LE MORT QUI MARCHE (1936)

Posté le 17 septembre 2013

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LE MORT QUI MARCHE (1936) de Michael Curtiz

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Depuis le retentissant succès de la série THE WALKING DEAD, on en oublierait presque que ce titre collait à une bonne série B de la Warner Bros. Pictures, avec Boris Karloff au meilleur de sa forme. Mélange de sujet de savant fou et dérivé de film de mort-vivant, THE WALKING DEAD aka LE MORT QUI MARCHE en français, fait partie de cette poignée de pépites du Fantastique horrifique tournées par Michael Curtiz dans 13091708372315263611558628 dans Science-fictionles années 30. Ce Juif hongrois, né Manó Kaminer Kertész, qui quitta son pays natal à la fin des années 20 pour travailler à Hollywood sous l’égide des Frères Warner sous le nom anglicisé de Michael Curtiz, a tourné ce que sont aujourd’hui certains des plus grands classiques du film à costumes (LE CAPITAINE BLOOD, 1935, LES AVENTURES DE ROBIN DES BOIS, 1938), du film noir (LES ANGES AUX FIGURES SALES, 1938, et le superbe CASABLANCA, 1942), du western (LA PISTE DE SANTA FE, 1940, LES COMANCHEROS, 1961) ou du peplum avec L’ÉGYPTIEN en 1954. Mais on lui doit surtout, pour ce qui concerne les thèmes chers aux Échos d’Altaïr, les trois petites séries B cultes que sont DOCTEUR X (1932) et MYSTERY AT THE WAX MUSEUM (1933) qui ont déjà fait l’objet d’articles sur ce blog.

L’intrigue du MORT QUI MARCHE est la suivante : John Ellman est manipulé par un gang de truands et est condamné à tort pour meurtre. Il est envoyé à la chaise électrique et exécuté. Le Dr. Evan Beaumont en profite pour tester une expérience et récupère le cadavre d’Ellman comme cobaye qu’il ravive, à l’aide d’un coeur mécanique, afin de découvrir ce que devient l’âme humaine après la mort. De nouveau en vie, John Ellman, qui ne comprend toujours pas pourquoi il a été exécuté, part à la recherche de ceux qui l’ont manipulé pour trouver des énigmes. Effrayés par ce retour inattendu d’Ellman, les truands se retrouvent coincés entre leur propre sensation de culpabilité et une forte  paranoïa devant cette forme apparente de surnaturel, et disparaissent un par un…

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Le producteur Hal Wallis, (malgré son nom qui fera sourire Morbius) a produit certains des meilleurs westerns hollywoodiens, et c’est lui qui engagea les scénaristes Ewart Adamson et Joseph Fields, au milieu de l’année 1935, pour rédiger le sujet de L’HOMME QUI MARCHE à partir de quelques notes écrites par le producteur Lou Edelman. Michael Curtiz fut engagé en novembre de cette même année. Mais juste avant le tournage, Boris Karloff exprima son mécontentement quant à son rôle trop peu expressif, et trop proche finalement à son goût de celui qu’il a tenu dans FRANKENSTEIN (1931) de James Whale, qui risquait d’être ridicule pour un 13091708404515263611558630spectateur lambda. De plus, sortant du tournage de LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN, Karloff ne voulait surtout plus se voir enfermer dans un style unique de rôles grimaçants et grognants, le même rôle du mort ressuscité qui gesticule, un style plus frustrant encore que celui qu’a tenu Johnny Weissmuller, à cette même période, dans le rôle à rallonge de Tarzan, l’homme singe, un peu niais mais aux bons sentiments, comme une sorte de détournement par la Metro-Goldwyn-Mayer, des textes de Rice-Burroughs vers un colonialisme revendiqué derrière le mythe du bon sauvage. De plus, si vous le revoyez dans LA MOMIE (1932) de Karl Freund, ou même dans le film anglais LE FANTÔME VIVANT (1933), vous retrouverez plus ou moins Karloff dans ce genre de rôles quasi-identiques, et on imagine facilement son concurrent direct, Bela Lugosi, le mimant en prenant un air benêt et les bras tendus vers l’avant, comme Martin Landau quand il interprète Lugosi et qu’il  parodie à merveille Karloff dans ED WOOD (1994) de Tim Burton. Hal Wallis fit donc réécrire le script du film, qui sortit en salles dans le courant de l’année 1936 et avec, cette fois-ci, un rôle à la mesure de Boris Karloff. Je pense d’ailleurs que Karloff porte cette série B grâce à son talent de comédien, l’intrigue étant finalement assez simpliste en soi. Ce qui n’empêche pas de voir ou de revoir avec plaisir ce film de SF des années 30 dont le fameux cœur mécanique du Dr. Beaumont préfigure assez la médecine chirurgicale moderne.

- Trapard -

Autres films présentés dans la catégorie Le Grenier du Ciné SF :

Flash Gordon, de la BD aux serials / Croisières Sidérales / Aelita / Man Made Monster / Metropolis / Things to come / Docteur Cyclope / L’Ennemi sans Visage / Sur un Air de Charleston / La Femme sur la Lune / Le Tunnel / La Fin du Monde / I.F.1 ne répond plus / Buck Rogers au XXVe Siècle : Une Bataille Interplanétaire avec les Hommes-Tigres de Mars

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