Et si on s’attardait régulièrement sur les vêtements à travers les films et les séries de science-fiction ? Et si on explorait les tendances ou les fantasmes exprimés à travers les designs les plus fous, les plus kitchs ou les plus provocants de la SF, mais aussi à travers les plus austères, les plus sérieux ou les plus envisageables dans un avenir plus ou moins éloigné ? Place à Utopic Fashion !
Saint-Exmin est une fière guerrière Walkyrie venue à la rescousse du jeune Shad dans sa lutte contre le tyran Sador, et il suffit de voir cette photo pour comprendre que Saint-Exmin possède… des arguments de poids pour convaincre le jeune Shad de l’accepter dans son groupe de rebelles…
Une guerrière Walkyrie spatiale (je dis bien spatiale, désolé Odin) ne se la joue pas vierge effarouchée, et son accoutrement souligne bien sa nature courageuse. Une fois de plus, et comme pour notre délicieuse Stella Star, à quoi bon s’encombrer d’armures, de plaques ou de boucliers ? Son champ de force à elle se résume à ce pare choc à toute épreuve qui ne peut que troubler, que dis-je, qu’étouffer l’adversaire en plein combat. Et quoi de mieux pour courir que ces bottes à hauts talons (Stella a lancé la mode il y a longtemps). Mais, surtout, une Walkyrie spatiale qui se respecte se pare toujours de ces merveilleux galets aluminium en ceinture, en bracelets, en porte gros nich…, en collier et en couvre-chef. Certes, on pourrait s’inquiéter face au poids que représente toutes ces parures de pierre et… le reste, cependant, vous vous en doutez, une guerrière Walkyrie est forte.
Enfin, je n’ose rapporter ici ses paroles lorsqu’elle s’est adressée pour la première fois au jeune Shad car Saint-Exmin utilise de nombreuses métaphores…
Sybil Danning incarne Saint-Exmin dans l’incomparable LES MERCENAIRES DE L’ESPACE (BATTLE BEYOND THE STARS, 1980, de Jimmy T. Murakami). Jimmy, on t’a reconnu, inutile de prendre ce pseudo japonais, tu veux bien. Et nous aurons le plaisir de retrouver prochainement notre Sybil dans la série SPACE COMMAND, mais pas dans le rôle de Saint-Exmin, désolé…
- Morbius -
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Dans le domaine des courts-métrages purement fantastiques ou inspirés par le fantastique, les Calédoniens ne sont pas en reste. Pour preuve cette catégorie qui leur sera désormais entièrement consacrée et où Trapard nous présentera régulièrement une œuvre de son choix. Suivez le guide !
DOUBLE PERSONNALITÉ (1988) de Jimmy Janet
Réalisation & scénario : Jimmy Janet
Cadrages : Cédric & Jimmy Janet
Interprétation : Cédric & Jimmy Janet
Musique : Jean-Michel Jarre
DOUBLE PERSONNALITÉ est un court-métrage d’environ 8 minutes qui fut tourné dans les années 80 par les frères Janet, alors adolescents, à Nouméa, quartier des Portes de Fer.
Ce film se voulait être la continuité de courts-métrages tournés par des membres du Sci-Fi Miniclub, puis du Sci-Fi Club de Nouvelle-Calédonie, entre 1986 et 1988. Des courts-métrages amateurs nouméens dans lesquels loups-garous, vampires, insectes tueurs ou tueurs à l’arme blanche, étaient les leitmotiv de leurs intrigues. Ces films étaient aussi généralement filmés en « tourné-monté », c’est-à-dire sans scénario ni possibilité de montage, chaque prise était donc tournée en « one shot », et préalablement réfléchie et calculée avant d’être enregistrée. Les comédiens et techniciens étant souvent les mêmes adolescents qui s’inter-échangeaient les tâches respectives, dans des films tournés durant les vacances scolaires, avec une caméra VHS Sony à bandoulière.
DOUBLE PERSONNALITÉ se voulait être une fausse suite d’un autre court-métrage, DOUBLE ESPRIT, tourné l’année précédente (1987) par les mêmes frères Janet, et qui racontait le dédoublement de personnalité d’un adolescent, après un passage à l’acte fratricide fantasmé. Un dédoublement inspiré du « Docteur Jeckyll & Mister hyde » de Robert-Louis Stevenson s’opérait alors à l’image, mais à la différence que l’adolescent coupable se retrouvait tiraillé par deux entités qui se définissaient par le Bien et le Mal, et qui lui proposaient chacune une alternative à son geste.
DOUBLE PERSONNALITÉ reprenait ce sujet, d’une toute autre manière, puisque l’adolescent, entièrement vêtu de noir et masqué, traquait cette fois-ci ce même frère vêtu de blanc, armé d’un long couteau. Mais au moment du geste meurtrier, et le masque du tueur arraché, les deux frères en Noir et en Blanc se retrouvaient être une unique et même personne.
DOUBLE PERSONNALITÉ ayant été tourné en 1988 à Nouméa, à la fin de la période dite des « Évènements » en Nouvelle-Calédonie, et juste après l’affaire de Gossanah à Ouvéa, le film se voulait être un défouloir sur le thèmes des violences fratricides en Nouvelle-Calédonie durant toute cette période agitée. Tourné juste avant les Accords de Matignon, et dans une ambiance de rumeurs de violences qui tournaient en vase-clos à Nouméa, DOUBLE PERSONNALITÉ ne possédait finalement ni début, ni chute, mais montrait surtout deux personnages qui se surveillaient mutuellement du coin de l’œil, l’un travaillant dans un jardin, et l’autre masqué et armé d’un sabre d’abattis, prêt à s’abattre sur lui. Le générique montrait d’ailleurs un titre sur une feuille blanche et une main noire qui la déchirait brutalement, l’auto-focale se désorientant totalement pour se repositionner sur le jardinier, observé en caméra subjective avec un son de respiration inquiétant, en premier plan, le principe de la caméra subjective étant respecté tout le long du film, pour renforcer l’inquiétude désirée, et l’attachement du point de vue, sur aucun des deux personnages.
DOUBLE PERSONNALITÉ était un court-métrage d’horreur, et s’inspirait de certaines attitudes du Jason Voorhees des VENDREDI 13, mais, comme d’autres courts-métrages de cette époque, tournés par des jeunes membres du Sci-Fi Club, il représentait un palliatif à un besoin d’exprimer une forte violence adolescente intérieure en latence.
- Trapard -
Petit délire de trekker, avec toute la subjectivité que cela suppose et la passion parfois aveugle : voilà mon « Dico STAR TREK »… Vous ne serez pas forcément d’accord avec moi, mais qui a dit que je cherchais à être d’accord avec vous, hein ? Ces propos n’engagent que leur auteur, bien sûr, et s’adressent en priorité aux trekkers et trekkies, mais les autres sont aussi les bienvenus… Live long and prosper.
larousse.fr : « Humanisme : Philosophie qui place l’homme et les valeurs humaines au-dessus de toutes les autres valeurs. »
Cornélius dans LE SECRET DE LA PLANÈTE DES SINGES (1970) : « Prenez garde à la bête humaine car elle est la créature du diable. Seule parmi tous les primates, elle tue par plaisir, par vice ou par cupidité. Elle tuera son frère pour posséder la terre de son frère. Ne la laissez pas croître et multiplier car elle transformera en désert son pays et le vôtre. Fuyez-la, fuyez-la car c’est le messager de la mort. » (rouleaux anciens)
Gene Roddenberry a toujours cru en l’avenir de l’espèce humaine, un avenir radieux où l’Homme aura vaincu les guerres, l’argent, la pollution et les maladies, où l’Homme aura effacé toutes les différences, où la tolérance règnera sur le monde. STAR TREK illustre pleinement sa vision profondément humaniste. Dans cet univers, l’argent n’existe plus car l’Homme, désormais, est passé à un stade où seule sa volonté de travailler pour son plein épanouissement et le bien de l’humanité prédomine…
Que tout cela est merveilleux, pour ne pas dire, malheureusement, puéril… Peut-on croire un seul instant que dans trois cents ans l’Homme aura atteint ce degré d’évolution, cette philosophie de la vie ? L’argent, les guerres, le racisme et tant d’autres fléaux auront été définitivement gommés en l’espace de seulement trois siècles ? J’aimerais sincèrement y croire, mais mon petit doigt me dit que même dans un million d’années, si l’Homme existe encore (pas de chance pour la Terre dans ce cas…), rien n’aura changé…
Je ne suis pas un humaniste, je n’ai jamais cru en l’Homme. Chaque jour à la télévision, à la radio, dans les journaux, j’ai la preuve que l’Homme est ce que Cornélius a décrit dans LE SECRET DE LA PLANÈTE DES SINGES. Chaque jour mon espoir pour un avenir meilleur s’amenuise : guerres, meurtres, viols, racisme, pollution, pouvoir de l’argent, politiciens et scientifiques corrompus, endoctrinement, manipulation et contrôle de l’information, me prouvent que l’Homme est, de toutes, la pire des espèces vivant sur cette planète.
Alors pourquoi aimer STAR TREK si sa philosophie en un futur meilleur est loin de me convaincre ?… Tout simplement, et paradoxalement, parce que j’aimerais tant croire en l’Homme, oui, j’aimerais de tout mon cœur que cet avenir soit aussi optimiste que celui dépeint dans STAR TREK. En me plongeant dans cette société utopique, idéale, j’échappe à la réalité, je m’évade : tout est beau (ou presque !), et j’oublie l’Homme et ses défauts, ses horreurs, ses vices, c’est comme une drogue qui agit sur moi. La puanteur du XXIe siècle disparaît alors pour laisser place au doux parfum d’un XXIVe siècle radieux… J’ai viscéralement besoin de cette forte dose d’optimisme qui me fait tant défaut, et parfois je me dis malgré tout : et si c’était un jour possible ? Oui, si c’était finalement possible ?… C’est l’une des raisons pour lesquelles j’aime tant STAR TREK…
- Morbius -
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LA TENTATION DE BARBIZON (1946) de Jean Stelli
Réalisé par Jean Stelli, comédien de théâtre et réalisateur français un peu oublié, LA TENTATION DE BARBIZON est un petit film fantastique des années 40, plein d’humour et de légèreté.
L’intrigue : Michel Berthier (Daniel Gélin), le jeune portier de l’agence publicitaire « Publi-Mondial », vient d’épouser Martine (Juliette Faber). Le jeune couple se rend pour sa lune de miel chez Jérôme Chambon (Pierre Larquey), l’oncle de Martine et patron de l’auberge « Le rendez-vous des oiseaux ». Il se trouve qu’au même moment un Ange (Simone Renant) et le Diable (François Périer) viennent aussi prendre pension au « rendez-vous des oiseaux » pour une compétition céleste et tenter, d’un côté, le jeune couple vers les tentations terrestres, et de l’autre, essayer de remettre de l’ordre dans cette jeune idylle manipulée par le Diable. Un vrai combat entre le Bien et le Mal démarre alors, fait de flatteries et de coups bas…
Souvent amusant, LA TENTATION DE BARBIZON est aussi, en dehors de son sujet fantastique, une retranscription d’une époque d’après-guerre, et d’une jeunesse française d’alors. On y retrouve d’ailleurs nombre de grands comédiens français dans des premiers rôles, ou très jeunes, comme Daniel Gélin, franchement méconnaissable en jeune premier, ou Juliette Faber, qui jouera assez peu au cinéma malgré ses prestations pour de grands réalisateurs français comme Henri Decoin (on la retrouve dans LES INCONNUS DANS LA MAISON et dans MARIAGE D’AMOUR, deux films sortis en 1942, et dans LA VÉRITÉ SUR BÉBÉ DONGE, 1952), ou André Cayatte (dans AU BONHEUR DES DAMES, 1943, JUSTICE EST FAITE, 1950, et dans NOUS SOMMES TOUS DES ASSASSINS, 1952). Mention spéciale pour François Périer qui est lui aussi très jeune dans LA TENTATION DE BARBIZON, et franchement déjà bourré de talent et de dynamisme en jeune tentateur démoniaque. L’ange gardien étant interprété, tout en finesse, par la belle comédienne de théâtre, comme de cinéma, Simone Renant.
Autre anecdote qui plaira à Morbius, qui était déjà étonné que le premier rôle de Bourvil ait été dans un film de science-fiction, CROISIÈRES SIDÉRALES (1942) d’André Zwobada. Il se trouve que le film fantastique LA TENTATION DE BARBIZON (1946) a été la première apparition au cinéma de Louis de Funès. Mais dans l’un comme dans l’autre, il faut bien ouvrir l’œil pour retrouver ces deux comédiens à l’image, puisqu’il s’agit de très furtives figurations.
Un nouveau film pour notre rubrique du Grenier du Ciné Fantastique que cette TENTATION DE BARBIZON, mais aussi un nouveau film français pour LÉA, et sans être chauvin, je suis toujours heureux de découvrir les diverses tentatives de l’industrie française dans le domaine du Fantastique. Et le film de Jean Stelli, bien qu’assez ancien, n’est pas dénué d’un humour très agréable, toujours lié à un univers féérique contemporanisé, le tout en flirtant avec une littérature comme celle de Marivaux ou de Tristan et Yseult. À ce sujet, l’histoire médiévale de Tristan et Yseult engendra, trois ans avant la sortie de LA TENTATION DE BARBIZON, une superbe adaptation écrite par Jean Cocteau et réalisée par Jean Delannoy, L’ÉTERNEL RETOUR (1943), avec Jean Marais et Madeleine Sologne, une autre superbe comédienne française des années 40, dont la blondeur et l’apparence de pureté n’est pas sans rappeler celles de Simone Renant, notre jolie Ange gardienne, du film de ce mardi soir.
- Trapard -
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THE NIGHT AMERICA TREMBLED (1957) de Tom Donovan
En 1898, l’écrivain H.G. Wells écrit un classique de la science-fiction avec LA GUERRE DES MONDES. Le 30 octobre 1938, Orson Welles l’adapte pour sa troupe, la Mercury Theatre, dans une pièce radiophonique qui entraîne une panique sans précédent aux États-Unis. En 1957, CBS et la série STUDIO ONE nous montrent comment le futur réalisateur de CITIZEN KANE (1941) a concocté cet événement et la paranoïa extrême qui s’ensuivit…
THE NIGHT AMERICA TREMBLED, appelé souvent et très simplement, en France, LA GUERRE DES MONDES, est un téléfilm réalisé sous forme de docu-fiction, avec des scènes clairement jouées par des comédiens, et d’autres qui semblent plus réelles. D’ailleurs, je ne suis pas certain, dans les années 50, et contrairement au Cinéma hollywoodien, qu’à la Télévision Américaine les codes et frontières entre Fiction, Documentaire, Reportage et Spot publicitaire étaient clairement définis, vu les nombreuses séries TV de l’époque où des comédiens, au milieu d’une scène d’action ou de pure science-fiction, pouvaient se rapprocher de la caméra pour nous proposer à l’achat, une marque de riz ou autre produit ménager. C’est d’ailleurs le cinéaste suisse, Jean-Luc Godard, qui reprendra à son compte, et pour le cinéma, cette astuce publicitaire amusante au sein d’intrigues.
THE NIGHT AMERICA TREMBLED est donc aussi fictionnellement ambivalent que la pièce radiophonique de la CBS de LA GUERRE DES MONDES l’a été en 1938 pour les auditeurs : une Fiction qui a été interprété, autant par Welles et sa troupe, que par les auditeurs comme un reportage de l’attaque des États-Unis par les Martiens.
Mais je vous laisse vous faire votre idée avec quelques liens qui ne sont, malheureusement, qu’en V.O. Même si vous ne maîtrisez pas entièrement la langue anglaise, vous dégusterez la qualité du jeu dramatique d’Orson Welles pour annoncer son sujet.
La pièce radiophonique de la CBS et d’Orson Welles et la Mercury Theatre :
Orson Welles répondant à la presse à propos du sujet de ses pièces radiophoniques DRACULA, mais surtout sur celle de LA GUERRE DES MONDES :
Le téléfilm THE NIGHT AMERICA TREMBLED (1957) :
- Trapard -
Depuis qu’il a été nommé réalisateur du prochain STAR WARS, je m’intéresse de très près aux réalisations de JJ Abrams. De ce fait, j’en suis venu à m’intéresser inévitablement à l’univers de STAR TREK. Il est vrai que je n’en avais qu’une vague idée jusqu’au reboot sorti en 2009, un blockbuster bien ficelé qui m’a présenté pour la première fois les différents personnages de la licence, dont les incontournables Capitaine James T. Kirk et Mr. Spock, ainsi que le célèbre vaisseau USS Enterprise. Puis j’ai regardé les trois premiers films et j’ai pu mieux analyser le travail d’Abrams sur le reboot. Ce dernier est spectaculaire et plein de références sympas mais n’est pas exempt de tous reproches. Par exemple, la jeunesse des protagonistes par rapport aux anciens films peut être déroutante. Il y a aussi cette histoire de voyage temporel qui apparaît comme une solution miracle pour justifier une version « altérée » de STAR TREK, une pirouette scénaristique un peu facile bien qu’elle ait quand même eu le mérité de caser Leonard Nimoy au casting. Les petites manies du réalisateur, à base de zooms intempestifs et autres excès de lens flare, peuvent être agaçantes à la longue et finissent d’apporter un bémol à cette production. Pour un non-initié à l’univers n’ayant que les trois premiers films pour référence, STAR TREK 2009 est donc une réussite en demi-teinte. Alors INTO DARKNESS fait-il mieux ?
Ça s’annonce plutôt bien d’entrée de jeu. La première scène est épique et pose le ton, spectacle garanti et suspens sont au rendez-vous, le tout dans une ambiance sonore très immersive. Dès les premières minutes, INTO DARKNESS en met plein la vue et exploite à merveille les caractères des personnages ainsi que les relations qui les unissent, quitte à parfois verser dans la caricature. De ce fait on retrouve le tout jeune équipage de l’Enterprise avec un certain plaisir. Ensuite, les acteurs font le reste. De Chris Pine à Zachary Quinto en passant par Simon Pegg, ils sont tous très convaincants dans la peau de leurs personnages respectifs avec lesquels ils semblent beaucoup plus à l’aise que dans le précédent opus. Cette impression se confirme par la suite, en effet, quand viennent les premiers rebondissements on retrouve enfin la maîtrise de JJ Abrams en matière de drame. L’ambiance du film prend alors une nouvelle ampleur. Ajoutons à cela un Khan vraiment « badass » dont la classe ne tient pas que dans l’interprétation parfaite de son interprète, Benedict Cumberbatch (Sherlock dans la géniale série du même nom) mais aussi dans le rôle en lui-même et sa place au sein de l’intrigue. Tout est fait pour que le spectateur sympathise également avec lui, et ça marche.
Niveau direction des acteurs et interprétation, c’est donc un sans faute, mais qu’en est-il du scénario, de la réalisation générale et des petites manies de JJ ? Hélas on retrouve ces-dernières une fois de plus, mais à un niveau peut-être moindre. Je n’ai en effet remarqué l’abus de lens flare que trois fois en tout et pour tout, peut-être un peu plus en ce qui concerne les zooms intempestifs, mais dans l’ensemble il n’y a rien de gênant. Il faut bien avouer que pour le reste, Abrams a fait de l’excellent travail. La direction artistique paraît sans faille, si bien qu’on ne remarque guère de différence entre ce qui a été tourné sur écran vert et ce qui a été tourné dans de vrais décors, de ce fait l’enchainement des scènes devient tout de suite plus fluide et plus crédible. Les scènes d’action sont quant à elles toujours aussi spectaculaires, accommodées d’effets spéciaux magnifiques. Je relève notamment une superbe course-poursuite avec un engin Klingon. Côté scénar, rien à voir avec STAR TREK 2 : LA COLÈRE DE KHAN, celui-ci est d’une telle clarté qu’il en devient parfois prévisible, malgré ce côté simple il réussit tout de même à nous entraîner, bénéficiant de tous les autres facteurs positifs cités précédemment. La plus belle réussite de ce film réside dans ce retour inattendu à certains codes des vieux films STAR TREK. En ce sens, il y a fidélité non pas dans les références (même s’il y en a) mais dans la mise en scène, alternant à merveille scènes d’action et scènes de réflexion stratégique, jouant sur les caractères des protagonistes, jonglant entre le comique et le dramatique avec une belle aisance. À certains passages on se croirait presque dans un vieux film de SF boosté à la sauce 2013.
C’est donc agréablement surpris que je quitte la salle de cinéma. Je garderai un bon souvenir d’IINTO DARKNESS, étonné de constater avec quelle efficacité Abrams peut transformer une scène apriori larmoyante en une véritable scène au pouvoir affectif certain, tout comme il parvient à sublimer la violence en la plaçant au bon moment, sans en faire trop. Pour le coup, JJ Abrams m’a convaincu et je suis rassuré pour ce qui est de STAR WARS EPISODE VII, même si je serai forcément plus exigeant avec cette licence qu’avec celle de STAR TREK. En conclusion je dirais que si j’en suis venu à aimer la Science-Fiction, c’est grâce à de bons films de ce genre.
- Di Vinz -
Autres critiques écrites par Di Vinz :
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CURSE OF THE FACELESS MAN
Année : 1958
Réalisateur : Edward L. Cahn
Scénario : Jérôme Bixby
Production : Robert E. Kent & Edward Small (United Artists)
Musique : Gerald Fried
Pays : USA
Durée : 67 min
Interprètes : Richard Anderson, Elaine Edwards, Adele Mara, Luis Van Rooten, Gar Moore, Felix Locher…
Et hop ! De la série B d’horreur pour ce Drive-in du samedi soir ! Il s’agit d’un classique d’Edward L. Cahn, et il faut bien avouer que les films de Cahn possèdent un réel charme, et que bien que ce réalisateur ait fait un petit détour, dans les 50′s, sous l’égide de l’American International Pictures, comme Roger Corman, et bien d’autres, les films de Cahn restent aujourd’hui les plus regardables de cette décennie, voire même les plus passionnants. Le privilège de l’âge et de l’expérience, sans doute, puisqu’étant l’un des plus âgés, Edward L. Cahn s’était même fait la main sur un nombre impressionnant de comédies dans les années 30 et 40, avant de s’aventurer dans la série B, à partir des années 50, et ceci grâce à l’explosion des firmes indépendantes californiennes. À partir du milieu des 50′s, il est devenu le type même du réalisateur de films de pure exploitation pour drive-in, avec des films d’horreur devenus cultes (CREATURE WITH THE ATOM BRAIN, 1955, THE SHE-CREATURE, 1956, ZOMBIES OF MORA-TAU, 1957), avec des films pour teenagers (RUNAWAY DAUGHTERS, 1956), ou des westerns (FLESH AND SPUR, 1956) ou même des films de prison pour femmes (GIRLS IN PRISON, 1955), un genre déjà bien à la mode depuis les années 40. C’est donc naturellement qu’il intégrera la firme californienne, l’American International Pictures, réalisant pour ses deux producteurs en chefs, James H. Nicholson et Samuel Z. Arkoff, une nouvelle poignée de séries B comme les films d’horreur VOODOO WOMAN (1957) ou de science-fiction horrifique, mais à la la limite de la comédie pour teenagers, comme INVASION OF THE SAUCER MEN (1957), et même un film de rock que l’A.I.P. affectionnait tant, en mettant en avant quelques petites scènes musicales de groupes de rock’n'roll et de blues de l’époque, entremêlées d’intrigues de flirts de teenagers (SHAKE, RATTLE & ROCK !, 1956).
CURSE OF THE FACELESS MAN est une toute petite production de série B produite par Robert E. Kent en 1958, une collaboration qui sera beaucoup plus fructueuse sur le film suivant, IT ! THE TERROR FROM BEYOND SPACE, un classique de la SF horrifique des 50′s, qui inspirera l’ALIEN de Ridley Scott, et dont Morbius lui avait consacré petit un article sur LEA.
Moins culte, CURSE OF THE FACELESS MAN possède néanmoins le charme exotique et horrifique des séries B de la fin des 50′s qui sont presque un sous-genre à part entière.
L’intrigue : Le corps pétrifié d’un gladiateur est découvert, en 1958, à Pompeï, et portant un médaillon en bronze avec une incantation étrusque gravée, qui appelle à une malédiction contre le peuple romain qui l’a autrefois soumis. Une archéologue italienne, Maria Fiorillo, est persuadée que le corps est encore vivant, mais personne ne la croit, jusqu’à ce que plusieurs meurtres mystérieux et brutaux sont commis, et ceci toujours en présence du corps du gladiateur…
Nous sommes bien entendu dans le pur mélange des genres, entre la Momie égyptienne de la Universal Pictures dans les années 30 et 40, de la momie récupérée et détournée par le cinéma mexicain dans la récente trilogie de LA MOMIE AZTÈQUE (1957-1958), alors pourquoi pas une momie étrusque, dans le fond ? D’ailleurs, on en retrouvera encore quelques traces dans certains giallos italiens des 70′s, et même jusqu’au film de Sergio Martino, en 1982, CRIME AU CIMETIÈRE ÉTRUSQUE (Assassinio al cimitero etrusco). La momie étrusque ayant plutôt de faux airs de zombie mal embaumé, ou recouvert de cendres froides, pour être plus précis, d’où, peut-être, le titre de CURSE OF THE FACELESS MAN, tellement cette créature pétrifiée ne ressemble finalement à rien… Mais c’est aussi une bonne occasion de jouer sur une horreur abstraite et insaisissable, et Edward L. Cahn était assez doué pour ses séquences atmosphériques et horrifiques. Et comme je l’annonçais plus haut, c’est à un bonne série B d’horreur à laquelle les lecteurs des Échos d’Altaïr ont affaire ce soir. Le film est tombé dans le domaine public depuis des années, mais le petit éditeur français, « L’Atelier 13 » a eu l’intelligence de l’éditer en version restaurée, en VOSTF et en Zone 2, il y a peu de temps, ce qui permet de le trouver assez facilement en boutiques, et de pouvoir le découvrir en très bonne qualité.
- Trapard -
CURSE OF THE FACELESS MAN : LE FILM EN ENTIER (V.O.)
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Il se cachait dans un coin reculé de Google alors que je cherchais des photos en rapport avec un tout autre sujet (non, non, ce n’est pas ce que croyez…). Là, dissimulé tout en bas, dans l’angle droit de mon écran, cherchant à se fondre dans la multitude d’images colorées, il se serrait timidement dans sa petite case. Mais voilà le problème : c’est que lui, il était tout en noir et blanc ! Ha, ha, ha ! Loupé pour la discrétion, je l’ai vite repéré !
Notre soixante-cinquième spécimen de robot-craignos enfin capturé, je vous le livre en pâture à présent. Et déjà des questions vous assaillent : « Mais d’où vient-il ? », « Qui est-il ? », « Que fait-il ici ? » Ah non ! Pour la dernière question, c’est tout tranché : il répond à de nombreux critères le classant définitivement dans la catégorie des robots-craignos, il a donc parfaitement sa place ici. Et quel honneur pour lui, c’est la catégorie que je préfère ! Oui, enfin, il n’en a rien à cirer de mon avis, tout comme vous, je sais, hum !
Alors il faut savoir que notre robot est tchèque ! Oui, tchèque ! Il appartient au film de Jindrich Polák, IKARIE XB-1 (1963), qui sera par la suite doublé en anglais et distribué aux États-Unis sous le titre VOYAGE TO THE END OF THE UNIVERSE (ce qui est tout de même bien plus joli, vous en conviendrez, que IKARIE XB-1). Je vous aurais bien proposé le film en entier dans cet article car il était disponible en version sous-titrée sur YouTube il y a encore quelques jours. Mais quand j’y suis retourné aujourd’hui, voilà ce qui s’affichait à la place : « Le compte YouTube associé à cette vidéo a été clôturé, car nous avons reçu, à plusieurs reprises, des notifications de tiers pour atteinte aux droits d’auteur. » Vraiment dommage car, pour le peu d’extraits que j’ai pu en voir, il me paraissait particulièrement intéressant, et je parle sérieusement pour une fois. D’ailleurs voilà ce qu’en dit Wikipédia US (désolé, mais les Français, eux, ne s’intéressent pas aux films de SF tchèques) : « Ikarie XB-1 was a hit at the 1963 Trieste Science-Fiction Film Festivaland it is now widely regarded as one of the best Eastern Bloc science fiction films of the era, boasting impressive production design, above-average special effects, a strong ensemble cast and an intelligent screenplay (although much of the subtlety of the original is lost in the English-language version). » Moi qui croyais avoir tout mon temps, j’aurais dû en profiter avant qu’il ne soit retiré… Cependant, j’ai encore cherché sur YouTube car je suis du genre borné, et j’aime insister. Et voilà que, ô surprise, je le retrouve tout entier (1h22) et sous-titré en anglais chez un certain Clagnard ! Comme quoi, petits chanceux, Morbius a raison d’être un gros borné. Non, non, ne me remerciez pas, c’est pour vous que je fais tout ça. Mais entre vous et moi : dépêchez-vous de le découvrir car je pense qu’il disparaîtra bientôt à son tour…
Pour en revenir à notre robot, dans les deux extraits où il apparaît furtivement (je n’ai pas encore vu le film en entier, je l’ai survolé, mais il ne me semble pas que notre bout de métal y soit très présent…), il est évident qu’il possède de graves difficultés pour se déplacer correctement et à une vitesse relativement correcte : ses jambes bougent à peine… Côté dialogue, et dans les deux extraits que j’ai vus, il ne sait dire que « AN-THO-NY !… AN-THO-NY !… » sur un ton monocorde mêlé à une voix électronique typique des robots des sixties. Je ne sais pas ce que lui a fait Anthony dans le film, néanmoins cela semble très grave… très, très grave… sinon pourquoi répèterait-il éternellement « AN-THO-NY !… AN-THO-NY !… » ? Anthony ne lui a peut-être pas donné sa ration d’huile de foie de morue… Ah, j’ai trouvé : Anthony et lui jouent peut-être à cache-cache dans les coursives du vaisseau ! Voilà, tout s’explique !
L’histoire de VOYAGE TO THE END OF THE UNIVERSE est la suivante : En l’an 2163, le vaisseau Ikarie XB-1 est envoyé vers la mystérieuse Planète Blanche orbitant autour de l’étoile Alpha du Centaure. Naviguant à une vitesse presque équivalente à celle de la lumière, son voyage dure vingt-huit mois. Durant le vol, les quarante membres d’équipage doivent cohabiter et faire face à des situations telles que la rencontre avec un vieux vaisseau du XXe siècle doté d’un armement nucléaire, celle avec une étoile sombre aux effets radio-actifs mortels et la folie d’un membre de l’équipage qui menace de faire sauter le vaisseau… Tout un programme… La vie dans l’espace n’est pas aussi facile qu’on le pense.
- Morbius -
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Robot « cool » ou « craignos » ?
Ces derniers temps, vous avez peut-être déjà pu rencontrer sur le blog une bannière annonçant la catégorie d’un article, en particulier dans Le Grenier du Ciné Fantastique ou Drive-in. Désormais, la plupart des catégories des Échos d’Altaïr possèderont leurs bannières rattachant, d’une manière originale, l’article à sa rubrique. Un peu de couleurs, un peu de photos, quelques décos, et le tour est joué ! Voici la première série prête à l’emploi (certaines bannières n’ont pas encore eu l’honneur d’être présentées). En cliquant ici sur la bannière, vous accéderez directement au contenu entier de la catégorie.
Dans le domaine des courts-métrages purement fantastiques ou inspirés par le fantastique, les Calédoniens ne sont pas en reste. Pour preuve cette catégorie qui leur sera désormais entièrement consacrée et où Trapard nous présentera régulièrement une œuvre de son choix. Suivez le guide !
PAUSE PIPI (2000) de Julien Grumaud et Laurent Hennebelle
Réalisateurs : Julien Grumaud et Laurent Hennebelle.
Éditeur : Zore Production, 2000
Équipe technique et artistique : Erwan Radin, Laurent Hennebelle, Julien Grumaud
Interprètes : Laurent Hennebelle
Court-métrage archivé dans le répertoire de [Courts-en-Ligne] http://mediatheque.adck.nc/mediath/notice.cfm?numnot=22492
PAUSE PIPI date d’une époque où Julien Grumaud tournait encore des courts-métrages (joli titre mélancolique, au passage). Je vais d’ailleurs en dire le plus grand bien, puisque M. Grumaud est mon « ami » sur Facebook… Mais, trêve de plaisanterie. PAUSE PIPI, second film classé dans cette catégorie, et malgré un titre qui peut laisser très perplexe, c’est aussi un petit court-métrage fantastique, tout ce qu’il y a de plus sympathique en soi.
Le sujet : Le passager d’une jeep, se voit abandonné par le conducteur de celle-ci, lors d’une pause pipi, du côté de la ville de La Foa. Il se retrouve alors dans un village désert, et part à la découverte de celui-ci, de maison en maison, vidant frigidaires et bouteilles d’alcool, et de boutiques en buralistes, se servant de clopes et de magazines à l’œil, jusqu’à ce que…
On est donc dans un sujet qui ressemble à celui de la fin du monde, avec un village déserté et un survivant qui profite, un temps, des avantages de ce genre d’éventualité, jusqu’au moment où celui-ci ressent peu à peu le sentiment de solitude que fait naître une totale dé-socialisation. En tout cas, c’est une lecture métaphorique possible du film, alors que son ambiance générale et musicale flirte plutôt du côté du road-movie. Mais un road-movie qui tourne un peu en rond, lorsqu’on connait un peu, géographiquement, la région de La Foa, et que l’on voit le réalisateur et comédien pour l’occasion, Laurent Hennebelle, entrer d’un côté du village, et en sortir par un autre, pour les besoins du scénario.
Habitant de Farino (près de La Foa), Laurent Hennebelle, s’est d’abord associé à Julien Grumaud pour ce premier film étrange, avant de se lancer dans une poignée de réalisations sous le cachet fictif de « Zore Production ». Julien Grumaud abordait plus facilement la comédie, tandis que Laurent Hennebelle s’est essayé, un temps, à des courts-métrages proches du cinéma de genre, avant de conclure son parcours de réalisateur par des films plus « familiaux ».
J’aime assez revoir PAUSE PIPI, de temps à autres, car il n’est ni vraiment drôle, ni vraiment sombre. Laurent Hennebelle y joue un personnage aux mouvements presque chaplinesques sur un sujet qui se voudrait inquiétant : un décalage étrange qui confère à ce court-métrage une dimension presque surréaliste, qui fait qu’on ne sait finalement pas vraiment comment l’appréhender. Ou alors, simplement par sa conclusion : un film sur la solitude.
Je pense que la maîtrise du sujet de PAUSE PIPI a plus ou moins échappé à ses auteurs, Julien Grumaud et Laurent Hennebelle, mais je crois que c’est ce côté inabouti qui me plait assez dans ce film, car il laisse finalement pas mal de place à l’imagination de son spectateur.
- Trapard -