SNOWPIERCER LE TRANSPERCENEIGE de Bong Joon-ho (version Blu-ray)
Avec : Chris Evans, Song Kang Ho, Jamie Bell, John Hurt, Ed Harris…
Adapté d’une BD française, réalisé par un Coréen, mettant en scène des acteurs américains, SNOWPIERCER est un film d’une rare violence, contrasté entre ombres et lumières, crasse et confort, pauvreté et luxe, traitant d’une lutte des classes féroce, thème de plus en plus présent sur nos écrans (UPSIDE DOWN, ELYSIUM, HUNGER GAMES) bien qu’ici l’échelle soit réduite à celle d’un train parcourant une Terre gelée.
La trame nous plonge dans un monde en pleine ère glaciaire suite à l’échec d’un projet visant à palier au réchauffement climatique. Le gaz CW7 lancé dans l’atmosphère l’a refroidit au point de rendre la Terre non viable pour l’humanité. Un certain Wilford (Ed Harris) avait senti venir la catastrophe et a construit « la machine », un train dans lequel les places furent chères. Ainsi, seule une poignée de survivants y trouva refuge au prix de batailles sanglantes.
Les passagers sont répartis en trois classes distinctes, les wagons de tête étant réservés aux personnes aisées, la queue de train léguée aux plus démunis, condamnés à manger des barres de protéines et à se morfondre dans leur détresse. Ces-derniers n’ont qu’une idée en tête depuis dix sept ans, quitter cet environnement insalubre et mettre un terme à leur torture.
Les situations humiliantes et les punitions vont s’enchaîner jusqu’au moment fatidique où Curtis (Chris Evans), leader naturel de la troisième classe, va initier un plan visant à rejoindre les wagons de tête. De là démarrera une course à travers le train durant laquelle de longues séquences de combat entrecoupées de passages existentiels se succèderont à un rythme inégal.
On retrouve la patte d’un réalisateur sud-coréen dans les plans et la mise en scène, rappelant quelque peu OLD BOY. Cette réalisation puissante est portée par une pleïade d’acteurs tous très bons, on notera l’excellente prestation d’un Chris Evans barbu et torturé, aux antipodes de son rôle récurent de Captain America. Suivre ce groupe d’insurgés au fil de leur progression dans ce train de la mort devient toujours plus intéressant, chaque wagon réserve des surprises et la psychologie des personnages centraux est mieux cernable de wagon en wagon. C’est un véritable combat pour la vie qu’ils mèneront durant lequel nombre d’entre eux perdront la leur, prenant le spectateur au dépourvu à maintes reprises. Malgré des accalmies parfois un peu longues mais nécessaires à l’intérêt philosophique de la trame, le rythme reste soutenu et tient en haleine jusqu’au bout.
La fin abrupte ne ternira que légèrement une œuvre orchestrée de main de maître, une belle réussite pour cette collaboration internationale. En vérité SNOWPIERCER n’est pas tant une histoire d’anticipation qu’une critique de l’humanité ; c’est un film très violent qu’on pourrait presque imaginer devenir réalité, ce qui est à la fois effrayant et plein de justesse et de pertinence.
- Di Vinz -
Autres critiques de Di Vinz :
Critiques express / Oblivion / Upside Down / Cloud Atlas / Iron Man 3 / After Earth /Star Trek Into Darkness / Man of Steel / World War Z / Pacific Rim – Wolverine, le Combat de l’Immortel – R.I.P.D. Brigade Fantôme / Elysium / Thor, le Monde des Ténèbres / Le Hobbit : La Désolation de Smaug
Merci Di Vinz, voilà un film qui me tente assez ! Et sans fausse erreur, LE TRANSPERCENEIGE est co-produit avec la France, voilà qui en fait un film assez international !
Entre parenthèses, le nom du réalisateur sud-coréen s’orthographie Bong Joon-ho et non pas Bong Joon-Hoo comme Mister Magoo
Ce n’est pas un grand réalisateur coréen, la qualité de ses sujets n’étant pas toujours constante, à l’inverse de ceux de Park Chan-wook puisqu’il est question d’OLD BOY dans l’article (Park Chan-wook ou Chan-Wook Park…je crois que les Coréens comme les Chinois inversent leur nom selon la prononciation orientale ou occidentale puisqu’une partie du nom possède une déclinaison ancestrale que les orientaux préfèrent inverser au profit du prénom).
En tout cas, j’ai quelques-uns de ses films en DVD comme MEMORIES OF MURDER, THE HOST, ANTARTIC JOURNAL (dont il est le scénariste), ainsi que le coffret avec TOKYO ! co-réalisé avec Michel Gondry et Leos Carax. Mais franchement, MEMORIES OF MURDER sort vraiment du lot même si pour moi THE HOST est un très sympathique kaiju-eiga coréen. Et excepté MEMORIES OF MURDER qui est très drôle, je trouve qu’à l’inverse de beaucoup de cinéastes coréens, Bong Joon-ho a tendance à s’effacer complètement au profit de ses sujets, ce qui rend parfois ses films un peu « creux ». Mais c’est un bon réalisateur, dans le sens des visuels et du rythme de ses films, et du coup ça me donne tout de même envie de voir ce TRANSPERCENEIGE qui me semble être proche du block-buster, non ?
Au fait, ce n’est pas bêtises concernant le nom du réa, vous ne trouverez personne sur internet qui s’appelle « Bong joon-Hoo ». Enfin depuis hier ce n’est plus le cas, puisque tous ceux qui orthographieront son nom de cette manière tomberont sur Les Échos d’Altaïr.
Oh la la, t’as fini ta crise, Trapard ? C’est bon je vais corriger avant que le monde s’effondre. Et ça t’arrive jamais à toi de te tromper dans l’orthographe ?
Jamé !!
césakébon ! Purée, que m’arrive-t-il ?
Seb !
J’attendais avec impatience ce film car la BD originale est une de mes BD cultes. D’un point de vue visuel c’est bien sûr parfait. Le seul bémol, ce sont les scènes quelque peu loufoques qui cassent l’univers sombre et post-apocalyptique qui perdure tout au long de la BD. La scène qui pour moi est la plus emblématique de l’œuvre originale est celle du wagon avec l’armée masquée. Néanmoins un très bon film !