On doit quelques bons films au réalisateur Marc Forster, notamment les primés À L’OMBRE DE LA HAINE et NEVERLAND, mais on lui doit aussi quelques films disons moyens, à l’image de STAY ou QUANTUM OF SOLACE. Pour tenir la barre d’une adaptation de World War Z, célèbre best-seller de Max Brooks, fallait-il confier le travail à Forster ? Il est intéressant de constater cet important décalage entre ceux ont lu le livre et ceux qui ne l’ont pas lu. Ceux qui l’ont lu sont unanimes : c’est une mauvaise adaptation. Je n’ai pas lu le livre, j’ai vu le film en tant que tel, il ne sera donc pas question d’adaptation dans mon analyse.
Premier bon point, un générique efficace qui nous plonge immédiatement dans l’ambiance du film, avec comme thème musical « Isolated System » interprété par Muse. Un très bon titre qui colle bien à l’image tout comme le reste de la bande son d’ailleurs. En général Forster choisit bien ses compositeurs et il le prouve une fois de plus. Le film s’ouvre sur la petite famille de Gerry Lane, campé par Brad Pitt, nous reviendrons plus tard sur sa prestation. Gerry bossait visiblement pour l’armée ou quelque chose du genre et il fait mine de ne pas s’intéresser aux infos pour se consacrer à sa femme et ses deux filles. On n’a pas vraiment le temps de les connaître plus que ça, car très vite l’action va se lancer. Bloqués dans les embouteillages, la petite famille voit les gens autour devenir enragés, commencer à se bouffer tels des zombies assoiffés de sang. Comment ? Pourquoi ? On s’en fout, il faut s’enfuir en vitesse. Gerry doit mener son groupe vers la survie, au passage il ne manque pas d’étudier le comportement des « infectés », prenant le temps de compter en combien de temps un mordu devient à son tour un zombie au beau milieu d’une émeute. Pas super crédible mais l’action reprend et toute cette première partie est en définitive assez réussie. On y découvre des zombies sauteurs qui courent plus vite qu’Usan Bolt, la panique ambiante est plutôt bien mise en scène et enfin on commence un peu à s’attacher à la famille Lane, même si hélas tout ça manque un peu de suspense. Avec l’aide de son pote Thierry, Gerry emmène sa famille se réfugier sur un porte-avion, on apprend alors que c’est un ex enquêteur de l’ONU. Là c’est la partie un peu chiante dans laquelle Thierry convainc Super Gerry de partir enquêter sur l’origine de la pandémie, sans quoi sa famille et lui seront gentiment réexpédié au milieu des zombacs. Gerry accepte et c’est parti pour l’aventure !
En fait le film est divisé en plusieurs parties très distinctes, ce qui pourrait nuire à sa fluidité, mais ce n’est pas le cas, les différentes parties se suivent plutôt bien. Il y a la partie du début dont j’ai parlé, puis le passage sur le porte-avion, ensuite s’enchaînent trois parties assez haletantes. Une en Corée, une à Jérusalem et la dernière en Écosse, après un passage dans un avion. Celle en Corée n’apportera pas grand chose, on y trouvera une maladresse très peu crédible parmi tant d’autres, un personnage avec un peu plus de charisme que les autres et un semblant d’explication menant sur la piste d’Israël. La partie qui suit à Jérusalem est sûrement la meilleure du film, avec une course poursuite plutôt démente et cette impression que tout est perdu ; un effet accru par des plans larges avec des mouvements de foules assez impressionnants et des plans plus serrés proches d’une action ininterrompue, cependant un bon moment, ce qui favorise l’immersion. Le passage dans l’avion est juste abusé, sans spoiler disons que Gerry c’est Highlander, s’il ne doit en rester qu’un, ce sera lui. Puis une dernière partie contrastant complètement avec la surenchère d’action et de sang notable dans le reste du film, avec une phase d’infiltration plate et sans intérêt qui n’arrivera malheureusement pas à susciter notre angoisse ne serait-ce qu’une seule fois.
Dans l’ensemble WORLD WAR Z est un assez bon film catastrophe, divertissant, avec une bonne bande-son, un acteur principal pas super inspiré mais pas mauvais non plus, une image propre et une ambiance plutôt crédible excepté quelques passages. On ne peut hélas pas le complimenter plus que ça, tant le manque de suspense lui enlève une caractéristique essentielle pour le genre. De plus, si l’histoire est si éloignée que ça de l’œuvre originale, alors le film passe de « assez bon divertissement » à « adaptation ratée ». De ce que je sais, le livre traite divers témoignages de plusieurs personnages là où le film se concentre sur Lane et quelques soldats. On en vient à se dire à la sortie du ciné : en cas de pandémie du genre, c’est la fin pour tous ceux qui ne sont pas militaires ou qui n’ont pas des amis à l’ONU, alors que dans le livre il y a plusieurs survivants pour qui ce n’est pas le cas. À mon sens ce décalage rend tout à fait légitime les critiques négatives de ceux qui ont lu le livre.
- Di Vinz -
Autres critiques écrites par Di Vinz :
Critiques express / Oblivion / Upside Down / Cloud Atlas / Iron Man 3 / After Earth / Star Trek Into Darkness / Man of Steel
Pas emballé du tout par ce film le Vinz. En ce qui me concerne, je verrai ça en galette dans mon canapé.