BELPHÉGOR (par Trapard du Cri du Cagou)
Au départ, BELPHÉGOR est un roman d’Arthur Bernède, sorti en 1927, un auteur complet, qui exploitera autant les aventures de Judex, Mandrin ou Vidocq. A l’instar des péripéties de Fantômas écrites par Pierre Souvestre et Marcel Allain, contemporaines de celles de Belphégor, Arthur Bernède exploite un sujet dont les lecteurs français (et même européens) sont assez friands : les Sociétés Secrètes. Aujourd’hui, remplacée par un autre mythe, celui des Illuminati, la légende des Sociétés Secrètes, déjà présente chez Honoré de Balzac (et son Histoire des 13), reviendra à la mode, en France sous Charles de Gaulle, dans de multiples films de cinéma comme dans, sans être exhaustif, PARIS INTERDIT (1969) de Jean-Louis van Belle jusqu’au film-fleuve en deux parties de Jacques Rivette, OUT ONE (sujet que Rivette s’efforce de démystifier). Mais l’Allemagne n’est pas en reste, replaçant au goût du jour, les romans d’Edgar Wallace, ou même l’Angleterre (en co-production avec les États-Unis) avec L’ŒIL DU MALIN (aussi connu sous le titre, LE MYSTÈRE DES 13) réalisé par Jack-Lee Thompson, en 1967.
La Télévision Française suivra cet élan, en produisant en 1966, la mini-série en 4 épisodes, BELPHÉGOR, adaptée par Jacques Armand et réalisée par Claude Barma.
Mystères fantasmatiques dans les couloirs nocturnes du Louvre, croisent une enquête policière dans les milieux ambigües de la pègre parisienne (très inspirée des classiques de la littérature française) en passant par une amourette entre deux jeunes protagonistes.
Une partie minoritaire des téléspectateurs, refusant le principe de la scénarisation du fantastique à la télévision, considéraient en 1966, la série trop « insultante » (pour leur intelligence ?), tandis que Charles de Gaulle, alors président de la République Française en dit du bien devant les caméras de télévision, lors d’un discours.
C’est aussi une belle série mystérieuse, en noir et blanc, qui permit à la jeune chanteuse Juliette Gréco de faire ses premiers pas en tant que comédienne, mais aussi une suite d’aventures qui se laissent encore regarder aujourd’hui, avec la curiosité du Paris des années 60, et sur une époque où la Télé faisait des pas timides en direction du Fantastique.
- Trapard -
Je crois avoir frémi devant quelques épisodes étant gamin. Je me souviens vaguement du fantôme.
Tu n’as donc pas revu la série avec un regard d’adulte. N’hésite pas, à l’occasion.
Pour les Sociétés Secrètes, j’aurais dû aborder, pour ces mêmes années 60, toutes les adaptations de Fumetti comme Diabolik, Satanik etc…Même la France qui a co-produit le Danger : Diabolik de Mario Bava a aussi remis au goût du jour, les aventures de Fantômas (avec Louis de Funès et Jean Marais). Et j’en passe…
Tiens, je crois que j’ai mal tourné une phrase en indiquant :
« C’est aussi une belle série mystérieuse, en noir et blanc, qui permit à la jeune chanteuse Juliette Gréco de faire ses premiers pas en tant que comédienne »
En fait, c’est plutôt le premier rôle de Juliette Gréco où elle ne chante pas, pour être plus clair et précis.
Je viens de regarder une étrangeté télévisée de l’ORTF datant de 1954 et scénarisée par Claude Barma donc 12 ans avant cette série BELPHEGOR et adaptée du conte de PERRAULT. C’est LA BELLE AU BOIS DORMANT réalisée par Pierre Badel avec des dessins, des décors et des personnages, les réalisations et mises en scènes de l’ORTF des années 50 étant encore aussi simplistes que les shows télévisés américains de la même époque.
Outre Marina Vlady dans le rôle principal, on trouve aussi Louis de Funès dans cet univers fantastique télévisé et assez présent à l’image. Le même De Funès qui deux ans plus tard aura un rôle important au cinéma, dans LA TRAVERSÉE DE PARIS (1956).
On peut trouver cette BELLE AU BOIS DORMANT dans le coffret DVD « Louis de Funès inoubliable » (TF1 vidéo) ou en vente sur le site de l’INA.
http://boutique.ina.fr/video/fictions-et-animations/telefilms-et-dramatiques/CPF86616015/la-belle-au-bois-dormant.fr.html
En 1967, Georges Combret et Jean Maley ont tourné en couleurs et pour le cinéma : LA MALÉDICTION DE BÉLPHÉGOR.
A l’opéra de Toulon, les artistes de la troupe qui travaille sur « La malédiction de Belphegor » meurent un à un dans des circonstances étranges. Une journaliste mène l’enquête mais est bientôt prisonnière du criminel….
Et je vois que les photos ont disparu grâce à cet ancien hébergeur américain pourri : ImageShack… Je m’en occupe dès que j’ai un moment.