Damien Thorn est né à Rome, le 6 juin 1966 à 6 heures du matin. Les étranges circonstances de sa naissance et les coïncidences des chiffres font référence à 666, le nombre de la Bête qui est contenu dans l’Apocalypse de Jean, au chapitre 13, verset 18.
Juste pour le plaisir, les versets 17 et 18, en grec ancien, sont les suivants :
« 17 καὶ ἵνα μή τις δύνηται ἀγοράσαι ἢ πωλῆσαι εἰ μὴ ὁ ἔχων τὸ χάραγμα, τὸ ὄνομα τοῦ θηρίου ἢ τὸν ἀριθμὸν τοῦ ὀνόματος αὐτοῦ. 18 ὧδε ἡ σοφία ἐστίν· ὁ ἔχων νοῦν ψηφισάτω τὸν ἀριθμὸν τοῦ θηρίου, ἀριθμὸς γὰρ ἀνθρώπου ἐστίν· καὶ ὁ ἀριθμὸς αὐτοῦ ἑξακόσιοι ἑξήκοντα ἕξ »
Et la traduction œcuménique de la Bible donne pour les versets 15 à 18 :
« Il lui fut donné d’animer l’image de la bête, de sorte qu’elle ait même la parole et fasse mettre à mort quiconque n’adorerait pas l’image de la bête. À tous, petits et grands, riches et pauvres, hommes libres et esclaves, elle impose une marque sur la main droite ou sur le front. Et nul ne pourra acheter ou vendre, s’il ne porte la marque, le nom de la bête ou le chiffre de son nom. C’est le moment d’avoir du discernement : celui qui a de l’intelligence, qu’il interprète le chiffre de la bête, car c’est un chiffre d’homme : et son chiffre est six cent soixante-six. »
Damien Thorn est donc l’Antéchrist qui fait figure d’imposteur maléfique en tentant de se substituer à Jésus Christ. Ce personnage inspiré de la Bible a été créé par le scénariste David Seltzer pour le film de Richard Donner, THE OMEN (LA MALÉDICTION). Pour ajouter une note scientifique à cet article des Échos d’Altaïr, le principe du scénario de ce classique de l’épouvante prend sa source effrayante dans l’hexakosioihexekontahexaphobie, mot grec qui désigne toute angoisse qui tire son origine du verset 13:18, du rapport à Satan et à l’Antéchrist et aux forces occultes.
Pour en revenir à la trame du film, Robert Thorn est ambassadeur des États-Unis à Londres. Plusieurs décès tragiques et étranges ont lieu dans son entourage. C’est alors que Keith Jennings, un photographe, puis un prêtre, le père Brennan, finissent par convaincre Thorn que son fils Damien, adopté à sa naissance à l’insu de sa femme qui venait de faire une fausse couche, n’est autre que l’Antéchrist. Ainsi débute l’intrigue d’une trilogie religieuse extraordinaire, durant laquelle Damien évolue de l’Enfance (LA MALÉDICTION, 1976), l’Adolescence (DAMIEN, LA MALÉDICTION 2, 1978), à l’Âge adulte (LA MALÉDICTION FINALE, 1981) en infiltrant un noyau politicien pour ainsi dominer le monde, par la force du Mal.
Un quatrième opus, complètement inutile et racoleur, a aussi été réalisé en 1991 et est sorti sous le titre OMEN 4, THE AWAKENING (LA MALÉDICTION 4, L’ÉVEIL), mais Damien Thorn n’y apparaît pas.
Suite au succès du second épisode de la trilogie, l’American International Pictures de Roger Corman engrangera le premier volet d’une longue saga, celle des AMITYVILLE, LA MAISON DU DIABLE, en 1979.
Personnellement, le premier épisode de LA MALÉDICTION me semble être né de la toute première scène de L’EXORCISTE de William Friedkin, du passage même des éboulis dans une grotte, lors de fouilles archéologiques. Le film de Friedkin étant sorti deux années auparavant et ayant engendré une multitude de dérivés, italiens surtout.
Outre l’adaptation sous forme de romans des scénarii de David Seltzer, Damien Thorn est aussi apparu en 1977, sous forme de personnage de bande dessinée, dans le magazine de contre-culture américain, Mad.
Pour faire plaisir à Morbius, j’ajouterai aussi que la musique du film, très effrayante, fut révolutionnaire car pour la première fois, le compositeur Jerry Goldsmith eut recours à des choeurs maléfiques qui chantent une messe en latin à la gloire de Satan. La Malédiction remporta l’Oscar de la meilleure musique de film en 1977. La musique de Goldsmith est loin d’avoir laissé indifférente la culture du Metal puisque le groupe Savatage a écrit une chanson dédiée à Damien sur l’album Edge of Thorn, en 1992. C’est aussi le cas du groupe Iced Earth sur Horror Show en 2001. Un groupe de Heavy Metal de la firme culte Roadrunner Records, se baptisera carrément Damien Thorn, en 1986 :
(http://horriblenoise.blogspot.fr/2008/06/damien-thorne-sign-of-jackal-lp.html)
Pour conclure, cet article, LA MALÉDICTION engendrera une réactualisation en 2006, avec le remake 666 : LA MALÉDICTION de John Moore.
Les trois comédiens qui se sont succédés dans la trilogie sont Harvey Stephens, Jonathan Scott-Taylor et Sam Neill. Seamus Davey-Fitzpatrick est aussi le Damien Thorn du 666 : LA MALÉDICTION de 2006.
Autres Monstres Sacrés présentés dans Les Échos d’Altaïr :
Alien / King Kong / Predator / Créature du Lac Noir / Mutant de Métaluna / Ymir / Molasar / Gremlins / Chose / Triffides / Darkness / Morlock / Créature de It ! The Terror from Beyond Space / Blob / Mouche / Créature de Frankenstein / Visiteurs / Martien de La Guerre des Mondes (1953) / E.T. / Pinhead / Michael Myers / Fu Manchu / Leatherface / Jason Voorhees / Tall Man
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Une sacrée trilogie que j’apprécie énormément, et une B.O. impressionnante de Goldsmith (je possède les CD des trois films).
Merci Trapard pour ce rappel synthétique et instructif sur ces superbes films, qui peuvent être mis (tout au moins en partie) au compte du cinéma d’épouvante britannique (et non 100% USA, comme on pourrait le penser).
Je profite de tes talents de traducteur. J’ai connu une grande blonde qui avait fait tatouer sur la chute de ses reins le texte suivant : χαῖρε, θεά, δὸς δ’ ἄμμι τύχην εὐδαιμονίην τε.
Je me suis toujours demandé ce que ça pouvait bien dire. Pourrais-tu m’aider S.T.P. ?
Approximativement, ça donne à peu près ça : « Toi, mon cochon, tu ne l’emporteras pas au Paradis »
Ah ! Ben j’en suis bien soulagé. Je pensais qu’il s’agissait de la fameuse phrase gravée à l’entrée de l’Académie, l’école fondée à Athènes par Platon en 387 avant Jésus Christ, et qui annonce : « Que nul n’entre s’il n’est géomètre » [véridique]. N’étant pas géomètre, j’hésitais toujours…