DRIVE-IN : LA FIANCEE DU MONSTRE (1955)

Posté le 11 mai 2013

DRIVE-IN : LA FIANCEE DU MONSTRE (1955) dans Cinéma bis 13051809153815263611200263

13051108223215263611175696 dans Cinéma bis américain

LA FIANCÉE DU MONSTRE (BRIDE OF THE MONSTER)
Année : 1955
Réalisateur : Edward Davis Wood Junior (Ed Wood)
Scénario : Ed Wood & Alex Gordon
Production : Ed Wood, Tony McCoy & Donald E. McCoy (Banner Pictures)
Musique : Frank Worth
Pays : USA
Durée : 68 min
Interprètes : Tony McCoy, Bela Lugosi, Loretta King, Tor Johnson…

Attention nanar ! Et tout spoiler serait inutile ici tellement le script du film est vague ou fin comme une corde à linge : Depuis trois mois, les nuits d’orage sont légion dans une petite région reculée des États-Unis. Depuis trois mois, ce sont aussi des disparitions qui s’additionnent de façon inquiétante. La presse parle d’un monstre qui rôderait dans les environs d’un marais. Non loin de ce marais se dresse une vieille maison que deux promeneurs piégés par l’orage croient abandonnée…

On connaît tous, plus ou moins, le parcours d’Edward Davis Wood Jr., dit Ed Wood, que ce soit par le biais du film de Tim Burton ou par les nombreux écrits à son sujet, autrement dit : sa passion et son acharnement à tourner des nanars, proches du pur amateurisme…Mais surtout dans les années 50, puisque ses longs métrages, à partir des 60′s, beaucoup moins connus, sont nettement plus professionnels et dignes de beaucoup de séries B d’horreur de cette décennie.

13051108245515263611175697 dans Drive-in

Pour LA FIANCÉE DU MONSTRE (Bride of the Monster), le scénario d’Alex Gordon présentant un MONSTRE ATOMIQUE ne trouva aucun financement lorsqu’il fut présenté à des producteurs, à partir de 1953. Ed Wood, le modela un peu pour le présenter de nouveau, mais sous le titre de LA CRÉATURE DU MARAIS en 1954, mais c’est finalement Donald McCoy, un éleveur de bétail, qui plaça des fonds privés dans le film (ainsi que son fils en tête d’affiche, Tony McCoy) pour que le film d’Ed Wood, devenu accessoirement BRIDE OF THE MONSTER, voit le jour.

On y retrouve Bela Lugosi en faisant des tonnes pour donner une dimension spectaculaire au film, dirigé par son fan, Ed Wood. Mais aussi Tor Johnson, catcheur sur le retour, momentanément débauché par le réalisateur (et qui fera une petite carrière dans le bis, par la suite), et Loretta King, jeune égérie des films d’Ed Wood.

13051108270315263611175699 dans Fifties SF

Le « Monstre atomique du marais qui a une fiancée » n’est rien d’autre qu’un poulpe géant, filmé dans l’océan, mais dont Ed Wood récupéra de courts rushes dans un studio de montage et les ajouta à son film, en guise de « stock-shots », pour nous faire imaginer un poulpe géant rôdant dangereusement dans un marais brumeux (on se rendra compte dans une scène plus tardive qu’il s’agit d’une flaque d’eau). Néanmoins, LA FIANCÉE DU MONSTRE est un savant mélange du thème du Mad Doctor, avec Bela Lugosi en Dr. Eric Vornoff, contrôlant un être hideux et dénué d’intelligence (Tor Johnson), errant sans fin dans des plans souvent pas « raccordés » les uns aux autres (la majorité du film n’étant d’ailleurs pas « raccord », et par conséquent très peu logique, et je conseille de lire, à ce sujet, tout ce qui concerne les règles de réalisations, et particulièrement celle qui traite des 180° dans un champs-contre-champs. Au-delà de cette intrigue, le Dr. Eric Vornoff nourrit un être plus hideux encore : le poulpe géant en question. À son sujet, la scène la plus culte du film est celle où Bela Lugosi, tombé dans le marécage, se débat avec sa créature tentaculaire géante, pieuvre en caoutchouc, que l’accessoiriste du film a « emprunté en cachette » aux studios de la Republic Pictures, et ayant servi au tournage du RÉVEIL DE LA SORCIÈRE ROUGE (Wake of the Red Witch), dans une autre scène culte où John Wayne lutte avec elle dans une grotte sous-marine immergée au cœur d’une baie d’un île de Polynésie. L’accessoiriste d’Ed Wood n’ayant pas eu le temps, dans l’empressement de son emprunt, de récupérer le moteur qui sert à actionner les tentacules du poulpe, c’est Bela Lugosi, lui-même qui s’étreint et s’étouffe avec les dangereux membres poulpesques en plastique dur.

13051108283815263611175708 dans Science-fiction

Grand fan des Universal Monsters, Ed Wood créé aussi beaucoup de références directes au DRACULA (1931) de Tod Browning, de par le jeu de Lugosi quasiment calqué sur celui qu’il a tenu autrefois pour son comte des Carpathes, et au FRANKENSTEIN (1931), et surtout à LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN (1935) de James Whale, rien que par le titre (LA FIANCÉE DU MONSTRE) et par tout ce qui a attrait ici, à notre Mad Doctor Vornoff. Tor Johnson rappelant même le bossu, serviteur du baron Frankenstein, par certains égards. Un mélange de références presque surréaliste et une réalisation très imparfaite, qui confèrent finalement une certaine poésie de l’irréalité macabre à ce BRIDE OF THE MONSTER.

Pas dépité pour un sou de l’insuccès de son film, Ed Wood engrangera une suite à son BRIDE OF THE MONSTER, en 1957, avec NIGHT OF THE GHOULS, mais par manque de budget le film ne sortira pas en salles, et il faudra attendre 1987, et les VHS en NTSC, pour pouvoir découvrir ce film neuf ans après le décés de son réalisateur.

Le nanar du Drive-in de notre samedi soir, sur les Échos d’Altaïr, bien que très mauvais, reste néanmoins un des classiques de la Zèderie des 50′s, qui possède, de plus ses aficionados, au même titre que PLAN 9 FROM OUTER-SPACE (1959), comme le reste de l’univers passionné et fonctionnant au système D d’Edward D. Wood Jr dans les 50′s, bravant le manque de moyens financiers pour pouvoir réaliser ses rêves.

- Trapard -

Autres articles publiés dans la catégorie Drive-in :

L’Oasis des Tempêtes / It Conquered the World / The Giant Claw / Bataille Au-Delà des Étoiles / Attack of the Fifty Foot Woman / Cat-Women of the Moon / Le Fantôme de l’Espace / Mesa of Lost Women / Gorilla at Large / The Amazing Colossal Man / The Beast with a Million Eyes / The Astounding She-Monster / The Deadly Mantis

Rejoignez le groupe des Échos d’Altaïr IV sur Facebook !

INDEX DU BLOG

5 commentaires pour « DRIVE-IN : LA FIANCEE DU MONSTRE (1955) »

  1.  
    25 mai, 2015 | 22:14
     

    Ne serait-ce pas plutôt une doublure de Lugosi qui se débat entre les tentacules de la pieuvre ? La doublure qui déjà se bat dans le labo à la toute fin du film ? J’en suis quasiment persuadé car le visage est différent. Je viens de voir le film à l’instant en DVD. ;-)

  2.  
    trapard
    25 mai, 2015 | 22:22
     

    C’est fort possible. Faudrait que je le revois. Quel oeil de lynx tu fais, Morbius !
    Par contre, c’est certain que Lugosi a eu une doublure pour PLAN 9 FROM OUTER-SPACE après son décés.

  3.  
    26 mai, 2015 | 6:08
     

    Oui, là je le savais. Mais pour en revenir à cette fameuse doublure mystérieuse, ça me paraît fort possible car je vois mal Lugosi transporter dans ses bras la fameuse fiancée du monstre. Et on voit assez nettement son visage sur la version restaurée.

  4.  
    Trapard
    16 avril, 2016 | 7:57
     

    Non je crois que Lugosi t’a simplement hypnotisé Morbius !

    https://1.bp.blogspot.com/-iJAyTUfU0I0/Vv7QdJu2JzI/AAAAAAAAPus/bhvco_wLAPQhWmC8cfh1EVLJe4GetRuTg/s1600/bride2.gif

    Mais tu as raison. Ici on voit bien un barbu qui n’a pas du tout la morphologie de Lugosi :

    https://4.bp.blogspot.com/-QnlOWP8rBO0/Vv7PR9RAKZI/AAAAAAAAPuc/0aDrC1hrdIsqsc59jAuAM0neyqcNifVlQ/s640/bride1.gif

  5.  
    Trapard
    16 avril, 2016 | 7:58
     

Laisser un commentaire

Information pour les utilisateurs
Les retours à la ligne et les paragraphes sont automatiquement ajoutés. Votre adresse e-mail ne sera jamais affichée.
Veuillez prendre conscience de ce que vous postez