DOCTEUR CYCLOPE (1940)

Posté le 7 mai 2013

DOCTEUR CYCLOPE (1940) dans Cinéma 13061310052715263611288458

DOCTEUR CYCLOPE (1940) d’Ernest B. Schoedsack

13050709023615263611161601 dans Le grenier du ciné SF

Tourné pour la Paramount Pictures, ce DOCTEUR CYCLOPE (Dr. Cyclops) est un avant goût de la finalité atomique de 1945 qui engendrera, tout au long des années 50, de nombreuses séries B de SF horrifiques basées sur la crainte de l’armement nucléaire et ses déviances sur la population. DOCTEUR CYCLOPE n’est encore qu’un pur film de SF et de savant fou du début des années 40, comme un prolongement d’un cinéma de genre et distraction, basé sur les méfaits néfastes de la science, et particulièrement sur la domination de l’Homme par l’Homme, et sur la miniaturisation de celui-ci. Un prolongement de LA FIANCÉE DE 13050709054315263611161616 dans Science-fictionFRANKENSTEIN (1935, Bride of Frankenstein) de James Whale, qui effleurait le sujet lors d’une scène mémorable où le maléfique Docteur Pretorius (Ernest Thesiger) faisait danser, à son gré, trois humains miniaturisés et enfermés dans des flacons. L’année suivante, Tod Browning fera de ce thème la trame de son excellent film LES POUPÉES DU DIABLE (1936, The Devil Dolls), dans lequel un homme accusé injustement (l’excellent Lionel Barrymore !) s’échappe de prison et manipule la veuve d’un scientifique qui miniaturise des humains dans un but humanitaire face à la démographie croissante, l’évadé utilisant celles-ci à des fins moins honnêtes mais dans un but de vengeance meurtrière. L’histoire du DOCTEUR CYCLOPE, très différente et plus exotique, est la suivante : Depuis deux ans, le docteur Thorkel mène de mystérieuses recherches sur la structure moléculaire, dans un laboratoire au fond de la jungle amazonienne. Un collègue, le docteur Bulfinch, arrive des États-Unis pour le seconder, assisté du docteur Mary Robinson et de l’ingénieur des mines Bill Stockton. Le mineur, Steve Baker, les guide jusqu’au laboratoire de Thorkel. Celui-ci, réticent à livrer le résultat de ses travaux, leur révèle néanmoins la découverte sur place d’un riche gisement d’uranium dont il a pu extraire du radium indispensable au fonctionnement de son invention, une machine destinée à réduire la taille des êtres vivants. Après plusieurs tests sur des animaux, reste à expérimenter l’engin sur des humains…

13050709075415263611161617 dans TrapardOn se retrouve donc dans beaucoup de scènes où des êtres humains miniaturisés sont en proie à des dangers les plus communs en soi (enfin, pour nous…), des scènes qui ne sont pas sans rappeler l’ambiance de L’HOMME QUI RÉTRÉCIT (1957, The Incredible Shrinking Man) de Jack Arnold, ou, bien entendu, les récents MAMAN, J’AI RÉTRÉCI LES GOSSES… On se souvient aussi des explorateurs (guidés par James Mason dans le rôle du Professeur Lindenbrook), à la fin du VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE (1959, Journey to the Center of the Earth) d’Henry Levin, pourchassés par des lézards gigantesques, dans un film au thème du gigantisme inversé, et dans un très beau Technicolor. DOCTEUR CYCLOPE est d’ailleurs le tout premier film de science-fiction américain à avoir été réalisé en Technicolor.

Rappelons qu’à la barre du DOCTEUR CYCLOPE, le réalisateur Ernest B. Schoedsack s’en était déjà donné longtemps à cœur joie de jouer de la superposition entre des différences de tailles, puisqu’il est à l’origine (avec Merian C. Cooper à la co-réalisation pour les scènes de jungle, et Willis O’ Brien pour les effets de stop-motion des créatures préhistoriques) du KING KONG de 1933, ce qu’il récidivera en 1935 avec LE FILS DE KONG (The Son of Kong) et en 1949 avec MONSIEUR JOE (Mighty Joe Young)… Le Docteur Thorkel/Cyclope est incarné par le comédien Albert Dekker, affublé pour ce film de minuscules lunettes rondes et du crâne rasé, filmé de manière à ce que lui-même semble démesuré (autant que ses affabulations scientifiques).

DOCTEUR CYCLOPE est un très bon film de science-fiction à l’ancienne, bourré d’action et de rebondissements, qui intégrera tout naturellement la rubrique du Grenier du Ciné SF des Échos d’Altaïr.

- Trapard -

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