AFTER EARTH : LA CRITIQUE

Posté le 10 juin 2013

AFTER EARTH : LA CRITIQUE dans Cinéma 13061005461615263611277509

After Earth : un beau gâchis

J’ai survolé certaines critiques, entendu les « décevant », pris note des « Shyamalan est en chute libre », etc… Mais je n’ai donné aucun crédit à ces paroles, et j’ai quand même décidé d’aller voir AFTER EARTH car pour moi ce ne pouvait être qu’un bon film. Une planète Terre oubliée, une jungle menaçante, des bestiaux à foison, des extra-terrestres, Will Smith, le réalisateur d’INCASSABLE… Tout ça ne présageait que du bon et j’ai pensé très fort au moment où le film s’est lancé : si c’est mauvais, ce serait un beau gâchis. Malheureusement ça n’a pas loupé… Attention aux spoilers.

On démarre comme dans OBLIVION avec un petit rappel des événements qui ont conduit les humains à s’exiler sur une planète lointaine, Nova Prime, après avoir bousillé la Terre. Mais voilà, sur Nova Prime habitait déjà une espèce extra-terrestre. Pour repousser l’invasion humaine, ces extra-terrestres utilisent les Ursa, des aliens aveugles et pas beaux qui sentent la peur. Là, au milieu, déboule le général Raige (Will Smith), le premier Ranger à avoir appris à « s’effacer », c’est-à-dire à ne ressentir aucune peur. Tout ça passe extrêmement vite, si bien que je ne me souviens même plus de la situation sur Nova Prime au moment où entre en scène Kitai, le jeune fils de Raige. En effet, ce résumé en accéléré entraîne un manque total d’implication du spectateur qui se retrouve alors dès le début avec une foule de questions qui hélas ne trouveront pas la moindre réponse à aucun moment du film. Mais revenons à nos Ursa.

13061005475815263611277510 dans Di Vinz

Kitai Raige, donc, est un jeune cadet qui souhaite devenir Ranger et honorer son Général de père, mais évidemment il échoue à son examen. Papa n’est pas si déçu, il règne plutôt une forme d’incompréhension entre lui et son fils, si bien qu’il décide sous l’impulsion de sa femme d’emmener fiston dans sa prochaine mission pour resserrer leurs liens. Cette-dernière consiste à transporter un Ursa à destination d’on ne sait où, ce qui paraît quand même un poil dangereux. Mais soit ! Allons-y ! Pour l’instant tout ça est plutôt bancal et on s’ennuie ferme, mais le premier rebondissement arrive assez vite. Notons que les effets spéciaux, l’esthétique des architectures sur Nova Prime ou celle du vaisseau de transport sont pour le moment le seul point intéressant et on se dit que ça peut quand même le faire si la suite assure.

Sauf que la suite peut se résumer ainsi : le vaisseau tombe par un coup du sort en plein milieu d’un champ d’astéroïdes, et après que Raige ait énoncé une multitude de directives plus incompréhensibles les unes que les autres,  l’engin finit par se cracher sur la Terre, placée là par bonheur. Dans sa chute effrénée le vaisseau est déchiré en deux parties. La première a pour seuls survivants Raige et son jeune fils, bien sûr, et la seconde est tombée à des lieux d’eux, avec à son bord l’Ursa probablement libéré. De là, Raige, gravement blessé et dans l’incapacité de se mouvoir, ordonne à Kitai d’aller récupérer une balise dans l’autre partie du vaisseau. Voilà donc notre jeune cadet parti à l’aventure dans sa combinaison camouflage armé uniquement d’un sabre. De là, il n’y a plus qu’une succession de scènes dans lesquelles Kitai doit survivre à un climat hostile et aux assauts consécutifs de trois malheureux singes, deux vilains matous et un piaf géant…

13061005493015263611277511 dans Science-fiction

L’unique scène qui vaut un peu le détour est bien celle de la poursuite avec l’aigle, mais elle est aussi courte que plate. Le reste souffre d’une mise en scène assez molle et on peine à y croire. Le personnage de Will Smith est complètement en retrait, bloqué dans son épave de vaisseau, à bafouiller et agoniser à moitié tandis que son lardon gambade dans la forêt en tapant des badtrips. L’idée d’une connexion à distance n’était pas si mauvaise, mais elle est clairement mal exploitée, tout comme le scénario dans son entièreté d’ailleurs. Et puis Jaden n’est pas Will, il n’a ni le jeu du père, ni le charisme, en fait il n’a rien de son père à part le nom, il n’est crédible à aucun moment, on sent qu’il n’y croit pas. On en arrive presque à se demander comment un réalisateur a pu faire confiance à ce pseudo acteur, c’est louche…

13061005511415263611277512Je suis obligé d’évoquer un passage en particulier. Ce qui m’a le plus ennuyé, pour ne pas dire choqué, c’est cette scène absolument incroyable dans laquelle l’aigle féroce, qui poursuit Kitai à distance depuis un moment, tout à coup décide de se sacrifier pour sauver la vie du jeune humain en lui construisant un nid douillet et en faisant opposition de son corps contre le froid… Désolé mais « What The Fuck ? ». Je pose la question à mon collègue à la sortie du ciné, il me répond « c’est parce-que Kitai a défendu ses petits contre les lions » (une scène absurde en passant)… Alors sûrement fallait-il chercher une référence biblique ou quelque-chose du genre là-dessous, j’ai personnellement trouvé ça d’un grotesque affligeant. C’est  comme cette tentative désespérée de nous faire ressentir de l’empathie pour les personnages, à travers des flashbacks dont on a pour ainsi dire que faire, puisqu’ils ne servent pas à grand-chose à part casser un peu plus un rythme déjà pas très soutenu. La scène finale du combat entre Kitai et l’Ursa achèvera le film avec un cocktail de tous ces défauts réunis en un seul et même passage. Soulignons aussi l’absence totale d’humour ! À trop vouloir se prendre au sérieux, ce film en devient presque risible malgré lui.

Alors oui, je me rallie aux critiques négatives, je serai même plus dur que ce que j’ai pu lire ici ou là, car j’ai beaucoup de mal à trouver des points positifs à AFTER EARTH. Peut-être les effets spéciaux des rares bestioles, et encore… Si Will Smith avait eu un meilleur rôle et n’avait pas cédé toute la place à Jaden Smith, les meubles auraient pu être sauvés, quoique… Je suis forcément déçu car j’en attendais quand même beaucoup plus. After Earth avait tout pour être un bon film, c’est au final un ovni perfectible qui mériterait sa propre catégorie. Que Shyamalan en arrive à ça après des classiques tels que SIXIÈME SENS ou INCASSABLE, même si ce n’est guère comparable, ça laisse un goût amer. Je m’attendais à tout sauf à un tel ennui, après avoir visionné de beaux trailers j’avais espoir de passer un bon moment, mais finalement quand tu as vu les trailers, ben tu as vu les meilleurs passages du film, le reste est tout à fait dispensable.

- Di Vinz -

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Autres critiques écrites par Di Vinz :

Critiques express / Oblivion / Upside Down / Cloud Atlas / Iron Man 3

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