« Arthur Kipps, jeune notaire à Londres, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse dame en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars… »
La Hammer, c’est toute une époque, tout un style et toute une réputation, avec des noms qui surgissent tout de suite dans ma tête : Christopher Lee, Peter Cushing, Terence Fisher, James Bernard et tant d’autres… Aussi ne savais-je pas trop à quoi m’attendre avec cette DAME EN NOIR (THE WOMAN IN BLACK) tourné en 2011, dernière production de la célèbre firme britannique récemment ressuscitée d’entre les morts, et dont les quelques premiers films n’ont pas fait grand bruit. À vrai dire, j’espérais bien y retrouver un certain charme à l’ancienne puisque l’action devait se dérouler au XIXe siècle, dans une maison hantée, mais sans trop y croire, et en me demandant si le jeune Daniel Radcliffe serait à la hauteur…
Eh bien je suis ravi de voir mes incertitudes balayées par ce grand film, incontestablement le plus effrayant de toute l’histoire de la Hammer ! À condition de vous plonger dans le noir, d’arrêter votre portable et de ne pas avoir à supporter les commentaires permanents d’un imbécile à vos côtés, vous connaîtrez d’incroyables frissons à vous glacer le sang, car LA DAME EN NOIR est un film fantastique comme je les aime : l’ambiance, toujours l’ambiance et rien que l’ambiance… Même si l’on n’évite pas les éternels bruits choc (efficaces !) qui vous font sursauter, les scènes où le héros se penche lentement et où surgit brusquement devant ses yeux un visage de spectre, le film de James Watkins (EDEN LAKE, THE DESCENT : PART 2), inspiré du roman de Susan Hill, est une véritable merveille du genre, un must comme je n’en avais pas vu depuis longtemps, quasiment un chef-d’œuvre, oui, allez, n’ayons pas peur des mots !
La vieille demeure où se déroule l’action rappelle forcément les classiques de la Hammer : le décor ancien, magnifiquement agencé, s’avère inquiétant dès l’arrivée d’Arthur Kipps (Daniel Radcliffe). Néanmoins nous sommes loin des versions très colorées de la firme. Le Technicolor n’étant plus à la mode (encore moins le kitsch…), le film baigne dans une ambiance grisâtre que toutefois quelques rayons de soleil viendront éclaircir dans de très rares occasions. Dans cette grisaille permanente, une autre grisaille, celle d’Arthur Kipps que la mort récente de son épouse a transformé en un être désespéré, abattu, au bord de la dépression. Le visage fatigué et condamné à ne plus jamais exprimer la moindre émotion, il ne se rattache désormais qu’à son fils, un jeune garçon de 4 ans, auquel il n’a de cesse de songer en feuilletant ses dessins, seul, enfermé dans ce vieux manoir situé sur un bout de terre que la mer isole à chaque marée montante. C’est sans compter sur une présence qui va peu à peu se manifester…
Silence de la demeure. Bruits sourds provenant de l’étage. Grands escaliers menant à un long couloir dont le fond disparaît dans l’obsurité la plus complète. Porte close qu’aucune clé ne parvient à ouvrir. Apparitions furtives et inquiétantes dans les différentes pièces, ou dans le cimetière, près du manoir… Au fur et à mesure de son travail de notaire, Arthur Kipps découvre que sa cliente avait un jeune enfant qu’elle chérissait plus que tout au monde. Mais que s’est-il donc passé ? Les secrets vont progressivement se révéler, terribles, et la dame en noir se révélera de plus en plus terrifiante…
LA DAME EN NOIR compte de jolies séquences à vous faire frémir, néanmoins la plus impressionnante demeure celle du marais, tournée de nuit… Je ne me permettrai pas de vous la raconter, bien sûr…
Le film de James Watkins représente le VRAI retour de la Hammer, c’est une réussite à tous les niveaux, y compris en ce qui concerne la musique qui sait accompagner humblement les scènes et se taire au bon moment. Quant à Daniel Radcliffe, le magicien de Poudlard fait place à un acteur efficace qui fait honneur à la prestigieuse maison de production.
Le succès de LA DAME EN NOIR aux États-Unis entraînera une suite, nous dit-on. C’est parfait. J’en redemande de cette Hammer.
Ah, ça y est, tu l’a vu !
Moi, je me le garde sous le coude, comme d’autres films dont je sais d’avance que j’aurai plaisir à les voir. Tranquillement.
Déjà, j’ai lu dans Mad Movies, l’interview de James Watkins concernant LA DAME EN NOIR et à le lire, je sais déjà que je vais aimer.
De la Hammer ressuscitée, j’ai vu un film moderne de vampires, datant de 2008 (j’ai oublié son titre) que je n’ai pas du tout accroché.
Du coup, j’ai regardé avec un peu de craintes, LET ME IN (2010) et découvrant qu’il s’agissait d’un remake du film suédois, MORSE (2008), j’ai commencé à me sentir déçu, puis finalement, ce remake est très différent du film original. Il s’agit bel et bien d’un autre film, très différent, la même histoire mais racontée sur un autre mode, c’est un autre univers.
C’est à partir de ce moment, que j’ai attendu la suite des productions de la New Hammer.
Je n’ai pas encore vu WAKE WOOD (2010) http://www.imdb.com/title/tt1296899/ et concernant LA DAME EN NOIR, je sais d’ores et déjà que la Hammer a pris de vrais risques pour que les fans de sa version old-school retrouvent leurs marques, et je sais que je ne serai pas déçu.
D’ailleurs, le cinéma gothique s’essaye doucement ces temps-ci puisque John Landis a ressuscité nos deux vieux personnages familiers, les déterreurs de cadavres Burke et Hare (de L’Impasse aux Violences, etc)
http://www.imdb.com/title/tt1320239/
Et merci Morbius, de m’avoir donné encore plus, l’envie de voir THE WOMAN IN BLACK
De rien, l’ami Trapard. Ce film m’a fait forte impression. J’avoue que je m’attendais au départ à un truc passable, bourré de clichés, ce n’est heureusement pas le cas malgré deux ou trois petites faiblesses. C’est vrai que c’est un gros risque pour la Hammer de revenir au gothique, mais visiblement ça a plu au public (ou alors ce sont juste les groupies de Daniel Radcliffe qui ont fait le succès du film…).
J’espère en voir d’autres du même calibre, car c’est bien ce que l’on attend de la Hammer : ce genre de film et rien d’autre. Le reste de ses nouvelles productions ne m’intéresse pas le moins du monde.
Je suis tout à fait de cet avis : La dame en noir signe le véritable retour de la Hammer, même si les autres productions récentes abordaient des thèmes que la Hammer exploitait déjà dans ses années de gloire.
En effet, on peut dire que ce film est le plus effrayant des productions de la Hammer, mais parce que le style a évolué. Je pense qu’au tournant des années 60, ce que la Hammer mettait à l’écran devait susciter une terreur comparable chez les spectateurs de l’époque, qui découvraient l’horreur en couleur. Si l’on regarde le Dracula de 1931 (Universal), puis celui de 1958 (Hammer), on constate déjà une forte intensification de l’épouvante. Cela dit, je ne pense pas qu’un film gothique (si tant est que l’on puisse classer La dame en noire dans ce genre) ait pour principal objectif de pousser la frayeur à son comble, mais bien plutôt (comme c’est si justement souligner dans cette chronique) de créer une ambiance macabre, inquiétante, mystérieuse, jouant sur la déchéance d’une époque révolue dont il ne reste que les spectres inquiétants.
Est-ce que cet article de Morbius saura rassembler tous les fans de cinéma gothique de Calédonie ?