Depuis trop longtemps, Bo est un succube qui s’ignore, aspirant l’énergie sexuelle de ses proies pour restaurer ses propres forces. Quand elle découvre sa vraie nature et l’existence d’une communauté secrète dont elle est issue, la jeune femme préfère garder son indépendance, refusant de se plier aux règles de ce monde composé de deux clans rivaux. Alors qu’elle apprend encore à maîtriser ses instincts meurtriers, Bo peut compter sur son amie Kenzi pour l’aider à s’adapter au mode de vie des humains. Ensemble, elles tentent de voler au secours de la veuve et de l’orphelin. Bo ne perd pas pour autant de vue son objectif : découvrir le secret de ses origines.
Une série qui met en vedette un démon et ses amis enquêtant sur des crimes paranormaux ? Voilà une idée pour le moins alléchante. Surtout si le démon en question est un succube.
Une série à part
Dès le début, la série impose un constat : c’est canadien. Pas de gros effets spéciaux à l’américaine ni de vedettes au casting. On voit d’emblée que les moyens sont limités. Dans le rôle principal : Anna Silk, vue dans quelques épisodes de séries de seconde zone. Une plantureuse brune de 39, sexy au possible, qui incarne Bo le succube. Déjà, ça en impose : avec elle on tombe directement sous le charme. Ses collègues ne dérogent pas à la règle : Kristen Holden-Ried le loup (K-19, LES TUDORS, UNDERWORLD), charismatique à souhait, fera chavirer le cœur de la gent féminine. Ksenia Solo incarne habilement Kenzi l’humaine amusante et (pas si) stupide. Et j’en passe, de Zoie Palmer sacrée meilleur interprète de personnage Lesbien/Bi à Rick Howland, acteur de petite taille mais au talent immense… Car si les moyens financiers sont limités, cela force les acteurs à donner le meilleur d’eux-même, et sur le coup LOST GIRL est un véritable concentré de talent. Chaque personnage y est incarné avec finesse et conviction, des principaux aux secondaires. Tous évoluent de manière naturelle dans le monde créé pour leurs soins.
Un univers particulier
LOST GIRL présente pléthore de chimères dans son bestiaire : du succube et son penchant masculin, l’incube à la goule. Du lycanthrope au vampire. Du leprechaun à la sirène, rien ne vous sera épargné. Tous ces monstres se divisent en deux clans : les Fées de l’Ombre et de la Lumière. Seule Bo ne se soumet pas aux règles de cet univers et préfère garder son indépendance (bien que penchant fortement vers la Lumière il faut l’avouer). Ce petit monde est soumis à des lois et des hiérarchies dignes des royautés ou empires que les humains ont pu connaître par le passé, dirigés par le Frêne pour la Lumière et la Maurrigan pour leur adversaire. Tous ces membres évoluent au beau milieu des humains sans que ceux-ci ne s’en aperçoivent grâce à une organisation plutôt habile des Fées. Bien évidemment, il arrive parfois que ce mécanisme bien huilé déraille, pour notre plus grand plaisir. Bo et Kenzi évoluent en tant qu’Enquêteurs privés spécialisés dans les enquêtes impliquant les fées, et sont épaulées par un lycan et une sirène flics placés là pour masquer les affaires aux yeux des humains.
Un univers très particulier
En choisissant un succube en tant que personnage principal, les auteurs ont pris le parti de jouer sur la carte sexy du personnage. En effet, Bo se nourrit d’énergie sexuelle, c’est un besoin vital pour elle. Et pour cela, elle joue de ces charmes, exhibant des tenues plus affriolantes les unes que les autres, et traquant ses proies sans retenue aucune, qu’elles soient masculines ou féminines. Car oui, c’est là toute l’ambiguïté d’un succube. Si celui-ci ne peut se passer de sexe pour vivre, il n’est pas moins doté de sentiments. Et en ce qui la concerne, Bo est tiraillée entre son amour pour Dyson le lycan et Lauren l’humaine. Triangle amoureux et quiproquos sont de rigueur donc, mais ajoutez à cela la nécessité du succube de se nourrir alors que ses deux amours sont loin, et vous comprendrez aisément la situation délicate dans laquelle il peut se trouver parfois.
Un univers très préservé
Une femme succube qui aime un homme loup et une humaine, tout en étant fidèle à ses sentiments et devant pour autant se nourrir : voilà de quoi attiser les pulsions de tout téléspectateur qui se respecte. Et pourtant, si les sentiments gay y sont très présents (peu sont capables de résister aux charmes du succube), et si les scènes de « repas » sont présentes, on est très loin ici des scènes de nu que l’on peut trouver dans certaines séries. Ici les tableaux sont plus érogènes qu’érotiques. Pas l’ombre d’un téton, même dans les rapports lesbiens. Pas un poil qui dépasse quand l’homme se fait loup. Tout est filmé habilement et délicatement, de manière à attiser nos sens sans les gaver. Bref, ça charme.
Une histoire efficace
Chaque saison est habilement menée sur une trame principale : recherche familiale pour Bo, combat contre un démon majeur… Tous les personnages y jouent un rôle important et sont très présents car peu nombreux. Comptez six personnages principaux et deux ou trois récurrents. Ce qui permet au final d’aller à l’essentiel sans perdre le spectateur dans un imbroglio indigeste. Le bestiaire y est pour autant très conséquent, permettant de réviser la mythologie sans pour autant s’y perdre. Au final, alors que le genre sombre dans l’extrême, cette série est très rafraichissante, rappelant au passage certains bon moments de BUFFY ou ANGEL dans la présentation, mais sans toutefois y intégrer le côté niais et futile de lycéenne blonde qui a tant fait parler.
Quelques bonne raison d’apprécier LOST GIRL
1. Bo le succube : actrice à la plastique parfaite et au jeu magistralement interprété. Vous serez sous le charme.
2. Kenzi l’humaine amusante : son jeu d’acteur s’améliore au fur et à mesure des épisodes. Assez maladroite au départ, son personnage prend de l’ampleur pour devenir une pièce maîtresse.
3. Dyson le loup : charmant et bestial, il saura attirer l’attention de la gent féminine mais pas que.
4. Combats sérieux : Bo et son équipes se battent contre le mal, mais est-ce leur plus grand ennemi ?
5. Malicieusement sexy : des Corps qui s’enlacent, des femmes qui s’embrassent, des hommes qui se dévoilent. L’univers sexy est très présent, et très attirant, sans parti pris aucun.
Finalement, on tient là la relève tant attendue des série de Whedon en attendant une hypothétique adaptation de BUFFY au cinéma. Je conseille vivement cette série, très rafraichissante tout au long des trois saisons qui la compose, par le discours qu’elle distille et le côté « petit budget » qui fait plaisir à voir.
NotaSkarn : 17/20
- Skarn -
Merci Skarn pour ton article. D’habitude je ne vais pas trop vers ce genre de séries (par peur de croiser trop de cheap et de clichés pour ados), mais j’avoue que ton article m’a donné envie de la découvrir.
Merci donc.
Aussi, lorsque tu indiques « Depuis trop longtemps, Bo est un succube qui s’ignore, aspirant l’énergie sexuelle de ses proies pour restaurer ses propres forces. »
C’est le sujet du film de Jesùs Franco (tout juste décédé) avec sa femme Lina Romay en vampire sexuelle dans LA COMTESSE NOIRE aka LA COMTESSE AUX SEINS NUS aka FEMALE VAMPIRE aka LA AVALEUSE mais comme le film était tourné en 1974, en pleine sexploitation et juste avant les codifications pour spectateurs, le film de Franco aborde ce même sujet de manière bien plus crue. Morbius avait publié mon article ici :
http://morbius.unblog.fr/2012/02/01/la-comtesse-noire/
En fait cette partie est le synopsis que j’ai trouvé sur les site spécialisés.
Je connais de nom le film que tu mentionnes, mais les démons qui tirent leurs pouvoirs du sexe sont bien les succubes et incubes, pas les vampires.
Je pense que Franco a voulu jouer le mix des genres. A moins que ça ne soit qu’un « plan nichon » supplémentaire si courant dans les années 70.
C’est un « plan nichon », bien sûr, puisqu’il aimait mettre en scène sa femme à poil, mais c’est aussi un mélange des genres, et Franco est connu pour mélanger tous les mythes et plusieurs romans à la fois, dans ses films.
Je n’ai pas tes connaissances à ce niveau de toute évidence ^^
En tout cas si j’ai pu te convaincre de visionner une série par ce texte, j’en suis heureux. J’espère que tu prendras autant de plaisir que moi à la visionner.
Et bien je n’avais pas encore visité la rubrique Série TV. Et là je tombe sur un très bel article de ce qui est pour moi une des meilleures séries du moment. 19/20 : le 19 parce que j’ai trouvé quelques bémols à la seconde saison. Lost Girl je pourrais vous en parler des heures puisque j’ai même (ah oui après Mars, ma seconde passion c’est les série TV ) fait une ébauche de blog axé uniquement sur cette série mais je vous épargne le lien car je n’ai plus le temps de le mettre à jour par contre, vous trouverez ma critique de la série sur mon forum ici : http://www.cobaltodyssee.fr/phpBB3/viewtopic.php?f=12&t=1663. Bonne lecture
Merci pour ton intervention Erwelyn.
Dernière publication sur Autre Continent (Edge Project) : Chapitre 11. Terreur