Dans le domaine des courts-métrages purement fantastiques ou inspirés par le fantastique, les Calédoniens ne sont pas en reste. Pour preuve cette catégorie qui leur est désormais entièrement consacrée et où Trapard nous présente régulièrement une œuvre de son choix. Suivez le guide !
LE SABLIER (2007) de Jean-Michel Boré & Sophie Vuvant
Tourné dans le prolongement d’une résidence d’écriture dirigée, à La Foa, par le Groupe de Recherches et d’Essais Cinématographiques, le film de Jean-Michel Boré explore, plus que de coutume, l’univers de la fiction, et particulièrement celui du fantastique avec LE SABLIER. Ingénieur à l’Institut de Recherche pour le Développement de Nouvelle-Calédonie, et spécialisé dans la faune du lagon, Jean-Michel avait déjà, à plusieurs reprises, présenté au Festival du cinéma de La Foa des courts-métrages mêlant de courtes intrigues et mêlant des histoires entre enfants à de superbes images de fonds sous-marins. LE SABLIER allait plus loin dans cette imagerie, en quelque sorte.
L’intrigue : La pandémie du H1W40 fait déjà des victimes en Asie et se rapproche des îles du Pacifique. En Nouvelle-Calédonie, des scientifiques spécialisés dans la faune du lagon, le Professeur Biloboa et son assistant, Tom, recherchent, à partir de l’ADN de plusieurs variétés de cônes venimeux, le moyen d’enrayer le H1W40. Alors qu’il doit prendre l’avion pour Ouvéa, pour rejoindre sa compagne et sa fille pour le weekend, Tom se souvient d’un de ses rêves d’enfant dans lequel le vieux sage Wahnyitaû lui prophétisait, à partir d’une énigme, qu’il découvrirait un élément vital pour l’humanité. C’est au moment où il part plonger, près d’une roche sous-marine, avec son ami Erwan, que l’énigme de la prophétie du vieux Wahnyitaû se matérialise…
Manuella Ginestre abordait déjà le thème de la pandémie, mais de manière plus macabre, avec son L’A6 : UNE SALE GRIPPE, et c’est aussi, dans un sens, le sujet du long-métrage d’infectés, NI 28, de Terence Chevrin. Mais LE SABLIER est un court-métrage plus féérique, et bien qu’il aborde contradictoirement des sujets scientifiques très techniques dans son scénario, Jean-Michel Boré développe, avec son film, une de ces belles fantasmagories de l’enfance. Une de ces rêveries abstraites et concrètes pour qui la porte en soi, que l’on cultive parfois, encore à l’âge adulte, comme un jardin secret, et dans lequel on puise, de temps à autres, quelques notes d’espoir, d’innocence et de conquête sur l’inconnu. Pour ceux qui connaissent, plus ou moins, les court-métrages de Jean-Michel Boré, on retrouve dans LE SABLIER la même équipe qui lui est fidèle, comme le comédien Jacob Waneux, interprétant le vieux sage Wahnyitaû, un rôle récurrent dans les films de Jean-Michel. On retrouve aussi une fois de plus, à la post-production, l’infographiste et animateur 3D de Banana Studio, David Minguez. Cette fois-ci, Sophie Vuvant, transfuge d’une collaboration de Jean-Michel Boré à un tournage de Néo-Prodcution, FEU NOS PÈRES, sur l’Histoire de la communauté japonaise de Nouvelle-Calédonie, co-réalise une partie du SABLIER. Tourné entre Nouméa, Ouvéa et sur l’îlot Canard, pour la scène du rêve, Jean-Michel Boré et Sophie Vuvant en profitent pour filmer, derrière le vieux Wahnyitaû, les superbes sculptures d’Adjé et d’Ito Waïa tout récemment achetées pour l’organisme qui gère l’îlot en question.
Pour conclure, LE SABLIER est un court-métrage sans prétention, mais visuellement très beau, avec une intrigue à double niveau de lecture, concernant les rêves, comme l’appréhension du temps lorsque l’on doit résoudre un problème. Un film que je n’ai pas trouvé sur Internet que je ne pourrai donc malheureusement pas partager sur le blog.
- Trapard -
Autres courts-métrages présentés dans Court-Métrage Fantastique Calédonien :
Tout sur Mammaire / Pause Pipi / Double Personnalité / Escamotage / L’A6 : Une Sale Grippe / La Dame et le Bonhomme / Fermez vos F’nêtres / Tuez-moi / La Dame Blônch / Détresse.com / Un Jour… / Innocente
Laisser un commentaire