LES POUPEES DU DIABLE (1936)

Posté le 24 septembre 2013

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LES POUPÉES DU DIABLE (1936) de Tod Browning

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Avant-dernier film de la carrière de Tod Browning avant son film-testament, MIRACLES À VENDRE (1939), mais non des moindres, LES POUPÉES DU DIABLE (The Devil Doll) est sûrement l’un de mes préférés, pour son intrigue captivante et pour le jeu impressionnant de Lionel Barrymore. Tod Browning arrêtera de tourner en 1939, mais il ne décédera qu’une vingtaine d’années plus tard d’un cancer, en 1962, vivant de longues années en reclus après le décès de sa femme, Alice Lillian Houghton.

13092408244315263611578586 dans Le grenier du ciné fantastiqueLES POUPÉES DU DIABLE est une adaptation d’un court roman d’Abraham Merritt, un auteur à succès de magazines pulp, dont son Brûle, sorcière, brûle (Burn Witch burn) fut publié en 1932 dans Argosy. Le magazine Argosy est connu pour avoir publié des œuvres de tous genres littéraires, dont beaucoup de science-fiction, de western, en passant par des épisodes de TARZAN par Edgar Rice Burroughs, ou des textes de Robert E. Howard, et même du roman noir par Dashiell Hammett.

La nouvelle de Merritt, Brûle, sorcière, brûle, n’a bien entendu rien à voir avec le film de Sidney Hayers, NIGHT OF THE EAGLE (1962) qui a plus ou moins été rebaptisé BRÛLE SORCIÈRE, BRÛLE dans une logique commerciale, et dont le scénario a été co-écrit par un autre grand auteur, et non des moindres : Richard Matheson.

L’intrigue des POUPÉES DU DIABLE est la suivante : Deux hommes s’échappent du bagne de Devil’s Island. L’un est Paul Lavond, un ancien banquier emprisonné à tort pour meurtre et escroquerie ; l’autre est un scientifique fou nommé Marcel. Après des semaines de fuite, ils rejoignent une petite maison occupée par Malita, la femme handicapée de Marcel…Celle-ci a poursuivi les expériences de son mari pendant sa captivité. Dans un but purement humanitaire, ce dernier et sa femme ont inventé un procédé pour réduire considérablement la taille des êtres vivants…

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Et donc à la taille de poupées. Le thème des êtres réduits à une taille minuscule, issus du roman d’Abraham Merritt (mais qu’on peut déjà vaguement trouver chez les Lilliputiens de Jonathan Swift dans Les Voyages  de Gulliver, en 1721) avaient déjà fait une courte apparition en 1935, un an avant la sortie des POUPÉES DU DIABLE, entre les doigts manipulateur du déjanté DrPretorius dans LA FIANCÉE DE FRANKENSTEIN. Un thème qui reviendra très largement à la mode dans les années 80, de DOLLS (1987) de Stuart Gordon, avec Chucky la poupée de sang de JEU D’ENFANT (1988) de Tom Holland qui engendra quelques suites, et jusqu’aux 13092408293615263611578604interminables PUPPET MASTER de Charles Band. Pas forcément réussies au niveau des effets de superposition, les poupées du film de Tod Browning n’ont néanmoins rien à envier aux nombreux effets similaires des séries B sur le gigantisme et autre mutisme, que les sujets post-Hiroshima des années 50 proposeront aux nombreux drive-in. L’intérêt des POUPÉES DU DIABLE est bien plus dans son sujet de « Film Noir », et dans la maîtrise de son comédien principal, Lionel Barrymore, à nous transmettre sa quête profondément haineuse de vengeance, qu’on en hésite, tout le long, à choisir entre Bien et Mal, tant la finesse du script est bonne. D’ailleurs quand on sait qu’Erich von Stroheim, ce grand spécialiste de la noirceur de l’âme au cinéma, a participé au scénario, on s’étonnera moins de la fausse simplicité apparente du film de Tod Browning, atténuée par une historiette d’amourette jouée par Maureen O’Sullivan (qui était, à cette époque, Jane, la fiancée de Tarzan dans les films avec Johnny Weissmuller). Outre la noirceur chère à Stroheim et que l’on retrouve dans toute la carrière de Tod Browning, qui l’exploite souvent à travers le thème du Masque par le biais du travestissement de ses comédiens, et qui fit, grâce à une longue collaboration entre réalisateur et comédien, la fameuse légende de « l’Homme aux mille visages » que l’on connait de Lon Chaney. Ainsi, dans LES POUPÉES DU DIABLE, Lionel Barrymore/Paul Lavond se déguise en une innocente vieille femme, pour assouvir sa vengeance et ses meurtres.

Un beau film noir nuancé qui sera additionné à la rubrique du Grenier du Ciné Fantastique des Échos d’Altaïr dès ce soir.

- Trapard -

Autres films présentés dans la catégorie Le Grenier du Ciné Fantastique :

La Charrette Fantôme / La Chute de la Maison Usher / Les Contes de la Lune vague après la Pluie / Frankenstein (1910) / Le Cabinet du Docteur Caligari / La Monstrueuse Parade / Le Fantôme de l’Opéra / Double Assassinat dans la Rue Morgue / Docteur X / White Zombie / The Devil Bat / La Féline (1942) / Les Visiteurs du Soir / La Main du Diable / Le Récupérateur de Cadavres / La Beauté du Diable / Un Hurlement dans la Nuit / The Mad Monster / La Tour de Nesle / L’Étudiant de Prague / Les Aventures Fantastiques du Baron de Münchhausen / Torticola contre Frankensberg / Ulysse / Man with Two Lives / The Mad Ghoul / La Tentation de Barbizon / The Flying Serpent / Peter Ibbetson / Le Fantôme Vivant / La Marque du Vampire

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11 commentaires pour « LES POUPEES DU DIABLE (1936) »

  1.  
    erwelyn
    25 septembre, 2013 | 2:04
     

    J’adore ce film (mais j’adore Tod Browning tout court) ! Encore un très bel article où j’apprends encore des choses. As-tu visionné The Unknown (L’Inconnu) tourné en 1927 ? Je t’y invite c’est celui qui après Freaks, m’a le plus « effrayée ». D’ailleurs j’ai la chair de poule en l’écrivant.

  2.  
    25 septembre, 2013 | 11:56
     

    Trapard ne pourra pas te répondre directement, tout comme il ne peut malheureusement plus répondre à tout commentaire concernant ses articles. La raison ? Le blog refuse systématiquement ses messages sans que je ne sache pourquoi ! Je n’ai rien modifié dans mon tableau d’administration. Tous les commentaires passent sauf les spams (automatiquement bloqués) et… ses commentaires !

    Précédemment, plus aucun commentaire ne pouvait apparaître sur le blog sauf ceux de la Métropole. Le problème a été résolu. Et maintenant voilà que ce sont les commentaires de Trapard qui ne passent plus.

    Moi je n’y comprends rien, comme je ne comprendrai jamais rien à la bêtise informatique. Quant un problème est résolu, un autre survient…

    Cependant je peux t’assurer qu’il a vu The Unknown. ;-)

  3.  
    Trapard
    25 septembre, 2013 | 21:50
     

    Test one, Test One, Un, Deux, Un, Deux, vous me lisez ?

    Bonjour erwelyn, oui j’aime beaucoup The Unknown. Je l’avais vu déjà lycéen, et il ne m’avait pas laissé une impression effrayante, mais j’avais été très impressionné du jeu époustouflant de Lon Chaney, et surtout, de son incroyable rôle (fallait oser, non). Et je le trouve très proche de Freaks.
    Dans la logique du film de cirque et de freaks, en 1927, Tod Browning a aussi tourné LA MORSURE que j’ai découvert récemment et que j’aime assez, mais ces vrai que les deux films que tu cites de lui, dépassent les frontières du soutenable avec… »Johnny s’en va-t-en guerre » de Dalton Trumbo.

  4.  
    Trapard
    25 septembre, 2013 | 21:55
     

    Ça semble fonctionner !

    Nouveau Test, Nouveau Test !

    Et Freaks et The Unknown rentrent bien dans cette logique du Masque dont je parlais : la différence en être et paraître. C’est un vieux thème, mais à l’époque, Tod Browning l’exploitait vraiment bien.

  5.  
    25 septembre, 2013 | 21:55
     

    Bon, ouf ! Trapard est enfin sorti de la Quatrième Dimension !

  6.  
    Jean Beauvoir
    26 septembre, 2013 | 15:32
     

    Mince alors ! J’avais déjà imprimé des t-shirts avec une photo de Trapard et la légende : « Free Trapad ! », afin de dénoncer l’ostracisme dont il était la victime. Qu’est-ce que je vais en faire maintenant ? Qui veut un lot de 500 t-shirts avec portait de trapard ?
    Les poupées du diable… bien, mais un peu décevant question travestisme ridicule de Lionel Barrymore dont le physique ne se prête pas à cet exercice. J’eusse préféré qu’il revêtît un de mes t-shirts « Free Trapard ! ».
    Question problème de croissance, je préfère les « B.I.G. » : personnages géants de Bert I. Gordon…

  7.  
    trapard
    24 septembre, 2016 | 15:03
     

    Moi j’adore ce film et je trouve Lionel Barrymore excellent, même en vieille femme.

    Et justement, à propos de Bert I. Gordon, ce filou a profité du succès de L’HOMME QUI RÉTRÉCIT (1957) de Jack Arnold, pour sortir l’année suivante, LA RÉVOLTE DES POUPÉES (1958) pour l’A.I.P. et avec John Agar himself. Si ce n’est pas un remake des POUPÉES DU DIABLE, c’est forcément un Reboot.

    http://www.notrecinema.com/communaute/v1_detail_film.php3?lefilm=30195

  8.  
    24 septembre, 2016 | 15:40
     

    Oui, je l’ai ce fameux LA RÉVOLTE DES POUPÉES, mais je ne l’apprécie que modérément. Quant au chef-d’oeuvre L’HOMME QUI RÉTRÉCIT, il sera justement projeté à Bourail la semaine prochaine dans le cadre du Cycle Cinéma Vintage du Sci-Fi Club.

  9.  
    trapard
    24 septembre, 2016 | 15:59
     

    Ça fait un peu loin pour moi l’aller-retour. Mais tu montes, je t’accompagnerai volontiers.
    C’est en semaine ou le weekend ?

  10.  
    trapard
    24 septembre, 2016 | 16:00
     

    Mais (si) tu montes.

  11.  
    24 septembre, 2016 | 16:25
     

    C’est vendredi 30 septembre à 20h30. Trop loin pour moi.

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