LES VISITEURS DU SOIR (1942) de Marcel Carné (par Trapard)
LES VISITEURS DU SOIR est le septième film de Marcel Carné, mais c’est aussi la cinquième collaboration entre Jacques Prévert, en tant que scénariste, et Carné, à la réalisation, après DRÔLE DE DRAME (1937) mais surtout, les très beaux films que sont LE QUAI DES BRUMES (1938), HÔTEL DU NORD (1938) et LE JOUR SE LÈVE (1939).
Ce film est aussi comme une parenthèse purement fantastique ou de « film à costumes », qui dénote avec les quatre films cités précédemment qui sont plutôt des intrigues urbaines, atmosphériques et qui s’inscrivent plus dans une forme de « réalisme poétique ». Une poésie urbaine à laquelle reviendront Carné et Prévert avec LES ENFANTS DU PARADIS (1943).
Pour ce qui concerne le sujet des VISITEURS DU SOIR : Satan délègue, sous l’apparence de ménestrels, deux de ses suppôts, Dominique (Arletty) et Gilles (Alain Cuny), pour semer malheur et destruction sur Terre en l’an de grâce 1485. Alors que Dominique réussit sa mission en soumettant à son emprise séductrice le baron Hugues (Fernand Ledoux) et Renaud (Marcel Herrand), le fiancé de la fille du baron, Anne (Marie Déa), Gilles faillit à sa tâche en succombant amoureusement devant la pureté d’Anne à laquelle il ne devait apporter que tourments. Leur amour déchaîne le courroux de Satan (Jules Berry) qui intervient en personne pour achever son oeuvre de désolation comme il l’entend…
Souvent interprété, pour certaines scènes, comme une métaphore de l’Occupation de la France par l’Allemagne Nazi, ce qu’ont démenti leurs auteurs, LES VISITEURS DU SOIR est surtout une belle intrigue fantastique moyenâgeuse peuplée de ménestrels, de monarques, de nains, de montreurs d’ours, de magiciens et de forces sataniques tentatrices proches des fables et des romans de gestes d’antan. La censure oppressante du régime de Vichy forçant la production cinématographique française, de cette année 1942, à proposer des sujets intemporels, ou décalés de toutes situations contemporaines propices à des messages de résistance à l’Occupation, le film est une très belle fable médiévale et moralisatrice sur les pêchés ou débordements des humains face à la tentation de la Beauté.
LES VISITEURS DU SOIR est aussi interprété par une longue série de comédiens fabuleux des années 30 et 40, Marcel Carné aimant aussi forcer l’importance des seconds ou même des troisièmes rôles, en les offrant à des comédiens talentueux, pour renforcer la dimension populaire de son film. Pour n’en citer que quelques uns : Gabriel Gabrio (dans le rôle du bourreau), Jean d’Yd (en montreur d’ours) et même…Simone Signoret, François Chaumette, Jean Carmet, Jean-Pierre Mocky. Le réalisateur Alain Resnais, le chanteur Marcel Mouloudji, et même Jacques Prévert lui-même, y font de courtes apparitions. Le futur grand cinéaste italien de la modernité, Michelangelo Antonioni, sera même l’assistant-réalisateur de Marcel Carné sur ce film, avant d’entamer sa riche carrière en Italie, en Angleterre, jusqu’aux États-Unis…
D’ailleurs, graphiquement, concernant la réalisation des VISITEURS DU SOIR, beaucoup de scènes semblent aussi être très inspirées de peintures médiévales, de par les très beaux costumes et les positions des comédiens lors des moments de cours entre amoureux, de chasses, ou des banquets. Mais bien entendu, le film de Marcel Carné vieillit très vite, particulièrement si on se détache avec le temps, ou par manque d’habitude, des jeux d’acteurs des années 30 et 40, comme des intonations d’époque : l’Académie Française et le talent d’un Louis Jouvet ou d’un Jules Berry perdant malheureusement leur attrait avec le temps. Mais le sujet du film et le développement psychologique des personnages restent très modernes, et pour qui aime s’aventurer vers les entrailles cinématographiques du passé, LES VISITEURS DU SOIR est encore un beau film fantastique très passionnant.
- Trapard -
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Comme chaque semaine, notre rendez-vous consacré aux 30 ans du RETOUR DU JEDI (1983 – 2013). Voici l’avis, très intéressant, de l’expert et enseignant en cinéma, chroniqueur et critique : Michel Chion (extrait de Les Films de Science-Fiction, Les éditions de l’étoile / Cahiers du cinéma).
« Bien inférieur, LE RETOUR DU JEDI est construit comme un finale, ponctué par une série de révélations et de retournements qui sont autant d’échos de la révélation finale de L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE. La règle à la fois dramatique et commerciale de ce finale, c’est d’en montrer plus : montrer encore plus de spectacle, mais aussi en révéler plus sur les origines du héros ; en dévoiler un peu plus du corps de la princesse Leia, et enfin, dans une scène inspirée une fois encore du MAGICIEN D’OZ, montrer ce qui se trouve derrière le masque de Darth Vader, c’est-à-dire un visage humain. En même temps, on fait apparaître ici (c’est tout de même un des axes de la mise en scène de Richard Marquand, que l’on peut critiquer par ailleurs) que les visages ont vieilli de six ans, qu’ils ne sont plus lisses, sans marques. Bref, la recette de ce troisième épisode est de mélanger à la formule du philtre magique de STAR WARS, pour la parachever, une pointe d’amertume.
Malheureusement, l’aspect « fellinien » des scènes chez Jabba le Hut, mauvaise imitation du SATYRICON où Leia joue le rôle de la belle captive, ne fonctionne pas, car son côté « malsain », décadent, sadique, est en contradiction avec l’innocence sexuelle qui règne dans le reste de la saga, et bien sûr, les Ewoks – sortes de nounours agités et sympathiques – ne sont pas des réussites.
Il n’est pas indifférent en tout cas que ce petit peuple des Ewoks soit présent dans la bataille finale, où il joue un rôle considérable aux côté des rebelles, réintroduisant dans ce festival d’effets technologiques le principe de l’astuce et du système D, puisqu’il utilise contre les scooters volants de l’empire des moyens tels que lianes, lassos, pièges primitifs et flèches.
Lucas a marqué le genre d’une façon ambiguë : il l’exalte, le porte à la dimension d’un mythe, traite le cinéma populaire avec respect et ambition. Mais il le coupe de notre histoire humaine, et de notre destin : il n’y a plus de terre originelle, de Terre-berceau, il n’y a plus d’ère pré-spatiale ; et il n’y a plus de péril créé par les machines, plus de révolte des robots, plus d’arme absolue. »
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Notre merveilleuse encyclopédie de la robotique poussée jusqu’aux confins du craignos se poursuit avec ce spécimen échappé de la série télévisée inédite en France : SUPERCAR (de Gerry Anderson, papa des THUNDERBIRDS, entre autres).
Dans les sixties, le robot n’avait pas peur d’affirmer son identité, et dès sa première apparition à l’écran le public comprenait instantanément qu’il s’agissait d’un robot : antennes, formes géométriques et angulaires taillées dans le métal pur, bouche et yeux rectangulaires, boutons et lumières clignotantes, pinces en guise de mains, pieds version parallélépipède rectangle, articulations proéminentes : tout, absolument tout contribuait à faire du robot un Robot, un vrai de vrai, qui n’avait pas peur de rouler des mécaniques. Pas comme aujourd’hui où le robot ne cherche qu’une seule chose : ressembler autant que possible aux êtres humains et… s’affirmer en tant que tel… Pitoyable. Il ne cesse de s’affubler d’apparences grotesques où tout ce qui pourrait rappeler qu’il est un robot est gommé. Le robot d’aujourd’hui se veut androïde, avec une peau synthétique, des cheveux et une voix humaine. Pire : il cherche à imiter les réactions des êtres humains. La pureté de sa voix métallique et monocorde et la beauté de son déhanché saccadé sont devenus pour lui des fardeaux, des handicaps, bref, des tares qu’il lui faut à tout prix effacer… Sacrilège ! Ah, qu’il est loin le temps de ce robot de SUPERCAR où le robot était un vrai de vrai…
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LA FÉLINE (1942) de Jacques Tourneur (par Trapard)
Produit par la RKO, et notamment par Val Lewton, dans le cadre de la nouvelle unité de production de la firme spécialisée dans les films de série B, qui devaient compléter des double-programmes d’exploitations en salles. Frileux devant l’audace du sujet de LA FÉLINE (Cat People), les producteurs en chefs de la RKO avaient d’abord envisagé une distribution du film comme complément de programme du CITIZEN KANE (1941) d’Orson Welles qui fut un échec commercial. À l’inverse, LA FÉLINE qui fut envisagée comme un échec, remporta 4 millions de dollars alors que son budget ne dépassait pas les 135 000 dollars.
L’intrigue : Irena Dubrovna, jeune modéliste à New York, est hantée par la peur d’être la descendante d’une race de femmes-monstres qui se transforment en panthères dès qu’elles perdent leur virginité. Oliver Reed, un architecte naval, tombe amoureux d’elle et essaie de la convaincre que ses craintes sont sans fondement. Après le mariage, Irena est terrifiée à l’idée de consommer leur union et demande à Oliver d’être patient. L’aide du docteur Judd, un psychanalyste, reste sans effets : Irena va de plus en plus mal et Oliver cherche le réconfort chez Alice, une collègue de travail, mais cette dernière est menacée deux fois par une bête inconnue…
Le générique du film crédite DeWitt Bodeen pour l’écriture du scénario mais celui-ci fut rédigé avec la collaboration du réalisateur Jacques Tourneur, le producteur Val Lewton, le compositeur de la musique, Roy Webb, et même avec la secrétaire de Val Lewton. Les scénaristes s’étant focalisés sur une écriture visuelle et par conséquent, dans la logique d’une économie de moyens, puisque l’horreur et les apparitions de la panthère sont surtout suggérées par la bande-sonore ou par des ombres et par certains effets de réalisation, ce qui accroit, au final, l’intensité du film. Tourneur a d’ailleurs inventé, pour le film, un procédé de réalisation appelé l’effet-bus qui sera la base de la réalisation d’un certain cinéma d’épouvante tel qu’on le connait aujourd’hui. L’effet en question consiste, à la fin d’une scène dans laquelle la tension est montée à son comble, à la faire retomber brusquement au moyen de l’irruption d’un élément extérieur, comme un chat qui traverse la pièce. Voici, en exemple, une scène du film : Alice, la collègue d’Oliver, est poursuivie par une présence menaçante, et traverse un parc de nuit, éclairé de loin en loin par un lampadaire. L’écran est rétréci par ces zones d’ombre, rapprochant le spectateur de l’action (et par l’envahissement de l’écran par l’obscurité de la salle de projection publique). Puis l’héroïne est toujours filmée marchant de la gauche de l’écran vers la droite. Elle accélère le pas progressivement, en se retournant vers la gauche de l’écran, d’où provient la menace. La tension monte progressivement. On entend des feulements, des bruits de pas… La scène se conclut par l’irruption d’un bus, de la droite de l’écran (donc allant dans le sens inverse de la marche de l’actrice), que l’on n’entend pas venir (rendant son irruption imprévisible et très brutale) ; le son du coup de frein est très proche d’un cri félin, et nous parvient avec retard, par rapport à l’image, ce qui contribue encore plus à faire sursauter le spectateur…
Ce même procédé sera d’ailleurs repris l’année suivante par Lewton et Tourneur, pour L’HOMME LÉOPARD (The Leopard Man).
La Femme-Panthère de LA FÉLINE, aka Irena Dubrovna, est interprétée par la très belle actrice française, Simone Simon, qui facilita d’ailleurs l’obtention du poste de réalisateur au Français Jacques Tourneur, le fils de Maurice Tourneur (réalisateur, notamment, de LA MAIN DU DIABLE en 1943).
Cependant, la RKO fera plutôt appel au réalisateur, Robert Wise, deux années plus tard, pour LA MALÉDICTION DES HOMMES-CHATS (1944), très étrange suite de LA FÉLINE, mais néanmoins non dénuée d’une certaine poésie liée à l’Enfance.
LA FÉLINE engendrera une multitude de dérivés sur le sujet, comme la belle Femme-Gorille de CAPTIVE WILD WOMAN sorti dès 1943 par la Universal (et réalisé par Edward Dmytryk). La Universal récupérera d’ailleurs les droits d’auteurs de LA FÉLINE, et le réalisateur, Paul Schrader, en tournera un remake éponyme en 1982. Bien entendu, quarante années plus tard, c’est une autre époque et d’autres moeurs, et là où le film de 1942 était presque osé en suggérant fortement la sexualité à travers le personnage incarné par Simone Simon, la Irena de 1982 interprétée par Nastassja Kinski avait déjà dépassé le cadre des non-dits de la génération précédente. De plus, en habitué des sujets de société tabous, le réalisateur Paul Schrader, allié du scénariste Allan Ormsby (auteur et réalisateur de la première version, et la plus malsaine, des péripéties du tueur nécrophile, Ed Gein, en 1974) ont fait évolué le remake vers un relation à la limite de l’inceste, entre la Femme-Panthère et son frère.
Pour en revenir au film original, c’est un beau parcours pour une simple série B encore bien référencée par les fantasticophiles actuels et dont son réalisateur écrivit la base d’un pan entier de l’Histoire de la réalisation cinématographique. C’est un petit classique culte du Cinéma d’Épouvante sur lequel LES ÉCHOS D’ALTAÏR se devaient de revenir.
- Trapard -
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ORLAC, et plus précisément Stephen Orlac, est un pianiste victime d’un accident de chemin de fer, qui le blesse gravement à la tête et le prive de ses mains. Le docteur Cerral lui greffe alors celles d’un assassin fraîchement guillotiné. Dès lors, Orlac se demande s’il n’a pas hérité de penchants criminels lorsqu’il se rend compte qu’il ne contrôle plus ses mains. C’est la trame du roman de Maurice Renard « Les Mains d’Orlac » qui fut publié en 1921.
Trois ans après la sortie du livre de Maurice Renard, le cinéma s’emparait déjà du sujet, et c’est Robert Wiene, le réalisateur du CABINET DU DOCTEUR CALIGARI (1919), qui sera le premier a en tourner une version avec LES MAINS D’ORLAC (Orlacs Hände), en 1924 et avec Conrad Veidt dans le rôle-titre.
La version la plus connue, et qui est aussi une des plus fascinantes, est celle de la Metro-Goldwyn- Mayer, LES MAINS D’ORLAC (Mad Love) tournée par Karl Freund en 1935. Les scénaristes en détourneront le personnage originel du médecin Cellar pour en créer celui de Gogol, un médecin romantique et amoureux jaloux et psychotique de la femme d’Orlac : Fou d’admiration pour l’actrice Yvonne Orlac, qu’il vient voir chaque soir sur scène au théâtre, Gogol apprend que celle-ci est mariée au grand pianiste Stephen Orlac, et elle repousse ses avances. Une nuit, le train de Stephen déraille. Le pianiste doit être amputé des deux mains. Yvonne décide d’appeler le docteur Gogol pour réaliser l’impossible : lui seul peut sauver les mains de son mari. Gogol va alors amputer les deux mains de Stephen pour les remplacer par celles d’un grand criminel venant d’être exécuté. L’opération est un succès, mais le jeune couple ignore tout des procédés utilisés par le médecin. Les mois s’écoulent, Gogol est de plus en plus attiré par Yvonne dont il possède une reproduction en cire dans son appartement, tandis que les mains de Stephen commencent à agir curieusement, comme guidées par l’instinct de meurtre…
Qui mieux que Colin Clive pouvait interpréter le pianiste Orlac, de par son corps longiligne, très mince, ses membres et ses mains semblant démesurées, il est idéal dans le rôle du pianiste dont les mains ne semblent plus lui appartenir. Et ceci, juste après son double rôle du scientifique et baron Frankenstein se contorsionnant hystériquement face à sa créature dans FRANKENSTEIN (1931), puis LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN (1935).
Et tandis que la jeune et jolie Frances Drake interprète Yvonne Orlac, c’est l’acteur allemand Peter Lorre qui entre dans la peau du Docteur Gogol. Ayant fui l’Allemagne nazi, quelques années après le réalisateur Karl Freund, Peter Lorre est un immense comédien lorsqu’il s’agit d’interpréter des personnages tourmentés, et cela ne semble qu’évident que Freund ait fait appel à lui pour exagérer l’univers expressionniste de son film. Rappelez-vous, en 1931, Peter Lorre était déjà M. LE MAUDIT, sous la houlette de Fritz Lang. « M » comme Meurtres : un assassin d’enfants psychotique, mais un monstre qui semblait finalement si infantile, et si perdu et traqué face à un autre monstre tentaculaire, plus dangereux encore : l’Allemagne en colère s’infiltrant peu à peu dans toutes les classes sociales, prêtes à lyncher n’importe quel innocent pour assouvir cette soif de colère, et évoluant tout naturellement vers le régime national-socialiste des années 30. Dans ce même genre de personnage psychotique, Peter Lorre a aussi été le solitaire, Hilary Cummins, dans le magnifique film de Robert Florey, de 1945, LA BÊTE AUX CINQ DOIGTS (The Beast with Five Fingers)…
Pour revenir aux MAINS D’ORLAC, le roman sera encore adapté à l’écran, en France, par Edmond T. Gréville, en 1961, et aux Etats-Unis, en 1962, par Newton Arnold avec HANDS OF A STRANGER.
Personnellement, j’affectionne particulièrement une adaptation assez méconnue mais indirectement inspirée de Maurice Renard, puisque le film (BODY PARTS, 1991, d’Eric Red) est tiré d’un roman de Pierre Louis Boileau et de Thomas Narcejac, paru en 1965, et qui reprend une trame presque similaire avec « … Et mon tout est un homme » : Quand Bill Chrushank perd un bras suite à un accident de voiture, il se voit proposer de s’en faire greffer un. Sauf que, comme pour deux autres patients greffés, le donneur est un criminel venant d’être exécuté. Rapidement, Bill se rend compte que son nouveau bras est habité par une force qu’il ne peut contrôler. Petit à petit, il remonte jusqu’aux autres greffés…
Plusieurs Orlac d’un seul coup ici, mais la même histoire anxiogène, dans le fond : de quels passés peuvent être chargés des « donneurs » ou l’angoisse de se faire greffer un élément physique étranger…Orlac, est un monstre sacré du cinéma Fantastique, somme toute très ordinaire qui hante encore nos vidéothèques ou DVDthèques dédiés à des classiques comme MAD LOVE, mais sûrement aussi nos propres anxiétés d’éventuels futurs accidentés, même si le roman de Renard date déjà de 1921, et celui de Boileau-Narcejac, de 1965…
- Trapard -
Autres Monstres Sacrés présentés dans Les Échos d’Altaïr :
Alien / King Kong / Predator / Créature du Lac Noir / Mutant de Métaluna / Ymir / Molasar / Gremlins / Chose / Triffides / Darkness / Morlock / Créature de It ! The Terror from Beyond Space / Blob / Mouche / Créature de Frankenstein / Visiteurs / Martien de La Guerre des Mondes (1953) / E.T. / Pinhead / Michael Myers / Fu Manchu / Leatherface / Jason Voorhees / Tall Man / Damien Thorn / Toxic Avenger / Bruce : le grand requin blanc / La Momie / Le Loup-Garou / Dr Jekyll et Mr Hyde / Golem / Dracula
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MAN MADE MONSTER (1941) de George Waggner (par Trapard)
Après la vague de films cultes tournés dans les années 30, la Universal Pictures est moins connue aujourd’hui pour ses productions lors de la décennie suivante. Seule la RKO reste un peu au-dessus de l’iceberg, pour ce qui est des classiques du Fantastique qui sont encore très regardés de nos jours comme LA FÉLINE (1942), VAUDOU (1943) ou LE GARÇON AUX CHEVEUX VERTS (1948). Pourtant, au tout début des années 40, la Universal lançait les aventures de Larry Talbot, avec LonChaney Jr, dans LE LOUP-GAROU (1940) tourné par George Waggner. Larry Talbot verra ses démêlés avec sa malédiction se poursuivre au fil des années 40, tout comme les suites de LA MOMIE (1932) ou des premiers FRANKENSTEIN de 1931, 1935 et 1939.
Mais après LE LOUP-GAROU, George Waggner poursuivit sa carrière sous contrat pour la Universal Pictures avec de petites productions fantastiques comme MAN MADE MONSTER ou HORROR ISLAND, tous deux réalisés en 1941.
L’intrigue de MAN MADE MONSTER est la suivante : Par une nuit d’orage, un autocar dérape et percute un pylône électrique. Tous les passagers sont tués à l’exception de Mac Gormick (Lon Chaney). Amené à l’hôpital, il fait la connaissance du Dr Lawrence qui travaille sur la recherche de la bioénergie, et Mac Gormick accepte d’être le cobaye de Lawrence sur toute une série de tests électriques qui vont lui être néfastes. Petit à petit Mac Gormick se voit se transformer malgré lui en une véritable centrale nucléaire…
Un sujet peu banal, bien dans le thème du « film de savant fou », et qui laissera plusieurs empreintes électrifiées dans le cinéma bis, Lon Chaney réinterprétera lui-même presque un autre « homme électrique » dans INDESTRUCTIBLE MAN, en 1956, film où il devient invulnérable malgré lui, après un échec de la chaise électrique qui devait l’exécuter. Wes Craven ressuscitera et actualisera même ce sous-genre, en 1989, avec SHOCKER, dans lequel un dangereux psychopathe qui survit, lui aussi, à la chaise électrique, se dématérialise ou se re-matérialise pour assouvir ses penchants meurtriers.
Un peu oublié, MAN MADE MONSTER reste une de ces petites perles rares du Fantastique dont Lon Chaney Fils interprétait, à merveille, un de ses fameux personnages piégés par un triste sort surnaturel dont il semblait avoir le secret. Si ce n’est que les producteurs savaient aussi très bien enfermer Chaney dans des malédictions cinématographiques pour le moins étranges, qu’il n’en est jamais sorti, de la Universal à Bert I. Gordon, en passant aussi par Roger Corman.
- Trapard -
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Comme chaque semaine, notre rendez-vous consacré aux 30 ans du RETOUR DU JEDI (1983 – 2013). Après Mark Hamill, voici les impressions de Carrie Fisher-Leia sur son rôle dans la saga et dans l’Episode VI lors d’un entretien pour le numéro spécial RETOUR DU JEDI de L’Écran Fantastique. Extraits…
Carrie Fisher : « J’ai vécu sept ans de ma vie , de 19 à 25 ans, sous le signe de STAR WARS. J’adore Lucas. C’est quelqu’un avec qui l’on s’amuse beaucoup, bien qu’il soit très réservé. Le tournage de la saga a représenté un gros travail pour tout le monde, et particulièrement pour les acteurs. J’ai tourné beaucoup de scènes avec des « partenaires » imaginaires, fixant des yeux une marque censée figurer un monstre qui n’apparaîtrait qu’au montage. Je tirais des coups de feu dans le vide, et je ne voyais jamais tomber mes victimes. Je regardais avec émotion ma planète exploser : c’était un cercle de craie tracé sur un tableau noir.
Je trouve intéressant que Leia se comporte de manière agressive, presque masculine, dans ce film peuplé d’hommes. Leia se conduit en soldat. Elle jouit dans cette aventure d’un pouvoir croissant. Elle n’a ni parents ni copine à qui raconter ses petits ennuis. J’ai toujours eu l’impression que sa force lui venait essentiellement de sa colère, de son amertume, de sa volonté d’éliminer le mal. Au fil des épisodes, elle a cependant acquis une certaine féminité, qui est manifeste dans LE RETOUR DU JEDI : elle perd un peu de sa royale distinction… et presque tous ses vêtements.
Je me suis toujours efforcée de donner une logique à mon personnage, et j’ai eu la chance de travailler à chaque fois avec des réalisateurs possédant une forte personnalité. De ces trois réalisateurs, Richard Marquand est le seul à avoir été acteur. Sa perspective est donc différente d’Irvin Kershner. LE RETOUR DU JEDI est un film plus rapide que L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE et a été tourné à un rythme intensif, comme LA GUERRE DES ÉTOILES. »
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THE DEVIL BAT (1940) de Jean Yarbrough (par Trapard)
Dans le monde du nanar, THE DEVIL BAT a une place de choix avec sa chauve-souris géante improbable et mal filmée, et avec un Béla Lugosi peu crédible, en chute de carrière. L’intrigue : Le docteur Carruthers (Béla Lugosi), inventeur de parfums, voue une rancune tenace à ses employeurs devenus riches grâce à ses assemblages. Pour se venger, il développe une chauve-souris géante capable de tuer ceux qui utiliseront une lotion spéciale à base de fragrance tibétaine…
Sur ce fil conducteur d’un laisser pour compte face à des requins du Capital, le film se développe sans moyens financiers évidents, Jean Yarbrough renforçant sa réalisation avec autant de système D que de grosses ficelles, le tout enjolivé d’une musique pétaradante pour accentuer les quelques moments dramatiques du film, peu crédibles en soi. THE DEVIL BAT évolue alors, et si on s’y laisse prendre, avec cette tournure amusante des Zèderies bricolées qu’Ed Wood tournera une décennie plus tard, au cours des années 50, Lugosi y jouant déjà à grands renforts de regards sournois et machiavéliques sur une intrigue dramatique invisible. Un jeu d’acteur qui fonctionnait pourtant si bien dans des films à gros ou petits budgets des années 30, mais dans des films qui possédaient un effort évident dans les décors, accessoires, et surtout au niveau des éclairages d’ambiance, ce dont THE DEVIL BAT est malheureusement dépourvu. Et Lugosi de grimacer dans un film sans relief, au final. Mais c’est justement ce décalage qui prouve à quel point le talent d’un tel comédien a été sous-exploité à partir des années 40, Lugosi semblant presque seul à l’image, dans un montage décalé où il semble excellent face à d’autres comédiens presque fades. Ces derniers sont filmés dans leur élan et à leur rythme, et Lugosi dans le sien, que la coordination du metteur en scène semble évidemment bâclée : Jean Yarbrough ayant sûrement refilé ses rushs d’images au monteur en lui lançant : «Vas-y, démerde-toi avec tout ça, si tu peux !».
Mais THE DEVIL BAT est aussi un de ces films sans moyens qui faisaient durer la carrière de Lugosi jusque dans les années 50, lui évitant de pointer au chômedu, et que l’on regarde encore aujourd’hui en tant que tel. En souvenir, finalement, de sa carrière riche en personnages monstrueux de tous poils, dans des films que Lugosi portait malgré lui, avec le décalage de son jeu d’acteur impressionnant, et qui ne collait plus vraiment avec le rajeunissement des sujets dans les décennies suivantes. Revoir aujourd’hui Lugosi dans un film des 40′s comme THE DEVIL BAT, ou dans un de ceux des 50′s, c’est comme un de ces plaisirs de gourmets, un peu snob et décalé à la fois, de goûter à l’univers du jeu d’un Lugosi éparpillé ça et là dans des films qui ne lui convenaient pas. Un peu comme certaines carrières dans le bis italien ou américain dans les 70′s, de grands comédiens qui ne pouvaient s’empêcher d’être talentueux et forts en présence, dans des films sans intérêts que seul leur nom sur l’affiche proposait un gage de valeur au produit vendu à des consommateurs.
- Trapard -
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Tiens donc, mais qui voilà ? Ce ne serait pas Schwarzy, à la fin de COMMANDO, faisant un carton sur tout ce qui bouge ? Et non, loupé ! Ce serait plutôt un spécimen rare de robotique, aux allures de cartons qui bougent, et qui n’a pas l’air content, du tout, du tout… Il nous a été confectionné par le tyrannique Docteur Zolok dans un des douze épisodes du serial THE LOST CITY, projeté en salles en 1935. Sévissant dans les contrées les plus profondes de l’Afrique, Zolok qui semble avoir pété une durite, a plus d’une astuce scientifique issue de son cerveau zélé, dans sa musette, pour conquérir les tribus sédentaires ou les peuplades nomades de la région. D’ailleurs, on ne sait jamais trop de quelle région il s’agit, avec tous ces mélanges de modes de vie d’Afrique noire, du nord ou même, du Moyen-Orient, où tribus en tous genres côtoient des mélanges de Touaregs et de cheiks maghrébins. Du coup, les scénaristes semblent avoir été aussi zélés de la musette que notre pauvre savant fou en question. Mais passons, car heureusement Bruce Gordon (non, non, je ne déconne pas !) est là pour mettre de l’ordre dans ce petit serial farfelu. Une sorte de sous-FLASH GORDON produit par la Super Serial Productions Inc, et qui annonce déjà le serial de la King Features Productions, avec Buster Crabbe luttant contre l’Empereur Ming, qui sortira l’année suivante.
Et notre robot flingueur dans tout ça ? Il finira en pièces détachées qui retourneront dans la musette de Zolok qui, en guise de lapin blanc, nous en ressortira une autre ânerie machiavélique pour ennuyer son monde. D’ailleurs, à quoi ça servirait de pointer à Hollywood en tant que savant fou, si ce n’est pour emmerder son prochain avec un nouveau gadget débile ?
- Trapard -
Autres vedettes de la catégorie Robot-Craignos :
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Robot « cool » ou « craignos » ?
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Aventurons-nous à la fin des années 1980 avec, cette fois, la seconde génération du fanzine calédonien CosmoFiction, celle qui se compose de six numéros étalés de 1988 à 1991. Notre voyage nostalgique se poursuit avec quelques-unes des critiques cinématographiques parues au fil des numéros du fanzine.
Voici la petite critique du film LES POUPÉES (également appelé DOLLS en français, son titre d’origine) écrite par L.S. et publiée dans le numéro 2 de CosmoFiction Fanzine de juin 1988.
L’histoire : « Sur la route des vacances, David Bower, sa future épouse Rosemary et sa fille Judy sont surpris par un violent orage, qui les contraint à s’arrêter sur le bord de la route. Ils trouvent refuge dans une maison aux murs décrépits où vit un couple de vieillards, collectionneurs de poupées. Pendant la nuit, les hôtes dévoilent leur vraie nature et entreprennent de châtier ceux de leurs invités qui ont perdu leur âme d’enfant… » (allocine.fr)
« Après le génial RE-ANIMATOR et le moins bon FROM BEYOND, revoici Stuart Gordon avec ce sublime film qu’est DOLLS.
Débutant à la façon des anciens serials de la Universal (orage, panne de voiture, maison sinistre), DOLLS nous emporte dans un monde à la fois lugubre et sympathique, où l’horreur côtoie à merveille l’humour parfois très noir. Mais ce qui fait de ce film une parfaite réussite est sans nul doute le scénario, en tout point excellent. Loin des agressions visuelles d’un EVIL DEAD, ou d’un sadisme à la Freddy, DOLLS nous offre une histoire très moraliste où seuls ceux qui ont gardé leur âme d’enfant sont épargnés par les terribles poupées. D’ailleurs, parlons-en de ces diaboliques pantins. Ils sont animés avec crédibilité, la stop-motion étant ici digne d’un Ray Harryhausen !
DOLLS est un film à voir ou à revoir. »
- L.S. -
Réalisateur : Stuart Gordon / Scénario : Ed Naha / Acteurs : Ian Patrick Williams, Carolyn Purdy-Gordon, Carrie Lorraine, Guy Rolfe, Hilary Mason…
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