CURSE OF THE FACELESS MAN
Année : 1958
Réalisateur : Edward L. Cahn
Scénario : Jérôme Bixby
Production : Robert E. Kent & Edward Small (United Artists)
Musique : Gerald Fried
Pays : USA
Durée : 67 min
Interprètes : Richard Anderson, Elaine Edwards, Adele Mara, Luis Van Rooten, Gar Moore, Felix Locher…
Et hop ! De la série B d’horreur pour ce Drive-in du samedi soir ! Il s’agit d’un classique d’Edward L. Cahn, et il faut bien avouer que les films de Cahn possèdent un réel charme, et que bien que ce réalisateur ait fait un petit détour, dans les 50′s, sous l’égide de l’American International Pictures, comme Roger Corman, et bien d’autres, les films de Cahn restent aujourd’hui les plus regardables de cette décennie, voire même les plus passionnants. Le privilège de l’âge et de l’expérience, sans doute, puisqu’étant l’un des plus âgés, Edward L. Cahn s’était même fait la main sur un nombre impressionnant de comédies dans les années 30 et 40, avant de s’aventurer dans la série B, à partir des années 50, et ceci grâce à l’explosion des firmes indépendantes californiennes. À partir du milieu des 50′s, il est devenu le type même du réalisateur de films de pure exploitation pour drive-in, avec des films d’horreur devenus cultes (CREATURE WITH THE ATOM BRAIN, 1955, THE SHE-CREATURE, 1956, ZOMBIES OF MORA-TAU, 1957), avec des films pour teenagers (RUNAWAY DAUGHTERS, 1956), ou des westerns (FLESH AND SPUR, 1956) ou même des films de prison pour femmes (GIRLS IN PRISON, 1955), un genre déjà bien à la mode depuis les années 40. C’est donc naturellement qu’il intégrera la firme californienne, l’American International Pictures, réalisant pour ses deux producteurs en chefs, James H. Nicholson et Samuel Z. Arkoff, une nouvelle poignée de séries B comme les films d’horreur VOODOO WOMAN (1957) ou de science-fiction horrifique, mais à la la limite de la comédie pour teenagers, comme INVASION OF THE SAUCER MEN (1957), et même un film de rock que l’A.I.P. affectionnait tant, en mettant en avant quelques petites scènes musicales de groupes de rock’n'roll et de blues de l’époque, entremêlées d’intrigues de flirts de teenagers (SHAKE, RATTLE & ROCK !, 1956).
CURSE OF THE FACELESS MAN est une toute petite production de série B produite par Robert E. Kent en 1958, une collaboration qui sera beaucoup plus fructueuse sur le film suivant, IT ! THE TERROR FROM BEYOND SPACE, un classique de la SF horrifique des 50′s, qui inspirera l’ALIEN de Ridley Scott, et dont Morbius lui avait consacré petit un article sur LEA.
Moins culte, CURSE OF THE FACELESS MAN possède néanmoins le charme exotique et horrifique des séries B de la fin des 50′s qui sont presque un sous-genre à part entière.
L’intrigue : Le corps pétrifié d’un gladiateur est découvert, en 1958, à Pompeï, et portant un médaillon en bronze avec une incantation étrusque gravée, qui appelle à une malédiction contre le peuple romain qui l’a autrefois soumis. Une archéologue italienne, Maria Fiorillo, est persuadée que le corps est encore vivant, mais personne ne la croit, jusqu’à ce que plusieurs meurtres mystérieux et brutaux sont commis, et ceci toujours en présence du corps du gladiateur…
Nous sommes bien entendu dans le pur mélange des genres, entre la Momie égyptienne de la Universal Pictures dans les années 30 et 40, de la momie récupérée et détournée par le cinéma mexicain dans la récente trilogie de LA MOMIE AZTÈQUE (1957-1958), alors pourquoi pas une momie étrusque, dans le fond ? D’ailleurs, on en retrouvera encore quelques traces dans certains giallos italiens des 70′s, et même jusqu’au film de Sergio Martino, en 1982, CRIME AU CIMETIÈRE ÉTRUSQUE (Assassinio al cimitero etrusco). La momie étrusque ayant plutôt de faux airs de zombie mal embaumé, ou recouvert de cendres froides, pour être plus précis, d’où, peut-être, le titre de CURSE OF THE FACELESS MAN, tellement cette créature pétrifiée ne ressemble finalement à rien… Mais c’est aussi une bonne occasion de jouer sur une horreur abstraite et insaisissable, et Edward L. Cahn était assez doué pour ses séquences atmosphériques et horrifiques. Et comme je l’annonçais plus haut, c’est à un bonne série B d’horreur à laquelle les lecteurs des Échos d’Altaïr ont affaire ce soir. Le film est tombé dans le domaine public depuis des années, mais le petit éditeur français, « L’Atelier 13 » a eu l’intelligence de l’éditer en version restaurée, en VOSTF et en Zone 2, il y a peu de temps, ce qui permet de le trouver assez facilement en boutiques, et de pouvoir le découvrir en très bonne qualité.
- Trapard -
CURSE OF THE FACELESS MAN : LE FILM EN ENTIER (V.O.)
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Bon sang, mais tout est sur Youtube !
Ceux qui regarderont le film, trouveront peut-être comme moi, que l’acteur principal, Richard Anderson, est presque un sosie de Rod Serling.