En fait, je devrais plutôt dire « Pourquoi j’aime l’Imaginaire », car c’est bien l’Imaginaire et tous ses genres (Science-Fiction, Fantastique, Merveilleux…) et sous-genres que j’aime depuis ma plus tendre enfance, et cela ne se limite pas au cinéma, mais englobe tous ses domaines (littérature, BD, arts…). Cependant, j’ai comme tout le monde mes préférences dans ce vaste univers de l’Imaginaire, et la mienne a toujours été la Science-Fiction, en particulier au cinéma. On le voit clairement sur ce blog. Alors allons-y pour une petite introspection et quelques confidences…
La première fois…
« Pourquoi aimez-vous la Science-Fiction ? » m’a demandé un jour un animateur radio cultivé alors que Mandragore et moi-même étions invités pour parler du Sci-Fi Club de Nouvelle-Calédonie. C’était au début des années 90, et l’association que j’avais créée en 1986 était en plein « âge d’or », on intervenait partout : à la télévision, dans les journaux, à la radio… pour présenter nos 24 Heures du Fantastique, Concours Sci-Fi / Les Nouvelles et autres conventions Dragon du Lagon. J’avais une vingtaine d’années, et j’avoue que je ne me sentais vraiment pas à l’aise face aux micros ou devant les caméras. Alors je dois dire que cette question posée à brûle pourpoint, « Pourquoi aimez-vous la Science-Fiction ? », me désarçonna complètement ! Je m’étais préparé à toutes les autres, à la sempiternelle « Quelle différence existe-t-il entre la Science-Fiction et le Fantastique ? », à la banale « Quels sont vos films préférés dans le genre SF ? » ou à l’agaçante « Pourquoi avoir créé un club de science-fiction en Nouvelle-Calédonie ? », mais pas à l’imprévu : « Pourquoi aimez-vous la Science-Fiction ? »…
Il y a eu un moment de silence qui m’a paru très long (alors qu’il ne devait être que de quelques secondes !) où je cherchais désespérément dans ma tête pourquoi j’avais toujours aimé la SF ! Bon sang ! C’était comme si l’on me demandait pourquoi le ciel est bleu ou pourquoi la Terre est ronde ! Quelle question ! Et pourquoi faut-il toujours que l’on ait à se justifier lorsque l’on aime la SF ? Est-ce que je lui demandais à lui, cet animateur de radio, pourquoi il avait choisi ce métier ? Et si j’avais su que, quelques mois plus tard, il allait massacrer son amie d’une manière horrible dans un hôtel de la ville (authentique !), j’aurais bien ri (ou ri jaune…) quand il a avoué son dégoût pour les films d’horreur…
J’ai répondu, le front en sueur et la parole hésitante, avec la belle série de clichés habituels : « J’aime la Science-Fiction parce qu’elle me permet de m’évader, de découvrir d’autres univers et de… ». Mais Mandragore, sentant venir la catastrophe médiatique, m’a vite interrompu en se permettant de parler à ma place, comme il aimait souvent le faire d’ailleurs à l’époque. Il a apporté la touche qui manquait à mes propos : le côté « intellectuel » de la SF en parlant de la SF qui fait réfléchir, de celle qui est le miroir des maux de notre société, etc. Ah oui, car pour aimer la Science-Fiction il faut d’abord la rendre intelligente, sinon vous passez pour un idiot aux yeux des autres…
Souvenirs d’enfance…
Mon premier coup de foudre avec l’Imaginaire, et plus particulièrement la SF, remonte à mon enfance. Je devais avoir 7 ou 8 ans seulement, peut-être moins, je ne sais plus exactement. Par contre, je me souviens très bien que j’adorais raconter en maternelle, sans doute en section grands, des histoires fantastiques effrayantes à mes camarades lors des récrés ! Oui, je m’en souviens parfaitement car j’ai encore en mémoire leurs réactions effarouchées ! Et pourtant, ce ne sera pas l’Horreur qui l’emportera en moi mais bel et bien la SF. C’est très certainement PLANÈTE INTERDITE (1956) qui a tout déclenché quand je l’ai découvert pour la première fois à la télévision au début des années 70. J’étais totalement dépaysé, conquis par l’histoire mystérieuse et passionnante, par Robby le robot, par les paysages d’Altaïr IV ! Le nom de ce blog n’est pas un hasard… Ensuite il y aura LA GUERRE DES MONDES (1953), LE JOUR OÙ LA TERRE S’ARRÊTA (1951), JASON ET LES ARGONAUTES (1963), LA PLANÈTE DES SINGES (1968) et surtout, à la télévision, la série qui me comblera de bonheur : COSMOS 1999 ! Je crois vraiment que c’est elle, plus encore que STAR WARS au cinéma, qui a eu un impact considérable sur l’enfant que j’étais alors ! Je ne reviendrai pas sur ma passion pour COSMOS 1999, j’en ai déjà parlé ici. En tout cas, chaque épisode de la série représentait pour moi un formidable moment, à la fois intense et… effrayant (beaucoup d’épisodes de COSMOS 1999 me terrifiaient quand j’étais gosse !). Il y a eu aussi LES ENVAHISSEURS, série culte. Mais cette dernière m’amena à m’intéresser également à un autre domaine : l’ufologie.
STAR WARS et moi…
STAR WARS, c’est vers 1978, à l’âge de 12 ans, que je l’ai découvert pour la première fois en salle, au City. Est-ce le « sérieux scientifique » (aujourd’hui très contesté) de COSMOS 1999 qui m’a fait écarquiller les yeux lorsque j’ai vu cet immense vaisseau, le Stardestroyer, traverser l’écran ? Je me suis dit alors que c’était impossible, que c’était beaucoup trop grand pour un vaisseau spatial ! Idem pour l’Étoile Noire ! Néanmoins, beaucoup d’images et de trouvailles incroyables m’ont grandement impressionnées : les sabres laser et leur célèbre vrombissement, les armures des Stormtroopers, le hurlement des Chasseurs Tie déchirant le silence de l’espace et l’incroyable dépaysement que j’ai ressenti en voyant ce film ! J’étais sur Tatooine ! J’étais sur l’Étoile Noire ! Je suis plusieurs fois retourné voir LA GUERRE DES ÉTOILES, avec mon père, avec des potes, et finalement je n’ai plus cessé de parler de ça ! J’achetais les figurines, les bouquins, les trading-cards vendues avec des chewing-gums infects ! Je recouvrais les murs de ma chambre (du sol au plafond !) avec tout ce qui était alors estampillé STAR WARS : posters, photos, emballages, papiers… Sans le savoir, je devenais totalement fan de LA GUERRE DES ÉTOILES ! STAR WARS a bouleversé ma vision de la SF. Je suis ensuite devenu plus exigeant en matière d’aliens, de vaisseaux, d’effets spéciaux, de designs, de musique de film ! Désormais, la Science-Fiction ne serait plus la même, et je ne serais plus le même, je le savais !
Des cahiers sur l’Imaginaire…
J’ai alors eu la chance de vivre le « Boum » de la SF cinématographique avec l’arrivée de la vague déferlante de blockbusters : SUPERMAN (1978), LE TROU NOIR (1979), STAR TREK : LE FILM (1979), ALIEN (1979)… Et la télévision n’était pas en reste avec GALACTICA (1978), BUCK ROGERS AU XXVe SIÈCLE (1979) et d’autres séries. La Science-Fiction s’invitait partout, et je me sentais de plus en plus fier d’aimer le genre, je le revendiquais, même, dès que l’occasion se présentait ! J’ai fini par créer des cahiers où je rassemblais tous les documents que je pouvais dénicher par-ci par-là sur les films de science-fiction et de fantastique (articles, photos…). Régulièrement, j’y collais soigneusement mes précieuses trouvailles tout en les agrémentant de petites décorations réalisées au marqueur ! J’y écrivais même mes premières critiques (courtes et souvent pleines de fautes d’orthographe) sur les films que j’avais vus, comme si elles étaient destinées à quelqu’un, alors qu’en fait ces cahiers n’étaient lus que par moi ! J’étais littéralement passionné par l’Imaginaire. Et ce fut grâce à un copain que je découvrais alors L’Écran Fantastique, et des revues américaines comme Starlog ou Fangoria. J’avais 14 ans.
La SF ? Une drogue…
Cette passion dévorante m’amena toujours plus loin. Je finissais par m’abonner à L’Écran fantastique dès son numéro 30, je découvrais Mad Movies (avec son numéro 28 et sa couverture STAR WARS !). Plus tard, au lycée, je devais vendre à des potes CosmoFiction Fanzine. Comme ce n’était pas des mordus de l’Imaginaire, ils me l’achetaient plus par sympathie qu’autre chose ! Je pouvais y étaler ma passion. J’avais constamment ce besoin de parler SF et Fantastique, d’autant plus que le collège et le lycée comptent parmi quelques-unes des périodes les plus difficiles de ma vie. J’étais ado, et je vivais mal cette transition vers l’âge adulte, à la fois souffre-douleur de certains et risée de quelques profs de sport. L’Imaginaire m’a permis de traverser des épreuves que je n’aimerais pas revivre encore aujourd’hui.
À l’âge de 20 ans, ma passion pour la SF et le Fantastique m’amena à fonder le Sci-Fi Club de Nouvelle-Calédonie (appelé à l’époque Sci-Fi Miniclub…). C’était en 1986. Je m’en occupais jusqu’en 1996. J’avais enfin trouvé LE moyen d’échanger avec d’autres passionnés ! On se réunissait chez moi, derrière la maison (une grande maison !), et on y regardait des films, des séries, on y parlait cinoche avant d’y parler aussi, plus tard, bouquins et jeux de rôles. Il y avait la bibliothèque, la salle vidéo, et on publiait alors CosmoFiction Fanzine nouvelle génération ! Mais tout cela je l’ai déjà raconté ici.
Alors pourquoi j’aime la SF ? Pourquoi j’aime l’Imaginaire ? Eh bien je n’en sais strictement rien ! C’est ainsi. C’est en moi depuis toujours… J’éprouve depuis fort longtemps ce grand besoin d’évasion à travers l’Imaginaire. Je crois qu’il m’a toujours permis de mieux faire passer la pilule de la dure réalité de la vie de tous les jours, et j’en ressens davantage la nécessité aujourd’hui dans ce monde de fous. J’éprouve encore maintenant ce formidable besoin de m’y intéresser, d’en parler, d’échanger avec les autres. À présent c’est à travers ce blog que je m’adonne à cette passion, mais également au sein du sympathique groupe des Échos d’Altaïr sur Facebook. Et je suis heureux de constater que l’Imaginaire a toujours la pêche à notre époque car, comme l’imagination, son succès est visiblement sans limite car sans cesse renouvelé.
- Morbius -
THE MAD GHOUL (1943) de James P. Hogan
Voici un petit retour sur un film de la Universal Pictures des 40′s pour notre Grenier du Ciné Fantastique. Et pas des moindres, car même s’il s’agit d’un des produits les moins populaires de la firme, THE MAD GHOUL est aussi un de ces petits classiques de l’horreur à débordements exotiques qui possèdent un charme désuet mais fascinant à la fois.
L’intrigue : Curieux de découvrir les effets d’un gaz toxique issu de recherches sur les vestiges de la culture maya, un professeur d’université tente l’expérimentation sur un jeune étudiant. Ce dernier se transforme alors en une monstrueuse goule ayant besoin de dévorer des cœurs humains pour subsister…
Toute dernière réalisation de James P. Hogan avant son THE STRANGE DEATH OF ADOLF HITLER (1943), Hogan étant décédé avant que son film ne sorte en salles, THE MAD GHOUL est un croisement entre une petite série B de la PRC et quelques productions de la Universal peu coûteuses de la même période, comme CAPTIVE WILD WOMAN (1943), CALLING DR DEATH (1943) ou DEAD MAN’S EYES (1944). On y retrouve un Mad Doctor de choix, tout en simplicité dans sa folie, un rôle qui sied comme un gant (mais en caoutchouc, pour faciliter le jonglage avec les éprouvettes fumantes…) à George Zucco, un habitué du genre, et transfuge de la firme PRC ou Producers Releasing Corporation (relire l’article sur THE MAD MONSTER).
À ses côtés, dans le double rôle à la Jekyll et Hyde, de Ted Allison / The Mad Ghoul, David Bruce, malgré ses faux airs de jeune premier, est un bon comédien à la carrière très fleurie en films de genre. Il a tourné de nombreux westerns, films de guerre, et de cape-et-d’épée durant toutes les années 40 et 50, et la Universal a employé ses services pour une poignée d’Horror Movies, et THE MAD GHOUL est sûrement l’un de ses meilleurs rôles du genre.
THE MAD GHOUL est un bon film d’ambiance qui ne dépaysera pas les habitués des codes du genre des 40′s, et il intégrera notre petite rubrique du mardi soir (pour ceux qui suivent le blog quotidiennement), celle du Grenier du Ciné Fantastique, lorsque ce n’est pas celui de la SF.
- Trapard -
Autres films présentés dans la catégorie Le Grenier du Ciné Fantastique :
La Charrette Fantôme / La Chute de la Maison Usher / Les Contes de la Lune vague après la Pluie / Frankenstein (1910) / Le Cabinet du Docteur Caligari / La Monstrueuse Parade / Le Fantôme de l’Opéra / Double Assassinat dans la Rue Morgue / Docteur X / White Zombie / The Devil Bat / La Féline (1942) / Les Visiteurs du Soir / La Main du Diable / Le Récupérateur de Cadavres / La Beauté du Diable / Un Hurlement dans la Nuit / The Mad Monster / La Tour de Nesle / L’Étudiant de Prague / Les Aventures Fantastiques du Baron de Münchhausen / Torticola contre Frankensberg / Ulysse / Man with Two Lives
After Earth : un beau gâchis
J’ai survolé certaines critiques, entendu les « décevant », pris note des « Shyamalan est en chute libre », etc… Mais je n’ai donné aucun crédit à ces paroles, et j’ai quand même décidé d’aller voir AFTER EARTH car pour moi ce ne pouvait être qu’un bon film. Une planète Terre oubliée, une jungle menaçante, des bestiaux à foison, des extra-terrestres, Will Smith, le réalisateur d’INCASSABLE… Tout ça ne présageait que du bon et j’ai pensé très fort au moment où le film s’est lancé : si c’est mauvais, ce serait un beau gâchis. Malheureusement ça n’a pas loupé… Attention aux spoilers.
On démarre comme dans OBLIVION avec un petit rappel des événements qui ont conduit les humains à s’exiler sur une planète lointaine, Nova Prime, après avoir bousillé la Terre. Mais voilà, sur Nova Prime habitait déjà une espèce extra-terrestre. Pour repousser l’invasion humaine, ces extra-terrestres utilisent les Ursa, des aliens aveugles et pas beaux qui sentent la peur. Là, au milieu, déboule le général Raige (Will Smith), le premier Ranger à avoir appris à « s’effacer », c’est-à-dire à ne ressentir aucune peur. Tout ça passe extrêmement vite, si bien que je ne me souviens même plus de la situation sur Nova Prime au moment où entre en scène Kitai, le jeune fils de Raige. En effet, ce résumé en accéléré entraîne un manque total d’implication du spectateur qui se retrouve alors dès le début avec une foule de questions qui hélas ne trouveront pas la moindre réponse à aucun moment du film. Mais revenons à nos Ursa.
Kitai Raige, donc, est un jeune cadet qui souhaite devenir Ranger et honorer son Général de père, mais évidemment il échoue à son examen. Papa n’est pas si déçu, il règne plutôt une forme d’incompréhension entre lui et son fils, si bien qu’il décide sous l’impulsion de sa femme d’emmener fiston dans sa prochaine mission pour resserrer leurs liens. Cette-dernière consiste à transporter un Ursa à destination d’on ne sait où, ce qui paraît quand même un poil dangereux. Mais soit ! Allons-y ! Pour l’instant tout ça est plutôt bancal et on s’ennuie ferme, mais le premier rebondissement arrive assez vite. Notons que les effets spéciaux, l’esthétique des architectures sur Nova Prime ou celle du vaisseau de transport sont pour le moment le seul point intéressant et on se dit que ça peut quand même le faire si la suite assure.
Sauf que la suite peut se résumer ainsi : le vaisseau tombe par un coup du sort en plein milieu d’un champ d’astéroïdes, et après que Raige ait énoncé une multitude de directives plus incompréhensibles les unes que les autres, l’engin finit par se cracher sur la Terre, placée là par bonheur. Dans sa chute effrénée le vaisseau est déchiré en deux parties. La première a pour seuls survivants Raige et son jeune fils, bien sûr, et la seconde est tombée à des lieux d’eux, avec à son bord l’Ursa probablement libéré. De là, Raige, gravement blessé et dans l’incapacité de se mouvoir, ordonne à Kitai d’aller récupérer une balise dans l’autre partie du vaisseau. Voilà donc notre jeune cadet parti à l’aventure dans sa combinaison camouflage armé uniquement d’un sabre. De là, il n’y a plus qu’une succession de scènes dans lesquelles Kitai doit survivre à un climat hostile et aux assauts consécutifs de trois malheureux singes, deux vilains matous et un piaf géant…
L’unique scène qui vaut un peu le détour est bien celle de la poursuite avec l’aigle, mais elle est aussi courte que plate. Le reste souffre d’une mise en scène assez molle et on peine à y croire. Le personnage de Will Smith est complètement en retrait, bloqué dans son épave de vaisseau, à bafouiller et agoniser à moitié tandis que son lardon gambade dans la forêt en tapant des badtrips. L’idée d’une connexion à distance n’était pas si mauvaise, mais elle est clairement mal exploitée, tout comme le scénario dans son entièreté d’ailleurs. Et puis Jaden n’est pas Will, il n’a ni le jeu du père, ni le charisme, en fait il n’a rien de son père à part le nom, il n’est crédible à aucun moment, on sent qu’il n’y croit pas. On en arrive presque à se demander comment un réalisateur a pu faire confiance à ce pseudo acteur, c’est louche…
Je suis obligé d’évoquer un passage en particulier. Ce qui m’a le plus ennuyé, pour ne pas dire choqué, c’est cette scène absolument incroyable dans laquelle l’aigle féroce, qui poursuit Kitai à distance depuis un moment, tout à coup décide de se sacrifier pour sauver la vie du jeune humain en lui construisant un nid douillet et en faisant opposition de son corps contre le froid… Désolé mais « What The Fuck ? ». Je pose la question à mon collègue à la sortie du ciné, il me répond « c’est parce-que Kitai a défendu ses petits contre les lions » (une scène absurde en passant)… Alors sûrement fallait-il chercher une référence biblique ou quelque-chose du genre là-dessous, j’ai personnellement trouvé ça d’un grotesque affligeant. C’est comme cette tentative désespérée de nous faire ressentir de l’empathie pour les personnages, à travers des flashbacks dont on a pour ainsi dire que faire, puisqu’ils ne servent pas à grand-chose à part casser un peu plus un rythme déjà pas très soutenu. La scène finale du combat entre Kitai et l’Ursa achèvera le film avec un cocktail de tous ces défauts réunis en un seul et même passage. Soulignons aussi l’absence totale d’humour ! À trop vouloir se prendre au sérieux, ce film en devient presque risible malgré lui.
Alors oui, je me rallie aux critiques négatives, je serai même plus dur que ce que j’ai pu lire ici ou là, car j’ai beaucoup de mal à trouver des points positifs à AFTER EARTH. Peut-être les effets spéciaux des rares bestioles, et encore… Si Will Smith avait eu un meilleur rôle et n’avait pas cédé toute la place à Jaden Smith, les meubles auraient pu être sauvés, quoique… Je suis forcément déçu car j’en attendais quand même beaucoup plus. After Earth avait tout pour être un bon film, c’est au final un ovni perfectible qui mériterait sa propre catégorie. Que Shyamalan en arrive à ça après des classiques tels que SIXIÈME SENS ou INCASSABLE, même si ce n’est guère comparable, ça laisse un goût amer. Je m’attendais à tout sauf à un tel ennui, après avoir visionné de beaux trailers j’avais espoir de passer un bon moment, mais finalement quand tu as vu les trailers, ben tu as vu les meilleurs passages du film, le reste est tout à fait dispensable.
- Di Vinz -
Autres critiques écrites par Di Vinz :
Critiques express / Oblivion / Upside Down / Cloud Atlas / Iron Man 3
« Chacun savait qu’Adompha, roi de la grande île orientale de Sotar, possédait sur les vastes terres de son palais un jardin secret, ignoré de tous les hommes sauf de lui-même et du magicien de la cour, Dwerulas. Les murailles de granit du jardin, faites de carrés, hautes et redoutables comme celles d’une prison, étaient visibles aux yeux de tous, dressées au-dessus des immenses girofliers et des camphriers, dominant les grands massifs aux fleurs multicolores. Mais nul ne savait ce qu’elles cachaient, car le jardin n’était cultivé que par le mage obéissant aux instructions d’Adompha ; et tous deux en parlaient par profondes énigmes que personne ne pouvait interpréter. »
(Le Jardin d’Adompha / Clark Ashton Smith / Les Meilleurs Récits de Weird Tales 3)
THE SAGA OF THE VIKING WOMEN AND THEIR VOYAGE TO THE WATERS OF THE GREAT SEA SERPENT
Année : 1957
Réalisateur : Roger Corman
Scénario : Lawrence L. Goldman (d’après une histoire de Irving Block)
Production : American International Pictures
Musique : ?
Pays : USA
Durée : 71 min
Interprètes : Abby Dalton, Susan Cabot, June Kenney, Bradford Jackson…
Si vous êtes arrivés jusqu’au bout de ce titre, vous aurez plus ou moins cerné l’ambiance de cette bonne série B made by Roger Corman et produite par l’American International Pictures, souvent retitrée VIKING WOMEN AND THE SEA SERPENT. En effet, après les Femmes de la Jungle des serials des années 40, la production de longs-métrages des 50′s pour l’exploitation en Drive-in brassait son lot de films où Amazones, superbes femmes préhistoriques (PREHISTORIC WOMEN, 1950, THE WILD WOMEN OF WONGO, 1958) et autres femmes vikings, toujours belles et toujours bien coiffées, étaient destinées à émoustiller les jeunes spectateurs masculins, et peut-être à agacer les jeunes spectatrices, leurs concubines…
Ce… VIKING WOMEN AND THE SEA SERPENT (pour faire court) est d’ailleurs interprété par de jeunes et jolies starlettes qu’étaient Abby Dalton, June Kenney et surtout Susan Cabot, qui partent courtement vêtues à l’aventure à travers les océans : Dans l’ère Viking, quelque part dans la région de l’Atlantique Nord, les femmes vikings attendent le retour de leurs hommes partis pour une expédition de chasse. Fatiguées de la longue attente, les femmes dirigées par la belle Desir partent à bord de leur drakkar à la recherche de leurs hommes. Au cours du voyage, leur vaisseau est détruit et une poignée d’entre elle échouent sur une île. Là, elles retrouvent leurs hommes qui sont maintenus prisonniers par des guerriers barbares…
Ne pas s’attendre avec ce film à suivre un spectacle du calibre de VIKINGS (1958) de Richard Fleischer, nous sommes bien dans de la série B destinée à un jeune public, mais aussi destinée à nous plonger dans un univers historique et costumé avec très peu de moyens financiers. Durant le tournage, l’actrice Abby Dalton se fâcha d’ailleurs avec Corman, demandant à ce qu’on augmente son cachet…
Mais au-delà de certains inconvénients liés au manque évident de moyens, THE VIKING WOMEN AND THE SEA SERPENT se regarde comme une agréable série B d’aventure, bourrée d’action, au même titre que n’importe quel bon peplum spaghetti ou comme une bonne série B italienne de vikings (comme LE DERNIER DES VIKINGS, 1961, de Giacomo Gentilomo). D’ailleurs, Roger Corman ne récidivera pas cet exercice de style d’époque. Il dira plus tard avoir été impressionné par une présentation d’effets spéciaux par les experts, Jack Rabin et Irving Block, ce qui le motiva à écrire un sujet de film costumé avec un monstre marin géant. Il avouera, bien plus tard, que le budget était beaucoup trop insuffisant pour ce qu’il désirait montrer et il en tira cette leçon de ne plus faire de films à grosse échelle de moyens à partir d’un minuscule budget. Personnellement, j’ai un peu de mal à le croire, au vu de ses récentes productions des années 2000 pour la chaîne Syfy, mais c’est aussi de cette logique budgétaire de production qu’est née, chez certains cinéphiles, la définition d’une série Z, à partir d’un budget de série B, la non-crédibilité du sujet.
- Trapard -
Autres articles publiés dans la catégorie Drive-in :
L’Oasis des Tempêtes / It Conquered the World / The Giant Claw / Bataille Au-Delà des Étoiles / Attack of the Fifty Foot Woman / Cat-Women of the Moon / Le Fantôme de l’Espace / Mesa of Lost Women / Gorilla at Large / The Amazing Colossal Man / The Beast with a Million Eyes / The Astounding She-Monster / The Deadly Mantis / La Fiancée du Monstre / Not of this Earth / The Night the Worl Exploded !
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À l’heure du Docteur voici quelque chose qui pourrait faire votre bonheur. Vous avez peur ? Erreur ! Si vous êtes du genre bricoleur rêveur à vos heures, (bon j’arrête !) voilà un Tardis original que très certainement le Docteur ne renierait pas : un Tardis version Steampunk ! Ce papertoy à monter soi-même est disponible sur ce site. Il vous demandera cependant une certaine habileté manuelle et un minimum de connaissances en anglais afin de comprendre ses instructions de montage.
Dans le domaine des courts-métrages purement fantastiques ou inspirés par le fantastique, les Calédoniens ne sont pas en reste. Pour preuve cette catégorie qui leur sera désormais entièrement consacrée et où Trapard nous présentera régulièrement une œuvre de son choix. Suivez le guide !
TOUT SUR MAMMAIRE (2000) d’Ice-Tea
Beaucoup de Calédoniens utilisent le support vidéo pour traiter des sujets proches du Fantastique, ou utilisent carrément les codes du genre, mais beaucoup aussi sont ceux qui utilisent le langage audiovisuel pour traiter des sujets métaphoriques. Je me souviens de vieux courts-métrages réalisés par de jeunes Calédoniens qu’il m’a été donné de voir, comme, par exemple le court-métrage L’IGNORANCE (1999) du jeune Julien Peloille, dans lequel un enfant regarde son poste de télévision qui diffuse des paysages de Cézanne, de Renoir, et autres paysagistes, le tout dans un lieu cloisonné et aseptisé, comme si seuls les tableaux diffusés véhiculaient de la couleur, et donc du rêve. Puis on découvre ce même enfant devenir adolescent, puis adulte, mais toujours dans ce même lieu, devant ce même téléviseur, et ces même paysages peints, alors qu’une aura invisible semble se détacher peu à peu de lui et de son confinement. On voit enfin la caméra subjective s’éloigner pour vagabonder vers des paysages de plages nouméennes qui bordent notre environnement, et donc celui du personnage, finalement. Un peu comme si le rêve de cet homme n’a toujours été que la réalité et que ce qui lui a toujours semblé accessible n’était que des images fabriquées qu’on lui propose quotidiennement de regarder.
Je pense aussi au court-métrage, ÉLUSIVE (1996) de la jeune Laetitia Coccole, dans lequel un jeune homme se fait poursuivre sur la baie de la Moselle, près des quaies de la Marina, par une grosse boulette de papier froissé. Lorsque le jeune homme décide enfin d’affronter ses peurs, il déplie la boulette en question, debout sur le ponton d’arrimage d’un voilier, et il découvre, au sein du papier froissé, le message d’appel au secours d’une jeune fille désespérée qui ne donne finalement aucune directive pour la trouver. À ce moment on aperçoit le nom du voilier, « Élusive », qui était aussi le titre et la première image du film, et on se laisse à imaginer la nature joueuse de la très jeune réalisatrice, qui nous a (fait faire un tour) ou menés, nous spectateurs, comme le jeune homme, en bateau. D’ailleurs, ce principe du mensonge de l’image, qui était autrefois cher à Alfred Hitchcok, revient régulièrement dans les courts-métrages calédoniens. Je pense, par exemple, à PARCOURS CROISÉS (2004) de Fabien Cailleau, dans lequel ce procédé est utilisé avec humour, ou dans de courts films basés sur les codes des genres Fantastique et Horreur, sur lesquels nous reviendront, dans cette rubrique : DOUBLE PERSONNALITÉ (1988) de Jimmy Janet, PAUSE PIPI (2000) de julien Grumaud et Laurent Hennebelle, ou SEUL(E)S (2007) de Manuella Ginestre.
Je n’énumérerais pas tous les courts-métrages calédoniens dont le scénario prend sa source dans la Métaphore de l’Humain au sein de la société (MOLLASSE Y CONCIENSIA, 2000, de Vincent Lépine, ou même le court-métrage qu’Alexandre Nothis a tourné en 16 mm, en Californie, sur un mode narratif proche de David Lynch, PRE COGNITION REVERIE, 2000), mais c’est aussi cette logique métaphorique que vise, avant tout, TOUT SUR MAMMAIRE, le court-métrage de la bédessinatrice calédonienne Ice-Tea, autant caricaturiste que féministe à ses heures. Et ici, c’est plutôt de certaines femmes (et de certains hommes, aussi d’ailleurs) que Ice-tea se moque, ainsi que de tout une industrie médicinale, la chirurgie esthétique, basée sur le paraître et sur la déculpabilisation physiologique, au profit d’une quête du Beau qui varie en fonction des modes, et d’une industrie, remboursée par la CAFAT (la Sécurité Sociale Calédonienne) et les différentes mutuelles (de l’argent publique, d’ailleurs, redistribué via les subventions de magazines qui engendrent cette même quête de beauté et de paraître)…
L’intrigue : dans une salle d’opération, deux chirurgiens dissèquent au scalpel une poulet fermier cru, et après incisions ils lui placent deux petits citrons verts sous la peau, en guise de petits seins bien fermes. Le poulet fermier, heureux, est alors placé au four. Puis c’est une grosse tête de cochon à la truffe bien persillée qui arrive sur le billard de nos chirurgiens…
Le film d’Ice-Tea prend bien sûr sa source dans le film de Pedro Almodóvar, TOUT SUR MA MÈRE, sorti l’année précédente, en 1999, et dont le personnage quinquagénaire, névrotique et déluré de Marisa Paredes pourrait en être une source. Bien que le film d’Ice-Tea, et son titre, TOUT SUR MAMMAIRE, parlent déjà d’eux-mêmes. La vision de ce court-métrage ne donne pas forcément une impression de franche rigolade, mais à un certain degré, on imagine assez bien la réalisatrice et ses comédiens s’amuser. Le tout donne un court-métrage peu visible aujourd’hui, et peu diffusé, hors du cadre du Festival du cinéma de La Foa pour lequel il a été réalisé durant l’année 2000. Il me semble que le Festival en avait proposé une rediffusion en salles pour ses 10 ans d’existence, en 2009. Ce sera donc le film qui débutera cette rubrique consacrée au Fantastique calédonien sur Les Échos d’Altaïr.
- Trapard -
Le dernier film signé M. Night Shyamalan, AFTER EARTH, est à l’affiche. « Un crash laisse Kitai (Jaden Smith) et son père Cypher (Will Smith) échoués sur la terre, 1000 ans après que l’humanité a déserté la planète. Durant le crash Cypher est blessé, Kitai doit alors se lancer dans une aventure périlleuse pour trouver de l’aide. » Descendu par la critique aux États-Unis et annoncé comme faisant l’apologie de la scientologie, une seule façon de se faire une idée du film sans écouter les uns et les autres : aller le voir. En attendant, voici la bande-annonce suivie de trois extraits du film, le tout en français, pour une fois (à propos : pourquoi une voix de vieillard pour Will Smith ?…).
Petit délire de trekker, avec toute la subjectivité que cela suppose et la passion parfois aveugle : voilà mon « Dico STAR TREK »… Vous ne serez pas forcément d’accord avec moi, mais qui a dit que je cherchais à être d’accord avec vous, hein ? Ces propos n’engagent que leur auteur, bien sûr, et s’adressent en priorité aux trekkers et trekkies, mais les autres sont aussi les bienvenus… Live long and prosper.
Gore, oui, vous avez bien lu, et non pas « Gorn ». Non, il ne s’agit pas d’une erreur de frappe de ma part…
Du gore dans STAR TREK ?! Allons donc ! Où ça ? Quand ça ? Pourquoi ça ? Comment ça ? Impossible, voyons ! Morbius confondrait-il STAR TREK et MASTERS OF HORROR ? s’excitent déjà certains, inquiets de mon état psychique.
Il existe bel et bien une scène gore dans STAR TREK, plus précisément dans STAR TREK : THE NEXT GENERATION, épisode Conspiration (Conspiracy), de la première saison (1988). Oui, indéniablement une scène gore où Picard et Riker dirigent les faisceaux de leurs phasers sur la tête du commandant Dexter Remmick : le crâne commence à se décharner avant d’exploser dans une impressionnante giclée de cervelle ! Et comme si cela ne suffisait pas, une horrible créature sort alors de son ventre (non, non, pas l’Alien) en grognant de mécontentement !
Bon sang ! Mais que s’est-il donc passé dans la tête de Picard et de Riker pour en arriver à faire sauter la cervelle de l’un des leurs ? Accès de démence ? Mutinerie ? Révolte envers la Prime Directive de Starfleet ? Confusion entre Dexter Rimmick et Wesley Crusher ? Entraînement avant attentat contre JJ Abrams ? Non ! En fait, je vous rassure tout de suite (car vous étiez forcément très inquiet de la tournure des choses dans STAR TREK) : notre commandant Rimmick était contrôlé par un dangereux parasite extraterrestre. Ce parasite, ainsi que de nombreux autres de sa race, avaient l’intention de prendre possession des corps des officiers de Starfleet afin d’envahir, bien sûr, la Fédération toute entière. Oouuuufffff ! Vous avez eu chaud, hein ?
Nan, nan, nan, mais vous rêvez ou quoi ? Jamais vous ne trouverez l’œuvre d’un Fulci, d’un Carpenter ou d’un Raimi dans STAR TREK. Jamais vous ne verrez de Klingon déchaîné qui abat son bat’leth aiguisé sur le crâne luisant de Jean-Luc afin de le fracasser comme un œuf à la coque. À chacun son truc. Le space op, c’est pas du gore, mais parfois une petite scène bien sanglante avec quelques tripes qui éclaboussent les murs bien propres de Starfleet… ma foi…
Il faut avouer que cette scène a plutôt mal vieilli. Elle revêt aujourd’hui, plus de vingt ans après, un étrange aspect de série B fauchée : le parasite en plastique ressemble plus à un jouet « made in Taïwan » qu’à une dégoûtante créature alien. Il se déplace visiblement en stop-motion, sauf au moment où il va pour pénétrer dans la bouche du commandant Rimmick. On sent alors, derrière la caméra, la main d’un assistant le pousser pour y rentrer… Bien plus réussie demeure la créature mère qui sort des entrailles fumantes de la victime. En mourant, ses enfants parasites meurent aussi. La Fédération a survécu à la terrible invasion… et vous avez assisté, ébahi, à la seule scène gore de la saga STAR TREK.
- Morbius -
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MAN WITH TWO LIVES (1942) de Phil Rosen
Légèrement inspiré du classique de Michael Curtiz, LE MORT QUI MARCHE (1936, The Walking Dead) interprété par Boris Karloff, MAN WITH TWO LIVES ressemblerait presque, finalement, à ce que seront plus de quarante ans plus tard les futures origines de notre poupée sanglante, Chucky, dans JEU D’ENFANT (1988, Child’s Play), le film de Tom Holland.
L’intrigue : Phillip Bennett et Louise Hammond sont fiancés, mais Phillip est malheureusement tué dans un accident de la circulation. Louise, désespérée, contacte alors le douteux Dr Clarke qui est connu pour faire revivre des animaux décédés. Il est appelé dans le but d’amener Phillip à la vie. Il se trouve qu’au moment où le Dr Clarke tente de réanimer le corps de Philip, le dénommé Panino, un infâme criminel, est exécuté par électrocution, pour ses multiples crimes. L’âme sinistre de Panino intègre alors le corps de Phillip qui revient à la vie, sous les yeux de sa femme…
Mais à partir d’ici, s’arrête la comparaison avec JEU D’ENFANT…
Produit par A.W. Hackel, producteur autrichien de nombreux westerns américains de séries B, MAN WITH TWO LIVES est un sympathique petit film noir, à petit budget, réalisé par le cinéaste d’origine polonaise Phil Rosen. Au moment du déclin de la firme Suprême Pictures, spécialisée dans le western de seconde catégorie, Hackel changea complètement de cap cinématographique en créant la A.W. Hackel Productions, et en profitant du succès des premiers “Films Noirs” et autres thrillers de séries B de la RKO, de la PRC, destinés à des compléments de double programmes en salles, pour tourner quelques films de gangsters. MAN WITH TWO LIVES est une de ces exceptions qui confirme, plus ou moins, cette ligne de conduite, puisque le film mélange le genre Fantastique / Horreur et celui du pur film de gangster. Et c’est justement grâce aux codes du “Film de Gangster” que MAN WITH TO LIVES en est atypique, puisque contrairement aux séries B d’horreur de l’époque, la majorité du film a été tourné en dehors du cadre des studios et de décors sophistiqués du genre Fantastique, et de nombreuses scènes se situent en extérieurs, dans la rue ou dans des bars ou des chambres d’hôtels (ou dans des reconstitutions de bars et d’hôtels).
Philip / Panino, dans son personnage ambivalent, est interprété par Edward Norris, un bon comédien qui ne tournera pas grand chose d’autre qu’une petite poignée de séries B dans les années 40, jusqu’à quelques rôles éparses et rares jusqu’au début des années 60.
Moins bon, et nettement plus bavard (au niveau des dialogues), et par conséquent plus statique et plus mou (au niveau de sa réalisation) qu’une série B de la RKO, MAN WITH TWO LIVES se rapprocherait plutôt d’une des sympathiques petites productions fauchées de la PRC dont nous présentions THE MAD MONSTER en exemple dernièrement sur le blog.
Depuis quelques années, ce film de la A.W. Hackel Productions est tombé dans le domaine public, et on peut normalement le trouver assez facilement sur le web.
Et,bien entendu, sur Les Échos d’Altaïr, la rubrique du Grenier du Film de Gangster n’existant pas, c’est donc parmi les classiques du Fantastique que ce MAN WITH TWO LIVES trouvera aisément sa place.
- Trapard -
Autres films présentés dans la catégorie Le Grenier du Ciné Fantastique :
La Charrette Fantôme / La Chute de la Maison Usher / Les Contes de la Lune vague après la Pluie / Frankenstein (1910) / Le Cabinet du Docteur Caligari / La Monstrueuse Parade / Le Fantôme de l’Opéra / Double Assassinat dans la Rue Morgue / Docteur X / White Zombie / The Devil Bat / La Féline (1942) / Les Visiteurs du Soir / La Main du Diable / Le Récupérateur de Cadavres / La Beauté du Diable / Un Hurlement dans la Nuit / The Mad Monster / La Tour de Nesle / L’Étudiant de Prague / Les Aventures Fantastiques du Baron de Münchhausen / Torticola contre Frankensberg / Ulysse