch?t=36&v=eAIgNG2Ua8E
+ 2 textes de Frédéric Ohlen sur le sujet (et dont le copié-collé désarticule complètement la mise en page malheureusement).
Voici le cercle…
(Sur une bouée du navire la Monique
disparu corps et biens le 31 juillet 1853)
I.
Voici le cercle
Les survivants héritent de ce mystère
de cet anneau parfait
Depuis leurs pas ont fait le tour de la Terre
Ils ont goûté les saisons
le vent qui frotte dans les herbes
ce foisonnement de la vie qui traverse leur ventre
Ils ont marché
dans les rues lentes de pays
où leurs mots clairs n’avaient pas cours
vu sous le bec du colibri
l’hibiscus qui plie
au-dessus d’eux la nuit
cette arche
dont la beauté fulgure
Nous venons à vous
Jean Raymond Gabriel
nous venons à vous
Maria Céline Madeleine
nous redisons vos noms
nous en reconnaissons le goût
Charles
cinquante après
ils se rappelaient de ton sourire
ta façon de surfer la terre
tes ahans d’athlète réveillant la maison
Étienne et toi Mickaël Wadigat
ta manière de tenir la batte
quand vous dansiez
et faisiez tressaillir le sol
en l’honneur des prémices
Nous venons à vous les mains vides
pour vous hisser hors d’eau
pour qu’à jamais vos souffles
n’y reposent
Aux seigneurs des murs
aux insensés qui disent
que nul ne leur ressemble
qu’il n’est rien à partager
dans l’eau ni dans la mémoire
voici le cercle qui rassemble
Qu’est-ce donc qu’un pays
Même corps soudain
même voix
Non le passé
qui s’embracèle
pauvre diadème
mais
le corps là
et les mains qui se tiennent
II.
Terres ceintes
Îles fermées de récifs
Fleuves peu navigables
L’eau pourtant vectrice des hommes
Non ces fiers navires
aux noms clinquants de drapeau
mais plates chaloupes motor-ships
Mata Hari Sarah Meïline la Monique
Paquebots mixtes aux noms de fiancées
On dort
sur des sacs
dans l’odeur d’huile et de tourteau
Sous le prélart
quand la pluie fouette
parmi
les paniers
les ballots ficelés
les bougnas
feuilles roussies
où le feu laisse son haleine
de cendre hirsute et de pierraille
III.
On fait sa vie
On suit la haussière
On entre en lice
Ou bien on laisse
Au loin ses frères
Les contours mousseux de la terre
Frédéric Ohlen
Poème écrit à l’occasion du 50e anniversaire
de la disparition de la Monique
et de l’exposition qui lui a été consacrée
au musée de l’Histoire maritime (1er août-5 octobre 2003).
Paru dans Orphée n° 28, p. 24-25, 2005.
DYNAMIQUE DE LA CATASTROPHE :
le cas du motor-ship La Monique.
par
Frédéric Ohlen
Communication donnée à la convention mondiale de la FILLM
(Fédération internationale des Langues et Littératures modernes),
dans la salle de conférences de la Communauté du Pacifique,
à Nouméa, le lundi 20 octobre 2003.
L’acte de création me semble autant dépendre d’un mouvement profond de l’être, en tant qu’entité singulière, que de ses réactions face aux circonstances, en tant qu’animal social, inscrit dans un certaine histoire et dans un certain espace. Peut-on imaginer l’artiste sans son terreau ni son terroir d’origine, comme un sujet standard et indifférencié, procédant et progressant dans une espèce d’inactualité ou de pure immanence ?
Cette réalité dont il est issu – j’entends par là cette intrication de faits, de fratries, de fils mémoriels, de prêt-à-penser, de modes de représentation, de symboles et de rites – faut-il qu’il s’en éloigne pour justement la penser ? Et cela consiste-t-il à la réfléchir passivement, à en extraire une éternelle paraphrase, message éculé de supposés voyants à destination d’un peuple de supposés sourds ?
L’artiste n’est pas un simple témoin des opacités et des injustices, il lui est donné de surcroît, s’il porte en lui assez de vie, de modifier notre idée même de la réalité. Passant devenu passeur, respirant devenu pensant, il sait que notre perception du monde, que notre champ de conscience doit faire l’objet d’un enrichissement constant, d’un réajustement.
À l’origine de toute démarche artistique, conçue comme une mise en marche et une remise en formes, il y a, de fait, presque toujours un ébranlement, un pic critique, fruit d’une expérience fulgurante ou d’une lente maturation. Non, les choses ni les êtres ne sont pas exactement tels qu’on nous les avait présentés. De ce hiatus naît une tension qui ne se résout partiellement que dans l’expression, dans une création qui n’est pas ronron ni reprise mais quête d’un sens qui relèverait, non du sublime ou de la grâce, mais d’une poéthique concrète.
Vient alors un moment où se dissolvent les frontières du social et du politique, le moment où des interventions privées peuvent et doivent bouleverser les liturgies, les traditions, les institutions autour desquelles s’organise l’espace public.
Une société qui ne serait qu’un rassemblement plus ou moins réglé d’hommes réunis par des intérêts communs ne m’intéresse pas. L’opportunisme des alliances, le réseau des soumissions et des subordinations, le psittacisme langagier, les formes actuelles de l’appropriation et de la jouissance, cela suffit-il à constituer un corps social autre que fonctionnel, à fonder une identité autre que plaquée ?
L’endormissement, le refus de voir, de se voir, d’assumer, est-il parfois si profond qu’il nous faille des séismes, des tragédies, des deuils, pour échapper enfin au fatras des faux-semblants, parvenir à nous éveiller à l’Ici, et, selon le mot du poète, à « habiter notre nom » ? Faut-il des chocs, des événements imprévus mais prévisibles, pour se connaître et se reconnaître, pour s’écouter et se comprendre, en lavant jusqu’au sang nos vieux mots inaptes à inventer le futur ?
Mais ce qu’entre nous, ni les révoltes ni les guerres, ni la spoliation ni l’exil n’ont pu, de la sorte, en un siècle et plus, tisser, un naufrage est en passe de l’accomplir.
Sur toute la Grande-Terre et aux îles, il n’est pas un Calédonien, Blanc ou Noir, gada ou dridri, qui n’en ait entendu, un tant soit peu, parler : la Monique ! Caboteur parti du port de Tadine, à Maré, avec 126 personnes à son bord, le 31 juillet 1953, et disparu, par beau temps, corps et biens.
Et ce n’est pas l’ampleur du désastre ni de la souffrance qui rendent illustre ce nom, ni le grand mystère qui entoure cette disparition, ni même cette facile métaphore de la nef Calédonie, alourdie par trop marchandises, mais ayant aussi charge d’hommes, de toutes origines. Non, ce nom de femme, c’est une chanson qui l’a rendu, à tous, intime, familier. Celle du vieux Abraham Manane. Son Oceano Nox.
Mais aujourd’hui, plus de tristesse : deko sheusheu !
Leçon de Joie, à contre-courant.
Car, ce matin-là, face au large, alors que nous étions rassemblés à Tadine pour nous souvenir, ensemble, de ces vies englouties, les autorités coutumières de l’île nous ont fait, très officiellement, don de ce chant auxquelles elles tiennent tant, à charge pour nous de le continuer en français, pour qu’il devienne, peut-être un jour, l’hymne de ce pays.
Seuls des hommes infiniment libres sont capables d’un tel geste.
Plus qu’une lecture commune de l’Histoire, mieux qu’une vague vision d’avenir, il nous est proposé ici d’entrer dans la chair du chant et même de le tresser plus avant. Alors, ce qui ne paraissait qu’adjonctions successives, chaos sociétal, empilement sans fin de conquêtes forcées et de relégations arbitraires, à travers cet événement-là, prend soudain du sens.
Tout l’intérêt de l’Art consiste à capter des énergies qui nous mettent en mouvement. Et le propre de l’artiste n’est pas d’être le traducteur du monde, le médium d’une claire représentation des forces qui nous conduisent, mais bien de nous faire signe, nous desceller, nous arracher à nos réticences et à nos frayeurs, et ainsi, au sens strict du terme, configurer l’avenir.
L’État, le gouvernement ne permettent pas de poser à eux seuls l’unité de la société civile. En se constituant en État, les hommes ne partagent pas seulement une volonté commune que manifestent des institutions plus ou moins souveraines, ils se reconnaissent aussi des références et des rêves communs dans la durée, c’est-à-dire beaucoup plus qu’une espèce de coexistence pacifique des individus et des groupes, ar-raisonnés, agrégés malgré eux, à la traîne d’une classe politique qui ne conçoit, le plus souvent, son action qu’en termes de développement économique, qu’en opérations ponctuelles de sauvegarde ou de secours.
Arbitrer les légitimités, réguler et coordonner, nourrir et loger, soigner et enseigner, soit, c’est nécessaire, mais quid de qui nous li(e)ra au-delà de nos besoins basiques et de nos intérêts bien compris ? Sera-ce ce navire évaporé, cette « part manquante » où le corps social d’ores et déjà se réinscrit ?
Aux seigneurs des murs
aux insensés qui disent
que nul ne leur ressemble
qu’il n’est rien à partager
dans l’eau ni dans la mémoire
voici le cercle qui rassemble
Qu’est-ce donc qu’un pays
Même corps soudain
même voix
Non le passé
qui s’embracèle
pauvre diadème
mais
le corps là
et les mains qui se tiennent
© Frédéric OHLEN,
Nouméa, le 14 octobre 2003.
j’espère qu’il vont trouver la Monique car c’est triste de voir nos famille dedans ce navire
moi j’espere aussi qu’il vont le retrouver
Bonsoir,
J’aiemerais bien savoir pour les 2 japonnaises qui ont dit sa????
est-il vrai? tel est la question?
Courage à toutes les familles (62 ans déja).
À part un ralenti vers 1988-1989 (avec l’affaire d’Ouvéa) mais pendant toutes les premières années 80, il y a eu une grosse affluence de touristes japonais dans les Îles Loyautés. Surtout à cause d’un roman.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Katsura_Morimura
Mais surtout après un gros tournage à Nouméa et à Ouvéa d’un film japonais adapté du roman. C’est un film de cinéma fantastique qui est sorti au Japon en 1984.
http://www.imdb.com/title/tt0125549/
http://ecx.images-amazon.com/images/I/51BH424fD7L.jpg
Le film ne parle pas de la Monique, mais après sa sortie au cinéma dans les années 80 la Calédonie était un peu auréolée de magie et de surnaturel pour beaucoup de Japonais.
Un peu comme avec la récente série « Foudre ».
Bonjour tout le monde,
J’ai un grand oncle qui faisait partie de l’équipage son nom de famille Briault … je voudrais savoir cette fameuse histoire avec le Japon ..svp
J’aimerais avoir les paroles du 1er couplet de La Monique. Est-ce possible ?
Je ne les ai pas. Désolé.