Le dernier space opera en date, JOHN CARTER d’Andrew Stanton, après AVATAR de James Cameron, montre que le genre a atteint aujourd’hui un tournant majeur : sa pleine maturité. Avec des scénarios élaborés, privilégiant certes encore le divertissement, nous sommes loin, mais vraiment très loin des STAR CRASH, MERCENAIRES DE L’ESPACE, ALERTE DANS LE COSMOS, FLASH GORDON, STARFIGHTER ou plus récemment PERDUS DANS L’ESPACE et WING COMMANDER pour ne citer qu’eux. Terminé les films destinés aux gamins en mal de batailles spatiales à la STAR WARS, terminé les histoires qui tiennent sur un mouchoir de poche : on franchit à présent une étape importante, celle d’offrir enfin au space opera toutes ses lettres de noblesse. Il était temps !
Pour celà il fallait mettre tous ses atouts de côté, et c’est ce qu’a fait Andrew Stanton (réalisateur du MONDE DE NEMO et de WALL-E) en adaptant au cinéma l’un des piliers de la littérature de science-fiction : Le Cycle de Mars d’Edgar Rice Burroughs. DUNE, de David Lynch, avait également réussi cet exploit (même s’il demeure encore aujourd’hui bien contoversé) en mettant en image le classique de Frank Herbert.
En fait, pour qu’un space opera soit respectable, il lui faut au départ un auteur de renom. Ajoutez-lui ensuite un réalisateur motivé, débrouillard et au sens artistique hyper développé, et vous obtiendrez (presque) assurément un film réussi.
JOHN CARTER, considéré comme un chef-d’œuvre par certains et comme un sacré nanar pour d’autres (il n’y a pas de juste milieu), ne peut laisser indifférent, comme ne pouvait laisser indifférent AVATAR. Il fait partie de ces films qui déposent en vous quelque chose d’indéfinissable après leur vision… Pour certains il s’agit d’un sentiment amer et pour d’autres d’un sentiment d’émerveillement. On est même allé jusqu’à faire de JOHN CARTER le nouveau STAR WARS, celui du XXIe siècle, c’est dire l’impact…
Mars, de son vrai nom Barsoom… n’a jamais été aussi belle que dans ce film épique. Ses grandioses paysages, ses somptueuses cités, sa faune et sa flore locales, ses armées d’heroic fantasy saupoudrées d’un kitsch (et pas d’un kirsch !) délicieux, ses extravagantes et magnifiques machines volantes en forme de libellules géantes, et ses princesses sensuelles et combattantes (ancêtres d’une certaine Léia…) nous plongent dans un merveilleux dépaysement.
À la poésie d’un film où chaque image est soignée, vient parfois se joindre une touche d’humour des plus appréciables. JOHN CARTER n’est pas une œuvre glaciale et sans âme, encore moins un blockbuster uniquement bâti pour rapporter le pactole (ce qu’il ne parviendra visiblement jamais à faire…), c’est un film avec des personnages suffisamment intéressants pour que l’on s’y attache, avec une musique de Michael Giacchino (LOST, STAR TREK, SUPER 8…) respectable mais peu flamboyante, malheureusement.
JOHN CARTER s’avère une parfaite réussite. Il ne méritait pas une telle sanction du public. La franchise qui devait naître est déjà mort-née… à moins que les dieux de Barsoom en décident un jour autrement…
Laisser un commentaire