Dans le domaine des courts-métrages purement fantastiques ou inspirés par le fantastique, les Calédoniens ne sont pas en reste. Pour preuve cette catégorie qui leur est désormais entièrement consacrée et où Trapard nous présente régulièrement une œuvre de son choix. Suivez le guide !
INNOCENTE (2007) de Jessy Deroche
La semaine dernière, nous abordions avec UN JOUR l’année 2006 comme étant une année de films à thèmes pour les courts-métrages calédoniens. En 2007, une autre étape a été franchie, puisque nombre de films locaux se sont nettement professionnalisés. Je citerai, entre autres, L’ODEUR DU BOIS DE SANTAL de Fabien Cailleau, qui traitait d’une excursion des trafiquants malhonnêtes de bois de santal à l’Île des Pins, un court-métrage costumé et largement subventionné, déployant une équipe technique de professionnels. David Minguez proposait son superbe film en animation 3D, LES PAPILLONS, sur le thème du viol et de ses séquelles. Manuella Ginestre, quand à elle, toujours aussi passionnée par ses sujets, retraçait les retrouvailles ambivalentes de deux sœurs qui sont confrontées à un tueur en série sur superbe fond de décors de la Rivière Bleue avec SEUL(E)S. Stéphane Baillet, un des lauréats du concours Sci-Fi Les Nouvelles en 1991, présentait 24H DE LA VIE D’UN MORT, un film très drôle et efficace qu’il mit néanmoins plus de 6 ans à se faire produire. Un vidéaste de passage, Bruno Tomasi, présentait une comédie sur le thème du bagne avec CHAÎNE DU SUD, tandis que le photographe Claude Beaudemoulin, frappait fort avec son hystérique T’ES PAS AU COURANT ? Des films, sur lesquels nous reviendrons, en partie dans cette rubrique.
Seul votre serviteur, avec le décalage légendaire qui lui est propre (et assisté au montage du vidéaste, Matthieu Perrochaud), présentait au concours de clips du Festival du cinéma de La Foa, cette vidéo musicale diffusée entre deux clips de reggae dansés par des pin-up locales. Un clip sans aucun budget sur le thème du cannibalisme et sur un son tonitruant du DJ 11 Fletcher.
Tout nouveau, tout beau, et inconnu à ce même festival, Jessy Deroche, issu du music-hall et de la réalisation de films plus institutionnels et scolaires, se faisait remarquer avec un court-métrage étrange et fascinant à la fois, co-réalisé avec Gilles Cateau, INNOCENTE. Sans trop dévoiler le sujet de son film, puisque vous pourrez le découvrir en fin d’article, Jessy abordait à la manière japonaise et légèrement coréenne le thème du fantôme. Un thème déjà exploité localement, bien qu’il ne s’agisse pas vraiment de notre Dame Blanche locale, puisque nous en parlions, avec quelques films consultables, dans les articles LA DAME BLÔNCH et THE GHOSTS OF THE PASTS. Mais ce qui m’avait marqué à l’époque, c’était ce mélange d’amateurisme dans le choix des trois jeunes actrices, ou de la danseuse, Linda Kurtovich, dans un rôle d’infirmière échangeant avec un inspecteur de police à l’accent méridional, Linda dont l’accent calédonien très prononcé aurait rebuté le pire des démons de minuit. Ceci contrastant avec l’excellente qualité du film, de sa réalisation et de ses effets spéciaux. Un bon petit court-métrage, au final, qui a d’ailleurs sûrement surpris autant que moi le jury du festival du cinéma de La Foa, puisque INNOCENTE remporta le prix du meilleur court-métrage calédonien cette année 2007. Par la suite, Jessy Deroche deviendra, en quelque sorte, le porte-parole des vidéastes indépendants en animant l’émission « Storyboard », et multipliant les interviews de gens du métier, sur NC Première.
Vous pouvez visionner INNOCENTE ici :
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Juste préciser, qu’en novembre 2007, LES PAPILLONS de David Minguez, a été projeté dans la salle d’honneur de la Province Sud et en décembre 2007, L’ODEUR DU BOIS DE SANTAL de Fabien Cailleau, a été projeté, en plein air, à l’entrée du Parc Forestier, en mode drive-in. Et c’est seulement en 2008 que ces deux films ont été présentés en compétition au Festival du cinéma de La Foa.