INTERVIEW DE JÉRÔME WYBON

Posté le 26 septembre 2014

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C’est le 24 octobre de cette année que paraîtra chez Huginn et Muninn le livre événement de Jérôme Wybon : Les Guerres des Étoiles. Cet ouvrage unique en son genre présentera le space opera cinématographique et télévisuel durant la période 1975-1985. Jérôme a sympathiquement accepté de répondre aux questions de notre dévoué Trapard.

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Bonjour Jérôme. Pour commencer, pouvez-vous nous présenter le Jérôme Wybon cinéphile ?

Je suis un enfant des vidéo-clubs. J’avais 9 ans quand mes parents ont acheté leur premier magnétoscope, un VHS AKAI à chargement par le dessus et on s’est tout de suite inscrit au vidéo-club du coin. Bruce Lee, LE CONTINENT OUBLIÉ, ÉPOUVANTE SUR NEW-YORK… autant de films que j’ai découvert en VHS. Et puis, il y a eu Canal +, avec ses films fantastiques du samedi à 23h, les comédies américaines de John Hughes et bien sûr Cinéma de Quartier de Jean-Pierre Dionnet. Je me rappelle très bien de la programmation des trois QUATERMASS, en particulier du troisième, LES MONSTRES DE L’ESPACE, sûrement l’un de mes films de science-fiction préférés. Le Blu-ray anglais est d’ailleurs une franche réussite. Et puis il y a eu le Laserdisc, avec la découverte de la v.o., le DVD et aujourd’hui le Blu-ray, tous ces supports qui permettent de voir les films dans des conditions inédites, et inespérés vingt ans auparavant.

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Vous êtes en train de nous concocter un recueil sur le cinéma de space opera. Comment est née l’idée de ce projet ambitieux ?

Je suis entré en contact avec l’éditeur Huginn & Muninn par un ami journaliste. Cela faisait longtemps que je voulais parler de la science-fiction de ces années-là, ayant vécu enfant et adolescent la sortie de ces films en salles et en vidéo. Je voulais revenir sur la fabrication de ces films, parfois loin de la version officielle comme pour les STAR WARS. J’aime beaucoup les livres « Making » des trois STAR WARS, écrit par Rinzler, mais c’est la version de George Lucas qui y est racontée, et l’influence de Gary Kurtz ou de Marcia Lucas y est réduite. Et puis, je voulais depuis longtemps revenir sur le tournage de STAR TREK : LE FILM qui reste mon film préféré de cette période, complètement à l’opposé de STAR WARS au niveau du design et des effets spéciaux. Mais surtout, je trouve le concept très risqué : vouloir faire cohabiter l’univers d’une série des années 60, centrée sur les personnages, et une histoire très proche des thématiques du film de Kubrick. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment la Paramount a pu se décider pour un scénario original.

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Pourquoi vous être centré sur le space opera des années 70 et 80?

Parce qu’il s’agit d’une période riche, de par la sortie de STAR WARS et d’ALIEN, et de leurs enfants plus ou moins légitimes. Et il y a l’émergence de gens comme John Dykstra, Richard Edlund, Dennis Muren, Brian Johnson, qui ont révolutionné les effets spéciaux. J’ai d’ailleurs retrouvé une interview de 1978 de John Dykstra qui pensait sincèrement qu’il n’était pas loin le moment où son nom et celui de quelques autres seraient mis en avant sur les affiches au même titre que les acteurs. Cela démontre le poids que les effets spéciaux avaient à l’époque pour vendre un film. BATTLESTAR GALACTICA s’est vendu principalement sur le nom de Dykstra qui était producteur du pilote de la série. J’ai choisi la période 1975-1985 car je n’imaginais pas écrire un livre sur le space opera sans y intégrer COSMOS 1999. J’aurais pu commencer avec STAR WARS, mais c’était trop évident, et surtout je ne voulais pas qu’il n’y ait que des longs métrages de cinéma. Je ne fais pas de distinction entre le cinéma et les séries TV. Des séries comme BUCK ROGERS ou SAN KU KAÏ ont laissé autant de souvenirs forts aux enfants et adolescents de cette époque que L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE ou ALIEN. Et je voulais traiter aussi de tous ces petits films italiens ou japonais, fauchés ou opportunistes, car ils ont trompé des spectateurs ou des consommateurs de VHS à l’époque, nourrissant au passage le genre du space opera. Et puis, j’adore STAR CRASH, l’énergie que le film dégage et le charme de Caroline Munro.

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Pourquoi avoir fait par exemple l’impasse sur les « Gamma Uno » d’Antonio Margheriti des années 60 ou sur la SF des années 90-2000?

Je parle un peu des films de Margheriti que j’aime beaucoup, mais parler des films de space opera des années 50/60 nécessiterait un livre entier. Margheriti a d’ailleurs supervisé les effets spéciaux de L’HUMANOÏDE en 1979 pour Aldo Lado. Pour les années 90/2000, c’est tout à fait autre chose, avec l’apparition des images de synthèses. Personnellement, même si je trouve que l’on fait des choses magnifiques sur ordinateur, c’est franchement moins agréable à illustrer dans un livre. Là, sur les années 80, j’ai pu obtenir des photos rares de maquettes et de scènes de tournage, autrement plus réjouissantes à voir. Mais surtout, les films des années 90 ou 2000 ont été beaucoup décortiqués et racontés dans la presse, beaucoup plus que des films des années 70 et 80.

Merci Jérôme.

- Trapard -

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Voici le sommaire alléchant du fameux ouvrage à paraître, Les Guerres des Étoiles :

Cosmos 1999 (1975)

La Guerre des Étoiles (1977)

La Guerre de l’Espace (1977)

Les Évadés de l’Espace (1979)

San Ku Kaï (1979)

Battlestar Galactica

Dossier Animation (1978-1982)

Le Trou Noir (1979)

Moonraker (1979)

Star Trek le Film (1979)

La vague italienne, dossier (1980)

L’Humanoïde (1979)

Starcrash (1979)

Buck Rogers (1979)

Alerte dans le Cosmos (1979)

Les affiches

L’Empire contre-attaque (1980)

Flash Gordon (1980)

Saturn 3 (1980)

Galaxina (1980)

Outland (1981)

Inseminoid (1981)

Le système Roger Corman, Dossier (1981)

Star Trek II (1982)

Le Retour du Jedi (1983)

Turkish Star Wars (1983)

Bye Bye Jupiter (1984)

Ice Pirates (1984)

2010 (1984)

Star Trek III (1984)

Dune (1984)

The Last Starfighter (1984)

Life Force (1985)

Enemy Mine (1985)

Dossier : Projets non aboutis

4 commentaires pour « INTERVIEW DE JÉRÔME WYBON »

  1.  
    26 septembre, 2014 | 19:24
     

    Assurément un livre que je commande dès sa parution ! J’adore le space op !

  2.  
    trapard
    27 septembre, 2014 | 4:19
     

    Ça donne très envie en effet !

    C’est drôle de lire certaines anecdotes puisque mes parents ont aussi acheté un magnétoscope AKAI avec le chargement par le dessus au début des années 80 et il a duré jusqu’à 1991 ou 1992. Coriaces et durs à user ces vieux appareils ! :D

  3.  
    27 septembre, 2014 | 8:01
     

    Ah oui, c’était franchement de la qualité ! On a eu un magnétoscope « National », c’était sa marque. Le premier. Il a tenu une éternité, j’étais presque démoralisé lorsqu’il a expiré sa dernière VHS.

  4.  
    trapard
    27 septembre, 2014 | 9:37
     

    Tiens oui, pareil. Je n’ai pas osé parler du côté « démoralisé » en effet. Mais oui, c’était pas loin de l’image du premier chien de la famille qui doit « être piqué » car trop vieux : je ne voulais pas qu’on en achète un nouveau mais qu’on le fasse de nouveau réparer.
    D’ailleurs, c’était justement toute la mécanique à ressorts du battant du dessus qui ne se fermait plus.
    D’ailleurs, à l’inverse des magnétoscopes suivants, dans lesquels tu glissais la VHS et qui s’engouffrait à l’intérieur, notre vieux AKAI n’a jamais rompu aucune bande. J’ai commencé à apprendre à réparer les rouleaux des bandes VHS qu’avec les nouvelles séries de magnétoscopes plus électroniques.

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