ATTACK OF THE 50 FOOT WOMAN
Année : 1958
Réalisateur : Nathan Juran (sous le pseudo de Nathan Hertz)
Scénario : Mark Hanna
Production : Bernard Woolner (Allied Artists Pictures Corporation)
Effets spéciaux : ?
Pays : USA
Durée : 65 min
Interprètes : Allison Hayes, William Hudson, Yvette Vickers, Roy Gordon, George Douglas…
L’HISTOIRE :
Une riche héritière, Nancy Archer, est victime de sa rencontre avec un extraterrestre géant : elle se met à grandir progressivement et devient bientôt elle-même géante. Dès lors, elle en profitera pour se venger de son mari qui la trompe…
ATTACK OF THE 50 FOOT WOMAN est le premier film de science-fiction à présenter une femme géante, alors que déferlent à cette époque monstres ou insectes gigantesques et hommes mastodontes. Mais le sujet du film est à pleurer : durant plus d’une heure, notre femme géante ne cesse de chercher son mari dans la campagne américaine, un buveur et fumeur invétéré, lequel la trompe avec une charmante compagne… Nathan Juran (réalisateur du 7e VOYAGE DE SINBAD, JACK LE TUEUR DE GEANTS, THE BRAIN FROM PLANET AROUS, THE DEADLY MANTIS, LES PREMIERS HOMMES DANS LA LUNE…), grand spécialiste du cinéma de science-fiction et de fantastique des années 1950-1960 (souvent critiqué) s’est-il rendu compte qu’il tournait un futur classique de la grande collection des splendides nanars ? Sans doute : soucieux de préserver son image de marque, il ira jusqu’à signer son film sous le pseudonyme de Nathan Hertz…
ATTACK OF THE 50 FOOT WOMAN fut tourné en huit jours avec un budget de 88 000 dollars seulement, les effets spéciaux en ressentent forcément les méfaits. C’est pourtant bien dans ce genre de film qu’ils auraient dû être peaufinés ! C’est ainsi que notre « fifty foot woman », quand elle n’est pas jouée par une Allison Hayes géante, muette et visiblement très en colère, est remplacée par une énorme main caoutchouteuse se promenant lentement à gauche, à droite, en avant, en arrière, pour écraser ou saisir ses infortunées victimes. En dehors des plans nous dévoilant la géante face à des maquettes réalisées à son échelle, le film utilise également de très mauvais effets où le spectateur médusé peut voir à travers le corps de l’héroïne mal raccordé au reste du décor ! Peu importe, nous dit Marquette. Ce participant à la conception du film déclare que les effets de transparence des géants étaient délibérés, cette « luminescence » lui plaisait…
À la grande surprise de tout le monde, ATTACK OF THE 50 FOOT WOMAN connut malgré tout un joli succès en salles et rapporta à l’arrivée 480 000 dollars ! Dans ces conditions une suite fut envisagée pour le début des années 1960. Elle devait être réalisée en couleur, tournée en CinemaScope et financée par un budget confortable. Cependant elle ne dépassa pas le stade des discussions. Ce sera bien des années plus tard, en 1993, que Daryl Hannah (BLADE RUNNER, SPLASH) interprétera la femme géante dans une sorte de remake (inutile) de Christopher Guest. Aujourd’hui, ATTACK OF THE 50 FOOT WOMAN a acquis ses lettres de noblesse dans la culture pop et celle des geeks : il est cité dans des chansons, des films et des séries télévisées (notamment LES SIMPSON), imité sur des affiches, parodié dans des publicités… L’affiche du film, oeuvre du talentueux et surdoué Reynold Brown (également à l’origine des splendides affiches de LA CREATURE DU LAC NOIR, TARANTULA, TEENAGE CAVEMAN, KONGA, LA MACHINE A EXPLORER LE TEMPS…), était considérée par le magazine Première, en 2008, comme l’une des 25 meilleures de toute l’histoire du cinéma.
Jean-Pierre Putters déclare dans son ouvrage Ze Craignos Monsters (éd. Vents d’Ouest) : « Le film est devenu un cult-movie de par, à la fois un certain flou dans les effets spéciaux, un scénario plutôt à risques et ce fabuleux décalage entre les intentions préalables et le résultat final. Une de ces perles tellement mauvaise qu’elle en devient géniale dans le registre établi et fort couru du « so bad it’s good » en compagnie des Robot Monster, Plan Nine from outer Space ou The Giant Claw. »
Le Cinéma : Grande Histoire Illustrée du 7e Art (éd. Atlas) déclare à propos de la femme géante et du film : « On ne voit trop qu’elle est en carton-pâte et que ses dimensions gigantesques ne se doivent qu’à un jeu de surimpression des plus simplistes. Dans cette histoire assez conventionnelle de folie meurtrière (l’infidélité de son mari pousse une femme à la destruction de leur couple), le recours à la science-fiction semble presque hors de propos sinon qu’il contribue à donner au drame des proportions – si l’on peut dire – demesurées. »
- Morbius -
Sources : Wikipédia, Ze Craignos Monsters, Keep Watching the Skies ! (Bill Warren / éd. McFarland), tcm.com, Le Cinéma : Grande Histoire Illustrée du 7e Art
Il existe un jeu vidéo japonais pour PS2 inspiré de ce film. Il se nomme Demolition Girl, un truc délirant inspiré de la SF américaine de cette période. Une mannequin devenue géante est pilotée par des extra-terrestres à forme de méduse pour détruire le monde (en tout cas le Japon). Franchement marrant.
Merci pour l’info. Quel délire en effet ça doit être !
On peut voir des images de ce jeu en cherchant « Demolition Girl Ps2″ sur YouTube…
Tiens donc ! Je vais aller voir ça…
Il existe aussi une parodie de ce film avec THE 30 FOOT BRIDE OF CANDY ROCK (1959) avec Costello, mais sans Abbott.
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