DRIVE-IN : LE PEUPLE DE L’ENFER (1956)

Posté le 22 juin 2013

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LE PEUPLE DE L’ENFER (THE MOLE PEOPLE)
Année : 1956
Réalisateur : Virgil W. Vogel
Scénario : László Görög
Production : William Alland (Universal Pictures Company)
Musique : ?
Pays : USA
Durée : 77 min
Interprètes : John Agar, Cynthia Patrick, Hugh Beaumont, Alan Napier, Nestor Paiva, Phil Chambers…

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Samedi dernier, nous avions rencontré un cadavre étrusque ressuscité avec CURSE OF THE FACELESS MAN (1958), et nous avons déjà exploré les univers de la Momie de l’Egypte Antique et celle de l’ancienne civilisation Aztèque. Aujourd’hui, dans notre Drive-in du samedi soir, ce sont les « Mole People » (ou Hommes-Taupes) qui sont nos héros, des créatures rescapées de la toute première civilisation humaine, celle des Sumériens. J’en entends déjà s’exclamer « comme Conan le Cimmérien !!! ». Bah non, aucun Dieu Crôm au programme ici, et les Hommes-Taupes de notre film n’ont rien à voir, non plus, avec les petites créatures extraterrestres du film SUPERMAN AND THE MOLE-MEN (1951) avec George Reeves. Non, souvenez-vous plutôt de vos très anciens cours d’Histoire sur la très antique Mésopotamie, et de Sumer, une civilisation considérée comme telle, grâce à son écriture qui fut la toute première à être référencée (et même décryptée). Souvenez-vous de sa capitale Akkad, de sa religion polythéiste, mais surtout, de sa légende (dont il reste des parcelles racontées par écrit) dans laquelle le héros Gilgamesh traverse un monde surnaturel en quête de sa propre immortalité.

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LE PEUPLE DE L’ENFER est présenté, en début de film, par le Dr Frank Baxter, professeur d’anglais à l’Université de Californie du Sud, qui explique le fondement dans la réalité du scénario, à partir d’une école de pensée florissante au XIXe et au début du XXe siècle, qui considérait que la Bible hébraïque et le judaïsme étaient directement dérivés de la Mésopotamie antique et de Babylone, autre civilisation quasi-contemporaine de celle de Sumer. Les scénaristes et les décorateurs s’en sont d’ailleurs donné à cœur joie, sous des alibis scientifiques, de mélanger, ou d’amalgamer, la culture sumérienne et la culture babylonienne, et même pour les spectateurs qui ont l’œil, ils remarqueront sûrement les grandes fresques égyptiennes antiques sur les murs de la vieille cité mésopotamienne…. Mais je vous rappelle que nous sommes dans la rubrique du Drive-in des Échos d’Altaïr, et non pas, dans une critique de documentaire historique diffusé sur Arté.

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L’intrigue : Le Professeur Roger Bentley et son collègue le Docteur Hugh Beaumont se trouvent en Asie où ils recherchent les traces de l’antique civilisation sumérienne. Un jour, ils découvrent l’existence d’une plaque où sont inscrits des caractères sumériens. Brusquement un léger tremblement de terre survient et effraye les porteurs qui pensent que la secousse tellurique vient de la montagne appartenant à la Déesse antique ISTAR-KUM-I-TARM. Un jeune garçon ramène une lampe à huile qu’il a trouvée à vingt cinq milles de l’épicentre du tremblement de terre. Cette lampe de l’époque sumérienne contient des inscriptions sur la dynastie du Roi SHARU-AD indiquant qu’il serait possible que ce peuple aurait survécu au déluge…

Connu en France sous le titre du PEUPLE DE L’ENFER, et parfois de celui de MENACES SOUS LA TERRE, THE MOLE-PEOPLE est une production de William Alland qui fut distribuée par la Universal Pictures, à la même enseigne que TARANTULA et L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR l’année précédente. Le réalisateur Virgil W. Vogel, qui a d’abord été monteur durant les années 50 pour des westerns ou des films de SF comme LES SURVIVANTS DE L’INFINI (1955), passera à la réalisation de quelques films du genre comme L’OASIS DES TEMPÈTES (1957) que Morbius nous avait présenté et ce MOLE-PEOPLE, avant de finir sa carrière comme réalisateur d’épisodes de séries télévisées.

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Enfin, en tête d’affiche, on retrouve John Agar, un habitué de la SF hollywoodienne des 50′s et des 60′s, que Morbius a dû voir passer dans de nombreuses diffusions, ici dans un film qui, malgré quelques défauts, n’en reste pas moins un bon classique du genre, bourré d’effets spéciaux, de scènes pleines d’imageries fantastiques et de rebondissements. Et comme il faut bien un peu de sensibilité et de charme féminins dans ce PEUPLE DE L’ENFER, bourré de la testostérone des archéologues et des guerriers sumériens, c’est la jeune et jolie Cynthia Patrick qui s’y colle pour interpréter la jeune et blonde sumérienne, Adad, bien droite dans son bustier et pas du tout insensible aux charmes de l’archéologue (« Adad ah ! Sur les genoux du vieux soldat… » lui susurrera sûrement, le séducteur John, devenu hagard, après le générique de happy-end)…

- Trapard -

LE PEUPLE DE L’ENFER : LE FILM EN ENTIER (V.O.)

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3 commentaires pour « DRIVE-IN : LE PEUPLE DE L’ENFER (1956) »

  1.  
    Jean Beauvoir
    23 juin, 2013 | 12:34
     

    Voilà un bon petit film fantastique américain années 50, comme je les aime, en plus avec le grand John Agar, si saisissant dans The brain from planet Aurus (avec ses yeux de fer lorsqu’il détruit tout). Je me souviens avoir regardé Le peuple de l’enfer avec si peu de concentration que je n’y avais rien compris. Donc, grâce à Trapard, je comprends maintenant l’histoire !… Merci. Mais tu spoiles tout en annonçant la « happy-end ». Il faut laisser aux spectateurs l’espoir que les terribles taupes prennent finalement le pouvoir et dominent le monde !!!….

  2.  
    David Vincent
    27 décembre, 2019 | 2:09
     

    Bonjour Trapard,
    Les musiques sont de Heinz Roemheld, Hanz J. Salter et Herman Stein.

    Joyeux pot-pourri anachronique et hallucinogène des mythes antiques, du Déluge, de l’Atlantide et du Voyage au Centre de la terre de Jules Verne, cette pépite de l’âge d’or de la SF est à consommer sans modération.
    Pour vous la faire découvrir, voici quelques anecdotes qui, je l’espère, vous inciteront à visionner ce chef-d’œuvre de Virgil Vogel dans son intégralité et à compulser vos ouvrages sur les vieilles civilisations de notre monde.
    - Tout d’abord, on peut déguster le remarquable prologue du Dr Frank Baxter (1896-1982) qui a servi dans le corps médical de l’armée US au cours de la 1ère guerre mondiale. On pourrait presque être convaincu du bien-fondé de son discours s’il ne prévenait que le film à suivre est une représentation romancée des théories édictées. Chapeau bas !
    - Gilgamesh est né de l’union d’un roi-prêtre et de la déesse Ninsun. Il est pour 2/3 un dieu et pour 1/3 un homme. Après le Déluge, il fut l’un des tous premiers rois de la cité d’Uruk (en Irak) puis juge des Enfers.
    Surtout connu pour sa quête de l’immortalité qui, in fine, lui apportera la sagesse, il l’est aussi pour avoir refusé les avances de la déesse Ishtar devant l’Arbre de Vie.
    - Les images de l’ascension de la montagne Kuhitara (Mont Nishir ou mont Ararat ?) sont extraites du documentaire de 1953 « La Conquête de l’Everest » de George Lowe, avec Edmund Hillary et Tenzing Norgay. A cette occasion, 87mètres de pellicules furent utilisées.
    - Dans le film, « l’œil magique d’Ishtar » est symbolisé sous la forme d’un vaisseau spatial épuré alors que dans la réalité il s’agissait d’une étoile à 8 branches représentant Vénus, astre le plus brillant après la Lune.
    Cependant, n’oublions pas que nous sommes ici dans l’univers de la SF et non dans un péplum restituant à la lettre les tablettes anciennes.
    Pour la petite histoire, l’emblème en forme d’oiseau évoqué supra se retrouvera dans les séries TV Star Trek et Blake’s 7, parues bien après l’œuvre de Vogel.
    Pour en revenir à Ishtar, déesse mésopotamienne de l’Amour parée de beaux atours, de la Guerre et divinité dont l’appui est nécessaire pour diriger un royaume, elle est également connue sous le nom d’Inanna chez les Sumériens. Voyageant en le Ciel et la Terre, elle a aussi le pouvoir d’ouvrir les portes de l’Enfer pour envoyer les morts manger les vivants.
    - Le peuple albinos semble être constitué de 150 personnes, soit 10X15, 15 étant le nombre sacré d’Ishtar qui correspond à la moitié de celui attribué à son père Nanna. Pour information, 30 représente le nombre de jours dans un mois lunaire idéal.
    - Adad, ou Ishkur dans les textes Sumériens, est le dieu de la fertilité et de l’orage. Dans l’épisode du Déluge, il réduisit en ténèbres tout ce qui avait été lumineux.
    - Dans le scénario original, le Dr Bentley et Adad réussissent à s’échapper du monde souterrain et vécurent heureux. Toutefois, le studio réticent à l’idée de sous-entendre une relation interraciale (code Hays oblige !), exigea une nouvelle fin deux semaines après le tournage clôturé. La belle rousse mince en prendra d’ailleurs ombrage quand elle constatera, lors de la 1ère projection, qu’elle avait été doublée lors d’une brève scène par…un homme ventripotent et au gros séant [sic]. On peut la comprendre !!
    Malgré tout, une réplique que je vous livre ici a réussi à échapper au fameux couperet :
    « As-tu déjà pensé à fumer des champignons ? »
    - Enfin, comment ne pas finir sur le peuple des hommes-taupes (qui ont un air de famille avec les Shingouz de la BD Valérian) par un extrait de « La Descente d’Ishtar aux Enfers » (10ème siècle avant J.-C.) :
    « En la Demeure où les arrivants
    Sont privés de lumière,
    Ne subsistant plus que d’humus, alimentés de terre,
    Affalés dans les ténèbres, sans jamais voir le jour,
    Revêtus, comme des oiseaux, d’un accoutrement de plumage ».

    Ce film culte eut assurément une forte influence sur les métrages majeurs suivants : La Machine à Explorer le Temps, Le Secret de la Planète des Singes, Soleil Vert, L’Age de Cristal.

  3.  
    trapard
    27 décembre, 2019 | 3:56
     

    Wow dis-donc, sacré commentaire bourré de précisions ! Un article, presque ! Merci David Vincent.
    On peut aussi ajouter à ta liste, le minimaliste « Blood Feast » d’HG Lewis.

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