« La science-fiction est dans une grande mesure une tentative d’évasion dans l’ »illimité » scientifique face aux limites cul-de-sac de la civilisation dans le domaine idéologique, écologique, politique, humanitaire, religieux. Cela est particulièrement visible dans son échec quasi général : alors qu’on imagine de prodigieux changements scientifiques, à l’échelle cosmique, les auteurs sont incapables d’imaginer un homme nouveau, comme si de tels bouleversements prodigieux pouvaient laisser l’homme tel qu’il est aujourd’hui. C’est pourquoi les romanciers de la science-fiction sont incapables, malgré toute leur imagination, d’inventer des personnages intéressants. Elle est un symptôme typique d’une mort de civilisation. Pour moi, son plus grand intérêt est d’avoir enfin osé dire que ni l’homme ni l’intelligence humaine ne sont le centre de l’univers. Elle a pris de plus en plus d’importance comme substitut de Dieu. »
(L’effet Science-Fiction / Igor et Grichka Bogdanoff / éd. Robert Laffont / 1979)
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