Après avoir définitivement quitté le Sci-Fi Club en 1996, j’avais décidé de fonder à nouveau une association destinée à promouvoir le fantastique et la science-fiction en Nouvelle-Calédonie : Futur Immédiat. Quelques anciens du Sci-Fi Club m’avaient rejoint pour composer son bureau, type loi 1901. Etait-ce le manque de motivation ou les difficultés à mettre en oeuvre ce projet ? En tout cas, Futur Immédiat ne dépassa jamais le seuil de ses statuts…
LE GRAND DEPART
J’ai quitté le Sci-Fi Club en pleine année 1996, quelques semaines avant son édition des 24H du Fantastique. Ce que l’on me reprocha d’ailleurs en raison de son organisation inachevée. Les dernières moqueries blessantes de certains membres du club au cours d’un après-midi « Trillium » (séance qui réunissait les trois sections d’alors) avaient fait déborder le vase. Cela faisait déjà des mois que je n’éprouvais quasiment plus aucun plaisir à me rendre aux réunions de l’association, en particulier depuis ma proposition de projet de séparer les jeux de rôles du Sci-Fi Club, car ce projet avait provoqué des réactions violentes de la part de certains adhérents. Je me souviens encore de ce jour où j’ai franchi la porte du Sci-Fi d’un pas décidé avant d’aller faire un grand tour de l’Anse Vata pour réfléchir à ma décision. Mais je crois qu’elle sommeillait déjà en moi depuis longtemps : après dix ans de présidence du Sci-Fi Club, c’était fini. Je laissais le soin à d’autres de poursuivre l’aventure de ce que j’avais créé en 1986 avec une bande de copains. Je pensais faire la plus grande connerie de ma vie : le Sci-Fi Club, c’était plus qu’une passion, c’était mon enfant ! Etonnamment, je vécus très bien ce divorce malgré une petite période de moral à zéro. Etait-ce pour me venger ou pour revivre cette passion que je décidais de créer un nouveau club ? Un peu des deux, je dois l’avouer…
LA NAISSANCE D’UN FUTUR IMMEDIAT
J’avais décidé que le nom de cette nouvelle association serait Futur Immédiat, titre d’un banal film de SF des années 1980. J’aimais assez ce nom. Nous étions à quelques années à peine de l’an 2000, et pour tout fan de SF ce futur auquel nous avions rêvé n’avait jamais été aussi proche, aussi immédiat ! Et puis ce nouveau club devait faire la part belle aux progrès scientifiques, en plus de promouvoir la SF et le fantastique. Je voyais un peu Futur Immédiat sous la forme d’un Temps X des frères Bogdanoff ! M’inspirant des statuts du Sci-Fi Club, je rédigeais ceux de Futur Immédiat après avoir pu trouver mon vice-président et mon trésorier. L’association naquit officiellement le 25 février 1997. J’avais réalisé une affiche que je comptais photocopier et distribuer un peu partout à Nouméa afin de nous faire connaître et d’attirer les adhérents. Un fanzine était prévu ainsi qu’un site internet (le fanzine ne vit jamais le jour, quant au site internet : seule la page d’accueil fut créée !).
UN MAGAZINE POUR FUTUR IMMEDIAT !
Et voilà qu’un beau jour je fus contacté par un atelier publicitaire qui me croyait encore membre du Sci-Fi Club… Je remettais alors les pendules à l’heure. A l’arrivée, cette situation imprévue l’arrangeait, tout comme moi d’ailleurs ! En effet, Futur Immédiat, venant d’être créé, innovait en son genre quant à moi je pouvais profiter de cet atelier pour faire connaître l’association. Après avoir fixé un rendez-vous, je rencontrais les deux responsables de ce tout nouvel atelier publicitaire. On me proposa alors tout bonnement la publication gratuite d’une revue bimestrielle, elle-même gratuite, Futur Immédiat ! Ce magazine en couleur aurait ni plus ni moins ressemblé à une sorte de Paru Vendu ou Le Gratuit. Il aurait proposé des articles sur la SF et le fantastique (sans doute noyés dans un flot de publicités locales)… Ma foi, je ne risquais pas de refuser, l’aubaine était trop grande, même si je me demandais un peu à quoi allait ressembler la chose ! L’atelier publicitaire et moi-même avons ensuite fixé les règles par écrit. J’ai dû signer, en compagnie des responsables, plusieurs lettres d’accréditation où il était stipulé qu’en tant que président-fondateur de Futur Immédiat je donnais « tous pouvoirs à l’Atelier …, enregistré sous le Ridet n°… et dirigé par …, afin d’éditer et de publier la revue bimestrielle Futur Immédiat, dans l’optique de promouvoir le club Futur Immédiat par le biais de diverses rubriques ayant toutes trait à la science-fiction et au fantastique. » Encore aujourd’hui je me demande si je n’étais pas plutôt tombé dans un « traquenard »…
LA MISE EN PLACE DU PROJET
L’atelier publicitaire, ayant eu carte blanche pour la mise en chantier du projet, me tenait régulièrement informé des avancées. Il conçut lui-même le logo de l’association. Il devait servir pour la couverture de la revue gratuite. On me dit qu’il était temporaire. Je n’avais pas été consulté pour son apparence, mais comme je le trouvais plutôt sympa… Les premiers contacts auprès des éventuels annonceurs de Futur Immédiat s’avérèrent plutôt positifs. En attendant, je rencontrais l’atelier pour lui fournir les documents en rapport avec les articles prochainement publiés (articles que l’on retrouve un peu partout sur ce blog…). Je demandais à quelques membres du Sci-Fi Club, avec qui j’avais gardé de bons contacts, s’ils souhaitaient se joindre à l’aventure. Mandragore, des Feuillets d’Hypnos, accepta de rédiger un article, de même qu’un célèbre libraire de la place aujourd’hui à la retraite. Ce fabuleux projet me motivait beaucoup, et j’écrivais alors avec passion. Cependant aucune réunion de l’association Futur Immédiat n’avait encore eu lieu puisque nous n’avions pas d’adhérents. En outre, je ne souhaitais pas vider à nouveau certaines pièces de ma maison, comme à l’époque du Sci-Fi Club, pour accueillir le local de l’association. J’avais l’intention de faire les réunions chez moi, sans ne rien chambouler.
UNE FIN PRECIPITEE
Et puis tout se précipita. Je devais rapidement me fâcher avec l’atelier publicitaire qui me fixait des rendez-vous auxquels finalement personne ne venait. En outre, mon foutu caractère ne devait pas arranger les choses. Le Sci-Fi Club m’avait servi de leçon , je ne souhaitais plus passer pour un c… ! Une franche engueulade finit par éclater. Je perdis dans l’affaire une série de documents, sans compter le projet de publication de la revue Futur Immédiat. Fatigué de devoir continuellement me battre pour des projets, pas encore totalement remis de mes derniers mois passés au Sci-Fi Club, et n’ayant jamais senti une réelle motivation de la part du bureau de Futur Immédiat, je larguais définitivement ce projet d’association. En y repensant, je me dis parfois que ce n’est peut-être pas plus mal, mon métier d’enseignant m’accapare déjà beaucoup, lui aurais-je consacré autant de temps si ce club avait existé ? Allez, on va se consoler comme ça.
Futur Immédiat aurait dû fêter ses treize ans cette année. Elle dort éternellement dans la quatrième dimension…
Beau billet. RIP « Futur Immédiat » MAIS :
Le film « Futur Immédiat » n’est pas un banal film de SF. Namého !
Moi je l’ai trouvé super et j’ai même vérifié, je ne suis pas un alien, le lait caillé est sans effets sur moi !
C’est un merveilleux film soporifique dont l’effet a d’ailleurs été radical sur l’association qui portait son nom.
Je viens de relire ton billet concernant ton départ du sci-fi. Je regrette que cela se soit fait avec tant d’aigreur. Personnellement, j’ai quitté l’association quelques mois auparavant car je n’appréciais ni le mélange des genres ni le re-nouveau des générations et, de ce fait, le sci-fi club s’envahissait d’une violence adolescente dans laquelle je ne me retrouvais plus…
Par contre, je suis bien aise que le sci-fi perdure et je le vois aujourd’hui comme un bol d’air, un échappatoire pour des générations qui se succèdent, ce que, dèjà en 1987, certains adultes me présentaient comme tel…
Je garde tout de même en souvenir – outre mon numéro d’adhérent qui était le 13 et mon surnom (Chewie) – d’excellents moments de passion et de partage avec de vrais puristes…D’ailleurs, je suis toujours un grand fan de films B et Z, de films d’horreur et de SF alors que je ne m’aventure toujours pas dans le jeu de rôle. Comme quoi, les vieilles habitudes sont tenaces ! Et cela, je te le dois, en partie.
Donc, en gros, merci à toi Morbius, pour tous ces bons moments passés en ta compagnie, dans ces lieux, rue Bataille, avec ses bibliothèques fournies, sa salle de projections et de débats, qui restent toujours magiques dans l’esprit d’un ex-adolescent. Pareil pour ton adorable maman qui nous offrait le gouter dans votre petit jardin et ce côté « familial » des projections (« L’Emprise », « Evil Dead 2″…) dans votre petit salon.
D’excellents souvenirs donc, qui sont soigneusement rangés dans un tiroir de mon esprit, que je rouvre de temps à autre, pour y puiser des forces…
Merci Trapard, c’est très sympa ce que tu dis là.