Dans le domaine des courts-métrages purement fantastiques ou inspirés par le fantastique, les Calédoniens ne sont pas en reste. Pour preuve cette catégorie qui leur est désormais entièrement consacrée et où Trapard nous présente régulièrement une œuvre de son choix. Suivez le guide !
LES PAPILLONS (2007) de David Minguez
(Vous trouverez des indications techniques sur ce film ici.)
Je me souviens parfaitement de l’effet que la projection des PAPILLONS, dans le grand hall d’honneur du bâtiment de la Province Sud, en novembre ou décembre 2007, avait provoqué sur moi. En 2007, je ne connaissais de l’animation à la calédonienne que les habillages de génériques de RFO et quelques films de David Guivant. Ou même, une poignée de court-métrages en stop-motion, avec de la pâte à modeler, à la manière de Willis O’Brien, comme celui que David Minguez lui-même avait tiré d’un court texte de Rudyard Kipling, avec L’ENFANT D’ÉLÉPHANT (1999). Ou encore les courtes vidéos avec des personnages découpés dans du papier ou du carton, et se déplaçant en pixilisation numérique, des films réalisés par des enfants ou des adolescents, encadrés par Matthieu Perrochaud. Plus tard, je découvrirai les films d’animation de la famille Vassard, comme les tous premiers films de Christophe Maunier, souvent ratés mais rigolos, et ultra-geeks (comme celui-ci ou celui-là), ainsi que les très beaux films, animés très simplement, de Théo Quillier et de Philippe Crifo, dont nous reparlerons dans cette rubrique…
Avec LES PAPILLONS, je m’aventurais totalement là où les premiers courts-métrages en 3D de David Minguez (comme RÊVES et MON CIEL) m’avaient déjà mis une jambe entière : des films très sensibles, mais avec une forte propension à des univers fantastiques ou carrément cauchemardesques (vous en trouverez une liste non-exhaustive ici). Et LES PAPILLONS est comme un nouveau cauchemar, puisqu’il raconte les mésaventures d’une jeune fille qui retrouve l’homme qui l’a agressé sexuellement 4 ans auparavant, en reconnaissant le papillon tatoué sur son cou. Elle décide de le suivre chez lui…
On est donc à la fois dans l’univers du manga pour adolescents avertis, et dans cet univers de sensibilité, déjà présent dans la plupart des court-métrages de David Minguez., avec ce décalage schizophrénique en plus qui s’installe dans l’esprit du spectateur, tout le long du film, et qui dérape carrément dans le Fantastique.
Par la suite, on retrouvera très souvent le nom de David Minguez à la télévision, que ce soit en tant que scénariste (CHEZ NADETTE, 2007-2008), ou pour sa création d’anime 3D sur des séries TV comme WOUK, D’APRÈS VOUS ? (2009-2010) ou LES MARGOUILLES (2013), et en tant que co-gérant de la boîte Banana Studio, dont la popularité ne fait que s’accroître d’année en année, en Nouvelle-Calédonie.
Revenir sur LES PAPILLONS, c’est aussi, pour Les Échos d’Altaïr, une manière de revenir sur ce superbe coup de maître, même si son réalisateur s’est déjà bien éloigné de cet univers depuis…
- Trapard-
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ouah ! vraiment bien ! Violent dans le propos, évidemment. La réalisation est sans faille ! Et la bande-son contribue à la tension. La scène où Elle pénètre dans l’appartement et que le son ce réduit à un simple bruit de fond étouffé, presque le silence, est l’instant qui m’a le plus tendue. Sinon entre la scène d’ouverture avec cet homme qui cache la lune de sa main et celle dans le bus où il réapparait dans le jeu des ombres, je trouve qu’il y a vraiment une maîtrise de la dramaturgie et de la gestion de l’angoisse. Bravo !
Aaaah mais moi j’ai qu’une envie, c’est de revenir à cet univers !!!!! Vie professionnelle, quand tu nous tiens