Comme chaque semaine, notre rendez-vous consacré aux 30 ans du RETOUR DU JEDI (1983 – 2013). Voici l’avis, très intéressant, de l’expert et enseignant en cinéma, chroniqueur et critique : Michel Chion (extrait de Les Films de Science-Fiction, Les éditions de l’étoile / Cahiers du cinéma).
« Bien inférieur, LE RETOUR DU JEDI est construit comme un finale, ponctué par une série de révélations et de retournements qui sont autant d’échos de la révélation finale de L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE. La règle à la fois dramatique et commerciale de ce finale, c’est d’en montrer plus : montrer encore plus de spectacle, mais aussi en révéler plus sur les origines du héros ; en dévoiler un peu plus du corps de la princesse Leia, et enfin, dans une scène inspirée une fois encore du MAGICIEN D’OZ, montrer ce qui se trouve derrière le masque de Darth Vader, c’est-à-dire un visage humain. En même temps, on fait apparaître ici (c’est tout de même un des axes de la mise en scène de Richard Marquand, que l’on peut critiquer par ailleurs) que les visages ont vieilli de six ans, qu’ils ne sont plus lisses, sans marques. Bref, la recette de ce troisième épisode est de mélanger à la formule du philtre magique de STAR WARS, pour la parachever, une pointe d’amertume.
Malheureusement, l’aspect « fellinien » des scènes chez Jabba le Hut, mauvaise imitation du SATYRICON où Leia joue le rôle de la belle captive, ne fonctionne pas, car son côté « malsain », décadent, sadique, est en contradiction avec l’innocence sexuelle qui règne dans le reste de la saga, et bien sûr, les Ewoks – sortes de nounours agités et sympathiques – ne sont pas des réussites.
Il n’est pas indifférent en tout cas que ce petit peuple des Ewoks soit présent dans la bataille finale, où il joue un rôle considérable aux côté des rebelles, réintroduisant dans ce festival d’effets technologiques le principe de l’astuce et du système D, puisqu’il utilise contre les scooters volants de l’empire des moyens tels que lianes, lassos, pièges primitifs et flèches.
Lucas a marqué le genre d’une façon ambiguë : il l’exalte, le porte à la dimension d’un mythe, traite le cinéma populaire avec respect et ambition. Mais il le coupe de notre histoire humaine, et de notre destin : il n’y a plus de terre originelle, de Terre-berceau, il n’y a plus d’ère pré-spatiale ; et il n’y a plus de péril créé par les machines, plus de révolte des robots, plus d’arme absolue. »
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Je me laisse à penser que les fameux Ewoks ont été introduit pour toucher un publique plus jeune, et la princesse dénudée et enchainée ne cadre effectivement pas dans cet épisode, à qui Lucas s’adresse t’il ? Les premiers fans qui ont grandis ou les nouveaux ? Sincèrement cet épisode ma beaucoup déçu, me laissant l’impression qu’il est avant tout commercial, voulant brasser tout les publiques.
Mais peut être suis-je passer du mauvais coté de la Force.
Je suis bien d’accord avec toi en tout cas. Serai-je alors moi aussi passé du côté obscur ?…