SPECTREMAN (スペクトルマン, Supekutoruman) est une série télévisée japonaise créée par Ushio Shoji qui fut diffusée au Japon à partir de 1971. Personnellement, je me souviens en avoir suivi plusieurs épisodes sur RFO-Calédonie en 1982. Aujourd’hui, je trouve qu’elle a un peu mal vieilli avec ses effets spéciaux ringards. Mais à l’époque elle était bien dans l’air du temps puisqu’elle était le prolongement des rééditions en VHS des Kaijû eiga avec Godzilla, Gamera, Mothra, Rodan, Guidorah, Ebirah, Yonggary et même King Kong, et leurs effets visuels minimalistes et saccadés.
SPECTREMAN reprend aussi le même principe de comédiens costumés en monstres mais avec, cette fois-ci, en plus, un héros se transformant (ou Henshin comme San Ku Kaï) et devenant invincible grâce à une armure métallique (ou Metal Heros comme X-Or). Le tout saupoudré de maquettes ringardes de décors futuristes et extraterrestres, d’effets de brumes, de soucoupes volantes suspendues au bout d’un fil de nylon, et de zoom en veux-tu en voilà… Des effets de zoom, d’ailleurs, que les humoristes français, Les Inconnus en avaient parodié, en 1989, les effets abusifs dans Bioman, une autre série japonaise de super-héros costumés mais très colorés (appelés Super sentai).
SPECTREMAN était passionnant pour les gosses, dans mes souvenirs, mais ce genre de séries bourrées d’effets spéciaux, nommées Tokusatsu au Japon, sont distribuées dans l’archipel nippon comme étant des shōnen mangas, donc des programmes destinés à un public de jeunes adolescents (à l’inverse des Shōjo manga, étant destinés aux jeunes filles). Mais je crois me souvenir que la Télévision Française et surtout celle de Nouvelle-Calédonie ont été très lentes à classifier leurs émissions en fonction du public visé et de l’âge de l’audience, et j’ai en souvenirs toutes les critiques formulées en ce sens, à la fin des années 80 et au début des années 90.
Pour en revenir à SPECTREMAN, il est une sorte de robot extraterrestre pouvant prendre une identité humaine, et envoyé sur Terre pour combattre les projets machiavéliques d’un homme-singe qui cherche à s’emparer du pouvoir en créant des créatures monstrueuses et préhistoriques à partir de la pollution générée par les humains. Un avertissement écologiste du début des années 70 donc, dans ce programme loufoque destiné à un public jeune et en devenir. Et un message plus direct et militant que celui des Kaijû eiga et destiné à un Japon moderne.
Et pour conclure sur la manière dont a été réalisée techniquement cette série, et outre les effets spéciaux un peu bâclés, je la trouve encore fascinante aujourd’hui et très loin de se démoder. Beaucoup de réalisateurs japonais actuels, entre cinéma trash ou fantastique, comme Sion Sono, Shinya Tsukamoto ou encore Takashi Miike, filment toujours de cette manière violente et saccadée, et ceci bien avant qu’Hollywood lance cette même mode. Et les cultures ciné et télévisée japonaises sont encore aujourd’hui comme un puits sans fond de sources d’influences pour une génération de cinéastes et de vidéastes japonais qui se régénère en puisant dans le passé audiovisuel du pays.
- Trapard -
Haaa les beau décors en carton et les effets pétard ^^
Mon Dieu, que je déteste cette série…
Toute ma jeunesse… Excellent
Excellent ! Que de souvenirs !
Effets spéciaux bâclés certes, mais la technique pour faire voler la poupée à l’effigie de spectreman reste un mystère.