LA MARQUE DU VAMPIRE (1935)

Posté le 10 septembre 2013

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LA MARQUE DU VAMPIRE (1935) de Tod Browning

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LA MARQUE DU VAMPIRE (Mark of the Vampire) fait partie de ces comédies hollywoodiennes sur un thème fantastique ou horrifique, avec les codes du genre, mais qu’il est parfois difficile de classer dans un genre à part entière. Pas vraiment parodiques, ces films prennent leur source dans la forme narrative de THE MONSTER (1925) que Roland West a tourné pour la Metro-Goldwyn-Mayer, un film de maison hantée dans lequel Lon Chaney interprète un savant fou, et où d’autres personnages, souvent veules, apportent une touche de dérision à un sujet grave. La même année, en 1925, Stan Laurel interprètera le double rôle de Jekyll et Hyde dans Dr. PYCLE AND Mr. PRYDE (ce que fera aussi Jerry Lewis, en 1963, avec DOCTEUR JERRY ET MISTER LOVE), un humour qui se veut plus un détournement parodique d’un thème connu, ce qu’Abbott et Costello, et nombre de duos ou trios de comiques populariseront dans les années 40 et 50.

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LA MARQUE DU VAMPIRE est le remake de LONDRES APRÈS MINUIT (1927), un faux film de vampires (introuvable en version complète encore aujourd’hui), tourné par Tod Browning pour la Metro-Goldwyn-Mayer, et avec Lon Chaney, une fois de plus, qui était sous contrat avec cette compagnie. Après l’insuccès (ou plutôt le succès de scandale) de FREAKS, Tod Browning aura beaucoup de difficultés à poursuivre sa carrière, et la Metro-Goldwyn-Mayer lui donnera sa chance avec ce remake vendu comme une fausse suite de son DRACULA, sorti en 1931. LA MARQUE DU VAMPIRE sortit d’ailleurs aussi avec comme autre titre LES VAMPIRES DE PRAGUE, et avec Bela Lugosi en guest-star.

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L’intrigue : Sir Karell Borotyn est retrouvé assassiné dans sa propre maison, avec deux petites blessures énigmatiques sur la gorge. Le médecin, Dr. Doskil et un ami de Sir Karell, le baron Otto, sont convaincus que le responsable de ce crime est un vampire, et plus particulièrement le comte Mora et sa fille Luna. Un inspecteur de police arrive de Prague pour mener son enquête mais il refuse de croire à cette version surnaturelle, jusqu’à l’arrivée du Professeur Zelen, spécialiste en sciences occultes et dans les sujets vampiriques…

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Quoi qu’on en dise, LA MARQUE DU VAMPIRE est interprétée par une pléiade d’excellents comédiens, comme Lionel Atwill en inspecteur de police sceptique et méthodique, et son versant opposé, le Professeur Zelen (un lointain parent de Van Helsing ?), Lionel Barrymore, excellent et donc égal à lui-même, comme toujours. Et bien entendu, Bela Lugosi est le Comte Mora, sorte de Dracula, père d’une étrange fille, Luna, ancêtre des gothic girls de par son maquillage très accentué. Tod Browning aurait aimé redonner ce rôle à Lon Chaney qui le tenait déjà dans LONDRES APRÈS MINUIT, mais Chaney étant décédé au moment du tournage, le rôle échu finalement à Bela Lugosi, lequel tente ici une approche un peu différente de son personnage dans DRACULA. LA MARQUE DU VAMPIRE, ayant malheureusement été amputée de 15 minutes à sa sortie, son intrigue originale écourtée est la base de plusieurs légendes comme celle où le Comte Mora a été damné à vie avec sa fille Luna pour un pêché envers Dieu, et qu’une tâche de sang sur sa joue droite indique sa culpabilité indélébile. Une version de la légende indique aussi que parmi les scènes amputées, certaines mettrait trop en avant une relation incestueuse entre Mora et sa fille. Mais au final, bien que les scènes gothiques de LA MARQUE DU VAMPIRE font partie des plus belles du cinéma fantastique des années 30, elles sont plutôt brèves et sont équilibrées pour servir finement l’intrigue policière

Faux film de vampires légèrement humoristique ou film policier faussement surnaturel, je vous en laisse juge, si vous ne l’avez jamais vu. LA MARQUE DU VAMPIRE est notre film du Grenier du Ciné Fantastique de ce soir.

- Trapard -

Autres films présentés dans la catégorie Le Grenier du Ciné Fantastique :

La Charrette Fantôme / La Chute de la Maison Usher / Les Contes de la Lune vague après la Pluie / Frankenstein (1910) / Le Cabinet du Docteur Caligari / La Monstrueuse Parade / Le Fantôme de l’Opéra / Double Assassinat dans la Rue Morgue / Docteur X / White Zombie / The Devil Bat / La Féline (1942) / Les Visiteurs du Soir / La Main du Diable / Le Récupérateur de Cadavres / La Beauté du Diable / Un Hurlement dans la Nuit / The Mad Monster / La Tour de Nesle / L’Étudiant de Prague / Les Aventures Fantastiques du Baron de Münchhausen / Torticola contre Frankensberg / Ulysse / Man with Two Lives / The Mad Ghoul / La Tentation de Barbizon / The Flying Serpent / Peter Ibbetson / Le Fantôme Vivant

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4 commentaires pour « LA MARQUE DU VAMPIRE (1935) »

  1.  
    Jean Beauvoir
    11 septembre, 2013 | 9:18
     

    Encore une page de Trapard, pleine de ressources et d’informations intéressantes. Je ne savais pas que ce film est un remake de Londres après minuit, ce qui permet tout de même de se faire une idée de ce film perdu. Les photos de cet article sont splendides, et montrent bien le caractère très gothique du visuel de ce film, que je considère comme un élément important de ce genre cinématographique.
    À propos des hésitations de Trapard pour classer ce film, notons que dans la littérature gothique, le « surnaturel expliqué » fait partie intégrante du genre. Par exemple, Les mystères d’Udolphe (1794) d’Ann Radcliffe est considéré comme une œuvre centrale du mouvement gothique du XVIIIe. Or, tout comme La marque du vampire, il s’agit d’une intrigue avec « surnaturel expliqué ». L’important est de se prêter aux émotions sur l’instant, de suivre le vécu des personnages, peu importe la manière dont tout cela se termine. Le « surnaturel expliqué », ou même l’absence de surnaturel explicite, n’empêche pas les émotions saisissantes. Les plus cartésiens d’entre nous peuvent-ils affirmer qu’ils n’éprouveraient pas quelques sensations fortes s’ils devaient traverser par une nuit orageuse et sans éclairage, une forêt peuplée de grands arbres. Ou encore, s’ils étaient invités à passer une nuit dans une vieille et grande demeure isolée et réputée hantée, avec un chandelier comme seule compagnie…
    La logique ne vient jamais entièrement à bout de la magie qui a dominé l’existence de chacun d’entre nous, jusqu’à l’âge dit de raison (vers 7 ans). Et c’est sans doute tant mieux, car nous gardons ainsi la possibilité de nous replonger volontairement dans ce monde où tout est possible (ce qui, soit dit en passant, nous différencie fondamentalement des ordinateurs, mais là j’empiète sur les chroniques portant sur la science-fiction…).

  2.  
    erwelyn
    11 septembre, 2013 | 15:57
     

    Tod Browning est sans doute un des plus grands réalisateurs de films fantastiques du début du xxe siècle. De lui, j’avais déjà pu apprécier l’effroyable Freaks (La Monstreuse Parade) ainsi que les Poupées du Diable. Dracula, bien sûr mais surtout The unknown une histoire d’amour effroyable ! La Marque du Vampire confirme mon attachement à ce magitral cinéaste. Voici donc un court film (1h) qui fleure bon l’oignon. On sourit volontiers en voyant une grosse chauve-souris en plastique survoler régulièrement les personnages. (Malgré mon attention, je n’ai pas vu le fil qui la suspendait : Tod Browning, c’est pas Ed Wood !). Entre Dracula et La marque du vampire, ma préférence va à Dracula, toutefois on reste effectivement dans la mouvance cinématographique du roman noir (gothique) à l’anglaise). Je ne savais pas non plus pour le remake de London after Midnight. Voici ici un aperçu de la bibliographie de Tod Browning (si vous me permettez ce lien vers mon forum – où vous êtes tous cordialement invités ;) puisqu’il est clair maintenant que nous avons de sacrés goûts en commun)
    http://www.cobaltodyssee.fr/phpBB3/viewtopic.php?f=46&t=1551&p=9143#p9143

  3.  
    Jean Beauvoir
    12 septembre, 2013 | 8:29
     

    Bonjour erwelyn.
    Personnellement, j’aurais plutôt dit : « qui fleure bon l’ail », arf ! arf ! arf !…
    À propos de références, si Morbius ne s’y oppose pas, voici un lien vers des pages consacrées au gothique au cinéma (en cours d’élaboration) : http://towerofdarkness.wordpress.com/

  4.  
    12 septembre, 2013 | 12:00
     

    Non, au contraire, merci pour le lien Jean Beauvoir. ;-)

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