MST3K est une série TV américaine créée par Joel Hodgson et diffusée entre 1988 et 1999 sur KTMA, puis The Comedy Channel, Comedy Central, et enfin sur Sci Fi Channel, jusqu’en 1999.
Morbius avait déjà abordé cette émission, pour son univers de science-fiction reconstitué, et destiné à un jeune public. Personnellement, j’en avais déjà découvert quelques épisodes sur Youtube, en recherchant des séries Z des 50′s, puisque le but de cette émission, après son introduction en forme de sketches de SF, est de refaire découvrir les vieux classiques de SF et d’horreur oubliés, et souvent tombés dans le domaine public. Et ceci dans les années 90, à une époque de perte d’engouement des cinéphiles pour cette catégorie de films. Après quelques visionnages de ces classiques intégrés dans cette émission avec des comédiens en silhouettes en premiers plans, qui commentent le film qui se déroule, je perdais souvent le fil de l’intrigue, du fait des bavardages des commentateurs en question. Et à plusieurs reprises, je m’étais vu m’énerver devant mon écran, hurlant « mais vous allez fermer vos putains de gueules !!! ».
Mais après réflexion, et puisque grâce à internet les classiques présentés dans cette émission se trouvent plus facilement accessibles, je me laisse prendre un peu de recul face au principe de MST3K. En effet, je trouve désormais intelligente cette émission américaine qui m’irritait tant, et ceci parce que je trouve qu’en matière d’émissions destinées aux enfants, donc à des jeunes qui ne connaissent pas forcément ni le cinéma d’horreur ou angoissant, ni ces classiques des 50′s et des 60′s, je n’ai pas vu mieux. En tout cas, pas en France.
Je m’explique : l’émission s’adresse donc à des tous petits qu’on familiarise à des comédiens de télévision déguisés pour l’occasion et accompagnés de sympathiques robots un peu craignos, mais très sympathiques, puis on les guide vers des films qui ne leur sont pas du tout destinés, avec des scènes de violences et d’horreur, mais toujours de manière « encadrée ». Chacune des diffusions de ces films est présentée à l’écran, comme des séances en salles de cinéma, nos sympathiques comédiens et robots visibles en silhouettes au premier rang, et leur humour est à l’égal de celui de ces sympathiques moniteurs de colonies de vacances. Le cadre presque « familial » étant posé, nos bambins seront forcément rassurés, même lors des scènes les plus difficiles, l’humour de nos encadreurs de « vacances cinématographiques » aidant toujours à rendre la projection agréable. Une émission finalement très intelligente pour faire redécouvrir le patrimoine cinématographique aux petits, et un accompagnement lucide pour leur apprendre à dédramatiser le cinéma d’horreur, et les aider à prendre du recul sur la violence télévisuelle.
- Trapard -
Personnellement je ne suis pas arrivé à prendre le recul de Trapard, et je garde une dent contre Mystery Science Theater, car je me souviens d’une époque où le seul moyen que j’avais trouvé de voir le film Les survivants de l’infini (This Island Earth, 1955) avait été de louer un « laserdisc » (vous vous souvenez ? les vidéodisques de la taille d’un 33 tours ; oui, les 33 tours, ces grands disques noirs qui faisaient de la musique… bref) où ce film était ridiculisé par l’équipe de Mystery Science Theater. J’essayais péniblement de profiter du film en faisant abstraction des blagues très bêtes et des voix stupides des personnages placés en ombres chinoises sur le bas de l’écran. Heureusement Les survivants de l’infini est maintenant disponible en DVD. Je n’ai plus rien regardé de Mystery Science Theater, dont le fonds de commerce est de jouer sur le soi-disant ridicule que suscite toute forme d’art lorsque l’on y est étranger. Par exemple, prenons l’opéra : un gros bonhomme et une grosse dame en train de s’époumoner avec des voix tonitruantes dans un décor de cartons. On peut toujours s’en moquer de cette manière. Mais c’est ignorer complètement ce que cet art peut représenter pour ceux qui le connaissent bien et que cela passionne. Lorsque l’on est en dehors du « trip », tout peut paraître ridicule et décalé. Bref on est dans la connerie, voire l’intolérance.
Prends tes cachets, Jean Beauvoir C’est une émission pour les tous petits…
J’attends qu’une belle infirmière vienne me les donner…
Je t’en envoie une de chez Russ Meyer & Co
Finalement, à la même période, en France, LES ACCORDS DU DIABLE était un bon compromis.
http://cosmofiction.unblog.fr/2014/08/15/les-accords-du-diable-1988-1991/