LES CRAPAUDS (1972) de George McCowan
Après les rats dressés de WILLARD (1971), voici les crapauds rebelles de FROGS (1972). Puis on peut remonter tranquillement dans le temps avec le requin des DENTS DE LA MER (1975, Jaws), les lombrics de LA NUIT DES VERS GÉANTS (1976, Squirm) puis GRIZZLY, LE MONSTRE DE LA FÔRET (1976, Grizzli), ORCA (1977), TENTACULES (1977, Tentacoli), PIRANHAS (1978) jusqu’à l’ours mutant de PROPHECY, LE MONSTRE (1979) ou ALLIGATOR (1980). Mais la liste est trop longue et elle n’est pas non plus prête de s’interrompre avec tous les récents « Shark Movies ».
FROGS, malgré son titre français alléchant ne se traduit pas par « Crapauds » mais par « Grenouilles » et il constitue surtout un de ces films d’horreur avec comme prétexte les méfaits de la pollution sur la Nature. Les « Grenouilles » du titre symbolisant sûrement l’un des fameux sept fléaux bibliques s’abattant sur l’Égypte, puisque c’est la Nature entière qui semble se rebeller et s’en prendre à la petite famille bourgeoise de FROGS. Et il faut le dire assez vite puisque c’est avant tout un film à tout petit budget produit par l’American International Pictures.
Et c’est parallèlement à cette longue exploitation de films d’horreur que l’on pourrait qualifier de « Bio » et qui commence avec LES OISEAUX (1963, The Birds), que sera lancée la mode du « Survival » rural avec DÉLIVRANCE (1972, Deliverance), MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE (1974, The Texas Chainsaw Massacre), SURVIVANCE (1981, Just Before Dawn), et que l’on retrouve aussi en Italie avec LA BAIE SANGLANTE (1971, Reazione a catena) de Mario Bava.
L’intrigue de FROGS : Un jeune homme fait un reportage sur les méfaits de la pollution. Il est invité dans la demeure du vieux propriétaire terrien Jason Crockett , qui a rassemblé sa famille pour son anniversaire . La maison est entourée de marécages infestés de serpents et de crapauds. Soudain, les animaux partent en guerre contre les humains…
Ancienne gloire des films hollywoodiens et hitchcockiens, c’est Ray Milland qui incarne Jason Crockett, un comédien qui sert de tête d’affiche de nombreux films de l’A.I.P., depuis L’ENTERRÉ VIVANT (1962, The Premature Burial) de Roger Corman, en passant par le très drôle LA CHOSE À DEUX TÊTES (1972, The Thing with Two Heads) de Lee Frost et tourné dans la foulée de FROGS.
FROGS n’est pas ce que l’on pourrait appeler un « grand film » avec ses faux airs de remake des OISEAUX d’Hitchcock, mais ce film reste un petit classique du film d’attaques d’animaux des Seventies assez régulièrement diffusé à la télévision.
- Trapard -
Pour ceux qui ne l’auraient pas encore vue, voici l’impressionnante, la percutante, la décoiffante bande-annonce du reboot ou remake (appelez-le comme vous voulez, je m’en fous) de MAD MAX, toujours réalisé par George Miller ! Ça donne envie de le voir, malheureusement c’est encore loin 2015 !
LE VOYAGE COSMIQUE (1936) de Vasili Zhuravlyov
Sorti entre 1935 et 1936, LE VOYAGE COSMIQUE (Kosmicheskiy reys : Fantasticheskaya novella) est un film russe qui aborde la conquête spatiale à une époque où le sujet faisait fantasmer les nations (l’Allemagne produisait déjà dès 1929, LA FEMME SUR LA LUNE de Fritz Lang). Le film de Vasili Zhuravlyov, étrangement tourné en version muette à une époque où le cinéma mondial était déjà « parlant », arbore de superbes décors lunaires et futuristes. La même année, l’Angleterre produisait aussi un univers futuriste prodigieux en qualité de décors dans THINGS TO COME adapté d’un roman d’H.G. Wells, et c’est sans oublier le formidable serial de FLASH GORDON (1936).
L’intrigue : 1946. Le professeur Sedikh a décidé de partir vers la lune. Il rencontre un jeune pionnier qui ne rêve que de l’accompagner. Le professeur le rabroue, le trouvant bien jeune mais lui laisse visiter toutefois son laboratoire et lui montre les deux fusées prêtes à l’envol : « Staline » et « Voroshilov ». C’est cette dernière qui sera utilisée. Le professeur Karine, l’un des collègues de Sedikh, essaie de dissuader celui-ci d’envoyer des êtres humains dans l’espace arguant que leur organisme ne pourra supporter une telle traversée. Il rappelle qu’un chat fut envoyé sur la lune et n’a pas donné signe de vie. Mais le vieux professeur passe outre et embarque avec sa jeune assistante. Le jeune pionnier, ayant réussi à déjouer son attention, se glisse également dans la fusée…
Malgré son manque de popularité, la Russie soviétique n’a jamais été en reste concernant la science-fiction, et rien qu’en 1935, GIBEL SENSATSII d’Aleksandr Andriyevsky développait un incroyable univers de robotique.
LE VOYAGE COSMIQUE, quant à lui, est avant tout un film distrayant de voyage spatial et de découverte de la Lune à une époque où elle n’était sûrement qu’un rêve inaccessible autant pour les scientifiques que pour les spectateurs de ce film, ce qui lui offre un charme en plus.
LE FILM :
Les sous-titres : http://uptobox.com/s9xcy23z0sgt
- Trapard -
Autres films présentés dans la catégorie Le Grenier du Ciné SF :
Flash Gordon, de la BD aux serials / Croisières Sidérales / Aelita / Man Made Monster / Metropolis / Things to come / Docteur Cyclope / L’Ennemi sans Visage /Sur un Air de Charleston / La Femme sur la Lune / Le Tunnel / La Fin du Monde /I.F.1 ne répond plus / Buck Rogers au XXVe Siècle : Une Bataille Interplanétaire avec les Hommes-Tigres de Mars / Le Mort qui marche / Before I hang / The Ape / Le Capitaine Marvel / Le Voyage dans la Lune / A Trip to Mars /Le Voyage sur Jupiter / The Airship Destroyer / 20 000 Lieues sous les Mers (1916) / Paris qui dort / Sauce Piquante / The Beast of Borneo / Torture Ship /Emergency Landing / Le Voleur de Cadavres / Cerveaux de Rechange /Spécial Boris Karloff / Dr Renault’s Secret
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Le blog Flynn SFFF vous présente une parution littéraire de la SF, du Fantastique ou de la Fantasy en roman ou BD. Flynn, éternel dévoreur d’ouvrages, vous décortique son bouquin du jour…
Existant depuis 2007, l’anthologie Ténèbres dédiée au genre du fantastique et de l’horreur revient pour sa 7ème édition en regroupant pas moins de 14 auteurs, Thomas Baronheid, Alan Guilloux, Anne Escaffit, Hélène Meignin, Corinne Philippe, William Meikle, Jennifer Flajolet-Toubas, Jean Pézennec, Jeff Strand, Raphaël Rousseau, Yves-Daniel Crouzet, Nathalie Serval, Bonnie Jo Stufflebeam et James Cooper, réunis tous ensemble pour nous offrir 14 nouvelles excellentes.
Les nouvelles qui nous sont proposées sont assez étonnantes, en plus d’être efficaces et particulièrement prenantes. Difficile de décrocher au milieu d’une histoire tant elles prennent des directions inattendues et pour le moins surprenantes. C’est assez hallucinant de voir à quel point tout peut être parfaitement bien orchestré sans oublier l’originalité. Alors comme toujours, une ou deux nouvelles sont en deçà du niveau global de l’anthologie, mais elles restent toutes réellement passionnantes de bout en bout et c’est très intéressant de voir toutes ces visions d’auteurs concernant l’horreur et le fantastique.
Puis cela permet de faire de bonnes petites découvertes, des auteurs que l’on ne connait pas forcément, ou d’autres que l’on n’a pas l’occasion de lire souvent. Je vous invite donc à venir découvrir cette anthologie, bien écrite, bien présentée et de tout de même 246 pages.
- Flynn -
Autres livres présentés par Flynn :
Dangereuses visions : le Necronomicon en BD / Agharta : le Temps des Selkies / Le Dernier Roi des Elfes / Le Niwaâd / Moi, Cthulhu / Docteur Sleep / Saigneur de Guerre / Le Démon aux Mille Visages / Le Gardien de la Source / Universal War Two (T1) : Le Temps du Désert / Blake et Mortimer : L’Onde Septimus / Culture Geek / Attention aux Morts / Out There – volume 1 /L’Encyclopédie du Hobbit / Quantex (T1) : Le Songe des Immortels / Quantex (T2) : La Révolte des Ombres / Chroniques des Ombres / Le très grand Nettoyage / Les Pantins Cosmiques / Cornes / Le Miroir des Templiers (T1) : New Paris / Nosfera2 / Soutenez le financement de l’ouvrage « Gore – Dissection d’une Collection » / Taupe / Le Monde de Fernando / Moi, Lucifer / LŒuf de Dragon / Ghouls of Nineveh
QUATERMASS II & QUATERMASS AND THE PIT
Nous présentions déjà ainsi notre héros dans le dossier BERNARD QUATERMASS ET LA FAMILLE DELAMBRE : DEUX LÉGENDES DU CINÉMA DE SCIENCE-FICTION : Le professeur Bernard QUATERMASS est un physicien créé par l’écrivain et scénariste anglais Nigel Kneale pour une mini-série TV en 6 épisodes, pour la BBC, THE QUATERMASS EXPERIMENT (1953). À la tête d’un programme spatial britannique baptisé le « British Experimental Rocket Group », on le voit régulièrement confronté à de sinistres forces extraterrestres menaçant de détruire la Terre.
Le succès fut tel, en Angleterre, que la BBC relancera en 1955 et en 1958 deux nouvelles mini-séries de 6 épisodes chacune, QUATERMASS 2 et QUATERMASS AND THE PIT. Ce sont les comédiens Reginald Tate (1953), John Robinson (1955) et André Morell (1958) qui se succèderont dans le rôle de QUATERMASS à la télévision.
N’ayant pas accès à la première série de 1953, THE QUATERMASS EXPERIMENT, j’aborderai plutôt ici les deux suivantes de 1955 et 1958, deux mini-séries d’une seule saison chacune et en noir & blanc.
QUATERMASS II (1955)
Une série créée par Rudolph Cartier en 6 épisodes.
Nous sommes évidemment dans les années 50, et ce que Skarn reproche aux premières saisons des 60′s de DR WHO dans son article s’appliquera forcément à cette série de la BBC bien plus ancienne. Le mieux serait de comparer QUATERMASS II à une série américaine de la même décennie comme par exemple à ROCKY JONES, SPACE RANGER. Mais là où la télévision américaine proposait des rêves d’émancipations vers d’autres planètes, les aventures de Bernard Quatermass sont plutôt la conséquence d’une crainte d’invasion de l’Angleterre et d’un potentiel complot gouvernemental.
L’intrigue est archi-connue : Une pluie de météorites cache un envahisseur extraterrestre qui a comme pouvoir de transformer les hommes en des sortes de zombies physiologiquement contrôlés. Le Professeur Quatermass devra, grâce à l’aide de Vincent Broadhead, un membre influent du parlement, entrer dans une usine suspecte et arrêter l’invasion des aliens…
Donc après Reginald Tate en 1953 dans la série que je ne connais pas, John Robinson endosse le rôle de Quatermass de manière plutôt efficace. British et très sanguin dans ce rôle d’intellectuel quinquagénaire, John Robinson incarne parfaitement le personnage central de l’intrigue cherchant à démêler le vrai du faux face à un complot d’outre-espace.
À noter que le comédien Hugh Griffith (NOBLESSE OBLIGE, 1949) est aussi de la partie, incarnant le Dr Leo Pugh et même Nigel Kneale, le créateur du personnage de Bernard Quatermass, apparaît dans la série.
Pour ce qui est de la musique d’ouverture de la série, elle est due au compositeur anglais Gustav Holst Théodore, avec « Mars, the Bringer of War » extrait de sa suite orchestrale « The Planets » écrite entre 1914 et 1916. Je ne sais pas vraiment qui est à l’origine du reste des ambiances musicales durant chaque épisode de QUATERMASS II, mais certains passages ressemblent déjà fortement à ce que sera le thème très angoissant et culte développé par le compositeur américain Dominic Frontiere pour faire évoluer l’ambiance paranoïaque de la série LES ENVAHISSEURS (1967-1968, The Invaders).
Au même titre que pour THE QUATERMASS EXPERIMENT qui aura le droit a un remake pour le cinéma tourné par Val Guest pour la Hammer Films avec LE MONSTRE (1955, The Quatermass Xperiment), QUATERMASS II deviendra LA MARQUE (1957, Quatermass 2) aussi réalisé par Val Guest. Le comédien Brian Donlevy incarne le Professeur Quatermass dans ces deux versions cinématographiques.
QUATERMASS AND THE PIT (1958)
Une série créée par Rudolph Cartier en 6 épisodes.
Cette troisième série TV mettant en scène le Professeur Quatermass (celle de 1953 étant quasiment introuvable en version complète) est nettement de meilleure qualité que la précédente. André Morell dans le rôle-titre y est très différent, mais son personnage y est tout aussi intéressant.
L’intrigue est tout aussi connue que la précédente puisqu’elle a aussi été popularisée par un remake de 1967, LES MONSTRES DE L’ESPACE (Quatermass and the Pit) , réalisé par Roy Ward Baker pour la Hammer Films et avec Andrew Keir dans le rôle de Quatermass :
Des ossements sont découverts lors de travaux à Hobbs Lane dans Londres. L’expert anthropologue, le Docteur Roney, déclare que ces os représentent le chaînon manquant entre les animaux et l’homme. Cependant, on découvre également un dispositif ressemblant à une bombe. Il s’agit en fait d’une capsule qui contient trois extra-terrestres morts. Et pourtant, des phénomènes étranges se passent autour de la capsule qui, peu à peu, prend vie…
Étrangement, je trouve cette série de 1958 beaucoup plus proche d’une réalisation TV que celle de 1955 qui était nettement plus rythmée, avec un montage plus vif et des cadrages et mouvements de caméras moins lents ou moins statiques sur les comédiens, un peu comme si une transition dans la réalisation télévisée anglaise se faisait ressentir entre la fin des années 50 et le début des années 60.
D’ailleurs moi qui ai toujours eu un faible pour l’histoire de QUATERMASS AND THE PIT avec ses extraterrestres préhistoriques, je trouve la première partie de la série un peu ratée à côté de celle de QUATERMASS II de 1955. M’enfin, je me rattraperais en revoyant le remake de Roy Ward Baker pour la peine. Par contre, à partir de l’épisode 4, ça reprend du rythme et QUATERMASS AND THE PIT devient même captivant jusqu’au dernier épisode.
Dans cette série, les extraterrestres en question sont considérés par le Professeur Quatermass comme une ancienne civilisation martienne télépathe qui aurait colonisé la Terre et engendré l’évolution darwinienne, et qui serait encore en connexion avec l’esprit humain. Voilà qui devrait attiser la curiosité de notre spécialiste de la culture martienne, Erwelyn.
Pour les inconditionnels du comédien Michael Ripper qui est pratiquement un caméo à lui seul puisqu’on le retrouve dans un nombre incalculable de petits rôles dans les films de la Hammer Films, dans la série QUATERMASS AND THE PIT, il est le jeune sergent de l’armée britannique.
L’univers paranoïaque créé par l’écrivain et scénariste anglais Nigel Kneale a malheureusement été très peu exploité au cinéma comme à la télévision par la suite. Néanmoins, le personnage de Quatermass a été remis au goût du jour en 1979 dans la très courte série en 4 épisodes, THE QUATERMASS CONCLUSION. Une mini-série inédite en France, dans laquelle John Mills incarne Bernard Quatermass.
Pour les fans de Slashers des 80′s qui, comme moi, se sont retrouvés très étonnés à l’époque en découvrant HALLOWEEN 3, LE SANG DU SORCIER (1982, Halloween III: Season of the Witch), un film très étrange et très loin des préoccupations de Michael Myers dans les deux opus précédents. Cette collaboration scénaristique entre le réalisateur Tommy Lee Wallace et Nigel Kneale est sûrement l’une des dernières exploitations à l’écran de l’univers paranoïaque de Kneale, HALLOWEEN 3, LE SANG DU SORCIER étant bien plus proche de la science-fiction horrifique à la Quatermass que du simple Slasher, malgré ses nombreuses scènes gores.
- Trapard -
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Dans le domaine des courts-métrages purement fantastiques ou inspirés par le fantastique, les Calédoniens ne sont pas en reste. Pour preuve cette catégorie qui leur est entièrement consacrée et où Trapard nous présente de temps à autre une œuvre de son choix. Suivez le guide !
POURQUOI SUIS-JE TOUJOURS DERRIÈRE TOI ALORS QUE TON DOS REFLÈTE TANT MA SOLITUDE ?
Je ne voulais pas trop aborder mes vieux courts-métrages amateurs dans cette rubrique, d’autant que j’ai plus été inspiré par le cinéma d’horreur que par le fantastique en lui-même. Mais le fait d’avoir récemment regardé le remake de MANIAC (2012) de Franck Khalfoun que j’ai vraiment apprécié (sauf peut-être la fin que j’ai trouvé moins crédible), m’a un peu inspiré.
J’ai tourné POURQUOI SUIS-JE TOUJOURS DERRIÈRE TOI ALORS QUE TON DOS REFLÈTE TANT MA SOLITUDE (ou POURQUOI SUIS-JE TOUJOURS DERRIÈRE TOI pour les intimes) en 2005 alors que je ne regardais quasiment que des films des années 80, que je retrouvais petit à petit réédités en DVD et que j’achetais régulièrement. Histoire de revivre les classiques de mon adolescence.
Et ce court-métrage POURQUOI SUIS-JE TOUJOURS DERRIÈRE TOI ALORS QUE TON DOS REFLÈTE TANT MA SOLITUDE (je remets le titre en entier pour taquiner Morbius qui devra assurer la mise en page derrière… Ne me remercie pas Morbius) reprenait plus ou moins le canevas du film de William Lustig tourné au début des années 80 avec Joe Spinell dans le rôle-titre du MANIAC. Ceci à la différence que mon court-métrage n’était réalisé uniquement qu’en compagnie d’amis, souvent de passage, qui venaient prendre un café chez moi et à qui je demandais parfois : « Tiens, puisque tu es là, tu ne veux pas t’allonger par terre et faire la morte pendant que je te filme ? ».
J’avais aussi pensé à MANIAC parce que mon frère avait ramassé un haut de corps de mannequin en plastique cassé sur le bord de la route, et il pensait que ça pourrait me servir d’accessoire pour un film. Et l’ayant posé contre un mur dans un coin de mon salon en attendant de trouver une idée, je m’étais très vite rendu compte que le mannequin cassé était devenu très inquiétant pour certaines copines qui n’arrêtaient pas de se tourner dans sa direction. Un peu comme s’il possédait sa propre présence humaine dans la pièce. Ce qui m’a évidemment fait penser à la manière dont William Lustig avait intégré des mannequins semblant presque vivants à la fin de MANIAC.
De mémoire, je n’avais écrit aucun scénario et je l’avais tourné en bouts à bouts comme un puzzle dont je mémorisais les cases manquantes au fur et à mesure avant de filmer chaque nouvelle scène. D’ailleurs en cette année 2005, j’étais devenu un vrai « Maniac » des films avec des couteaux et rien qu’en tournant POURQUOI SUIS-JE TOUJOURS DERRIÈRE TOI ALORS QUE TON DOS REFLÈTE TANT MA SOLITUDE (hé, hé…), j’ai dû tourner parallèlement trois ou quatre très courts films de poursuites avec des armes blanches. Je me souviens qu’ayant commencé à tourner les premiers plans à partir du regard subjectif du tueur, je l’ai rapidement enchaîné de cette manière, mais à la manière « found-footage », en y ajoutant un (REC) aux scènes filmées et un filtre en noir et blanc. J’utilise l’expression de « found-footage » bien qu’elle n’existait pas encore en 2005, les premiers films du genre ayant été popularisés vers 2007-2008 avec CLOVERFIELD et compagnie.
Personnellement, je reprenais plutôt le style en « found-footage » issu des scènes de jungle dans CANNIBAL HOLOCAUST (1980), un procédé repris par la suite par LE PROJET BLAIR WITCH (1998). Mon court-métrage se concluant (un peu maladroitement d’ailleurs) par une scène au cours de laquelle le tueur se faisait écraser par un véhicule conduit par deux énergumènes toujours présents sur les scènes des crimes. Mais ils étaient tellement obnubilés par leurs propres images qu’ils ne voyaient finalement jamais ni le meurtrier ni ses actes criminels qui se déroulaient pourtant juste sous leurs nez ou dans leurs dos. D’ailleurs à chaque tournage, ayant oublié ce qu’ils s’étaient racontés la fois précédente, ils embrayaient sur un nouveau dialogue inintelligible et surréaliste, l’un s’écoutant parler et l’autre se caressant les cheveux tout en répondant du tac au tac et toujours à côté du sujet. Et c’est en voulant relever le corps de l’assassin, qu’ils renversaient à la fin du court-métrage, que ces deux-là trouvaient près de lui sa petite caméra DV et en découvraient le contenu : le tueur buvant un apéritif en discutant avec un mannequin en plastique habillé avec les vêtements de ses différentes victimes (que les deux hommes avaient aussi côtoyées sur les scènes des crimes).
J’en avais peut-être trop raconté et assez mal dans une si courte histoire, et ceux qui ont regardé ce court-métrage ne savaient plus trop au final qui était coupable de quoi. Ça ne fonctionnait plus vraiment comme je l’avais prévu. Et de découvrir le remake de MANIAC filmé tout en caméra subjective, ça m’a rappelé avoir essayé de détourner le film original de William Lustig un peu de cette manière. Dans mes souvenirs, une fois mon film pratiquement monté, je m’étais aussi rendu compte qu’il me manquait un élément décisif et assez présent dans MANIAC de William Lustig (et qui l’est plus encore dans le remake) : la mère ou nœud de la psychose de Frank Zito (que nous décortiquions aussi sur CosmoFiction).
Alors, comme je n’avais plus d’idées de tournage, j’ai repensé à mon histoire et j’ai aussi repassé quelques films d’horreur dans ma tête dont quelques bons giallos bien psychologiques des Seventies. Ça m’a rappelé cette sorte d’image sacralisée de la mère un peu absente, mais pourtant encore présente dans des souvenirs d’enfance. Un peu comme ces clichés surexposés où l’on voit une main enfantine coiffant une longue chevelure maternelle dans certains films italiens. Je m’étais dit que comme le tueur de mon court-métrage arrivait toujours par derrière ses victimes pour les égorger avec sa longue lame, c’était dans cette image d’absence (et d’injustice œdipienne en quelque sorte) qu’il pouvait chercher une potentielle vengeance envers ses proies. D’ailleurs, je trouve excellent que le tueur du remake de Franck Khalfoun incarné par le comédien Elijah Wood semble se laisser submerger par sa propre image à chaque fois qu’il commet ou va commettre un crime sanglant, un aspect du personnage de Frank Zito abordé de manière plus basique et plus théâtrale dans le film de Lustig.
Alors pensif devant mon logiciel de montage en 2005 et à une heure très tardive avec une scène manquante (alors qu’en tant que fan de MANIAC, ça m’ennuyait de ne pas vraiment conclure mon film comme je le voulais), mais aussi sans vraiment savoir qu’un jour Morbius aurait à se décarcasser pour placer un titre aussi long dans l’encadrement de son blog, j’ai alors entré puis sauvegardé les mots POURQUOI SUIS-JE TOUJOURS DERRIÈRE TOI ALORS QUE TON DOS REFLÈTE TANT MA SOLITUDE ?
Le film est consultable en intranet dans certains lieux culturels via l’archivage de [Courts-en-Ligne] avec tout plein d’autres court-métrages calédoniens anciens ou récents.
- Trapard -
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Tout sur Mammaire / Pause Pipi / Double Personnalité / Escamotage / L’A6 : Une Sale Grippe / La Dame et le Bonhomme / Fermez vos F’nêtres / Tuez-moi / La Dame Blônch / Détresse.com / Un Jour… / Innocente / Le Sablier / Les Papillons /Nouméa 2097 / Seules / Vers le Petit Coin et Au-delà / Zombie Madness / De l’Autre Côté du Miroir / Vermines / Les Bras de Fer & Le Cœur Soleil / La Liste / 13 & Red / Trauma / La fin du monde / L1F3 0f N0L1f3
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Petit diorama sympa et très facile à réaliser que cette maison de Bilbo le Hobbit. Vous pourrez toujours utiliser un logiciel photo pour effacer et remplacer la citation allemande par sa version française : « Dans un trou vivait un Hobbit. » Vous trouverez votre diorama à cette adresse : Papiermodell.at
- Morbius -
DR. RENAULT’S SECRET (1942) d’Harry Lachman
Que du beau monde dans cette vague adaptation de Gaston Leroux produite par la 20th Century Fox : J. Carrol Naish, George Zucco et le peintre impressionniste Harry Lachman aux commandes de la réalisation.
Vague mélange d’histoire de savant fou et de transplantations simiesques, un thème qui fit les belles années de la SF hollywoodienne des années 40.
L’intrigue : Dans une lointaine contrée française, le jeune médecin Larry Forbes rend visite à Madelon, sa fiancée, et s’installe dans la maison de campagne de son père, le docteur Renault, un vieux scientifique. Son arrivée coïncide avec le début d’une série de meurtres. Larry soupçonne rapidement Noel, l’étrange homme à tout faire de Renault, qui accuse un penchant certain pour la fille du docteur. Au fur et à mesure de ses investigations, Larry découvre l’horrible secret du docteur Renault : son assistant serait un ancien primate, transformé par le biais de ses expériences en être humain…
J. Carrol Naish en mutant et George Zucco dans le rôle du docteur Renault : un programme pas si éloigné que ça des petites productions de la PRC comme THE MAD MONSTER (1942) ou de la Universal Pictures comme THE MAD GHOUL (1943), l’intrigue de DR. RENAULT’S SECRET étant nettement plus élaborée et la qualité visuelle étant au rendez-vous.
- Trapard -
DR. RENAULT’S SECRET EN VERSION COMPLÈTE ET EN V.O.
http://www.dailymotion.com/video/x198or3
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Le blog Flynn SFFF vous présente une parution littéraire de la SF, du Fantastique ou de la Fantasy en roman ou BD. Flynn, éternel dévoreur d’ouvrages, vous décortique son bouquin du jour…
Écrite et dessinée par Fabrice Gagos, Ghouls of Nineveh est une BD qui raconte l’histoire d’Adam, un gars qui bosse dans une boutique de DVD d’occasions en plus d’être fan et musicien dans un groupe de death metal. Alors qu’il n’a pas revu sa famille depuis de longues années, il se retrouve invité à l’enterrement de son beau-père à la demande de sa sœur. Bien évidemment, son arrivée est mal vue par le reste de la famille. Mais alors qu’il sort fumer une cigarette dehors, il fait la rencontre d’une jeune fille et… d’une armada de morts-vivants…
Bon, premier bon point, le personnage principal, Adam, tient une boutique de DVD. Ça, déjà, c’est la grande classe. Ensuite, même si ce n’est qu’une bande dessinée, on sent à plein nez l’influence rock, metal, horreur et zombie. Et ça, c’est que du bon ! Ensuite, Fabrice Gagos n’est pas un inconnu de la BD. Cela fait un moment qu’il bosse dans la BD, sous le nom de Svart, notamment sur son blog. Avec Ghouls of Nineveh, il signe sa première production, son premier album de BD, et autant vous dire qu’il a su trouver le bon pitch pour convaincre le lecteur. Partir sur une histoire de zombie dans laquelle il rend hommage au cinéma d’horreur, au cinéma de Romero, de Peter Jackson ou encore de Sam Raimi, sans oublier Lucio Fulci et d’autres grands noms du genre, est une excellente idée. Surtout qu’il maîtrise avec beaucoup de talent le genre, son scénario tient parfaitement la route, le personnage d’Adam est très convaincant, et Gagos parvient à mixer humour et horreur sans pour autant que l’histoire en devienne une banale comédie. On est dans une histoire faite par un fan pour les fans, et ça ne peut que fonctionner. On retrouve ici tous les codes du genre, tous les petits clichés utilisés et usés.
En plus de cela, il possède un excellent coup de crayon et un super style graphique. Fabrice Gagos est un gars encore une fois vraiment talentueux, il le montre ici. D’ailleurs, Fabrice Gagos possède un côté Ben Templesmith très prononcé mais aussi très maitrisé. Enfin, plein de clins d’œil aux zombies et à la culture horrifique, Ghouls of Nineveh est une production ultra drôle, vraiment plaisante à lire et super passionnante ! Ne passez pas à côté.
- Flynn -
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Voici « Zero ». Je sais, ce n’est pas un nom très flatteur pour un robot… encore moins pour un droïde prévu pour exécuter des tâches ingrates auxquelles aucun être humain ne veut se plier dans la série télévisée EARTH 2 (1994-1995), produite par Steven Spielberg, et dont voici l’imposant résumé de Wikipédia :
« 200 ans dans le futur, la Terre est devenue invivable en raison de la pollution, des guerres et conflits politiques en tous genres. De plus, une nouvelle épidémie contamine à chaque nouvelle naissance les enfants qui souvent meurent en atteignant l’âge de neuf ans. Une théorie précise que cette maladie est due à l’absence de nature et par conséquent des microbes bénéfiques à l’organisme. La mission, appelée « Projet Eden », a pour but d’explorer une nouvelle planète située à 22 années-lumière de la Terre et de préparer l’arrivée de nouveaux colons, notamment des familles avec des malades. Mais après un voyage de 22 années, leur vaisseau s’écrase en dispersant sur la planète tous les containers utiles à la création (vivres, matériaux de transport, médicaments, matériel de communication… ) de la nouvelle colonie, New Pacifica. Commence alors pour les survivants un long périple dans un monde inconnu peuplé de créatures mystérieuses. »
« Zero » apparaît dans la seconde saison. On nous dit qu’il existe au moins quatre versions différentes de ce robot. Ce sont les couleurs qui indiquent ses diverses capacités, sachant que la version rouge signale un « Zero » armé.
N’ayant pas survécu à la vision des premiers épisodes de EARTH 2, je suis dans l’incapacité de vous dire si notre « Zero » sait parler. Peut-être que ceux qui apprécient les séries TV de Spielberg avec des enfants et/ou des ados envahissants (EARTH 2, SEAQUEST, TERRA NOVA, FALLING SKIES…) pourront un jour nous le préciser. En attendant, sans être extraordinaire, je trouve l’apparence de ce « Zero » plutôt sympa. Enfin, il m’en faut de peu pour me satisfaire…
- Morbius -
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