MONSTRES SACRES : DRACULA

Posté le 8 février 2013

MONSTRES SACRES : DRACULA dans Cinéma 13052408352715263611222233

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Alors que NOSFERATU (1922) est la première adaptation non officielle du roman désormais culte de Bram Stoker (pour des raisons de droits d’auteurs impayés), le DRACULA (1931) de la Universal Pictures, adapté de la pièce de théâtre de Hamilton Deane et de J.L. Balderston, elle-même librement adaptée du roman épistolaire de Stoker, est la première version dite officielle. Tournée par Tod Browning alors sous contrat avec la Universal, celui-ci désirait alors Lon Chaney Sr pour interpréter le rôle de Dracula. D’ailleurs, trois ans auparavant, Chaney avait interprété un admirable vampire, le Comte Mora, sous la direction de Browning dans LONDRES APRÈS MINUIT (Browning en tournera lui-même un remake en 1935 avec LA MARQUE DU VAMPIRE mais avec Bela Lugosi dans le rôle de Mora). Mais Chaney décédant avant le tournage de DRACULA, le choix se porta donc sur l’interprète de la pièce de théâtre, un obscur comédien hongrois qui associera désormais son nom à celui de l’inquiétant aristocrate immortel des Carpates transylvaniennes venu chercher du sang neuf du côté du Londres Victorien.

13020807313815263610843677 dans Monstres sacrés« Listen ! The Children of the Night… » : avec son accent hongrois sur-prononcé, ses yeux écarquillés et accentué d’un léger éclairage surréel, et son sourire en coin, Lugosi est entré dans la légende, celle du comédien dormant dans un cercueil et autres rumeurs médiatiques, pour accentuer la promotion du film (et des suivants)…

Deux autres comédiens, moins connus aujourd’hui, sont aussi entrés dans la légende avec ce film : Dwight Frye incarnant le gobeur d’insectes possédé par le « Maître », et Edward Van Sloan qui est l’inévitable Professeur Van Helsing, chasseur de vampires.

Et bien sûr, derrière cette façade cinématographique gothique, se cachent, outre le réalisateur Tod Browning : le maquilleur attitré de la Universal, Jack Pierce (à qui l’on doit aussi les maquillages des différents Frankenstein, Loup-garous ou Momies de la firme), le chef opérateur Karl Freund (qui a énormément contribué à l’élaboration de graphisme de l’Expressionnisme des années 20 en Allemagne et des années 30 américaines de la Universal). Et bien sûr, le producteur Carl Laemmle sans lequel rien de tout ceci n’aurait vu le jour.

N’oublions surtout pas la version destinée au public hispano-américain, et tournée dans la foulée de celle de Browning, par George Melford, et dont Carlos Villar est un sympathique comte Dracula aux allures de dandy mexicain. Une version de la Universal que j’affectionne particulièrement. Le succès du DRACULA de Tod Browning engendrera, par la suite, quelques dérivés divers et variés comme THE VAMPIRE BAT (1933) de la petite firme Majestic Pictures (avec Lionel Atwill, Fay Wray et même… Dwight Frye dans un rôle tout aussi déjanté que celui de Renfield) et réalisé par Frank Strayer. Ou encore LA MARQUE DU VAMPIRE (1935) de la Metro-Goldwyn-Mayer, que j’aborde plus haut et que je recommande vivement pour son ambiance gothique et humoristique. Il est, quant à lui, interprété par Bela Lugosi, Lionel Barrymore et … Lionel Atwill, encore lui : un autre des comédiens cultes du cinéma fantastique et horrifique de la plupart des classiques du cinéma bis étasuniens des années 30 (avec Lugosi, Karloff, Basil Rathbone, Tod Slaughter ou même George Zucco).

Jusqu’à un très sympathique RETURN OF THE VAMPIRE (1944) tourné par Lew Landers pour la Columbia, Lugosi y retrouvant sa cape et sa coupe de cheveux gominée, sous les traits du vampire Armand Tesla.

Et, bien sûr, n’oublions pas l’adaptation européenne très libre et très visuelle que Carl Theodor Dreyer a tiré de « Carmilla » de Sheridan Le Fanu, avec VAMPYR (1932).

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La firme Universal donnera aussi une suite aux aventures du comte Dracula avec, entre autres, LA FILLE DE DRACULA (1936, avec Gloria Holden dans le rôle charismatique et froid de la comtesse Marya Zaleska, fille de Dracula et, de nouveau Edward Van Sloan en Van..ou plutôt Von Helsing, cette fois-ci), LE FILS DE DRACULA (1943, incarné par Lon Chaney, qui alternera désormais, pour la firme, entre ce rôle, et celui du loup-garou, Larry Talbot). Jusqu’aux grandes rencontres des Universal Monsters : FRANKENSTEIN RENCONTRE LE LOUP-GAROU (1942), LA MAISON DE FRANKENSTEIN (1944), LA MAISON DE DRACULA (1945) et DEUX NIGAUDS CONTRE FRANKENSTEIN (1948, avec Abbott et Costello). La pièce de théâtre de Hamilton Deane et de J.L. Balderston ayant inspiré le DRACULA (1931) de Tod Browning sera aussi réadaptée pour le DRACULA de John Badham sorti en 1979. Et même Mel Brooks qui était déjà revenu aux origines des films de la Universal pour son FRANKENSTEIN JUNIOR (1974) récidivera en 1995, avec DRACULA, MORT ET HEUREUX DE L’ÊTRE. Un Dracula « universalien », costumé en aristocrate et capé, si universel d’ailleurs, qu’il en a autant inspiré le cinéma mexicain des années 50, le cinéma anglais des 50′s à 70′s et plus particulièrement la Hammer Films, le cinéma espagnol, de Paul Naschy à Jesùs Franco. Jusqu’aux Zèderies d’Al Admson et d’autres réalisateurs américains et italiens sans budgets, en passant par Paul Morrissey et Andy Warhol… Il m’est aussi arrivé d’en découvrir des versions pakistanaises et turques des 50′s qui ne sont pas dénuées d’un certain charme gothique qui fit des Classic Monsters de la Universal Pictures, ses heures de gloire.

- Trapard -

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4 commentaires pour « MONSTRES SACRES : DRACULA »

  1.  
    carrelapresad
    3 mars, 2013 | 8:09
     

    Bonsoir,

    Mon blog est également consacré aux vampires, Dracula est le premier dont je parle – forcément…
    Mon blog a pour but de débattre autour de ces personnages inquiétants…
    J’écris également des nouvelles sur ces monstres dominateurs, sanguinaires et séduisants…
    Venez le visiter et laissez-moi un commentaire.

    http://carrelapresad.unblog.fr/

    Dernière publication sur Imagine ère : Romans déjà parus, à paraître & en chantier

  2.  
    3 mars, 2013 | 8:17
     

    Pub !
    L’effet Twilight…

  3.  
    Trapard
    25 janvier, 2014 | 18:32
     

    Pour en revenir à notre sujet, bien que l’effet Twilight aide aussi à remettre certains classiques au goût du jour, voici un lien vers un article sur la suite « officielle » de Dracula écrite par Dacre Stoker, l’arrière petit-neveu de Bram Stocker :

    http://fluctuat.premiere.fr/Livres/News/Dracula-la-suite-par-le-neveu-de-Bram-Stoker-3226378

    La critique française étant souvent un peu c*** comme dans l’article au-dessus, le mieux est de lire une interview de l’intéressé :

    http://www.actusf.com/spip/Interview-Dacre-Stoker.html

    Un lien pour les fans de JDR :
    http://www.jeuxvideo.com/news/2013/00065583-dracula-4-l-arriere-petit-fils-de-bram-stoker-dans-le-jeu.htm

    Et comme je suis tombé tout à fait par hasard, cet après-midi sur une version romancée de LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN signée par un certain Carl Dreadstone, j’ai trouvé cet écrivain sur wikipedia sous son vrai nom : Ramsey Campbell. Il a aussi romancé les scénarios de LA FILLE DE DRACULA et du LOUP-GAROU de la Universal sous le pseudonyme de Carl Dreadstone dans les années 70. Et apparemment il aurait aussi touché au Mythe de Cthulhu dans certains de ses écrits des années 60. Et toujours aux dires de Wikipedia, l’excellent film d’épouvante espagnol de Jaume Balagueró LA SECTE SANS NOM (2005), serait adapté de son roman THE NAMELESS (1981).
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Ramsey_Campbell

  4.  
    trapard
    26 février, 2017 | 21:45
     

    La première adaptation du roman « Dracula » serait hongroise et antérieure d’une année au film de Murnau : DRAKULA HALALA (1921) de Károly Lajthay.

    http://blackholereviews.blogspot.fr/2014/07/drakula-halala-1921-dracula-movie.html

    Hier, UFSF a mis en ligne un téléfilm tchécoslovaque des 70′s, adapté du roman de Bram Stoker :

    http://muaddib-sci-fi.blogspot.com/2017/02/le-comte-dracula-hrabe-drakula-1971.html

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