Dans le domaine des courts-métrages purement fantastiques ou inspirés par le fantastique, les Calédoniens ne sont pas en reste. Pour preuve cette catégorie qui leur est désormais entièrement consacrée et où Trapard nous présente régulièrement une œuvre de son choix. Suivez le guide !
L’A6 : UNE SALE GRIPPE (2001) de Malicia
Réalisation : Manuella Ginestre.
Scénario : Manuella Ginestre, inspiré d’une nouvelle de Stephen King.
Interprètes : Xavier Fernandez, Gregory Firmin, Fanny Cafiero, Fanny Dorio, Manuella Ginestre (voir le lien)
Jeudi dernier, nous présentions, sur les Échos d’Altaïr, un court-métrage dont le scénario était directement inspiré d’une nouvelle de Richard Matheson, ESCAMOTAGE. Cette fois-ci, c’est de Stephen King qu’il sera question, avec le court-métrage de Malicia, directement inspiré de la nouvelle Une Sale Grippe qui est publiée dans le recueil Danse Macabre, un bouquin qui a beaucoup participé à la notoriété de son auteur, au cours des années 80.
L’intrigue : Quand le monde entier meurt d’une banale grippe, un petit groupe de miraculés s’accroche à des incertitudes et à des rituels imaginaires, pour tenter de survivre, tout en marchant sur un fil tenu, entre lucidité et folie…
Après quelques tentatives scolaires et diverses, L’A6 : UNE SALE GRIPPE est un des premiers courts-métrages de Manuella Ginestre, qui utilisait le pseudonyme de Malicia, une marque de fabrique qui évoluera avec les années, en devenant le nom de sa boîte de prod. Bien que la nouvelle de Stephen King ne date pas d’hier, le court-métrage, quant à lui, était d’actualité au début des années 2000, à une époque où l’on parlait beaucoup de grippes espagnoles en Calédonie, de vaccins et de sécurisations aux frontières (pour faire plus simple, on parlera de la petite fiche de sondage sanitaire à remplir, à l’arrivée du petit aéroport de la Tontouta…). En 2001, le court-métrage de Malicia avait déjà un soutient financier de la Province Sud, chose qui n’était pas encore très courante alors, de démarcher les institutions, de la part de vidéastes indépendants. L’A6 : UNE SALE GRIPPE est d’ailleurs, aussi, un des rares court-métrages calédoniens et un des premiers à se retrouver dans le circuit du Marché du Court-Métrage, via le Festival de Clermont-Ferrand (voir ici). Encore inégale, mais bourré d’effets visuels et de montage, L’A6 : UNE SALE GRIPPE annonçait déjà le parcours de la vidéaste qui tourne encore aujourd’hui, à un niveau professionnel et qualitatif. Manuella Ginestre fait d’ailleurs partie de ces Calédoniens qui travaillent en réseau artistique pour éviter un certain travers local (qu’on retrouve dans certains métiers publics, des Artistes aux Historiens, parfois) autrement dit, de créer et de produire au compte-goutte, et de n’apparaître, comme le fait la tortue avec sa tête hors de sa carapace. Malicia elle tient bân !, comme on dit ici.
Dans L’A6 : UNE SALE GRIPPE, on retrouve déjà quelques comédiens et comédiennes (Fanny Dorio, par exemple), qu’on retrouvera dans d’autres courts-métrages plus récents de la réalisatrice, mais aussi certains musiciens de la scène du Metal Extrême en NC (Xavier Fernandez, Gregory Firmin). Originaire de la ville de Païta, ce court-métrage a été tourné, entre amis, sur les Baies de Toro et Mâ, à proximité de la ville, des lieux qui sont presque des leitmotiv visuels dans les films de Malicia.
L’A6 est aujourd’hui assez loin du style de la réalisatrice, mais il représente assez bien ses recherches visuelles et sa démarche des débuts. Il n’est pas visionnable en ligne, mais on peut le consulter sur place, dans divers lieux culturels, via le système intranet.
- Trapard -
Mais où peut-on voir ces films calédoniens ?
Greg en plein rituel imaginaire, je veux voir ça !
Il faut se déplacer. On peut les voir au centre socio-culturel de la Foa ou à la médiathèque du centre Tjibaou :
http://mediatheque.adck.nc/mediath/result_deb_w.cfm?critere=Courts-en-Ligne&select=titre&trunc=1
L’A6 une sale grippe :
https://www.youtube.com/watch?v=Q7T0TNRnUt8