2069 : UNE ODYSSÉE SPÉCIALE

Posté le 27 décembre 2013

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Puisque Les Échos d’Altaïr présentent parfois des articles pour les petits, en voici un pour les adultes, pour proposer une diversité. Ataïr IV vous épargnant les films pornographiques, 2069, A SEX ODYSSEY (1974), est, avant tout, un long-métrage de science-fiction érotique, de ce qu’a été, dans les années 60-70, la fameuse « Sexploitation ».

La Sexploitation ou sex-exploitation comprenait surtout des films à petits budgets de productions indépendantes, qui servaient à véhiculer l’exhibition de situations sexuelles non explicites et de la nudité gratuite. Ces films étaient généralement projetés dans des cinémas de films d’exploitation, les précurseurs de ces mêmes cinémas des années 1970 et 1980 qui proposaient des films pornographiques, comme ça a été la cas du Club 18 à Nouméa. Bien entendu, ces films ne sont pas à confondre avec de la pornographie qui est une représentation complaisante de sujets et de détails purement sexuels. La Sexploitation est plutôt liée à une révolution sexuelle, dont l’exploitation cinématographique est devenue très rapidement évolutive. Mais au début des années 70, une interdiction générale aux mineurs a été imposée, avec la Censure et le fameux classement X. Le film de Sexploitation est plus ou moins considéré comme un film érotique aujourd’hui, et il est généralement interdit aux mineurs de moins de 16 ans.

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2069, A SEX ODYSSEY est un de ces films de Sexploitation de science-fiction des années 70, et contrairement à cette petite mode de la pornographie parodique qui a débuté dans les années 70-80 pour évoluer dans les années 90 et exploser assez récemment avec des copiés-collés X de blockbusters, la SF érotique est à classer dans le cinéma bis, et ces films sont des entités à part entières. Voici quelques classiques de la SF érotiques des 60′s et 70′s, en exemple : KISS ME QUICK (1964) de Peter Perry (ou les aventures érotiques de Frankenstein), MANTIS IN LACE (1968) de William Rotsler (un très bon Slasher érotique sous LSD), BIZARRE, SECRETS OF SEX (1970) d’Anthony Balch (un très étrange film fantastique sur la révolution sexuelle), MEATBALL (1972) de Gérard Damiano, et j’en passe. Beaucoup de réalisateurs du Fantastique se sont frottés à la fameuse Sexploitation, et souvent pour des raisons pécuniaires, comme Jésùs Franco, Jean Rollin, Joe D’Amato, Al Adamson, Paul Naschy, certains réalisant parfois deux à trois versions d’exploitation plus ou moins softs. Certains de ces films sont assez réussis, à mon goût, et les scénarios et les accessoires de sujets de SF y paraissant moins des alibis que dans le cinéma pornographique. D’autres sont beaucoup plus ratés, le petit budget de ces films ne leur évitant pas de tomber dans le cinéma très Z.

Les maisons de production comme la Hammer Films et l’American International Pictures ont aussi profité de la Sexploitation, avec un succès certain pour quelques films du début des années 70.

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2069, A SEX ODYSSEY (Ach jodel mir noch einen – Stosstrupp Vénus BLAST zum Angriff) est un film d’Allemagne de l’Ouest et autrichien, tourné par un réalisateur de télévision viennois, Georg Tressler. Son intrigue science-fictionnelle est la suivante :

Cinq habitantes sexy de la planète Vénus sont envoyées sur Terre pour ramener des échantillons de sperme humain sur leur planète, dont la démographie diminue par manque de mâles vénusiens. Arrivées sur Terre, elles s’aperçoivent que ce n’est pas aussi difficile qu’elles l’imaginaient de convaincre les Terriens à les aider dans leur quête…

Bien entendu, le sujet de 2069, A SEX ODYSSEY ne nous épargne pas l’humour bon enfant que ce genre d’intrigue suggère, et ceci à grand renfort de musique mi-électronique, mi-jazzy (les fans de Russ Meyer y sont déjà des habitués).

2069, A SEX ODYSSEY n’est bien entendu pas un grand film, mais plutôt une comédie de science-fiction érotique légère et amusante, à replacer dans son contexte historique. Le but de ce court article sur Les Échos Altaïr étant aussi de rembobiner un peu l’espace-temps pour replonger très brièvement sur cette étonnante double-décennie du cinéma de pure exploitation érotique.

- Trapard -

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  1.  
    Jean Beauvoir
    27 décembre, 2013 | 18:03
     

    Merci Trapard. Tu cites le film Kiss Me Quick qui, dix ans avant 2069 a sex odyssey, adaptait déjà le même scénario. Dans cette précédente version, ça n’était non pas les hommes, mais les femmes qui manquaient. Un extraterrestre, Sterilox, venait sur terre pour choisir quelques spécimens fertiles… Assez amusant.
    La même année que « 2069 », sortait le 1er des « Flesh Gordon », sans doute le plus connu des films de cette catégorie.
    À part ça, à quels films pensais-tu en citant la Hammer parmi les compagnies ayant produit des « sexploitations » ?

  2.  
    Trapard
    27 décembre, 2013 | 18:33
     

    J’ai écrit « ont aussi profité de la Sexploitation », je n’irai pas jusqu’à dire que leurs films sont des long-métrages de sex-exploitation. Mais la Hammer s’est adaptée à une mode au début des 70′s, et je pensais à la trilogie des Karnstein, ou à Dr Jekyll & Sister Hyde, entre autres. Michael Carreras ne s’en est jamais caché dans les différentes interviewes que j’ai pu lire de lui.

  3.  
    erwelyn
    28 décembre, 2013 | 2:50
     

    Et l’affiche est top ;-)

  4.  
    Jean Beauvoir
    28 décembre, 2013 | 8:53
     

    En effet, la Hammer a été « obligée » au début des années 70 d’introduire plus de gore et d’érotisme dans ses films, afin de rester dans les faveurs du jeune public commençant à s’habituer au relâchement de la censure dans ces années. Ce n’était d’ailleurs pas du goût des personnes concerné. On connaît l’anecdote de la « scène du viol » rajouté à la dernière minute dans Le retour de Frankenstein (1969). On y voit Peter Cushing (Baron Frankenstein) abusant de Veronica Carlson (Anna), dans une scène entièrement inutile au film (voire absurde si l’on considère le personnage du Baron). Les deux acteurs, ainsi que Terence Fischer (réalisateur), s’opposèrent à cela, mais ils durent s’exécuter. Veronica Carlson raconta que Peter Cushing lui présenta ensuite ses excuses. C’est dire si l’ambiance à la Hammer Film n’était pas trop portée sur la gaudriole. Mais il est vrai que, si l’érotisme ne fut jamais l’argument principal d’un des films de la compagnie, il augmenta indéniablement. On peut penser à un film comme Twins Of Evil (1971), avec les soeurs Collinson qui avaient posé pour Playboy et qui sont assez dénudées dans ce film (toujours avec Peter Cushing). Et, en effet, plus généralement à la série des Karnstein.
    Je reviens un instant sur les excuses de Peter Cushnig à Veroniva Carlson. Cela se passe donc en 1969. Or le même Peter Cushing avait tourné un an plus tôt le film Corruption (1968) qui est sans doute le film le plus gore et les plus salaces de toute la carrière du vénérable acteur. Sir Cushing y embrasse goulûment de jeunes actrices, et en tue d’autres au couteau ou par étranglement avant de les décapiter, dans des scènes qui restent particulièrement violentes même pour les critères d’aujourd’hui. Je ne sais pas si Cushing passa alors de longs moments en plates excuses… Un film (rare) à découvrir pour ceux qui s’amuseront de voir le gentleman du cinéma britannique se déchaîner ainsi. Pour ma part, la scène la plus délirante que j’ai vue tournée par Peter Cushing est celle où il donne une fessée déculottée à Miou-Miou, sur ses genoux, dans le film Tendre Dracula. Une scène d’anthologie ! Tendre Dracula, qui nous ramène à l’année 1974, celle de 2069 : une odyssée spéciale. Voilà, je n’étais pas tant que ça hors sujet…

  5.  
    28 décembre, 2013 | 10:33
     

    Non, au contraire, toujours intéressant de lire tes commentaires.

  6.  
    Trapard
    28 décembre, 2013 | 14:02
     

    CORRUPTION était pendant des mois sur Youtube, en v.o. mais il semble avoir été supprimé. J’avais trouvé des infos sur sa sortie en France sous le titre CARNAGE, et il semble être sorti en Belgique sous celui de LE MONSTRE AU SCALPEL, dont voici l’affiche :

    http://copypast.ru/foto5/0227/123_face.jpg

  7.  
    Jean Beauvoir
    28 décembre, 2013 | 16:49
     

    En octobre 2013, une version DVD/Blu-Ray de Corruption est sortie aux USA. Il me semble que c’est la 1re fois que ce film sort en format numérique. Je suppose que c’est pour cela qu’une demande de supprimer le film sur YouTube a dû être effectuée. La version DVD/Blu-Ray est particulièrement bien : une image impeccable, une édition non censurée et pas mal de bonus.

  8.  
    trapard
    12 mars, 2014 | 12:51
     

    Pour en revenir à 2069, A SEX ODYSSEY, je n’avais pas du tout fait le rapprochement entre ce film et LA NAVE DE LOS MONSTRUOS alors qu’il était évident.

    http://culturevrac.canalblog.com/archives/2014/03/12/29415382.html