Les échos d’Altaïr

LEATHERFACE, bien que souvent identifié comme un des assassins cinématographiques les plus cultes des années 70 et 80, est avant tout l’un des membres de la famille texane Sawyer de MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE (écrit et réalisé par Tobe Hooper).

Les Sawyer (ou Hewitt dans les remakes des années 2000), ont vu leur région se vider de leurs emplois rustiques et manuels dans des abattoirs qui se sont modernisés et qui ont perdu de leur âme, ainsi que de leurs employés, remplacés par des machines efficaces et plus rentables. C’est un peu de cette âme de tuer le bétail à l’ancienne et à la main, que cette famille très conservatrice tente de préserver à sa manière en écorchant vivant les touristes de passage.

Les Sawyer-Hewitt sont l’extrême cinématographique du plouc, du péquenot, ceux qui vivent loin des mégapoles, du principe des sociétés évolutives. Ce sont les Désocialisés, les Consanguins de la Désinformation, les Descendants des Esclavagistes Nordistes, les Cowboys qui ne fouleront jamais le macadam si ce n’est pour s’y vautrer, et j’en passe (un thème redevenu très à la mode, ces dernières années, au cinéma)…

En plus de LEATHERFACE, le clan familial Sawyer se compose des trois autres frères, Drayton, l’aîné et gérant d’une station-service du coin, Nubbins (le jeune autostoppeur autant sadique que masochiste) et Chop Top, l’ancien vétérant du Vietnam, au crâne rafistolé et qui apparaît dans le second volet. On découvre aussi Grand-Père, vieillard quasiment momifié se nourrissant de sang à la paille, puis Grand-Mère et Arrière-Grand-Mère, des cadavres desséchés encadrant cette joyeuse ribambelle de gamins hilares et attardés, placés dans de vieux fauteuils décorés d’os humains.

Le chanteur et réalisateur Rob Zombie proposera, lui aussi, une sorte de variante de cette famille dégénérée dans LA MAISON DES MILLE MORTS et DEVIL’S REJECT avec, cette fois, la famille Firefly.

Pour revenir à LEATHERFACE ou FACE DE CUIR (ou encore TRONCHE DE CUIR) le bien nommé, il est le plus attardé de la famille. Il ne communique que par grognements et se travestit soit en femme, soit à partir de peau humaine sanguinolente
qu’il applique sur son visage et je ne sais où. D’ailleurs, tous les travers sexuels et les déviances oedipiennes sont explorés dans tous les sens dès le premier MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE que son visionnage en est une véritable gifle pour le spectateur difficilement capable de définir l’horreur dans ce feu d’artifice d’informations malsaines.

Le personnage de LEATHERFACE, créé par Kim Henkel et par Tobe Hooper, prend sa source dans un fait divers malsain de nécrophilie autours de la personne d’Ed Gein (dont Roger Corman produira la première adaptation en 1974, la même année que la sortie du premier MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE). La dite-tronçonneuse du titre sera le petit plus qui ajoutera ce petit attrait morbide au personnage de LEATHERFACE qui manie son instrument, à la fois comme un boucher joue du couteau, mais aussi, tel un attardé qui se tronçonne lui-même dans ses élans meurtriers.

Au fil des six films, LEATHERFACE a été interprété par cinq comédiens différents. Pour ma part, je reste old-school en étant un inconditionnel de Gunner Hansen, interprète de notre taré préféré, dans la première version, celle de 1974.

Dégénéré Cultissime ou Monstre Sacré du Cinéma d’Horreur, LEATHERFACE semble s’être, lui-même taillé une place de choix à coups de tronçonneuse, dans cet univers du morbide fait de pourriture et de viande froide.

- Trapard -

Autres Monstres Sacrés présentés dans Les Échos d’Altaïr :

Alien / King Kong / Predator / Créature du Lac Noir / Mutant de Métaluna / Ymir / Molasar / Gremlins / Chose / Triffides / Darkness / Morlock / Créature de It ! The Terror from Beyond Space / Blob / Mouche / Créature de Frankenstein / Visiteurs / Martien de La Guerre des Mondes (1953) / E.T. / Pinhead / Michael Myers / Fu Manchu

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