Ce reportage de TEMPS X est consacré à Carlo Rambaldi, célèbre spécialiste en effets spéciaux de l’époque des années 1970-1980 ayant travaillé sur KING KONG (1976), ALIEN, E.T. et tant d’autres.
On en a déjà parlé hier, on en reparle aujourd’hui, et on en reparlera autant de fois qu’il le faudra avant qu’il ne soit trop tard. La pétition est en ligne ici.
Si vous n’avez pas encore compris ce qui est en train de se jouer actuellement, autrement dit la mort de l’Internet tel que nous le connaissons, regardez ce film.
IL FAUT SIGNER CONTRE ACTA !
Noisy Boy est l’un des robots vedettes du (très bon) film REAL STEEL de Shawn Levy (2011). Sa version papier, assez costaud au niveau du montage, ne s’adresse qu’aux amateurs de papertoys expérimentés. Vous trouverez votre Noisy Boy sur ce site.
Quand Le Meilleur des Mondes et 1984 sont à deux doigts de devenir une réalité, agissons…
Pour stopper ACTA, cliquez ici.
Maria de ROBOFORCE (1988 / Tsui Hark & David Chung) rêve de ressembler à Maria de METROPOLIS (1927 / Fritz Lang), malheureusement pour elle il lui manque ce petit quelque chose inexplicable, ou inextricable de sa carcasse métallique chromée à faire pâlir d’envie n’importe quel amateur de belles cylindrées. Et pourtant Maria, à son niveau, n’est pas loin de posséder les atouts d’une belle cylindrée… enfin… presque… En attendant, Maria pourchasse les terroristes avec Whisky. Non pas la bouteille, mais bien Whisky, son ami d’enfance ! Eh oui, un groupe de malfrats veut dominer le monde à l’aide de robots. Heureusement, Maria veille.
« Qu’est-ce que le roman de science-fiction ? Je ne le sais pas. De le lire, donc de le dire, je n’ai le temps. Mais sûrement, la science-fiction tourne autour du pot de l’inconscient collectif, dont une chose au monde seulement témoigne : chaque langue. Or cet inconscient, comment le prendre ? quelque chose qui se produit chez chacun, qu’il y ait science-fiction ou pas. Ce n’est pas par hasard qu’à la suite de certains brassages, l’on soit parvenu des langues caractérisées par des jeux de mots, des équivoques, ce par quoi il y a témoignage de la consistance d’un inconscient collectif. Voyez-vous, la science-fiction ne se constitue que de ce qu’elle déconstitue, c’est-à-dire d’un inconscient dont on ne sait rien, sauf qu’il est structuré comme un langage. Il faudra bien que l’on comprenne un jour que la science-fiction ne peut se constituer que de ce qui l’exclut, car enfin, il est frappant qu’elle ne serve qu’à exprimer des structures inconscientes absolument particulières. » (L’effet Science-Fiction / Igor et Grichka Bogdanoff / éd. Robert Laffont / 1979)
JULES VERNE, OU LE SCAPHANDRIER DE L’IMAGINAIRE (2e partie)
(par Mandragore / publié dans Sci-Fi News 33 de juillet-août 1992 / première partie disponible ici)
La conquête impossible
La Nature ne se laisse pas forcer. Elle engloutit l’imprudent à moins qu’elle ne l’expulse bien avant qu’il n’atteigne le centre de la Terre ou le sol de la Lune. « Poussière impalpable perdue dans un monstrueux univers », l’homme n’hérite pas du monde au terme de sa quête. Tout juste aura-t-il pu, un court moment, soulever un coin du voile d’Isis.
Quant aux machines, elles n’ont plus guère d’intérêt comme anticipations forcément dépassées. Mais elles restent aujourd’hui encore le miroir privilégié du Désir. Désir de voir et de faire voir, désir de transgresser le premier un espace interdit, désir enfin d’être à l’égard d’autrui un maître ou un vengeur. Du Nautilus-rorqual à l’éléphant d’acier de La Maison à vapeur, en passant par le « surnaturel hippogriffe » de Robur, tous ces cyborgs avant la lettre témoignent d’un conflit permanent entre jouissance et violence. Le vaisseau de Nemo est à la fois musée d’esthète et mortelle torpille. La maison à vapeur est un véritable palais des mille et une nuits mais aussi une redoutable forteresse mobile. La machine vernienne extériorise donc les pulsions contradictoires du Héros.
Âme tourmentée, celui-ci s’élève souvent au rang du mythe. Nemo ou Hatteras ne sont plus des êtres de chair et de sang mais des génies maudits, démons des mers ou des régions hyperboréennes. Surhumains ou trop humains, victimes ou témoins d’une inexorable fatum, les personnages de Jules Verne, même simplifiés, restent pourtant crédibles. Exceptionnels comme leurs machines, individus asociaux ou antisociaux, ils n’en demeurent pas moins exemplaires, figures emblématiques d’un pouvoir toujours destructeur.
Science sans conscience
La guerre est, en effet, une des obsessions majeures de l’œuvre de Jules Verne. Dès De la Terre à la Lune (1865), récit où se trouve reconvertie en entreprise spatiale l’industrie militaire américaine de la guerre de Sécession, Jules Verne s’inquiète de « l’inféodation subite d’un peuple à un homme » et dénonce la collusion entre mercantilisme et bellicisme (Cf « J.F.K. »). Témoin atterré du conflit de 1870, l’écrivain réalise avec lucidité le caractère de plus en plus scientifique – et donc meurtrier – des guerres modernes. Dès lors, la mise en scène du projet de domination sur les hommes va doubler, dans son œuvre, celle de l’impossible maîtrise de la Nature.
Incapable de nous faire alunir, le canon à fulmicoton se retrouve dans Les Cinq Cents Millions de la Bégum (1879) : il s’y révèle parfaitement « propre » à anéantir une mégalopole ! Il deviendra, en outre, « fulgurateur » dans Face au drapeau (1896) et même engin téléguidé dans L’étonnante aventure de la mission Barsac (1914). Ici, Verne ne se contente pas d’exploiter le thème du savant fou, avatar moderne de l’apprenti-sorcier, il nous montre l’effet de feed-back par lequel la détention d’un pouvoir attise la mégalomanie d’un despote ou d’un scientifique, en même temps que le croissant asservissement du savoir au pouvoir. Il nous décrit aussi, dans le détail, les mécanismes socio-économiques par lesquels s’exerce une tyrannie : rôle de l’argent, maîtrise de l’énergie, monopole et manipulation de l’information.
Mais les sociétés dites « libérales » n’en sont pas moins visées. C’est notre civilisation elle-même qui est remise en cause. Les « Altoriens » du Voyage à travers l’Impossible, qui veulent vider leurs océans dans leurs volcans, pour, du même coup, cultiver le fond des premiers et éteindre les seconds ! On ironise sur le monde de Sans dessus dessous (1889) où les ex-pionniers d’Autour de la Lune, désormais promoteurs d’une société par actions et grands utilisateurs du pouvoir des médias, entreprennent de redresser l’axe de la Terre ! Verne, authentique précurseur des écologistes, stigmatise ainsi les méfaits de l’industrie à outrance et l’épuisement progressif de la biosphère. À l’heure du sommet de la Terre à Rio, il est bon de relire La journée d’un journaliste américain en 2889. N’y voit-on pas déjà des fax au sein d’une conférence internationale ? N’y relève-t-on pas surtout l’impuissance voire l’indifférence des gouvernements, des puissants ne sachant concilier affairisme et philanthropie ?
« Social -fiction » à la manière de Brown ou de Kornbluth et non « hard-science », l’anticipation vernienne nous parle finalement de l’ »ici et du maintenant ». Les univers parallèles que la fiction déploie ne font que nous renvoyer à nous-mêmes à travers l’espace-temps.
Les Indes noires
Inventeur du roman « scientifique », Jules Verne – le sait-on ? – fut, à maints égards, en bon transgresseur de la réalité immédiate, un écrivain fantastique. Dès 1854, Maître Zacharius pose les maximes de l’homme prométhéen : il faut manger les fruits de l’Arbre pour devenir l’égal de Dieu. Quitte à périr sous la foudre divine à la manière des Titans escaladant l’Olympe, il nous faut toujours, nouveaux Icares, nous dépasser, tenter de transcender le lieu et la matière.
À l’Avenir souvent menaçant, succède ici un Passé antique, l’abîme non moins terrible des âges enfuis. Au fond de nos labyrinthes internes, sommeille un être malfaisant, une créature millénaire au pouvoir duquel il s’agit d’arracher une victime. Mauvais génie de la mine des Indes noires, « roi de l’ombre et du feu », c’est Silfax impalpable et qui voit tout. C’est le sombre propriétaire du Château des Carpathes, Dracula nécromant qui se repaît de la voix de sa prisonnière. C’est Wilhelm Storitz qui hérite du don ou de la malédiction de l’invisibilité. L’objet du combat ? La femme, grande absente du roman scientifique. Ailleurs déplacé sur la Nature ou les machines, le Désir trouve là son objet véritable. La Dame doublement convoitée par le pervers diabolique qui la torture et l’enchaîne et le prince charmant qui vient la délivrer, est elle-même écartelée entre l’ombre et la lumière, entre l’égarement et la raison, entre Eros et Thanatos. Qui se cache derrière ces monstres et ces profanations ? Verne bien sûr. Troubleur de l’Ordre, violeur de l’impératif « hetzélien » de positivité, de rigide et de frigide pruderie. Jules Verne est une « taupe », un agent subversif exorcisant la pesante influence paternelle à travers la figure d’un Docteur Ox (1872) qui fait pousser aux habitants de Quinquendone des talents nouveaux mais aussi des dents ! Il est, à son tour, le grand « oxygénateur » qui nous redonne crocs et griffes, le fou sacrilège peignant la Terre et même un peu d’Au-delà.
- Mandragore -
Source : Le Livre d’or de la Science-Fiction, François Raymond, Presses Pocket, 1986.
Encore un fan film (tout récent) très réussi et réalisé par des Français ! A voir !
Le dernier space opera en date, JOHN CARTER d’Andrew Stanton, après AVATAR de James Cameron, montre que le genre a atteint aujourd’hui un tournant majeur : sa pleine maturité. Avec des scénarios élaborés, privilégiant certes encore le divertissement, nous sommes loin, mais vraiment très loin des STAR CRASH, MERCENAIRES DE L’ESPACE, ALERTE DANS LE COSMOS, FLASH GORDON, STARFIGHTER ou plus récemment PERDUS DANS L’ESPACE et WING COMMANDER pour ne citer qu’eux. Terminé les films destinés aux gamins en mal de batailles spatiales à la STAR WARS, terminé les histoires qui tiennent sur un mouchoir de poche : on franchit à présent une étape importante, celle d’offrir enfin au space opera toutes ses lettres de noblesse. Il était temps !
Pour celà il fallait mettre tous ses atouts de côté, et c’est ce qu’a fait Andrew Stanton (réalisateur du MONDE DE NEMO et de WALL-E) en adaptant au cinéma l’un des piliers de la littérature de science-fiction : Le Cycle de Mars d’Edgar Rice Burroughs. DUNE, de David Lynch, avait également réussi cet exploit (même s’il demeure encore aujourd’hui bien contoversé) en mettant en image le classique de Frank Herbert.
En fait, pour qu’un space opera soit respectable, il lui faut au départ un auteur de renom. Ajoutez-lui ensuite un réalisateur motivé, débrouillard et au sens artistique hyper développé, et vous obtiendrez (presque) assurément un film réussi.
JOHN CARTER, considéré comme un chef-d’œuvre par certains et comme un sacré nanar pour d’autres (il n’y a pas de juste milieu), ne peut laisser indifférent, comme ne pouvait laisser indifférent AVATAR. Il fait partie de ces films qui déposent en vous quelque chose d’indéfinissable après leur vision… Pour certains il s’agit d’un sentiment amer et pour d’autres d’un sentiment d’émerveillement. On est même allé jusqu’à faire de JOHN CARTER le nouveau STAR WARS, celui du XXIe siècle, c’est dire l’impact…
Mars, de son vrai nom Barsoom… n’a jamais été aussi belle que dans ce film épique. Ses grandioses paysages, ses somptueuses cités, sa faune et sa flore locales, ses armées d’heroic fantasy saupoudrées d’un kitsch (et pas d’un kirsch !) délicieux, ses extravagantes et magnifiques machines volantes en forme de libellules géantes, et ses princesses sensuelles et combattantes (ancêtres d’une certaine Léia…) nous plongent dans un merveilleux dépaysement.
À la poésie d’un film où chaque image est soignée, vient parfois se joindre une touche d’humour des plus appréciables. JOHN CARTER n’est pas une œuvre glaciale et sans âme, encore moins un blockbuster uniquement bâti pour rapporter le pactole (ce qu’il ne parviendra visiblement jamais à faire…), c’est un film avec des personnages suffisamment intéressants pour que l’on s’y attache, avec une musique de Michael Giacchino (LOST, STAR TREK, SUPER 8…) respectable mais peu flamboyante, malheureusement.
JOHN CARTER s’avère une parfaite réussite. Il ne méritait pas une telle sanction du public. La franchise qui devait naître est déjà mort-née… à moins que les dieux de Barsoom en décident un jour autrement…
Voici un magnifique diorama reproduisant parfaitement la scène d’anthologie du film JASON ET LES ARGONAUTES (1963) : l’attaque finale des squelettes ! Le site proposant le décor et les personnages a beau être japonais, les nombreuses photos accompagnant le montage parlent d’elles-mêmes et permettent ainsi d’être guidées. Vous trouverez votre diorama ici. Bonne réalisation !