Pour ce nouveau Grenier du Ciné Fantastique, en ce jour de Noël, voici deux films de Maurice Tourneur, père de Jacques Tourneur (LA FÉLINE, 1942, VAUDOU, 1943). Pour commencer, FIGURES DE CIRE est un court film muet d’épouvante, et puisque Noël fait tinter ses cloches ce soir, le second film abordé, L’OISEAU BLEU est un conte de Noël que Tourneur a filmé à Hollywood. Vous trouverez même un lien YouTube vers ces deux classiques des années 1910.
FIGURES DE CIRE (1914)
FIGURES DE CIRE est un court-métrage français d’épouvante de 1914, tourné par Maurice Tourneur, et adapté d’une courte pièce d’André de Lorde. Auteur français de Théâtre, de ce qu’on appelait au début du siècle, le Grand Guignol, André de Lorde écrivait des histoires courtes, proches du style gothique. C’est le cas de ses célèbres « Contes du Grand-Guignol » contenant 42 histoires courtes d’horreur, dont « Figures de Cire » et « Un crime dans une Maison de fous » dont l’acteur de comédies gothiques anglaises, Tod Slaughter sera le héros d’une des adaptations en Grande-Bretagne, en 1940.
Bien que proche des sujets de WAXWORKS (1924) de Paul Leni et de MASQUES DE CIRES (1933) de Michael Curtiz, l’intrigue du film de Maurice Tourneur est légèrement différente :
Pierre de Lionne accepte le pari de passer la nuit, seul, dans un musée de cire. Des évènements étranges et surnaturels commencent à se dérouler…
Réalisé au sein des studios Éclair, et interprété par Henry Roussel, un comédien de théâtre au jeu proche de celui de Tod Slaughter, justement, FIGURES DE CIRE n’est pas un film de Grand Guignol, dans le sens « gore » que lui donnent certaines définitions (ou comme aussi certaines scènes d’ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE, en 1994, qui revenait sur l’ambiance du Paris des années 1900). Le film de Tourneur est plutôt un film d’ambiances, de jeux d’ombres et de mystères à l’instar du serial FANTÔMAS de Louis Feuillade qui sortait en salles, cette même année 1914. Pour aujourd’hui, il est beaucoup plus une curiosité historique qu’un film atmosphérique, et pour les versions trouvables du film sur le web, comme celle-ci, la qualité de la pellicule semble en avoir pâti avec les années.
L’OISEAU BLEU (1918)
Produit par Adolph Zukor, L’OISEAU BLEU (The Blue Bird) est un film de Maurice Tourneur, alors installé à Hollywood. Écrit par Charles Maigne d’après la pièce éponyme de Maurice Maeterlinck, la critique américaine fut très enthousiaste à la sortie du film en salles, le New York Times d’affirmer que « rarement, sinon jamais, l’atmosphère et l’esprit d’une œuvre écrite a été aussi fidèlement reproduite dans un film ». L’OISEAU BLEU est un joli conte de Noël, entre Dickens et « Le Magicien d’Oz », dont voici l’intrigue : Mytyl et Tyltyl, deux enfants pauvres, grandissent jaloux de ce qu’ils voient à travers les fenêtres de leurs voisins plus riches lors des célébrations de Noël. Mais quand Mme Berlingot, une veuve frappée par la pauvreté, leur demande de donner leur colombe à sa fille malade, ils refusent. Cette nuit-là, après que la fée Berylune les a endormi, ils rêvent qu’ils cherchent l’Oiseau bleu du bonheur à l’aide d’un diamant magique, qui, lorsqu’on le fait tourner, leur révèle l’âme de toute chose…
L’OISEAU BLEU, malgré son ancienneté, est un beau conte féérique avec toutes sortes de créatures imaginaires, des châteaux, des forêts lugubres, des anges et une princesse. D’ailleurs, en 2004, le film a été considéré comme « culturellement, historiquement ou esthétiquement important » par la Bibliothèque du Congrès des Etats-Unis qui l’a sélectionné pour sa conservation dans son registre national cinématographique. Aussi considéré comme le tout premier long-métrage familial, vous en trouverez une version complète, avec intertitres en anglais ici.
- Trapard -
Autres films présentés dans la catégorie Le Grenier du Ciné Fantastique :
La Charrette Fantôme / La Chute de la Maison Usher / Les Contes de la Lune vague après la Pluie / Frankenstein (1910) / Le Cabinet du Docteur Caligari / La Monstrueuse Parade / Le Fantôme de l’Opéra / Double Assassinat dans la Rue Morgue / Docteur X / White Zombie / The Devil Bat / La Féline (1942) / Les Visiteurs du Soir / La Main du Diable / Le Récupérateur de Cadavres / La Beauté du Diable / Un Hurlement dans la Nuit / The Mad Monster / La Tour de Nesle /L’Étudiant de Prague / Les Aventures Fantastiques du Baron de Münchhausen /Torticola contre Frankensberg / Ulysse / Man with Two Lives / The Mad Ghoul / La Tentation de Barbizon / The Flying Serpent / Peter Ibbetson / Le Fantôme Vivant /La Marque du Vampire / Les Poupées du Diable / Le Gorille / Le Voleur de Bagdad / The Savage Girl / Murders in the Zoo / The Vampire Bat
Merci. Je découvre ces étonnantes « figures de cire ».
Je reviens vers ces fameuses Figures de cire que je ne connaissais pas. Je suis en train de préparer mon prochain article sur une nouvelle ayant pour cadre un musée de cire. Je ne développe donc pas ici mais on retrouvera des similitudes avec l’angoisse montante durant la nuit. En tout cas une chouette découverte qui enrichira la petite bibliographie thématique que je prépare en même temps.
Ça donne envie de te lire.
Quant à Warworks de 1924 (Le Cabinet des figures de cire – titre original : Das Wachsfigurenkabinett) de Paul Leni que tu cites, il est d’un point de vue réalisation extraordinaire. Mais les représentations en cire ne sont que prétexte à raconter l’histoire des personnages. Je ne l’intègrerai donc pas dans ma liste. Tu ne t’en étonneras donc pas
.
Ok. Tu dois savoir que le cinéaste anglais, Anthony Hickox (le fils de Douglas Hickox) a tourné deux séries B aux États-Unis avec WAXWORK en 1988 et WAXWORK 2, LOST IN TIME en 1992. Je n’ai pas vu le second qui doit être inédit en France, mais le premier ressemble un peu au film de Leni à la différence que l’intrigue se situe exclusivement dans le Musée des Figures de Cire. Puis c’est un film à très petit budget, il faut dire. Mais plutôt agréable en soi.
Jean Beauvoir avait aussi laissé un commentaire très intéressant sous cet article en y ajoutant des titres, et en y abordant la variante « argileuse » du tueur au Masque de Cire.
Avec le lien, c’est mieux !!
http://morbius.unblog.fr/2013/08/02/monstres-sacres-lhomme-au-masque-de-cire/
cool, je vais regarder ça. Waxwork, j’ai vu le 1 il me semble mais je vais y rejetter un œil. La je suis en train de visionner rapidement Le Masque de cire de Sergio Stivaletti.
Ah oui, il est bien celui-ci !
Et dans le WAXWORK d’Anthony Hickox, tu as tout de même le cadre du musée de cire « avec l’angoisse montante durant la nuit ».
Et comme je t’aime bien, je te prépare le film (en v.o.) avec John Carradine, d’une de tes prochaines soirées :
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Wizard_of_Mars
http://www.youtube.com/watch?v=pQIuqg-WCyA
À savoir aussi que cette série d’animation de DC Universe trouvable en DVD développe une intrigue fascinante autour du Maccarthisme et de la Planète Mars ! Et en plus, la série est excellente, et réalisée à la manière old-school.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Justice_League:_The_New_Frontier
Sur la version anglo-saxonne de Wikipedia, c’est beaucoup mieux indiqué :
http://en.wikipedia.org/wiki/Justice_League:_The_New_Frontier
Merci
pour les liens « martiens ». je les ai notés. Mais je ne me disperse pas donc j’irai les voir en profondeur plus tard. Je reviendrai vers toi à ce moment là. j’ai pas mal de choses déjà. Mais je prends tout ce qu’on me donne, bien sûr ! ça prend juste la file d’attente. hihihi
hihihi ?
http://www.youtube.com/watch?v=Hgho0AskIPc
Dans le hors-série ‘spécial gore’ de Mad Movies, Christophe Bier a consacré un dossier fascinant au Théâtre du Grand Guignol à Paris (1903-1962) et donc à André de Lorde auteur/comédien de la troupe.
Dans un sens ces FIGURES DE CIRE sont comme un très beau patrimoine audiovisuel français.
Dans cette courte vidéo on peut y voir des photos d’effets spéciaux ainsi que des affiches d’époque :
https://www.youtube.com/watch?v=JS7rykF5bOg
Le Broadway Theatre ne date que de 1924 (elle a ouvert ses portes le 25 décembre 1924 sous le nom B.S. Moss’s Colony Theatre). La Universal Pictures a loué la salle de 1926 à 1932, ce qui explique que Béla Lugosi ait incarné Dracula au théâtre de Broadway pendant pas mal de temps en 1931 avant et après la sortie du film de Tod Browning.