Alors que Morbius présentait les fameux magazines pulps américains sur Les Échos d’Altaïr, et qu’il m’arrive d’écrire sur les serials des années 20-30 et 40, voici pour changer, les Horror Shows ou Spectacles d’Horreur Radiodiffusés. Quel meilleur véhicule, plus encore que la Littérature, et bien sûr le Cinéma qui laisse peu de place à la suggestion, que la Radio ? Il suffit simplement de fermer les yeux, ou de fixer un point imaginaire, et de laisser les animateurs vous emporter à l’aide d’une histoire et de quelques ambiances sonores, et votre imagination fera le reste.
Ces émissions étaient très proches du théâtre et les animateurs devaient exceller dans leurs intentions de comédiens. Dès les années 1930, les annonces de programmes ressemblaient déjà à ce que vous connaissez des génériques de séries télévisées des années 50 ou 60 comme LA QUATRIÈME DIMENSION ou AU-DELÀ DU RÉEL puisque leur énoncé, qu’on appellera finalement plus tard des « jingles » devaient susciter une réaction d’enthousiasme.
Voici, par exemple, l’annonce du Show de 1932, intitulé MACABRE :
« L’homme vit dans un monde de temps et d’espace, il vit dans un spectre de l’univers. Quand il entreprend d’aller au-delà de cette limite, il pénètre l’inconnu : un domaine où les forces de l’étrange sont mises en jeu. Lorsque l’homme tente d’abuser de ces forces… Il risque d’être anéanti. Voici Macabre ! »
Voici quelques exemples d’Horror Shows :
THE WITCH’S TALE
THE WITCH’S TALE (ou « Conte de la sorcière ») était une série radiophonique d’horreur et de fantastique qui a été diffusée de 1931 à 1938 sur la radio WOR. Le programme a été créé, écrit et réalisé par Alonzo Deen Cole. C’était un spectacle radiophonique fantasmagorique pour lequel Cole a créé la vieille Nancy, la sorcière de Salem, qui présentait un conte terrifique différent chaque semaine. C’est la comédienne Adelaide Fitz-Allen, qui interprétait le rôle de la vieille Nancy.
Ces spectacles étaient, bien entendu, enregistrés en direct, et souvent distribués à d’autres stations. Voici l’épisode, « Frankenstein », enregistré en 1934 ainsi que celui de « Flying Dutchman » qui sont aussi deux de nos Monstres Sacrés : La Créature de Frankenstein et Le Hollandais Volant.
En 1933, l’écrivain Wyllis Cooper a conçu MIDNIGHT MYSTERY SERIAL pour attirer l’attention des auditeurs sur une heure de crime imaginaire et très tardive : Minuit. Une émission de la NBC qui était diffusée à un moment où les concurrents ne diffusaient plus que de la musique.
Voici l’épisode du 16 décembre 1936, intitulé « Poltergeist. »
DARK FANTASY
DARK FANTASY est un programme de 31 épisodes de thrillers surnaturels ayant débuté le 21 Novembre 1941 et s’étant terminé le 19 Juin 1942. Son auteur était Scott Bishop, également connu pour son travail sur THE MYSTERIOUS TRAVELER. DARK FANTASY a été diffusée de la station WKY à Oklahoma City.
Voici l’épisode pilote « The Man Who Came Back » diffusé le 14 novembre 1941.
La plus connue de ces émissions est INNER SANCTUM MYSTERY qui a été diffusée à partir du 7 Janvier 1941 jusqu’au 5 Octobre 1952, et créée par le producteur Himan Brown. Un total de 526 épisodes ont été diffusés. Le show narrait des histoires de mystère, d’horreur et de suspense. Les premiers programmes de 1940 ont été lancés avec Raymond Edward Johnson se présentant comme « Votre hôte, Raymond, » d’une voix sardonique et moqueuse accompagnée de sons organiques, l’émission étant ponctuée de blagues morbides de Raymond. Son style pince-sans-rire et sadique est devenu devenu la norme pour beaucoup de ces narrateurs de shows radio d’horreur à suivre.
Voici l’épisode « Fog » diffusé le 20 avril 1941, avec Boris Karloff en guest-star. Ainsi que l’épisode « Death Is A Joker » du 5 mai 1941, en compagnie de Peter Lorre.
D’autres stars ont participé au show comme Claude Rains, Frank Sinatra, Orson Welles, Richard Widmark, Burgess Merdedith ou Evereth Sloane.
INNER SANCTUM MYSTERY
INNER SANCTUM MYSTERY a eu le privilège que la Universal Pictures produise six long-métrages de séries B, entre 1943 et 1945, adaptant des histoires du show et tous interprétés par Lon Chaney Jr et réalisés par Reginald Le Borg.
En voici 3 épisodes, en VOSTF, intitulés THE FROZEN GHOST (1944), STRANGE CONFESSION (1945) et PILLOW OF DEATH (1945).
La petite firme, M.R.S. Pictures Inc., en a aussi produit une version à petit budget, INNER SANCTUM (1948) réalisée par Lew Landers, et qui est tombée dans le domaine public, et téléchargeable ici.
À suivre…
- Trapard -
THE AIRSHIP DESTROYER (1909) de Walter R. Booth
En ce qui concerne les débuts du cinéma, après la SF française (et LE VOYAGE DANS LA LUNE de Georges Méliès, en 1902), la SF américaine (et A TRIP TO MARS de Thomas Edison, en 1910), puis la SF espagnole (avec LE VOYAGE SUR JUPITER de Segundo de Chomón, en 1909), voici la SF anglaise old-school avec THE AIRSHIP DESTROYER. Aussi titré THE BATTLE OF THE CLOUDS (ou Der Luftkrieg Der Zukunft), cet étonnant court-métrage a été réalisé par Walter R. Booth, un ancien magicien, et au même titre que Georges Méliès il a vite rejoint la petite industrie cinématographique naissante. Il a d’abord travaillé avec le tout premier producteur de film anglais, Robert W. Paul, puis, à partir de 1906, il contribua au développement des effets spéciaux dans un certain nombre de courts-métrages (dont les titres évoquent parfois ceux de Méliès), et réalisant essentiellement des sujets fantastiques ou de science-fiction, sous la houlette de Charles Urban, un producteur, réalisateur, directeur de la photographie et monteur américain installé en Grande-Bretagne. Plus ou moins adapté de Jules Verne et écrit par Walter R. Booth, le sujet de THE AIRSHIP DESTROYER est le suivant : un inventeur utilise une commande sans fil pour diriger le vol d’une torpille et détruire les dirigeables ennemis…
Moins onirique que les sujets de SF de Méliès ou de Segundo de Chomón, THE AIRSHIP DESTROYER est une vraie curiosité un peu oubliée. Et bien entendu il s’agit de SF de 1909, et comparé à 2013 il y a prescription sur le sujet, mais personnellement je trouve beaucoup d’intérêt dans les cadrages du film, son réalisateur jouant beaucoup avec les premiers et les arrières plans, ce que je trouve peu commun pour ces années cinématographiques reculées. Vous pouvez le découvrir sur Youtube ICI.
Et comme votre blog préféré ne fait pas les choses à moitié, Les Échos d’Altaïr ont même le plaisir de vous proposer ICI le très court-métrage de 1895, réalisé par les opérateurs des frères Lumière, et qui est aujourd’hui considéré comme le tout premier film de science-fiction (il ne dure que 44 secondes et montre des ouvriers-charcutiers qui insèrent des porcs vivants dans une machinerie qui en extrait des cuissots, des saucisses, etc…).
- Trapard -
Autres films présentés dans la catégorie Le Grenier du Ciné SF :
Flash Gordon, de la BD aux serials / Croisières Sidérales / Aelita / Man Made Monster / Metropolis / Things to come / Docteur Cyclope / L’Ennemi sans Visage /Sur un Air de Charleston / La Femme sur la Lune / Le Tunnel / La Fin du Monde /I.F.1 ne répond plus / Buck Rogers au XXVe Siècle : Une Bataille Interplanétaire avec les Hommes-Tigres de Mars / Le Mort qui marche / Before I hang / The Ape / Le Capitaine Marvel / Le Voyage dans la Lune / A Trip to Mars / Le Voyage sur Jupiter
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Chaque lundi, le blog Flynn SFFF vous présente une parution littéraire récente ou ancienne de la SF, du Fantastique ou de la Fantasy en roman ou BD. Flynn, éternel dévoreur d’ouvrages, vous décortique son bouquin du jour…
Titre : Universal War Two T1 – Le Temps du Désert
Éditeur : Casterman
Artiste : Bajram (dessinateur, scénariste et coloriste)
Date de sortie : 25 septembre 2013
Prix : 12€95
Description : « La série culte de Denis Bajram se poursuit avec un nouveau cycle narratif en six tomes, dont voici le très attendu premier volume. La Première Guerre Universelle a été apocalyptique. L’humanité a failli être anéantie en même temps que la Terre, même si la civilisation de Canaan, fondée par Kalish sur une planète lointaine, s’efforce d’améliorer ce qu’il en reste. Sur Mars, on observe avec inquiétude le soleil mourir, dévoré par l’ultime wormhole laissé par la dictature. Tandis que les autorités de Canaan tentent le tout pour le tout afin de fermer le wormhole, l’inattendu se produit : un gigantesque triangle d’obscurité se matérialise devant la flotte. Et commence à se démultiplier… C’est dans ce contexte menaçant que l’on s’attache aux pas de Théa, descendante de Kalish, qui, bien à contrecœur, fait son service militaire sur Mars, au sein de l’armée d’occupation…
Trente ans après les événements relatés dans Universal War One (1998 – 2006), série SF en six volumes vite devenue une œuvre culte de la bande dessinée, un nouveau cycle narratif commence, centré sur de nouveaux personnages. Très attendu par un lectorat de fans très motivés, UW2 propose une histoire distincte du premier cycle, qui peut se lire de façon indépendante et comptera elle aussi six volumes. Ici commence la Deuxième Guerre Universelle ! »
Après avoir terminé ma lecture d’Universal War Two T1, j’étais totalement subjugué par la qualité de l’album. J’ai donc jeté un petit coup d’œil à la liste des artistes pour ne voir qu’un nom, celui de Bajram. « Une seule personne pour faire ça ?! » me suis-je alors exclamé. Je savais qu’avant UW2, un autre cycle avait été fait, nommé UW1. J’ai là aussi regardé la couverture pour ne voir que Bajram. Alors oui, un seul homme s’est chargé d’écrire, dessiner et coloriser tout ça, et autant vous dire que c’est vraiment réussi.
Universal War Two prend place après les événements du premier cycle. L’humanité a failli être anéantie, mais Kalish a fondé une nouvelle civilisation, celle de Canaan, qui tente tant bien que mal de maintenir l’ordre et d’améliorer la vie de cette humanité. Cependant, alors que les peuples se remettent difficilement, ils doivent à nouveau faire face au danger. Le soleil se meurt, et ce, à cause d’un wormhole laissant apparaitre de gigantesques triangles noirs qui commencent à englober le soleil.
Universal War One est devenu un véritable chef-d’œuvre de la BD, et de la science-fiction. C’est aussi le cas pour Universal War Two qui nous plonge directement dans l’action. Le scénario est vraiment puissant, en plus, Bajram explique un peu les événements précédents, permettant, à ceux qui ne connaissent pas de ne pas être trop perdus. L’univers semble très riche et complexe (après tout, ce n’est pas pour rien si UW1 fait 8 tomes, et si UW2 et UW3 en feront 6 chacun), à l’image des cycles de la SF d’antan. Les personnages sont eux aussi très recherchés, et paraissent très vrais.
Universal War One et Two, c’est du dessin numérique. Je n’aime pas le dessin numérique. Mais là, Bajram m’a totalement convaincu. C’est beau. C’est même magnifique. Les décors sont splendides, les couleurs sont superbes, et c’est très dynamique contrairement à ce à quoi l’on pourrait s’attendre.
UW2 va plaire à tous les fans de SF. C’est original, passionnant, et beau. Que dire de plus ?
- Flynn -
Autres livres présentés par Flynn :
Dangereuses visions : le Necronomicon en BD / Agharta : le Temps des Selkies / Le Dernier Roi des Elfes / Le Niwaâd / Moi, Cthulhu / Docteur Sleep / Saigneur de Guerre / Le Démon aux Mille Visages / Le Gardien de la Source
Une affiche de film est supposée refléter à la fois l’histoire et l’esprit d’un film. Autrefois réalisées avec amour et passion, parfois volontairement exubérantes ou mensongères, les affiches étaient souvent très proches d’une œuvre d’art. Le cinéma Fantastique et de Science-Fiction en possède une extraordinaire collection que nous vous invitons à découvrir pour le plaisir.
Ce n’est pas que je sois un fan des films de Kevin Connor, mais il faut tout de même avouer que les affiches du SIXIÈME CONTINENT, du CONTINENT OUBLIÉ et des 7 CITÉS D’ATLANTIS s’avèrent magnifiques ! C’est donc avec plaisir qu’après vous avoir présenté l’affiche du SIXIÈME CONTINENT, je reviens sur un film de Connor pour vous offrir aujourd’hui celle des 7 CITÉS D’ATLANTIS (WARLORDS OF ATLANTIS, 1978). L’histoire de ce film est la suivante : « Charles et son père, le professeur Aitken, montent une expédition dans les Bermudes à bord du « Texas Rose » avec cinq autres membres d’équipage dont Mike Daniels. Arrivés à bon port, Charles et Mike explorent les grands fonds et remontent une statue d’or. Une pieuvre géante surgit et entraîne la statue, l’équipage (à l’exception du professeur assomé dans le bateau) et une cloche sous-marine créee par Mike. Après des difficultés, les six hommes arrivent sur une plage où ils sont accueillis par un roi qui leur annonce qu’ils viennent de découvrir l’Atlantide. » (premiere.fr)
Que faire pour attirer le public lorsque l’on a tourné un film de série B qui, par essence, disposait de peu de moyens financiers et qui ne peut, par conséquent, offrir des effets spéciaux et des décors réussis ?… Eh bien réaliser une belle affiche qui en jette plein la vue, où le souffle de l’aventure, du mystère et de l’action balaye sur son passage toutes les questions que pourraient se poser les spectateurs intrigués par un tel titre ! Et dans les années 70, les artistes savent à merveille, pour la plupart, remplir leur contrat : mentir au public… sans trop mentir quand même ! Les affiches internationales des 7 CITÉS D’ATLANTIS, présentées ici, rivalisent de scènes d’action, de monstres et de personnages inquiétants afin de promettre au spectateur un spectacle unique. Examinons-les de plus près.
Il s’agit, ci-dessus, de l’affiche française officielle, mais j’ignore si l’artiste qui l’a dessinée est Français. Elle figurait sur la jaquette de la cassette VHS de l’époque. On y voit nos héros aux prises avec toutes sortes de dangers : monstres aquatiques, planète des Atlantes, soldats inquiétants et bien sûr notre pieuvre géante et le petit sous-marin qui reviendront sur presque toutes les affiches du film. Belle composition, cependant il y a plus réussi encore.
L’affiche ci-dessus est d’origine britannique. Je la trouve plus belle encore que la précédente, avec ses dominantes bleues et son titre en relief. Par contre on remarque que les éléments présents sont comparables à ceux de notre première affiche, avec toujours nos multiples menaces et nos vaillants héros faisant face aux dangers.
Réalisée par Joseph Smith, cette superbe affiche des 7 CITÉS D’ATLANTIS pourrait presque être l’œuvre d’un Boris Vallejo ou d’un Frazetta ! Le monstre géant que l’on voit à l’arrière plan, en train de broyer un navire, semble être de la taille de Godzilla. En réalité, dans le film, il ne mesure qu’une dizaine de mètres de haut. On notera également que la femme, ici, n’est pas prête à se laisser faire, combattant la pieuvre en saisissant ses immenses tentacules ! On est loin de l’ héroïne fragile qui s’évanouit à la vision du premier monstre.
Cette affiche italienne est tout simplement bien italienne : l’héroïne, dévêtue, nous offre une vision érotique chère à l’époque tandis que le héros viril la défend ardemment en abattant les étranges soldats d’Atlantis ! Il s’agit d’une très belle version avec, en arrière plan, l’immense cité et ses monstres géants.
Voici l’affiche thaïlandaise du film, magnifiquement dessinée, avec des couleurs chatoyantes et encore une fois une réelle dynamique dans les divers éléments qui la composent. Les principaux acteurs figurent en bas, en portraits.
On finit avec la version japonaise, très belle aussi, et bien différente des autres car l’agencement des différents éléments laisse surtout un beau champ de vision sur la cité, tandis que tout en haut, dans l’angle gauche, on peut voir la planète des Atlantes, évoquée à un moment dans le film.
Toutes plus belles les unes que les autres, ces différentes affiches des 7 CITÉS D’ATLANTIS démontrent l’immense savoir-faire des talentueux artistes de l’époque quand il fallait vanter les mérites d’un film qui en possédait peu !
- Morbius -
14 décembre 2009 – 14 décembre 2013 : Les Échos d’Altaïr ont aujourd’hui 4 ans… On fait le point comme chaque année sur la vie du blog, un blog qui n’a jamais été en aussi bonne santé, à tel point qu’un accouchement est prévu pour bientôt : CosmoFiction !
LA PLEINE FORME
Il y a un an de cela, j’écrivais à l’occasion du précédent bilan : « Depuis déjà plusieurs mois, le blog tourne au ralenti. Si jusqu’à présent il était toujours parvenu à publier au moins un article par jour, ce n’est plus actuellement possible. » Que les temps ont changé ! Aujourd’hui il me faut parfois même me retenir de publier deux articles le même jour (oui, je suis un écureuil, j’aime la réserve au cas où…). Mais à quoi cela est-il dû ? Tout simplement parce que votre blog compte à présent de nombreux participants, collaborateurs, chroniqueurs ou rédacteurs, appelez-les comme vous voulez. Grâce à eux non seulement Les Échos d’Altaïr ont atteint une vitesse de croisière tout à fait honorable, mais en plus ils assurent au blog une certaine popularité. Les scores obtenus dans le tableau d’administration et les statistiques le prouvent clairement : l’actuelle moyenne de visites est de 600 par jour avec des pics à 700, voire 800 parfois même, alors qu’avant elle se situait entre 400 et 500 (avec des chutes à 300…).
Les Échos d’Altaïr sont désormais régulièrement suivis par de nombreux internautes, en particulier par les Calédoniens qui, pendant longtemps, ignoraient même l’existence de ce blog alors qu’il est calédonien…
Mais laissez-moi à présent vous présenter ceux qui ont permis à LEA (Les Échos d’Altaïr) d’atteindre une certaine reconnaissance sur le web, c’est la moindre des choses.
LES HABITANTS D’ALTAÏR IV
Pendant longtemps, Morbius fut le seul habitant d’Altaïr IV (en compagnie de Robby et d’Altaïra, bien sûr). Et un beau jour… un beau jour une soucoupe s’est posée non loin de sa résidence… En est sorti un certain Trapard. En un rien de temps, notre homme (qui est un véritable marathonien de l’écriture) lui a offert ses services. Grand spécialiste du cinéma d’il y a bien longtemps (dans une galaxie lointaine, très lointaine), notre Trapard a sorti de ses caisses de vieilles bobines de films poussiéreuses (vous savez, ces choses rondes que l’on appelait autrefois « pellicules »), et il s’est empressé de bâtir deux greniers, non loin de la résidence : l’un dédié au Cinéma Fantastique et l’autre au Cinéma de Science-Fiction. C’est ainsi qu’il put y ranger soigneusement toutes ses reliques afin de nous en faire profiter.
Cependant, non encore satisfait, il proposa aussi ses services pour les Courts-métrages Fantastiques Calédoniens, et puis, tant qu’on y est, il en profita aussi pour étoffer le club des Monstres Sacrés, pour remplir la garde-robe d’Utopic Fashion (dont il est le parrain), pour délivrer de nouveaux spécimens de robots-cools et craignos, et j’en oublie encore. Bref, Morbius, dans ces conditions, ne pouvait qu’applaudir à tout rompre !
Si entre temps quelques autres soucoupes s’étaient également posées à la surface d’Altaïr IV, leurs occupants ne devaient pas y rester longtemps, malheureusement. Néanmoins ils ne dérogeaient pas à cette tradition de laisser un texte ou deux avant de repartir après cette brève escale.
Mais cette année 2013 vit soudain l’arrivée en force d’une véritable escadrille : Skarn (d’AnakinWeb), Di Vinz, Flynn (de Flynn SFFF) et enfin Erwelyn (de Culture Martienne) débarquèrent les uns après les autres sur Altaïr IV !
Skarn se lança rapidement dans les séries TV qu’il affectionne plus que tout (son récent article sur SIBERIA a d’ailleurs battu des records de consultations sur le blog, et il est toujours très lu à l’heure où je tape ces lignes !), Di Vinz se fit quasiment le critique attitré d’Altaïr IV (avec lui aussi de beaux pics de consultations), Flynn (contacté par Morbius) accepta sympathiquement de partager ses articles littéraires avec LEA et, très récemment, Erwelyn (en provenance de Mars) proposa ses services pour nous parler nouvelles fantastiques et de SF. Que demander de plus ?
Même s’il n’est pas donné à tout le monde d’intervenir régulièrement sur le blog (pour des raisons de temps, d’inspiration ou de vie privée…), on peut par contre affirmer que Les Échos d’Altaïr comptent désormais cette petite rédaction composée de Trapard, Skarn, Di Vinz, Flynn et Erwelyn, soit cinq participants (chacun ayant d’ailleurs ses articles répertoriés dans sa propre catégorie à son nom). Qu’ils soient ici remerciés de tout cœur pour leurs contributions de qualité toujours fort appréciées et pour le nouvel élan qu’ils ont su insuffler aux Échos d’Altaïr, en particulier Trapard qui a su « booster » Altaïr IV !
Mais il y en a un autre… le sixième, et le sixième… c’est moi… Oui, oui, je sais, je me fais de plus en plus rare sur Altaïr IV. Vous connaissez la chanson de l’enseignant que je suis (je fais un copier-coller de ce que j’avais déjà écrit l’année dernière) : « Comme je l’ai déjà expliqué un jour ici-même, je rentre le soir fatigué et je dois repartir sur des corrections et des préparations pour le lendemain. Je n’ai donc pas toujours le temps, le courage ou la volonté de me consacrer ensuite pleinement à LEA, souvent à mon plus grand regret. » Ce n’est donc pas un hasard si ce blog a été créé durant les grandes vacances scolaires de Nouvelle-Calédonie (décembre à février), seule période où je peux m’adonner à l’un de mes passe-temps favoris : bronzer devant mon écran d’ordinateur. Ah oui, c’est vrai Eric Samuel Adams, maintenant je comprends mieux le terme « geek »…
En attendant, et comme à chaque fois, je lance l’invitation : si vous souhaitez rejoindre vous aussi la petite équipe des Échos d’Altaïr, contactez-moi personnellement par ce biais, car plus on est de fous…
LA LITTÉRATURE FAIT SON NID
Avec l’arrivée de Flynn et d’Erwelyn, le cinéma qui représente 90% de ce blog laisse enfin un peu de place à la littérature. Flynn, vous le retrouvez chaque semaine, le lundi, pour la présentation d’un roman ou d’une BD. Erwelyn reviendra quant à elle tous les 15 jours pour vous faire découvrir ou redécouvrir une nouvelle. Avec Flynn, il s’agit d’une sorte de partenariat avec son site SFFF, ses articles parus dans LEA ayant déjà été publiés sur SFFF. Pour Erwelyn il s’agit par contre d’articles spécialement écrits pour Les Échos d’Altaïr.
LA NOUVELLE-CALÉDONIE À L’HONNEUR
Les Échos d’Altaïr ont accordé une place considérable, cette année, aux Calédoniens et l’Imaginaire. Avec des interviews, des articles consacrés à des réalisations de fans ou à des événements locaux, votre blog vous a présenté un joli panel du potentiel créatif et associatif du Caillou. Et ce n’est pas fini, croyez-moi !
LES ÉCHOS D’ALTAÏR AU WEEK-END GEEK
À l’invitation du Sci-Fi Club, votre blog a pu être présent au Week-end Geek 2013 qui s’est déroulé du 1er au 3 novembre. Ce formidable moment nous a permis, à Trapard et moi-même, de faire connaissance avec certains de nos plus fidèles internautes, dont le célèbre Jean Beauvoir, et de récolter quelques nouveaux membres au sein du groupe Facebook de LEA. Nous espérons bien sûr être à nouveau présent à l’appel pour le Week-end Geek 2014 !
LE RETOUR DE COSMOFICTION
Un projet fou me trottait dans la tête depuis longtemps : faire revivre CosmoFiction Fanzine sous la forme d’un blog… Longtemps je m’y suis refusé afin de me concentrer uniquement sur Les Échos d’Altaïr. Et puis finalement j’ai vu peu à peu se dessiner dans ma tête le futur blog en question : un blog qui serait entièrement dédié à la SF et au Fantastique des années 80, simple, « léger », avec des publications « flash », des scans des pages des numéros du fanzine, des reprises d’articles d’époque, mais aussi et surtout de nouvelles publications, toutes en rapport avec les films, les séries télévisées, les émissions, les livres, les magazines, les BD, les mangas, les dessins animés, les B.O., les acteurs et tant d’autres choses de la SF et du Fantastique des eighties ! Et plus j’y pensais, plus j’avais envie de mettre en chantier le projet ! Moins de limites et plus de liberté que sur Les Échos d’Altaïr, ce devait être ça aussi CosmoFiction…
À peine avais-je lancé l’idée que déjà Trapard, Flynn et Erwelyn se montraient intéressés par le projet ! Moi qui craignais une surcharge de travail par rapport à LEA, moi qui me disais qu’une ou deux publications par semaine seraient largement suffisantes afin de m’éviter un surplus de boulot, me voilà à présent accompagné par une partie de l’équipe des Échos d’Altaïr !
CosmoFiction, le blog, vous accueillera aux mieux dans une dizaine de jours, au pire dans quelques petites semaines, dès janvier 2014. Ce sera, pour ainsi dire, le petit frère de LEA. Pour tous ses articles, il aura droit à sa pub ici-même et au sein du groupe Facebook des Échos d’Altaïr. Il conservera dans sa mise en page un aspect volontairement très fanzine papier, très simple, et le logo de CosmoFiction devrait même être repris tel quel. Suivez bien dans LEA les annonces régulières en rapport avec sa création.
Et Les Échos d’Altaïr dans tout ça ? LEA demeure la priorité absolue avec ses publications quotidiennes. CosmoFiction passera toujours en deuxième position, d’où des publications irrégulières, sauf pour ses premières semaines, voire ses premiers mois.
Et si vous souhaitez y participer ? Eh bien si vous vous sentez l’âme d’un grand nostalgique de la SF et du Fantastique des années 80, contactez-moi, et on verra ce que l’on peut faire pour vous soigner !
DES CHIFFRES !
Pour finir (il était temps), voici les dernières statistiques en date. À ce jour, 14 décembre 2013, Les Échos d’Altaïr comptent :
Les pages les plus visitées du blog demeurent les mêmes que l’année dernière, avec, bien entendu, une montée des hits pour chacune. Mais le classement reste à l’identique. Je ne reporte donc pas ici leurs titres (vous pouvez les voir ici).
ENCORE UNE FOIS, MERCI DE VOTRE FIDÉLITÉ !
- Morbius -
Erwelyn, du site Culture Martienne, vous invite désormais à découvrir ou redécouvrir une nouvelle de science-fiction ou de fantastique. Laissons donc la place, régulièrement, au travers de cette rubrique, à ces petites tranches de littérature tout aussi passionnantes, originales et dignes d’intérêt que les romans.
Pour commencer cette rubrique, rendons hommage à Richard Matheson disparu cette année. Ses nombreuses nouvelles écrites entre 1950 et 2003 sont assez irrégulières et souffrent quelques fois d’une traduction simpliste qu’il faudrait ré-envisager où la redondance de vocabulaire est de mise. Nombre d’entre elles restent pourtant gravées dans notre mémoire grâce à leur adaptation dans la série Twilight Zone (La Quatrième Dimension).
Steel écrite en 1956 traite d’un des thèmes les plus récurrents du genre : les robots/androïdes. Mais aussi de dystopie, de futur proche.
Nous projetant en 1997, un jour de grosse canicule, la nouvelle s’ouvre sur la conversation entre le manager Tim « Steel » Kelly et son acolyte mécanicien Pole. Entre eux, « Battling Maxo », leur roBoxeur ancienne génération, un B-2, est l’objet de leur préoccupation. Il doit combattre le soir même un B-7, certes pas encore rodé mais techniquement bien plus performant que leur robot rouillé.
Dans ce monde futuriste, les combats de boxe avec des humains ont été totalement abolis. Des androïdes (plus que des robots) ont pris la place des sportifs sur le ring. Ils sont à s’y méprendre aussi ressemblants que possible aux humains : de la peau, du sang. Or le B-2 de Steel est bon pour la casse. Malgré les avertissements de Pope, il s’obstine. Mais quand une pièce maîtresse casse quelque temps avant le combat, la seule solution qui leur reste est que Kelly, ancien boxeur, se substitue à Battling Maxo.
Dans ce futur, on ne fait plus se combattre les humains. Ce pourrait être une bonne chose. Mais cela pose d’autres problèmes. D’abord celui de l’évolution technologique et de l’écart qu’elle creuse avec les populations moins argentées. Il est clair que c’est le manque d’argent qui ne permet pas à Kelly et à Pope de pouvoir faire combattre leur robot, voire acquérir un robot de nouvelle génération. Ensuite, est évoquée l’obstination de Kelly à vouloir absolument continuer de combattre avec son B-2. Il y a un refus tacite à accepter qu’il n’est plus le meilleur, qu’il est dépassé, tout comme il a été cruel pour lui-même d’admettre qu’il ne boxerait plus qu’au travers d’une machinerie robotisée. Cette résistance à l’évolution technique l’amène en se substituant à Maxo, à démontrer que l’humain a encore sa place dans ce bas monde. L’affrontement qui s’ensuit sur le ring est bien sûr cruel. On assiste au massacre d’un homme aux abois, désespéré, prêt à tout pour gagner et dont le seul atout est sa rage de vaincre. L’auteur ne relativise d’ailleurs pas le combat. Le monde de la boxe y est très bien retranscrit tant dans sa violence physique que psychologique. Même avec des androïdes, ce sport reste brutal, corrompu et fait appel aux bas instincts des spectateurs.
L’adaptation scénarisée par Richard Matheson lui-même et réalisée par Don Weis en 1963 pour la série Twilight Zone (Saison 5 ép. 02) est très fidèle à la nouvelle de départ. Seule la date futuriste a été ramenée à 1974 au lieu de 1997 et quelques détails sans grandes importances ont été réutilisés différemment. Lee Marvin endosse admirablement le rôle de Tim « Steel » Kelly, tandis que Joe Mantell prend les traits de Pole. Dans la conclusion de l’épisode, Rod Sterling met l’accent sur le potentiel de l’humain à rester tenace et optimiste quoiqu’il arrive. Ainsi, Steel, malgré sa défaite, ne pense qu’à une chose : retaper son B-2 avec le peu d’argent récolté.
S’il n’était cette belle leçon de positivisme, on pourrait aussi se dire qu’il ne cherche pas à évoluer avec son temps. A vouloir concentrer ses efforts sur un vieux tas de ferraille alors qu’il pourrait au contraire essayer de s’en procurer un plus récent, ne manifeste-t-il pas autant une marque d’anti-consumérisme que d’immobilisme ? L’indéracinable Steel n’est pas un robot, il est juste un humain plein de contradictions.
Avant l’adaptation de 2011 de Shawn Levy qui se veut très familiale, c’est chez les Simpsons qu’on retrouve une référence notable à la nouvelle de Matheson. En effet, en 2004, l’épisode 09 de la saison 15, Robotflop (I, (Annoyed Grunt)-Bot), rend hommage à Steel (tout en faisant des clins d’œil à I-robot – pour titre -, à Robocop, à Terminator et aux lois de la robotique d’Asimov). Homer y construit pour son fils Bart un robot qui, malheureusement, ne marche pas. Homer se fait alors passer pour le robot. Mais Bart l’envoie dans la Baston des robots, une émission où des robots se battent ignorant que son père est à l’intérieur. À mesure que les combats se suivent, les adversaires sont de plus en plus forts. A la fin, Homer est expulsé de sa boîte par un robot menaçant qui s’arrête immédiatement car il est programmé pour ne pas blesser les humains.
La version 2011, quant à elle, est une sorte de mix entre SF, film sportif et drame familial. Rien qu’en cela, il s’éloigne de l’aspect dystopique de la nouvelle initiale. C’est bien plus une histoire sur la relation père/fils qu’homme/robot. De plus la nouvelle fait référence à des androïdes faits de chair et de sang et les robots de Shawn Levy relèvent plus de l’esthétique des méchas japonais. Cela reste un film très agréable à regarder que Matheson lui-même dit avoir apprécié.
- Erwelyn -
- Steel / L‘indéracinable dans le tome 1 des Nouvelles de Richard Matheson publié chez J’ai Lu.
– Steel S05-09 de Twilight Zone à visionner ici.
– Autre texte de 1956 mettant en scène des robots boxeurs : Title fight de William Gault
Dans le domaine des courts-métrages purement fantastiques ou inspirés par le fantastique, les Calédoniens ne sont pas en reste. Pour preuve cette catégorie qui leur est désormais entièrement consacrée et où Trapard nous présente régulièrement une œuvre de son choix. Suivez le guide !
ZOMBIE MADNESS (2008) de Clément Bouchet et Ben’ De los Santos
Dans le courant de l’année 2008, deux bacheliers, Clément Bouchet et Ben’ De los Santos, faisaient parler d’eux à Nouméa grâce aux blogs, en médiatisant une expérience intitulée ZOMBIE MADNESS. Une médiatisation qui a aussi été relayée par la presse locale pour son originalité : les deux jeunes réalisateurs reprenaient la vieille touche « Grindhouse » re-popularisée par Quentin Tarentino et Robert Rodriguez, pour tourner un film de zombies local, dans les rues de Nouméa.
En compagnie d’amis, de quelques maquillages et de plusieurs litres de sang de porcs, ZOMBIE MADNESS narrait les aventures d’un macho tentant de survivre face à une attaque de zombies. Le film était surtout une succession de scènes gores ou drôles, comme une longue bande annonce de 10 minutes. Les réalisateur semblaient ne pas avoir de but concret pour l’exploitation de ce que la presse nommera, le ZOMBIE MADNESS PROJECT. D’ailleurs, des dérivés du film, comme une pub gore sur le don du sang, en ont été réalisés dans la foulée. Et après quelques péripéties, ZOMBIE MADNESS fut même diffusé en hors-concours au Festival du cinéma de La Foa.
Clément Bouchet et Ben’ De los Santos réaliseront quelques films dans le cadre du Concours de court-métrages de l’EGC dont LES VRAIS DANGERS DE LA ROUTE, avant de devenirs des professionnels des métiers de la vidéo en Nouvelle-Calédonie, Ben’ De los Santos, participant à plusieurs gros projets comme FOUDRE, et Clément Bouchet se spécialisant dans la post-production et le montage.
- Trapard -
Autres courts-métrages présentés dans Court-Métrage Fantastique Calédonien :
Tout sur Mammaire / Pause Pipi / Double Personnalité / Escamotage / L’A6 : Une Sale Grippe / La Dame et le Bonhomme / Fermez vos F’nêtres / Tuez-moi / La Dame Blônch / Détresse.com / Un Jour… / Innocente / Le Sablier / Les Papillons /Nouméa 2097 / Seules / Vers le Petit Coin et Au-delà
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CosmoFiction, c’était le premier fanzine calédonien entièrement consacré à la SF et au Fantastique dans les années 80. Il revient dans quelques semaines, sous la forme d’un blog et non d’un fanzine numérique. On y trouvera ses numéros scannés, la reprise d’un grand nombre de ses articles, mais aussi et surtout des publications nouvelles et très diversifiées sur la science-fiction et le fantastique des « eighties »… (à suivre)
Nouvelle bande-annonce du retour tant attendu du Roi des Monstres au cinéma : GODZILLA ! À découvrir toutes affaires cessantes !
LE VOYAGE SUR JUPITER (1909) de Segundo de Chomón
Après LE VOYAGE SUR LA LUNE (1902) de Georges Méliès, et celui sur Mars avec A TRIP TO MARS (1910) de Thomas Edison, préparons-nous à un nouveau départ féérique dans l’Espace !
Voici un résumé du film décrit par le site scifi-movies.com :
Le Roi de la Terre vient consulter son astronome pour qu’il lui fasse découvrir les splendeurs de l’espace. Grâce à un télescope, il peut contempler la Lune et son visage grimaçant. Mais il veut en découvrir plus encore. Qu’y a-t-il au-delà ? Le livre de sciences de l’astronome répond à sa question : après la Lune il y a Saturne avec son anneau, Jupiter, puis plus loin encore une autre planète. Il est temps de passer à la pratique. Le Roi, qui souhaite sans doute étendre son territoire, veut voir de ses propre yeux ces magnifiques planètes. L’utilisation d’une longue vue lui permet de mieux les contempler. Ainsi, la Lune sous son sympathique visage cache à sa surface des volcans en éruption. Saturne ne semble pas très stable et son anneau balance sans cesse. Plus haut Jupiter paraît une planète idéale pour élargir un royaume. Comment s’y rendre ? La nuit porte conseil et pour le Roi l’heure est arrivée de se coucher encore émerveillé par la beauté des astres… Dans son sommeil il fait un rêve. Une échelle de cordes pointée vers le ciel se présente à lui. L’empruntant immédiatement, il grimpe parmi les étoiles, il grimpe, grimpe, grimpe à hauteur de la Lune. Mais il sait sa fourberie. Il grimpe encore pour arriver devant Saturne. Là encore il ne s’arrête pas, d’autant que son gardien menace de couper son échelle avec des ciseaux géant. Non, il poursuit son ascension jusqu’à Jupiter et se lance sur la planète. Un paysage montagneux et nuageux l’y attend. L’accueil qui lui est réservé n’est pas du plus cordial. Quelques autochtones l’agressent. De quelques coups d’épée il transforme les malotrus en nuages de fumée. Encerclé par un grand nombre de Jupitériens, il doit cependant se résigner et se rendre. Il est conduit devant le Roi de Jupiter qui, plutôt en colère, l’expulse de la planète. Il traverse l’espace pour se raccrocher à l’échelle qui l’attend et débute sa descente vers la Terre, passant à nouveau devant Saturne qui sectionne enfin l’échelle. Le Roi dégringole, s’enroulant dans les cordages… il se réveille alors emberlificoté dans ses draps !
Tout un programme…que celui de Segundo de Chomón. Et nous sommes à des années lumières (si, j’ose dire) de la simplicité narrative d’un Méliès.
Né en 1871 en Aragon, Segundo de Chomón était un cinéaste espagnol ayant d’abord travaillé dans son pays natal pour la Hispanofilm, puis recruté en 1906 à Paris par le réalisateur et directeur artistique de Pathé Films, Ferdinand Zecca, il réalisa pour cette firme un grand nombre de courts-métrages brillants que vous pouvez retrouver ça et là, sur YouTube, dont ce fameux VOYAGE SUR JUPITER, parfois titré UNE EXCURSION SUR JUPITER. Spécialiste des trucages et concurrent de Méliès, Segundo de Chomón se démarque par ses recherches graphiques et esthétiques. En 1911, il ira travailler en Italie, sur L’ENFER (L’Inferno),un film composé de 54 scènes, inspiré de la « La Divine Comédie » de Dante Alighieri, et dirigé par Francesco Bertolini, Guiseppe De Liguoro et per Adolfo Padovan. Un univers proche du peplum spaghetti qui annonce déjà CABIRIA (1914) et les futures aventures de Maciste des années 1910-20.
LE VOYAGE SUR JUPITER se voulait être un concurrent direct au VOYAGE SUR LA LUNE (1902) de Georges Méliès, et Chomón y reprend un certain nombre d’astuces inventées par le réalisateur français, comme le visage astral, les feux et explosions, et autres mises en scènes des planètes. C’est une petite curiosité à redécouvrir et Les Échos d’Altaïr vous en proposent une jolie version colorisée ICI.
- Trapard -
Autres films présentés dans la catégorie Le Grenier du Ciné SF :
Flash Gordon, de la BD aux serials / Croisières Sidérales / Aelita / Man Made Monster / Metropolis / Things to come / Docteur Cyclope / L’Ennemi sans Visage /Sur un Air de Charleston / La Femme sur la Lune / Le Tunnel / La Fin du Monde /I.F.1 ne répond plus / Buck Rogers au XXVe Siècle : Une Bataille Interplanétaire avec les Hommes-Tigres de Mars / Le Mort qui marche / Before I hang / The Ape / Le Capitaine Marvel / Le Voyage dans la Lune / A Trip to Mars
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