SOUS LE MASQUE DE L’ALIEN ET DU PREDATOR

Posté le 27 avril 2014

Impossible de ne pas connaître nos deux monstres sacrés que sont l’Alien et le Predator, créatures iconiques du cinéma de science-fiction. Mais qui se cache sous le masque du huitième passager et sous celui du Yautja ? Si vous ne le savez pas encore, nos deux monstres dévoilent pour vous leur vrai visage…

Bolaji Badejo, l’Alien

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C’est Bolaji Badejo, de la tribu des Masaï, qui incarne l’Alien dans le film de Ridley Scott, ALIEN, LE HUITIÈME PASSAGER (1979). Né au Nigeria en 1953, mesurant la taille impressionnante de 2,18 m, Bolaji n’a encore que 25 ans lorsqu’il est repéré dans une publicité par l’agent Peter Archer. Son tour de taille très fin, sa démarche étrange et son physique particulier en font le candidat idéal pour incarner le xénomorphe. On dit que Ridley Scott, quand il le vit, le compara à la célèbre sculpture de Giacometti : L’Homme qui marche.

Gordon Caroll déclare à propos de la recherche de l’acteur idéal pour le rôle de l’Alien : « Nous n’arrivions pas à trouver qui mettre dans cette combinaison. Nous avons vu des karatéka, un mime… nous avons même pensé à un de ces longs mannequins de mode squelettiques. Et puis un agent de Londres nous a appelé, et nous sommes allés le voir, lui et quelqu’un dont il nous avait parlé. Nous étions là, dans un café, quand un homme a franchi la porte, pratiquement à quatre pattes. Quand il s’est relevé, il faisait deux mètres quarante. L’agent nous a regardé, s’est tourné vers lui et lui a demandé : « Vous aimeriez faire un film ? »

Bolaji Badejo était alors étudiant en arts graphiques à Londres. Bolaji accepte le rôle, même s’il sait qu’il sera totalement méconnaissable. Un moulage de son corps, debout, entièrement nu, est alors fait dans du plâtre. Ensuite, le grand Giger se charge de la conception détaillée de l’Alien.

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Nick Allder, spécialiste des effets spéciaux, déclare : « Lorsque pour la première fois nous avons vu Bolaji habillé nous lui avons fait faire quelques essais sur l’un des plateaux. Il était très bon, très menaçant, et quelqu’un a suggéré de le faire courir. Et Ridley a dit : « Non, je ne veux pas le voir courir. Chaque fois qu’il apparaît, je veux qu’il adopte une nouvelle attitude. À la limite, je veux le voir en équilibre sur un doigt, vu ? Chaque geste doit être très lent, très gracieux, et l’Alien doit changer de forme de telle sorte qu’on ne sache pas vraiment à quoi il ressemble. »

Ensuite, plus jamais personne n’entendra reparler de Bolaji Badejo. L’acteur disparaît sans laisser de trace, au point d’alimenter les plus folles rumeurs et d’engendrer le « Mystère Bolaji Badejo » ainsi nommé. Certains parlent d’exil, d’autres de suicide. Des fans ont même tenté en vain de retrouver sa trace à travers le monde. On raconte que Bolaji fut mécontent d’apparaître au générique de fin comme un vulgaire participant au film parmi les cascadeurs, et non en tant qu’acteur, et de ne pas avoir pu profiter du succès d’ALIEN. Bolaji Badejo, s’il est encore parmi nous, et on le souhaite, aurait aujourd’hui 61 ans.

Scène d’entraînement de Bolaji Badejo lors du tournage du film ALIEN.

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Kevin Peter Hall, le Predator

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Même si Jean-Claude Van Damme fut un temps envisagé pour le rôle du Yautja, c’est finalement Kevin Peter Hall qui l’emporta pour le film PREDATOR de John McTiernan (1987). Né le 9 mai 1955 aux États-Unis, à Pittsburgh en Pennsylvanie, Kevin Peter Hall n’en est pas à son premier rôle lorsqu’il est choisi. En effet, notre homme a déjà tourné en 1979 dans PROPHECY, LE MONSTRE (il y incarne l’ours mutant !), en 1980 dans TERREUR EXTRATERRESTRE (l’alien) et tant d’autres rôles de monstres car il mesure 2,19 m.

Stan Winston déclare à propos du Predator, l’adversaire d’Arnold Schwarzenegger dans le film : « Notre principal problème a consisté à donner une certaine vraisemblance à cet adversaire : il fallait que son jeu soit naturel, comme celui de n’importe quel acteur. Nous devions donc lui trouver un interprète talentueux, et qui n’ait pas seulement le physique de l’emploi. Nous avons alors entrepris de métamorphoser un bon acteur et non pas de changer un interprète médiocre en un monstre terrifiant. »

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À noter que Kevin Peter Hall apparaît à visage découvert dans PREDATOR, à la fin du film, il est le pilote de l’hélicoptère qui vient chercher Arnold Schwarzenegger.

Kevin Peter Hall reprendra son rôle du Predator dans PREDATOR 2 (de Stephen Hopkins, 1990). Malheureusement il mourra un an après, le 10 avril 1991, après avoir contracté, quelques mois avant le tournage de PREDATOR 2, le virus du VIH lors d’une transfusion sanguine…

Reportage (V.O.) sur Kevin Peter Hall et son rôle du Predator.

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- Morbius -

Sources : Métal Hurlant Hors Série spécial Alien, L’Écran Fantastique, Wikipédia.

10 commentaires pour « SOUS LE MASQUE DE L’ALIEN ET DU PREDATOR »

  1.  
    trapard
    27 avril, 2014 | 18:40
     

    Vraiment passionnant cet article, Morbius !
    Et merci pour toutes ces infos.

  2.  
    trapard
    27 avril, 2014 | 18:48
     

    Et au passage, j’ai toujours cru que l’info comme quoi JCVD devant incarner le Predator à l’origine était un fake. De plus, j’ai eu la chance de discuter avec le manager belge de JCVD tout à fait par hasard à Bruxelles en 1990 et je pensais que Van Damme était parti débuter sa carrière aux USA vers 1988 ou 1989 et non pas déjà en 1987 ! Peut-être a-t-il fait plusieurs tentatives.
    En tout cas merci, je regarderai l’Alien, le Predator et même l’ours mutant et le ET de Without Warning autrement désormais grâce à ton article ;-) Tu as brisé toute la magie, Morbius :D :D :D Et vivement d’autres articles de cet acabit !!

  3.  
    27 avril, 2014 | 18:57
     

    Merci pour tous ces mercis, Trapard.

    Si, si, JCVD a bien essayé d’être le Predator, mais la créature ne ressemblait en rien, au départ, à ce que nous connaissons aujourd’hui. Il a fait des essais, c’est confirmé sur plusieurs sites. Je crois même qu’il y a une vidéo où on le voit s’entraîner dans un costume de pacotille !

  4.  
    trapard
    27 avril, 2014 | 19:09
     

    En fait oui j’ai vu cette vidéo sur youtube : c’est un diaporama d’ailleurs. Incroyable, je n’y croyais pas, j’avoue.

    Sinon erratum pour ne pas passer pour un gros mytho : ce n’est pas tout à fait le manager de JCVD que j’ai rencontré en 1990 : je n’avais que 19 ans et je ne rencontrais pas de star à cet âge :D J’avais deux correspondants issus d’annonces dans Mad Movies : un bruxellois et un catalan (je parle de lui dans l’article sur Matador). Et le Bruxellois avait un papa journaliste qui bossait pour un équivalent belge de l’AFP. Et c’est lors d’une sortie au restaurant avec les collègues du père de mon pote que j’ai rencontré ce monsieur qui était journaliste aussi je crois et qui avait dû faire un article sur les milieux sportifs à Bruxelles et qui avait été en admiration devant la pratique sportive de JCVD et ce journaliste avait servi de lien entre quelqu’un qui bossait dans le ciné et JCVD. Aujourd’hui ça me fascine un peu mais à cette époque, avec mon correspondant on n’avait qu’une chose en tête : finir vite notre repas pour aller parcourir les peep-shows de Bruxelles et acheter des cartons de bières pour rejoindre sa bande de potes et nous saouler jusqu’au petit matin… Je ne renie pas ma jeunesse mais aujourd’hui je me foutrais presque des baffes tellement j’aurais pu poser tout un tas de questions à ce monsieur que je n’ai jamais revu…

  5.  
    erwelyn
    27 avril, 2014 | 21:11
     

    Un autre bravo Morbius ! J’avoue que ne savais pas ou j’ai oublié cette info. Puis-je me permettre néanmoins une réflexion peu orthodoxe : est-ce que c’est parce que les blancs ne voulaient pas s’y coller qu’on retrouve comme par hasard deux noirs pour supporter ces lourds déguisements inconfortables pendant sûrement des heures de prises de vue ? Je dis ça je dis rien. J’espère qu’ils étaient quand même bien payés !

  6.  
    27 avril, 2014 | 21:54
     

    Je pense que, plutôt que de voir une certaine forme de racisme là où il n’y en a pas, c’est surtout leur physionomie qui est à l’origine du choix de ces deux acteurs. Quand on voit le corps filiforme de Bolaji, aucun Blanc ne possède ce physique si particulier. Il ne faut pas oublié que Ridley Scott voulait vraiment donner une apparence unique à sa créature.
    Quant à Kevin Peter Hall, il avait déjà joué des créatures impressionnantes dans de nombreux films avant d’être le formidable Predator. Il était tout simùplement taillé pour l’emploi. Une chance qu’on a échappé à JCVD !

  7.  
    trapard
    27 avril, 2014 | 22:47
     

    Une vraie Gauloise et lectrice de Jean-Jacques Rousseau de surcroît ! :D :D
    Je te taquine Erwelyn.

  8.  
    Skarn
    29 avril, 2014 | 22:05
     

    JCVD a en effet tenté l’aventure Predator, il existe quelques rush trouvable sur le net ou l’on ne voit qu’un « trukiressemblaunmachin » se déplaçant bizarrement :

    http://www.youtube.com/watch?v=A1GfUoB0kog

  9.  
    30 avril, 2014 | 19:20
     

    Voilà, c’est celle-là. Merci Skarn. ;-)

  10.  
    14 août, 2016 | 9:01
     

    Et pour en finir avec le mystère Bolaji Badejo, un article tout récent :

    http://www.lacritiquerie.com/bolaji-badejo-lhomme-costume-dalien/

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