DRIVE-IN : THE MANSTER (1959)

Posté le 9 novembre 2013

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13110907030915263611715220 dans Cinéma bis japonais

THE MANSTER
Année : 1959
Réalisateur : George Breakston & Kenneth G. Krane
Scénario : George Breakston
Production : George Breakston (United Artists)
Musique : Hirooki Ogawa
Pays : USA – Japon
Durée : 72 min
Interprètes : Peter Dyneley, Jane Hylton, Tetsu Nakamura, Terri Zimmern, Norman Van Hawley, Jerry Ito…

13110907050115263611715221 dans Drive-inAttention les yeux : ce soir, sur notre petit drive-in des Échos d’Altaïr, vous risquez de voir double, et sans aucune anamorphose ! THE MANSTER est une de ces rares séries B avec, comme sujet, la greffe d’une seconde tête sur un être humain. Bien que la firme American International Pictures ait réutilisé ce thème pour deux petites productions de sa fameuse blaxploitation, avec THE INCREDIBLE 2-HEADED TRANSPLANT (1971) de Anthony M. Lanza, et THE THINGS WITH TWO HEADS (1972) de Lee Frost, deux comédies où la tête d’un Afro-américain était transplantée sur un corps unique à côté de celle d’un raciste, ce qui engendrait les réactions les plus cocasses de la part des deux co-habitants. Mais c’est surtout Samuel Raimi qui rendra un hommage plus direct à THE MANSTER, dans son ARMÉE DES TÉNÈBRES (1992), lorsque Ash (Bruce Campbell) a un œil qui lui pousse sur son épaule droite, ce qui entraîne le fractionnement de son corps en deux êtres différents : Good Ash et Bad Ash. Mais là où Sam Raimi fait dans l’humour noir, THE MANSTER est un pur film d’horreur à l’ancienne, parfois à la limite du kitsch, et co-produit entre les États-Unis et le Japon. Et ceci, à une période où la Nouvelle Vague cinématographique japonaise commençait à exploiter les univers délirants de l’horreur visuelle. L’univers en question est particulier avec THE MANSTER, et il y a déjà dans avec ce film des éléments de l’horreur charnel que l’on retrouvera des décennies plus tard, avec le cyberpunk de Shin’ya Tsukamoto et son fameux TETSUO (1989) qui n’en a pas fini de faire des émules, et des dérivés cinématographiques, au Japon. Mais les fans de mangas et de leurs dérivés de SF ou de gore, de notre petit groupe des Échos d’Altaïr, sauront écrire mieux que moi sur la nouvelle génération cinématographique nipponne…

13110907064815263611715222 dans FantastiqueTHE MANSTER est, néanmoins, catalogué parmi les Tokusatsu, autrement dit, des films japonais qui comportent un usage considérable d’effets spéciaux, au même titre que les Kaigu-eiga, et autres Mecha. Tokusatsu se traduisant, plus ou moins en japonais par « tournage spécial »…

L’intrigue : Un journaliste américain est envoyé au Japon pour interviewer un scientifique excentrique japonais travaillant sur des expériences secrètes dans son laboratoire, situé sur les hauteurs d’une montagne. Le journaliste semble être le cobaye parfait pour une expérience inconnue, lorsque le médecin sadique le drogue à l’aide d’un sérum qui le transforme progressivement en un affreux monstre à deux têtes…

THE MANSTER est sorti au Japon en 1959 sous le titre 双頭の殺人鬼, Sôtô pas Satsujinki, puis il fut distribué aux États-Unis, l’année suivante, en complément de programme du cultissime film français de Georges Franju, LES YEUX SANS VISAGE (1960), mais il est inédit en France. Ce film est un petite curiosité cinématographique à découvrir, pour ceux qui en auront la curiosité, toute la partie finale étant comme une version gothique, à la japonaise, du fameux FRANKENSTEIN (1931) de James Whale. Un univers gothique plutôt rare dans l’industrie nippone et qui ne sera pas sans déplaire aux fans du genre, comme Jean Beauvoir, s’il passe sur le blog, et s’il ne l’a pas déjà vu, bien entendu…

- Trapard -

THE MANSTER : LE FILM EN ENTIER (V.O.)

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5 commentaires pour « DRIVE-IN : THE MANSTER (1959) »

  1.  
    Jean Beauvoir
    9 novembre, 2013 | 23:18
     

    Merci Trapard. Je vais regarder ça !

    Il est vrai que le cinéma japonais n’a jamais tellement donné dans le gothique, sans doute pour des raisons culturelles. Le sommet nippon du genre est probablement la trilogie de Michio Yamamoto : Bloodsucking Doll (1970), Le lac de Dracula (1971), et The Bloodthirsty Roses (1974). Cette trilogie met en scène le prince des ténèbres, Dracula himself, visitant la lointaine contrée du soleil levant. Bien sûr cette démarche de la Toho était motivée par le succès des films gothiques dans le reste du monde. Mais en 1970, le mouvement était déjà sur la pente descendante, et la Toho ne persista pas.
    Ces films (surtout les deux premiers) contiennent de saisissantes séquences fidèles aux canons du genre : ancienne demeure inquiétante où se terre le noble, mais terrifiant vampire. Michio Yamamoto réalise de très belles images associant de superbes décors avec des éclairages clairs-obscurs de toute beauté (en couleurs). Même si l’action est contemporaine (dommage, ça aurait été tellement plus fort — mais tellement plus cher — dans le Japon du XVIIIe siècle), les scènes de nuit, en présence du vampire sont très fortes (comparables à ce que l’on trouve dans le Dracula ’73 de la Hammer, ou bien le Salem’s lot de Tobe Hooper [1979]).
    Mais un Dracula craignant les crucifix dans un pays où la chrétienté est peu représentée, c’est pas très porteur. En 1974, à l’occasion de son La légende des sept vampires d’or (Roy Ward Baker), où Dracula part vivre en Chine (coproduction avec la Shaw Brothers oblige), la Hammer Film ne s’est pas embarrassée de ce petit problème technique, et nous propose des vampires craignant non pas les croix, mais les symboles religieux taoïstes et le bouddhistes. Un film qui a peut-être un peu vieillit, mais je peux témoigner [ce qui donne une idée de mon grand âge] qu’à sa sortie en salle, il y avait de quoi impressionner les spectateurs.
    Encore une remarque sur l’exploitation japonaise des réussites du cinéma gothique occidentale : le très étrange Frankenstein Conquers the World (réalisé par Ishirô Honda pour la Toho en 1965) n’a rien de gothique. Ses concepteurs en ont fait un Kaijū parmi d’autres (ce ne sont pas les villageois, torche à la main, qui finissent par poursuivre ce Frankenstein, mais le monstre géant Baragon…).

  2.  
    Trapard
    9 novembre, 2013 | 23:48
     

    Un jour, Morbius va finir par publier tes commentaires sous forme d’articles, si tu insistes, Jean Beauvoir :D

  3.  
    Trapard
    10 novembre, 2013 | 0:01
     

    [ce qui donne une idée de ton grand âge] c’est que tu arrives toujours à dévier mes articles vers tes sujets de prédilection, mais, j’avoue que je tends un peu la perche dans ce sens :D

    http://morbius.unblog.fr/2012/07/23/la-trilogie-japonaise-de-dracula/

  4.  
    10 novembre, 2013 | 8:15
     

    Ah moi je ne demande que ça de publier des articles signés Jean Beauvoir ! Mais je sais que notre fidèle lecteur internaute écrit déjà pour son propre blog. Cela dit, si un jour l’envie lui prend, qu’il sache que ses textes seront toujours les bienvenus ici. ;-)

  5.  
    trapard
    4 mars, 2014 | 11:02
     

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