Synopsis
30 ans après l’arrivée soudaine de plusieurs espèces extraterrestres et après les guerres dévastatrices qui s’en suivirent, un monde très différent commence à renaître de ses cendres.
Parcourant ces vastes étendues désolées où chacun lutte pour sa survie, l’énigmatique Nolan (Grant Bowler) et sa fille adoptive d’origine extraterrestre, Irisa (Stéphanie Leonidas), s’établissent dans la ville de Saint Louis rebaptisée DEFIANCE, où extraterrestres et humains apprennent à cohabiter.
Saint Louis n’est plus ce qu’elle était. Seule son arche emblématique a subsisté. Amanda (Julie Benz), le maire de la ville, doit faire régner l’ordre et la paix et faire face à de nombreuses menaces environnantes. Le peuple de DEFIANCE, humains comme votans, sait maintenant que leur ville est devenue un symbole de courage et d’espoir.
Des extraterrestres, une Terre ravagée, une affiche attirante : voilà suffisamment d’arguments pour que je m’intéresse à cette nouvelle série. Alors, maintenant que la première saison est terminée, est-elle aussi convaincante que ce qu’on a bien voulu laisser entendre ?
Le bal des vampires
Avec Defiance, la chaine américaine SyFy à vu les choses en grand, en très grand. Les effets spéciaux sont dignes des productions hollywoodiennes et les costumes qu’endossent les extraterrestres sont pour la plupart réussis et convaincants. Au niveau casting, on retrouve quelques têtes connues : Grant Bowler, vu dans Farscape ou encore True Blood, endosse ici son premier vrai grand rôle dans une série TV en incarnant un ancien militaire au passé trouble. Julie Benz, ancienne vampire dans Buffy et Angel, y croise Mia Kirshner, ancienne Nosferatu de Vampire Diaries et future Lost Girl, elles incarnent deux sœurs que tout oppose, l’une étant maire de la ville et l’autre patronne du bordel local. Tony Curran, Marcus dans la saga Underwold et Jaime Murray (vue dans Dexter) forment un couple manipulateur et ambitieux. Mais la véritable révélation de Defiance sera certainement la jeune Stephanie Leonidas( Mina dans l’adaptation TV anglaise de Dracula), la sympathique irathienne Irisa. Si le jeu d’acteur de certains peut décevoir au premier abord, force est de constater qu’il se bonifie au fil des épisodes, en tout cas au moins celui des personnages principaux.
Un univers recherché
Dès le départ, le ton est donné. Les créateurs de la série ne se sont pas contentés de lâcher un ou deux personnages dans un village reconstitué. Ici on croise une dizaine de races différentes et la ville elle-même semble presque vivante. Bienvenue sur Terre aux lunatiques et sauvages Irathients, aux séduisants et rusés Castithans, ou encore aux intelligents et scientifiques Indogènes. Tous sont réunis dans l’ancienne ville de Saint Louis et luttent contre la menace extérieure des Volges, effrayants et barbares, à l’aide des humains qui ont survécus. Mais la menace ne vient pas seulement de l’extérieur. Defiance constitue presque un personnage à part entière dans cet univers tant elle respire la trahison et rassemble les côté les plus sombres de l’humanité. Prenez la décharge si chère à l’univers de Yukito Kishiro dans le manga cyber punk Gunnm, ajoutez un zeste de ville digne d’un western où tripot côtoie marché aux produits douteux, saupoudrez le tout par les meilleurs quartiers mal famés où les clients du bordel croisent le fer avec les ouvriers avinés de la mine, et vous aurez un aperçu de ce qu’est la ville de Defiance : l’endroit idéal pour passer ses prochaines vacances.
Une ambiance unique
C’est ce que possède avant tout Defiance. Fort d’une identité visuelle qui restera dans les souvenirs (l’arche en toile de fond, la mine, et le charisme des différentes races aliens qui en parcourent les rues), la série sait exploiter au mieux les clichés si chers aux spectateurs en leur apportant habilement un savant mélange d’exotisme, d’érotisme, de violence et de dépaysement. En explorant les traditions de certains extraterrestres, en mettant en valeur les us et coutumes parfois mystiques d’autres races, les créateurs de la série ont voulu vous faire pénétrer à l’intérieur d’un nouveau monde, celui où les technologies scientifiques vont de paire avec les traditions religieuses. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard que cette série soit le point de départ d’un projet « multi-format » incluant également un jeu vidéo : l’univers de Defiance est suffisamment développé pour se prêter à ce genre d’exercice.
Une mission difficile
Développer une ville qui regroupe autant d’ethnies différentes n’est pas un travail de tout repos, surtout quand on se veut intègre et au-dessus de toute manipulation machiavélique. C’est pourquoi notre équipe de héros va avoir du mal à faire respecter la loi dans la petite bourgade de Defiance. Car déjà, la loi d’une race n’est pas celle de l’autre. Les coutumes de l’une ne sont pas celle de l’autre. C’est là toute la difficulté des protagonistes de l’histoire : essayer de garder un climat de paix entre les différents peuples, sachant que l’évolution de ses membres au sein de la communauté va obligatoirement faire évoluer les mentalités de chacun, en bien ou en mal. L’intégration et l’acceptation des autres est un point central qui va rythmer bien des évènements au cours de la première saison de cette série. Ces évènements vont permettre à certains personnages d’expérimenter de nouvelles possibilités, et d’en subir les conséquences.
Une histoire surprenante
A la lecture de ces ligne, on pourrait se poser une question légitime : faire tomber quelques extraterrestres charismatiques sur Terre et jouer sur la recherche de leur intégration sur notre planète serait-il en fait le secret d’une bonne série ?
Eh bien pas tout à fait. Car si l’idée à la base et loin d’être mauvaise, si les moyens mis en œuvres sont conséquents, on ne peut au final que se demander ce que les personnages de Defiance font dans cette galère. Tout au long des 13 épisodes qui constituent cette première saison, les personnages se cherchent, les idées se succèdent sans qu’au final on y trouve un véritable intérêt. Car c’est bien l’absence de trame principale, ou tout du moins la lenteur avec laquelle elle se met en place, qui dessert totalement la fausse bonne idée qu’était au départ Defiance. Et l’ajout politico-mystico-prophétique qui la conclue ne constitue en rien un climax donnant au spectateur l’envie de poursuivre vers la seconde saison, ce serait plutôt un point déstabilisant supplémentaire qui n’apporte rien à l’histoire.
Quelques bonnes raisons d’apprécier Defiance
-
Irisa l’Irathienne : petite nouvelle dans le monde cruel des séries à grand budget, son interprétation pêche quelque peu au début de la série, mais s’améliore au fil des épisodes, laissant présager le mieux pour la suite
-
Les sœurs Rosewater : deux pointures des séries TV américaines. Charmantes au possible et toujours aussi convaincantes dans leur rôles respectifs.
-
Defiance : la ville est plus qu’un décor. Magnifiquement sale, délicieusement dangereuse, elle est à elle seule une sorte de « pnj » de la série.
-
Les extraterrestres : chaque race a sa personnalité, ses règles, ses coutumes. Les spécificités de chacun sont mis en avant avec brio, y compris pour les Terriens.
-
Le message : pas facile de faire cohabiter autant de diversités sans créer de tensions et d’incompréhensions. Et pourtant Defiance semble bien calme… Un trompe l’œil ?
Conclusion personnelle
Au final, Defiance est la véritable fausse bonne idée de ces dernières années. Le manque d’exploitation des différents protagonistes, la lenteur de l’histoire de la mise en place de la trame principale risquent d’en rebuter plus d’un. Est-ce véritablement étonnant que la série ait battu les records d’audience au début de la diffusion mais ait perdu autant de spectateurs au cours de la saison ? Dommage, l’univers était attirant et les personnages tout autant.
NotaSkarn : 12/20
- Skarn -
Autres articles publiés dans la catégorie Série TV :
Supernatural / Cosmos 1999 / Legend of the Seeker / Star Trek remasterisé / Le Prisonnier, nouvelle série / Les séries d’Irwin Allen / Trois épisodes de Cosmos 1999 / Les Envahisseurs / Ce que la nouvelle série Battlestar Galactica aurait dû être… / Enterprise / Stargate Universe / Night Gallery / Dossiers Brûlants (Kolchak, the Night Stalker) / The Starlost / Scream Show / Voyage au Fond des Mers / Star Maidens ou Les Filles du Ciel / Space Command / Space Academy / Belphégor / La Brigade des Maléfices / Jason of Star Command / Métal Hurlant Chronicles / Spectreman / Vampire Diaries / The Robinsons : Lost in Space / Hex : la Malédiction / Lost Girl / MS3K ou Mystery Science Theater 3000
Tu partages un avis quasi universel sur cette série et pourtant c’est totalement l’inverse qui s’est produit pour moi. J’ai eu du mal à entrer dedans ensuite, je ne l’ai plus lâchée. D’abord lorsque j’ai vu le teaser j’étais très moyennement convaincue. Ensuite au regard du pilote, j’avoue que j’étais très mitigée par les décors, les costumes (surtout). Il y avait un côté un peu kitch… En plus je comprenais pas bien qui était qui et même si on était bien sur Terre… mais j’ai persévéré et très vite j’avoue avoir été captivée. Si on décortique les influences, ce n’est effectivement pas très novateur, mais mises bout à bout ça finit par faire monter la sauce. Il y a une multitude de personnages que je trouve assez bien campés. On a toutes les tranches d’âge ce qui nous réserve plusieurs line-stories intéressantes et tous publics certaines très portées sur l’action d’autre plus proche du soap. Donc pour moi ça mérite au moins une 2e saison.
Par contre je déconseille hautement le jeu vidéo. Ce dernier est conçu pour avoir une interaction avec la série. Des passages inédits, des enquêtes, des explorations… mais alors la qualité est tellement nase ! C’est super limité et franchement raté. Dommage ! Pour le casting je te suis donc complètement. Il y a du beau monde. Quant à Mia Kirscher c’est surtout une ancienne d’L word (ce qui explique aussi sans doute son rôle de bi, ici aussi) et dans la prochaine saison de Lost Girl.
Le final un peu trop spirituel à mon gout a finalement arrêté mon avis. Je suivrai avec intérêt la seconde saison, en espérant beaucoup mieux.
Dernière publication sur Autre Continent (Edge Project) : Chapitre 11. Terreur