LE MONSTRE DU MARÉCAGE (1957) de Rafael Baledón (par Trapard)
Un très sympathique nanar que ce MONSTRE DU MARÉCAGE (El Pantano De Las Ànimas) tourné par un grand producteur de films de genres : le Mexique. Tourné par Rafael Baledón en pleine vogue de popularité d’un cinéma d’horreur mexicain (surtout du milieu des années 50 jusqu’aux années 80), LE MONSTRE DU MARÉCAGE est un régal de mélange des genres dont le Mexique a longtemps eu le secret. Une atmosphère de western latino-américain est diluée avec une savante dose d’univers gothique propre aux tous récents succès d’épouvante en Angleterre de la Hammer Films, le tout baignant dans un univers de marécages brumeux d’où surgit régulièrement une créature aquatique digne de L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR (1955) de Jack Arnold, et ses deux suites, dont Roger Corman était déjà passé maître dans le copié-collé foireux (THE PHANTOM FROM 10 000 LEAGUES, 1955). À la différence que LE MONSTRE DU MARÉCAGE se paye le privilège d’un sympathique format coloré en Eastmancolor.
L’intrigue : À la mort du vieux Fabrique, son fils, Adrian demande à faire ouvrir le cercueil pour rendre un dernier hommage à son père, mais le corps à disparu. Des crimes abominables sont aussi perpétrés dans la région, tout près du marécage des âmes, un lieu habité de superstitions…
Ce n’est pas le film du siècle, mais il est pourtant assez agréable si on se laisse bercer par son intrigue à rebondissements, et si on aime se baigner dans ce melting-pot d’influences cinématographiques de l’époque, et je dois bien reconnaître que Roger Corman, qui est aujourd’hui beaucoup mis au pinacle, n’a que très rarement atteint un tel niveau de qualité de réalisation dans les années 50. Réalisateur besogneux de nombreux films de genres, et ancien comédien, Rafael Baledón s’en est plutôt bien sorti, malgré une chute qui a déçu plus d’un spectateur, et qui a dû inspirer un certain Dick Maas pour son AMSTERDAMNED (1988), le divertissement bourré d’action et d’humour est néanmoins là. LE MONSTRE DU MARÉCAGE, ainsi qu’un certain nombre de classiques mexicains du cinéma bis et de l’horreur des années 50 et 60, ont été édités par Bach Films, c’est un peu l’occasion de découvrir un cinéma difficile à trouver hors des Zones 1.
- Trapard -
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