« Qu’est-ce que le roman de science-fiction ? Je ne le sais pas. De le lire, donc de le dire, je n’ai le temps. Mais sûrement, la science-fiction tourne autour du pot de l’inconscient collectif, dont une chose au monde seulement témoigne : chaque langue. Or cet inconscient, comment le prendre ? quelque chose qui se produit chez chacun, qu’il y ait science-fiction ou pas. Ce n’est pas par hasard qu’à la suite de certains brassages, l’on soit parvenu des langues caractérisées par des jeux de mots, des équivoques, ce par quoi il y a témoignage de la consistance d’un inconscient collectif. Voyez-vous, la science-fiction ne se constitue que de ce qu’elle déconstitue, c’est-à-dire d’un inconscient dont on ne sait rien, sauf qu’il est structuré comme un langage. Il faudra bien que l’on comprenne un jour que la science-fiction ne peut se constituer que de ce qui l’exclut, car enfin, il est frappant qu’elle ne serve qu’à exprimer des structures inconscientes absolument particulières. » (L’effet Science-Fiction / Igor et Grichka Bogdanoff / éd. Robert Laffont / 1979)
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