Pour commencer, notez que c’est déjà ma troisième critique d’un film Marvel en à peine 8 mois, signe d’une productivité effrénée de la part de Disney qui semble être en hausse du côté de nos amis super héros. Cette fréquence élevée a une cause et une conséquence. La cause, c’est ce brave public qui en redemande toujours plus, prêt à payer sa place sans rechigner pour voir un bon blockbuster, tant et si bien que l’univers cinématographique de Marvel ne cesse de s’épancher à vitesse grand V grâce à une saga AVENGERS qui n’est pas prête de s’achever, pour notre plus grand plaisir. Mais il y a une conséquence à tout ça. À trop multiplier les productions, certaines finissent hélas sans âme ni saveur, bâclées, et le plaisir finit par disparaître. Alors où se trouve le deuxième opus de THOR dans cette fragile équation ?
LE MONDE DES TÉNÈBRES nous invite à découvrir plus en profondeur l’univers de Thor ainsi que son fonctionnement. Il y a neuf mondes parmi lesquels Mitgard, le nom donné à la Terre, et Asgard, d’où est originaire Thor. Au début du film, le roi Odin raconte comment il y a cinq mille ans les Elfes Noirs et leur chef Malekith ont voulu répandre les ténèbres grâce à un artefact nommé Ether, qui ressemble à un genre de fluide en lévitation. Son projet a finalement échoué et son armée fut vaincue par les Asgardiens lors d’une grande bataille dans le monde des ténèbres. Malekith disparut et l’Ether fut enfouis quelque part. Cette introduction, un peu fouillis, nous donne tout de suite une indication sur le contenu du film. Déjà on devine que le fameux Malekith va se repointer bientôt. On passe assez rapidement à Thor en train de faire un peu de ménage dans les neuf mondes. À ce sujet, le monde de Thor bénéficie toujours du bel effort artistique déjà constaté dans le premier épisode. Les visuels sont très beaux et l’apparition du palais d’Odin crée un contraste certain avec les premières scènes aux paysages franchement moches. C’est avec plaisir qu’on retrouve aussi Loki, frère de Thor et traître en puissance, enfermé dans les geôles du palais royal à cause de ses petites folies dans AVENGERS. Enfin on revient sur Terre avec le docteur Jane Foster, la copine de Thor, qui se morfond parce que son bellâtre blond n’a pas donné signe de vie depuis deux ans. On peut dire que le décor est bien planté et on passe d’un monde à l’autre avec fluidité. Cela dit, cette première partie est en définitive assez ennuyeuse.
Fort heureusement ça va bouger avec Jane qui trouve un vortex spatio temporel grâce à son super détecteur. Comme par hasard elle tombe là où a été enfoui l’Ether il y a cinq mille ans. Le fluide s’insinue en elle et la voilà transformée en hôte de l’Ether. Thor la retrouve et la ramène à Asgard. C’est alors que, contre toute attente, Malekith fait son retour, attiré par le pouvoir de l’Ether. Il va directement attaquer la cité d’Asgard et on aura alors droit à une bataille bien sympa. Le reste du film tient sur deux lignes que je ne prendrai pas la peine d’écrire, sachez seulement que le scénario est presque inexistant. Il n’y a absolument aucun suspens, tout s’enchaîne à toute allure grâce à des facilités incroyables et Thor est plus inébranlable que jamais. C’est prévisible à souhait et complétement stéréotypé. Les acteurs ne sont pas en cause, ils ont tous un jeu remarquable ! Si seulement leur personnages n’étaient pas aussi mal écrits… La belle Nathalie Portman fait de son mieux pour interpréter Jane Foster, mais ce personnage n’est qu’un faire-valoir. C’est navrant, surtout quand on la voit partager l’affiche. Les seconds rôles ne sont pas vraiment convaincants eux non plus. Il n’y a guère que Tom Hiddleston qui tire vraiment son épingle du jeu en nous jouant une fois de plus un très bon Loki.
Je soulignerai tout de même un point positif : l’humour ! Parsemées ici et là, les rares situations loufoques mettant en scène Thor dans le monde ordinaire fonctionnent toujours aussi bien. Il est par exemple assez amusant de voir un dieu-héros prendre le métro pour rejoindre un champs de bataille ou encore pendre son marteau à un porte-manteau. Il y a aussi ces quelques références à AVENGERS qui font sourire, surtout une, un caméo de Chris Evans (Captain America) particulièrement savoureux. Le caméo de Stan Lee n’est pas mal non plus. Par contre, difficile de le complimenter davantage, tant on devine à des kilomètres ce qu’il va se passer. Si l’aspect humoristique, le côté heroïc-fantasy sympa et le visuel maîtrisé sauvent un minimum les meubles, LE MONDE DES TÉNÈBRES souffre incontestablement de son scénario cousu de fil blanc. On perd beaucoup en intérêt, ça s’essouffle et c’est dommage.
THOR 2 est en effet victime du syndrôme IRON MAN 2, c’est un film « passerelle », on a l’impression qu’il n’existe que parce-qu’il en fallait un.
- Di Vinz -
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