Aventurons-nous à la fin des années 1980 avec, cette fois, la seconde génération du fanzine calédonien CosmoFiction, celle qui se compose de six numéros étalés de 1988 à 1991. Notre voyage nostalgique se poursuit avec quelques-unes des critiques cinématographiques parues au fil des numéros du fanzine.
Le génial LES SORCIÈRES D’EASTWICK (THE WITCHES OF EASTWICK) est signé du papa de MAD MAX : George Miller. Servi par une belle brochette d’acteurs (Jack Nicholson, Susan Sarrandon et Michelle Pfeiffer), d’une magnifique bande originale de John Williams et d’effets spéciaux forts réussis de Rob Bottin, le tout sur une histoire… endiablée (!), le spectacle en valut la chandelle en 1987 ! Voici la critique de P.E.C. parue dans le numéro 2 de CosmoFiction Fanzine de juin 1988.
L’histoire : « Trois jeunes femmes espiègles et indépendantes se morfondent dans la très puritaine petite ville d’Eastwick ou jadis furent brûlées maintes sorcières accusées de commerce avec le Diable. Nos trois belles se réunissent tous les week-ends et babillent gaiement à bâtons rompus de tous et sur tout. Jusqu’au jour où un extravagant personnage, un certain Daryl van Horne, s’installe dans la demeure la plus somptueuse de la ville… » (AlloCiné)
« C’est la bave aux lèvres, les yeux « injectés » de passion, les cheveux hirsutes (n’ayant pas dormi de la nuit) que je me précipitais dans une de ces salles obscures qui font si souvent mon bonheur. Et, encore une fois, celui-ci fut au rendez-vous, à un degré tel que l’on aurait pu parler d’extase ou de béatitude. En effet, LES SORCIÈRES D’EASTWICK est un film for-mi-dable qui doit beaucoup à la présence de George Miller derrière les caméras. Il y a, dans ses prises de vue, cette touche de génie que l’on avait déjà pu remarquer dans le post-apocalyptique MAD MAX III. Non, la vérité c’est que tout, TOUT dans ce film est génial ; que ce soit le scénario qui est à lui seul un véritable chef-d’œuvre empli jusqu’à la lie de finesse créative, de situations burlesques ou satiriques et de dialogues étonnants tant ils sonnent juste. Mais que seraient-ils devenus s’ils n’avaient été prononcés par des acteurs et actrices aussi variés et convaincants que le sont : Cher, Susan Sarandon et… surtout Michelle Pfeiffer (belle, mais alors belle !) qui trouve enfin le succès après lequel elle courait depuis tant d’années ! Elle est magnifique, ensorceleuse… magique ! Tout comme l’est, différemment, Jack Nicholson – formidable comme à l’accoutumée – dans un rôle fait sur mesure pour lui. On savait déjà, depuis SHINING, que celui-ci pouvait jouer les personnages les plus fous tout en les rendant convaincants : il le prouve, une fois de plus, dans ce film dans lequel il livre une interprétation si parfaite, que la seule phrase de Dan Geunger : « Les sourcils de Jack Nicholson mériteraient à eux seuls une nomination à l’Oscar », publiée dans le Philadelphia Daily News, résume l’étendue du talent de Jack : il EST Daryl van Home… et ça c’est extraordinaire ! Tout comme l’est Veronica Cartwright, à peine sortie de l’estomac de l’Alien dans lequel elle avait fini ses jours en 1979, celle-ci contre-attaque avec un méga rôle de sorcière plutôt… impulsive, en chasse contre le malin. Elle réussit à nous faire écrouler de rire tout en nous faisant peur… et on en redemande !
Mais les nombreuses qualités du film ne s’arrêtent pas là : LES SORCIÈRES D’EASTWICK est aussi à l’origine de la plus fabuleuse B.O. de l’année, signée John Williams (éééévidemment !). Un bijou, une beauté, une merveille… je ne trouve plus mes mots ! Cette musique est tout bonnement… ensorcelante ! Quant aux effets spéciaux ILM (ça devient lassant !) : à vous sortir les yeux des orbites tant ils sont bien foutus ; pas très nombreux, mais d’une grande qualité… Encore ! Encore ! Oui, j’avoue, j’en ai redemandé !
L’histoire, quant à elle, se résume très bien par la seule phrase, en apparence anodine : « Trois ensorceleuses, un diable sous le charme ». C’est une parodie crucifiante sur la guerre des sexes, où les sorcières sont sexy (et ignorent leurs pouvoirs), et où le diable est vulgaire, fascinant. Les scènes se succèdent, d’un humour ravageur (notamment les parties de tennis… à dérider un boule-dogue !), plus fascinantes les unes que les autres.
LES SORCIÈRES D’EASTWICK est non seulement un film burlesque, mais également une œuvre intelligente et originale. Il s’agit en tout cas d’un film-événement de l’année 1988 à ne point rater ! Croix de bois, croix de fer, si je mens j’irai en enfer ! »
P.E.C.
Réalisation : George Miller / Scénario : Michael Cristofer (d’après le roman de John Updike) / Acteurs : Jack Nicholson, Susan Sarandon, Michele Pfeiffer, Cher, Veronica Cartwright, Richard Jenkins…
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Une critique enthousiaste et drôle à lire. C’était qui, d’ailleurs, P.E.C. ?
Un certain Paul-Etienne.