Les échos d’Altaïr

Vous l’avez forcément déjà croisé, non pas au coin d’une rue (heureusement !) mais quelque part, dans un livre ou un documentaire, lui, le célèbre Mutant de la planète Métaluna du film LES SURVIVANTS DE L’INFINI (THIS ISLAND EARTH / Joseph M. Newman et Jack Arnold pour les séquences finales / 1955). L’histoire est la suivante : des scientifiques sont enlevés un peu partout dans le monde. Ils se retrouvent embrigadés de force par un certain Exeter, extraterrestre de la planète Métaluna, afin de sauver d’urgence ce monde qui se meurt. Le Dr Cal Meacham et le Dr Ruth Adams sont transportés jusqu’à la planète et assistent impuissants à sa destruction. Au moment de leur départ, ils doivent affronter un horrible mutant qui leur barre la route…

Le Mutant de Métaluna, totalement muet, à la taille impressionnante et au cerveau hypertrophié, est un étrange croisement entre un insecte et un crustacé, même si son apparence demeure nettement humanoïde. On apprend dans le film qu’il existe plusieurs spécimens de son espèce, tous employés comme esclaves sur Métaluna. Le Mutant de Métaluna apparaît dans une courte séquence pleine d’intensité où il se bat avec férocité contre nos héros qui auront cependant raison de lui.

Le Mutant fut joué par Eddie Parker et Regis Parton. Il devait être au départ à la fois marron et jaune, mais la production opta finalement pour du bleu et rouge. Ce fut Bud Westmore qui le dessina après avoir conçu plusieurs versions. Il faut savoir que la forme particulière de sa tête avait été dessinée à l’origine pour les aliens du film LE METEORE DE LA NUIT (IT CAME FROM OUTER SPACE / Jack Arnold / 1953). Mais comme elle ne fut pas utilisée pour le film, son ébauche atterrit dans LES SURVIVANTS DE L’INFINI. Le costume du Mutant de Métaluna, qui coûta 20 000 dollars, fut réalisé par une petite équipe composée de Jack Kevan, Robert Hickman et Chris Mueller. Millicent Patrick dut certainement être responsable du look final de la créature.

L’avis des spécialistes :

« En fait, ce mutant est un exemple parfait de collage ; que celui-ci soit fait n’importe comment lui donne un aspect rétro, ou kitsch, avec 25 ans d’avance : car il évoque ainsi les monstres naïfs des merveilleuses couvertures des magazines américains de s-f des années 30 et 40, ces Amazing Stories, ces Wonder Stories, ces Famous Fantastic Mysteries où, déjà, des créatures d’outre-espace montées de bric et de broc emportaient vers un ténébreux destin de belles astronautes défaillantes. » (Jean-Pierre Andrevon & Alain Schlockoff / Cent monstres du cinéma fantastique / éd. Jacques Glénat)

Sources : Wikipédia, Keep Watchnig the Skies !