LES CYBORGS DU FUTUR CONTRE-ATTAQUENT
Mais pour en revenir à la SF pure et dure, la cybernétique moderne n’étant encore que cyber-punk à la fin des années 80, ROBOCOP (1988) de Paul Verhoeven annonçait plutôt les horizons bouchés d’un futur État-Policier surveillé.
À l’aube de l’an 2000, Detroit est la proie du crime et de la corruption. Pour pallier ce terrible état, les services de police inventent une nouvelle arme infaillible, Robocop, mi-homme, mi-robot, policier électronique de chair et d’acier qui a pour mission de sauvegarder la tranquillité de la ville. Mais ce cyborg a aussi une âme…
Alex Murphy aka RoboCop revient en 1990 dans ROBOCOP 2 (1990) d’Irvin Kershner sur un scénario de Frank Miller et dans lequel notre cyborg se retrouve face à des restes de son ancienne identité.
Une nouvelle drogue circule dans les rues de Détroit, le Nuke. Elle est contrôlée par une secte qui a pour gourou Cain. L’OCP tente une OPA sur la ville de Détroit qui a de plus en plus de mal à se financer. L’OCP a aussi pour projet RoboCop 2, un nouveau cyborg et elle affronte des difficultés à trouver un bon sujet pour la cybernétisation. RoboCop, toujours flic, essaye de faire face à la situation, au trafic de drogue, à l’OCP et son nouveau projet pour protéger les citoyens de Detroit…
Tourné en 1991, mais sorti qu’en 1993, ROBOCOP 3 (1993), bien qu’écrit par Frank Miller et Fred Dekker, un bon réalisateur de comédies d’horreur, est néanmoins plus ou moins raté. Le déclin de la saga se caractérise dans ce troisième volet par un RoboCop volant et affrontant des androïdes ninja atomiques…
L’OCP a été rachetée par une firme japonaise qui veut des résultats. L’OCP souhaite bâtir la ville de Delta City, sur les ruines de Detroit. Pour cela, elle a engagé des agents, nommés Rehabs. Contrairement aux discours officiels, les Rehabs font partir les citoyens de Detroit sans ménagement. Les habitants de Detroit décident de s’opposer aux groupes de Rehab. Pour lutter face aux insurgés, l’OCP décide de reprogrammer RoboCop…
C’est sur la base de ROBOCOP (et éventuellement de TERMINATOR) qu’est né, en 1989, John Tucker (David Carradine), policier du futur armé d’un bras cybernétique pour tenter de mettre de l’ordre dans le désordre, avec FUTURE FORCE (1989) de David A. Prior (MANKILLERS).
Dans le futur, face à l’augmentation des crimes, le gouvernement décide de remplacer la police traditionnelle par un service privé, appliquant des méthodes plus répressives. John Tucker fait partie de ces nouveaux flics. C’est même le meilleur dans son domaine. mais, lorsqu’il se retrouve au cœur d’un gigantesque complot et accusé de meurtre, l’enjeu n’est plus de faire respecter la loi, mais de survivre…
David A. Prior en tournera rapidement une suite avec FUTURE ZONE (1990) :
John Tucker est un légendaire chasseur de primes qui maintient l’ordre d’une main de fer. Mais cette fois il est en grave danger, et son fils Billy a voyagé dans le temps afin de le sauver d’un gang de criminels particulièrement brutal qui a envahi la cité…
Aussi nanardeux, mais carrément plus post-apocalyptique, le CYBORG (1988) d’Albert Pyun propulsait pour le meilleur et pour le pire Jean-Claude Van Damme très loin des salles de gym, vers des univers d’anticipation cyber-punk.
Réduit à l’anarchie et en proie à une peste mortelle, l’Amérique du 21ème siècle n’est plus qu’un cauchemar tumultueux et barbare. Seule Pearl Prophet, une très belle entité mi-humaine mi-robot, possède la connaissance nécessaire pour développer un vaccin. Mais lors de sa quête désespérée pour rassembler les données et élaborer un remède, Pearl est capturée par des pirates cannibales qui s’accaparent l’antidote afin de régner sur le monde. Seul Gibson Rickenbacker, un virtuose du sabre et du combat, peut la délivrer et sauver le monde…
Et évidemment, avant CYBORG (1988), il a fallu passer par SATURN 3 (1980), SCARED TO DEATH (1981), ANDROÏD (1982), TERMINATOR (1984) mais aussi THE ELIMINATORS (1985), THE VINDICATOR (1986), ROBOT KILLERS (1987), R.O.T.O.R. (1987), ROBOWAR (1988) et ROBOCOP (1988).
Nettement meilleur que CYBORG, et vaguement inspiré de TERMINATOR, HARDWARE (1990) de Richard Stanley est interprété par Dylan McDermott (HAMBURGER HILL, DANS LA LIGNE DE MIRE) et par la jolie Stacey Travis (PHANTASM 2), mais aussi par Iggy Pop, Lemmy Kilmister et Carl McCoy (chanteur du groupe Fields of the Nephilim). Le film de Richard Stanley est un post-nuke cyber-punk qui traite d’un futur post-apocalyptique et totalitaire sur fond de rock industriel comme Nine Inch Nails.
Dans un monde dévasté, un homme découvre le crâne d’un cyborg enfoui sous le sable et en fait cadeau à sa petite amie, sculpteuse de métal. Mais le crâne d’acier renferme le cerveau d’un M.A.R.K. 13, le plus féroce des droïdes de combat biomécanique militaire. Il est adroit, cruel et sait se reconstruire lui-même. Ce soir, il revient à la vie… et personne se sera épargné.
Pour revenir en arrière, au début des années 80 : en 1981 sortait SCARED TO DEATH de William Malone aka THE ABERDEEN EXPERIMENT ou encore SCARED TO DEATH : SYNGENOR.
Un ancien policier reprend du service pour enquêter sur une série de meurtres commis à Los Angeles, qui laisseraient penser à l’œuvre d’un tueur en série. Mais au fur et à mesure que l’enquête avance, l’évidence apparaît que le meurtrier serait en fait une sorte de cyborg…
En 1990, le réalisateur George Elanjian Jr en tournait une suite avec SOLDAT CYBORG (1990) aka SCARED TO DEATH 2 ou SYNGENOR : SYTHESIZED GENETIC ORGANISM.
Dans le laboratoire Norton Cyberdyne, après des années de recherches, le soldat parfait est né. Mais un de ces soldats s’échappe du laboratoire et va même jusqu’à tuer son créateur. Sa nièce, aidée d’un journaliste, décide de s’attaquer au monstre…
Malgré leurs sujets proches de la SF, les SCARED TO DEATH restent des séries B d’horreur avec leur créature décimant une à une à une chaque victime potentielle qui se trouve sur son chemin.
Toujours dans cette logique de moderniser les classiques du B Movie des années 80, le réalisateur Mark L. Lester continue la franchise qu’il a lancé en 1982 avec le film punk culte, CLASS OF 1984, en tournant une sorte de remake futuriste avec CLASS OF 1999 (1990) dans lequel Stacy Keach, Tracy Lind, Pam Grier et Malcolm McDowell se partagent les rôles principaux.
Dans un futur proche, trois professeurs sont recrutés pour faire régner l’ordre dans un lycée américain. Il s’agit, en fait, de cyborgs sans pitié. Ils étaient programmés au début pour l’armée. Leur mémoire a été effacée pour ce nouveau programme mais l’ancien refait surface. S’ensuit une guerre sans merci contre les lycéens qui décident de se défendre. Une seule règle : survivre ou mourir…
Un CLASS OF 1999 2 (!) THE SUBSTITUTE nettement moins bon sera tourné en 1994 Spiro Razatos et sera rebaptisé en France CLASS OF 2001.
Les professeurs cyborgs créés par le Docteur Longford ont tous été détruits excepté l’un d’entre eux, John Bolen. Celui-ci doit être arrêté avant de tout détruire…
Malgré son titre ridicule, CYBER-C.H.I.C. (1990) aka ROBO-C.H.I.C., d’Ed Hansen et Jeffrey Mandel, est un cyper-polar assez violent mais tout de même assez Z et dont l’humour se lie souvent d’amitié avec la profonde crétinerie.
Un agent cybernétique est affecté à démanteler un réseau de trafic de drogue…
Beaucoup plus subtil que CYBORG (1988), SHOCKER (1989) et compagnie, et annonçant déjà les fondements du cyber-punk japonais, le réalisateur Shinya Tsukamoto sort le premier opus de TETSUO (1989, 鉄男) :
Un homme s’entaille profondément la cuisse et place une tige filetée à l’intérieur de la blessure. Bientôt des vers grouillent sur la coupure, prenant peur il s’enfuit et en traversant une route est fauché par une voiture. L’automobiliste se débarrasse bien vite du corps du malheureux, le lendemain il constate avec horreur qu’un morceau de métal lui sort de la joue…
Mais c’est avec TETSUO 2, BODY HAMMER (1992, 鉄男 II) que Shinya Tsukamoto propulse son homme de fer au titre de super-héros cybernétique, mais névrosé et héroïque au sens primal au sein d’une société moderne et aliénante :
Deux jeunes punks enlèvent la petite fille d’un couple en pleine rue de Tokyo. Au prix de multiples difficultés les parents parviennent à récupérer l’enfant de justesse. Mais bientôt la bande harcèle de nouveau le couple et enlève cette fois-ci le père Taniguchi, et le transforme en cyborg, mi-homme, mi-machine…
En 2009, Tsukamato conclue sa Trilogie Tetsuo avec TETSUO 3 THE BULLET MAN (2009, 鉄男).
Le premier TETSUO (1989) popularisait le cyberpunk japonais au-delà des frontières nippones, un élan amorcé par THE ADVENTURE OF ELECTRIC ROD BOY (1987, 電柱小僧の冒険, Denchu Kozou no Boken), un court-métrage de vampires punks complètement électrisé et tourné par Tsukamato à Tokyo. Et Shigeru Izumiya proposait un DEATH POWDER (1986, Desu pawuda) qui dépassait la folie visuelle et science-fictionnelle amorcée par VIDEODROME (1983) de David Cronenberg.
On trouve aussi des traces de cyberpunk nippon dans les GUINEA PIG, dans le cinquième volet : GUINEA PIG : ANDROÏD OF NOTRE DAME (1988, (ザ・ギニーピッグ2 ノートルダムのアンドロイド Za Ginī Piggu 2: Nōtorudamu no Andoroido) de Kazuhito Kuramoto.
Juste pour toucher un mot sur la saga culte des GUINEA PIG, son origine est ombrageuse et personne ne sait vraiment si elle est née d’un Fake ou d’un fait réel. En 1985, le réalisateur japonais Hideshi Hino aurait reçu un jour un paquet envoyé par l’un de ses fans contenant un film en 8 mm, 54 photographies et une lettre de dix-neuf pages. Cette lettre parlait d’un crime atroce et les photos et le film montrait un homme portant un casque de samuraï droguant une femme, puis la démembrait tout en expliquant à la caméra que ce qu’il faisait là était beau. Hideshi Hino alla voir la police, leur fournissant les éléments mais aucune preuve n’a pu être apportée à ce jour.
Pour exorciser cette vision atroce, Hino réalisa une suite au premier film qu’il nomma GUINEA PIG (ギニーピッグ 悪魔の実験 Ginī Piggu: Akuma no Jikken) avec son propre GUINEA PIG 2, FLESH AND BLOOD (1985, (ギニーピッグ2 血肉の華 Ginī Piggu: Chiniku no Hana). Plusieurs réalisateurs complétèrent les GUINEA PIG avec leurs propres exercices de style jusqu’en 1990, la saga évoluant finalement de manière surréaliste, gore ou futuriste au fur et à mesure de l’addition de sept épisodes de 50 minutes (qui est la durée standard d’un documentaire classique).
Pour en revenir à la capitale de Tokyo, dans les années 80, Sogo Ishii (ELECTRIC DRAGON 80 000 VOLTS) avec son BURST CITY (1982, 爆裂都市 Bakuretsu Toshi), Shigeru Izumiya et son DESU PAWUDA (1986) mais surtout Shinya Tsukamoto lançaient les bases d’un cinéma tokyoïte underground, punk et futuriste que l’on retrouve dans √964 PINOCCHIO (1991) de Shozin Fukui, aka SCREAMS OF BLASPHEMY.
964 Pinocchio est un androïde confectionné illégalement par un savant fou, et dont le but unique est de satisfaire les besoins sexuels de riches clientes. Jeté à la rue par sa «propriétaire», Pinocchio tombe par hasard sur Himiko, une sans-abri amnésique qui le prend sous son aile. Tandis qu’elle lui apprend à retrouver un semblant d’humanité, l’ancienne personnalité d’Himiko remonte à la surface. De leur côté, les créateurs de Pinocchio quadrille la ville pour le retrouver…
Plutôt du côté d’Osaka, le cinéaste très controversé Takashi Miike (enfin, lorsqu’il m’est arrivé de parler de lui à des Japonais, eux le voyaient plutôt comme un fou, mais personnellement son cinéma me plaît) a tourné FULL METAL YAKUZA (1997, 極道, Full Metal gokudō).
Un jeune Yakuza, Hagane, tout au bas de l’échelle, est pris en sympathie par son grand patron, le chef du clan Tousa, alors que celui-ci se prépare pour une expédition punitive. Celle-ci tourne mal et Tousa finit en prison pour plusieurs années. À sa sortie de prison, Hagane, qui a fait ses preuves est chargé d’aller le chercher. Seulement il n’est pas le seul à l’attendre et se retrouve au beau milieu d’un règlement de compte qui vise son patron. Laissé pour mort, Hagane est cependant recueilli par un scientifique : Hitagu Genpaku, qui a décidé de faire de ses restes, mélangés à ceux de Tousa, un homme parfait, mi-homme mi-machine, prêt à rendre service à la société…
Toujours dans les années 90, et en s’inspirant très librement des effets cyber-punk et trashs de TETSUO, mais aussi de mythes païens amazoniens comme celui du Kurupi (personnage de la mythologie Guarani possédant un pénis démesuré capable de s’allonger pour passer par les fenêtres entrouvertes et ainsi féconder les femmes endormies pendant le sommeil de leurs maris), le réalisateur français Jan Kounen a tourné le court-métrage hilarant et ultra-violent, VIBROBOY (1994).
Francesca dérobe au fin fond du Mexique une statue aztèque. De retour en France, elle laisse provisoirement l’encombrant objet à son amie Brigitte. Mais celle-ci est mariée à une brute patentée, Léon, qui brise la statue, provoquant en lui la réincarnation de Vibroboy, super-héros névrotique doublé d’un maniaque sexuel techno-primitif…
Ce qui est amusant, c’est que le cyber-punk a tellement investi le cinéma de science-fiction des 90′s qu’on en retrouve des éléments jusque dans les films de Pedro Almodóvar comme dans KIKA (1993) dans lequel on aperçoit Victoria Abril affublée d’une tenue futuriste surmontée de caméras.
Kika est une maquilleuse pour la télévision croquant la vie à pleines dents. Elle vit avec Ramón, un homme hanté par la mort de sa mère. Andréa, l’ancien amour de Ramón, est une présentatrice de télévision sans scrupules qui exploite le malheur des gens. Un matin, Kika est violée par le frère de Juana, la femme de ménage. Andréa parvient à récupérer les images du viol…
Mais voici venue l’ère du Guyver, un cyborg extraterrestre vengeur qui débarque avec MUTRONICS (1991, The Guyver) de Screaming Mad George et Steve Wang et produit par Brian Yuzna. C’est l’adaptation américaine d’une série de Shōnen manga écrite et dessinée par Yoshiki Takaya, GUYVER (強殖装甲ガイバー, Kyōshoku Sōkō Gaibā).
A l’aube des temps, les Zanoïds ont débarqué sur Terre et y ont créé l’homme. Ils reviennent aujourd’hui sous une couverture discrète : la Chronos Corporation. Leur but : utiliser les humains comme base génétique pour créer une nouvelle race de mutants et conquérir notre planète. Un scientifique, le docteur Segawa, s’échappe des laboratoires de Chronos en emportant le stade ultime de la technologie des Zanoïds : le Guyer. Segawa meurt en cachant son terrible secret. Sean, un ami de sa fille, récupère le procédé et découvre accidentellement les super pouvoirs qu’il confère. Poursuivis par les sbires de Chronos, Sean et la jeune fille, aidés d’un agent de la CIA, devront combattre au péril de leur vie cette terrifiante organisation. Devenu Guyer, le nouveau chevalier des temps modernes, Sean est le seul à pouvoir vaincre les prédateurs de l’espace…
Suivra un GUYVER 2 avec GUYVER, LA SENTINELLE DE L’OMBRE (1994, Guyver : Dark Hero) de David Hayter.
Et une petite parenthèse avec le film hong-kongais ROBOTRIX (1991, Nv ji xie ren) de Jamie Luk, très (mais alors très!) vaguement inspiré de ROBOCOP 2 :
Un savant fou japonais transfère son esprit dans un robot et se transforme en machine à tuer indestructible. Enchaînant les méfaits, il tire sur la femme policière Selina, qui meurt de ses blessures. Mais le génial docteur Sara parvient in-extremis à transférer son esprit dans le corps d’un robot d’apparence identique. Associée à la police, la nouvelle Selina se lance à la poursuite du robot tueur….
Si vous aimez les films d’androïdes aux fortes poitrines et qui pratiquent le kung-fu, ce film est pour vous !
Et pour rester sur le cinéma hong-kongais, FUTURE COPS (1993, Chao ji xue xiao ba wang) de Jing Wong est un teen-movie de kung fu spatial complètement farfelu et très inspiré des effets spéciaux d’HIGHLANDER, LE RETOUR (1991, Highlander II: The Quickening), et avec le réalisateur-acteur Andy Lau dans le rôle principal.
2043. Le général Bison a été fait prisonnier et va passer en jugement. Il envoie ses hommes dans le passé, en 1993, pour retrouver le juge qui le condamnera. Les Future Cops sont également envoyés en 1993 pour protéger le juge…
Mais FUTURE COPS (1993) est surtout un film de super-héros costumés comme Hong-Kong en produisait à cette période, comme THE HEROIC TRIO (1993, Dung fong saam hap) de Johnnie To, IRON MONKEY (1993, Siu nin Wong Fei Hung ji: Tit Ma Lau) de Yuen Woo-ping, BLACK MASK (1996, Hak hap) de Daniel Lee ou THE BLADE (1995, Dao) de Tsui Hark (qui est aussi le scénariste des deux derniers films cités, producteur de ROBOTRIX et réalisateur des superbes GREEN SNAKE, THE LOVERS et LE FESTIN CHINOIS).
Pour la suite, je ne vous ferai aucun dessin du succès et des pirouettes scénaristiques de TERMINATOR 2 (1991) de James Cameron. Si vous ne maîtrisiez pas le sujet, vous ne seriez forcément pas en train de parcourir ce blog. Néanmoins, je me doute que certains se demandent ce que sont LADY TERMINATOR (1989) et TERMINATOR WOMAN (1993) qui font de régulières apparitions sur le web. Le premier, LADY TERMINATOR (1989, Pembalasan ratu pantai selatan) d’H. Tjut Djalil étant une sympathique série B indonésienne et le second un nanar de kung-fu réalisé par le comédien Michel Qiss pour la firme « Nu Image ». Mais ces deux films n’ont en commun avec la saga TERMINATOR que le nom.
Le cinéaste Albert Pyun ne s’est pas limité à CYBORG puis à DOLLMAN 1 & 2, puisqu’on lui doit NEMESIS 1 & 2, des films cyber-futuristes à budgets limités.
NEMESIS (1992) : An 2020. Désormais, la science permet de remplacer artificiellement toute partie du corps, y compris le cerveau. Alex Rain, un flic chargé de la criminalité robotique, le corps meurtri et envahi de particules cybernétiques, a décidé de raccrocher. Mais lors d’une dernière intervention chirurgicale, son chef lui fait implanter une bombe à la place du coeur. Piégé, Alex est contraint de partir à la recherche de documents ultra-secrets menaçant l’équilibre mondial…
Toute ressemblance avec le scénario de NEW YORK 1997 est purement et simplement volontaire…
NEMESIS 2 : NEBULA (1995) : En 2077, Les cyborgs sont maîtres de la Terre et ont réduit les humains à l’esclavage. Un scientifique, en lutte contre la domination cyborg, crée un super ADN capable de donner naissance à un être humain au pouvoirs extraordinaires. Le résultat ses recherches est une petite fille, Alex, dont la mère, Zana, est rapidement pourchassée par le chasseur cyborg Nebula. Elle parvient à lui échapper en dérobant une machine à voyager dans le temps et se retrouve en 1980 dans un pays d’Afrique de l’est déchiré par une guerre civile. Après avoir caché sa fille, Zana est abattue par les rebelles. Alex est recueillie par les membres d’une tribu. Vingt ans plus tard le Nebula retrouve la trace d’Alex. La traque commence…
Toute ressemblance avec le scénario de TERMINATOR est purement et simplement volontaire encore une fois, et certains passages et scènes de combats ressemblant même à PREDATOR (1987). Néanmoins, NEMESIS 2 : NEBULA est à mon goût le meilleur des deux films, Alex étant interprétée par l’actrice Sue Price au regard bleu azur et à la forte musculature, et modes roots des années 90 obligent, elle est coiffée d’une longues dread-locks blondes.
Mais toute ressemblance avec TERMINATOR ne s’arrêtant pas avec NEMESIS 2, puisque voici venu PROTOTYPE X29A (1992) de Phillip J. Roth :
Milieu du 21ème siècle, les grandes cités ont disparu. Des êtres cybernétiquement modifiés sont programmés pour reprendre le contrôle et réprimer les populations : ce sont les Omégas. Quelques années après leur apparition, les Omégas commencent à changer leur programmation. Dès lors, de nouvelles entités cybernétiques sont créées pour mettre fin à l’expérience : les Prototypes. Leur mission : éliminer les Omégas…
Malgré son intrigue éculée PROTOTYPE X29A est aussi un film post-apocalyptique avec un univers particulier qui lui est propre.
Plus contemporain, SHADOWCHASER (1992) de John Eyres traite d’une prise d’otage dans un hôpital par un groupe de terroristes qui a pour chef un androïde indestructible nommé Romulus qui veut kidnapper la fille du président qui se trouve être en soins…
Je ne me limiterai qu’à citer SHADOWCHASER 2 (1994), SHADOWCHASER 3 (1995), SHADOWCHASER 4 (1996), une série de films d’action musclée reprenant le concept du premier volet et valorisant l’interprétation physique du comédien, Frank Zagarino et qui sont plus ou moins des sous-DIE HARD à petits budgets. Le même Zagarino a d’ailleurs aussi tenu la tête d’affiche (disons plutôt « la tête de jaquette ») d’une pseudo-suite italienne du CYBORG (1988) d’Albert Pyun, aux côtés d’Henry Silva dans CYBORG 2, IL GUERRIERO D’ACCIAIO (1989) de Giannetto De Rossi. Le film américain de Michael Schroeder avec Angelina Jolie et Jack Palance, GLASS SHADOW (1993) a lui aussi été vendu comme une suite légitime au film d’Albert Pyun sous le titre, CYBORG 2.
2074 : la Pinwheel Robotics vient de fabriquer un cyborg féminin parfait, aux formes de rêve, appelé Cash Reese, dont le corps renferme des explosifs liquides. Il a été créé dans le but d’infiltrer une compagnie concurrente… et d’appuyer sur le détonateur. Un destin cruel que son cerveau ultra-perfectionné – et doué d’émotions – a parfaitement assimilé. Avec l’aide de Colton Hicks, un héros en chair et en os, elle va tenter l’impossible : échapper à son sort et à ses poursuivants lors d’une course contre le temps aussi démentielle que cauchemardesque…
Pour ce qui est d’AMERICAN CYBORG, STEEL WARRIOR (1993) de Boaz Davidson, c’est une assez bonne série B de Cannon Films qui suit les traces d’un TERMINATOR mais à la manière d’un post-nuke musclé aux faux airs d’Évangile.
Dans un monde post-apocalyptique, les humains sont devenus stériles, seule une femme a réussi à faire naître un enfant. Mais elle est poursuivie par un robot tueur…
Pour en revenir aux SHADOWCHASER, on trouve leurs versants Z mais cultes et nettement plus « fun » avec les trois films de « Nu Image » de la saga CYBORG COP, tous les trois réalisés par Sam Firstenberg et interprétés par David Bradley…
CYBORG COP (1993) : Jack Ryan rejoint son frère aux Caraïbes. Il ignore que celui-ci est utilisé pour une expérience scientifique sans précédent : transformer un soldat en Cyborg, créature mi-homme, mi-robot… Le film en entier et en V.O.
CYBORG COP 2 (1995, Cyborg Soldier) : Une nouvelle génération de Cyborgs est née, plus dangereuse, plus puissante, plus intelligente que la précédente, capable de s’auto-regénérer… Le film en entier et en V.O.
CYBORG COP 3 (1996) : Evelyn Reed, une journaliste, enquête sur des disparitions d’étudiants à l’université de Fairfield. Elle découvre l’existence de Deltatech, une société spécialisée dans la cybernétique et la technologie de pointe : Deltatech lâche ses Cyborgs à ses trousses…
Puis voici venu le temps, non pas l’Île aux Enfants, quoiqu’avec les nanars on ne sait jamais trop à quel bouton d’acné se vouer. Donc voici venu KNIGHTS, LES CHEVALIERS DU FUTUR (1993, Knights) d’Albert Pyun. Le site Nanarland de préciser avec humour :
« Si, au milieu du 21ème siècle, une étude sérieuse est faite sur l’histoire du nanar post-apocalyptique, une place toute particulière devra être réservée à Albert Pyun. Ce sympathique Hawaïen, qui se fit les dents sur les productions de Menahem Golan, a notamment pour titre de gloire le mémorable CYBORG, qui contribua à mettre l’étoile de Jean-Claude Van Damme au firmament des vedettes de Hollywood. Bon, CYBORG, ça sonne bien comme titre, se dit notre gros Albert, il y aurait moyen de retravailler le filon… L’ennui, c’est que les gens avaient été déçus de ne pas voir davantage la créature métallique… Et si je faisais un film avec uniquement des cyborgs en vedette ? Ni une ni deux, Albert prend sa pelle, son seau et sa caméra et s’en retourne gaiement vers les Montagnes Rocheuses pour tourner sa nouvelle merveille post-nuke. Précisons qu’entre-temps, son assistante lui avait offert une encyclopédie de la science-fiction, que notre ami s’est empressé de ne pas lire. Et c’est bien dommage, car il aurait ainsi appris que les cyborgs sont des hommes aux corps robotisés, et non des robots à forme humaine ! Hé oui, tous les cyborgs de son nouveau film seront en fait des androïdes, au désespoir de tous les fans de S-F ! »
La Terre dans un lointain futur. Les derniers hommes à la surface de la planète ne sont désormais plus que du bétail pour Job, le chef d’une armée de cyborgs rebelles. Un bétail qu’il abat pour s’abreuver du sang nécessaire à sa survie. Mais, désormais, se dresse contre lui Néa, une farouche guerrière que l’androïde Gabriel aide dans sa croisade. Déterminée à venger le massacre des siens, Néa engage un combat dont dépend plus que son sort…
Celui de l’humanité…
Je dois bien reconnaître que pour conserver un semblant de santé mentale après avoir enchaîné certains de ces films cités plus haut, j’ai dû abandonner en cours de film ce KNIGHTS, LES CHEVALIERS DU FUTUR qui poussait un peu trop loin le niveau mongoloïde de ses dialogues. Un petit exemple rien que pour vous : une jeune femme haranguant la foule hurle « J’ai vu les démons ! ». La foule est terrorisée mais un homme téméraire demande à haute voix comment les reconnaître. Après avoir longuement cherché ses mots et encore tremblante d’effroi, la jeune femme d’enchaîner : « ils sont démoniaques ! ». La foule est au comble de la terreur. Bref.
Après PROTOTYPE X29A en 1992, Phillip J. Roth est revenu avec un produit tout chaud, tout beau, et avec encore plus de cyborgs encore. Mais comme il lui fallait un scénario, et que celui de TERMINATOR est plutôt sympa il faut le reconnaître, voici celui d’A.P.E.X. (1994) :
La Terre ressemble à un gigantesque champ de bataille. Maîtres du terrain : les APEX, des escouades de cyborgs programmés pour éliminer les derniers survivants, les ultimes résistants au pouvoir des machines. Seul un homme, le scientifique Nicholas Sinclair, transporté accidentellement dans le passé en travaillant sur les paradoxes temporels, peut empêcher l’anéantissement de la race humaine…
La France apporte aussi son grain de sel Cérébos avec ROBOFLASH WARRIOR (1994) de Richard J. Thomson.
2020 : conçu par l’armée et programmé pour tuer, un robot sanguinaire pourchasse un groupe de mercenaires rescapés d’une explosion atomique. Seul un voyage dans le temps pourra peut-être sauver ce qu’il reste de l’humanité…
Après avoir conçu les effets spéciaux d’ALIEN 2 et 3 et avant de se faire internationalement connaître en assurant la réalisation de BLADE (1998) et de LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES (2003, The League of Extraordinary Gentlemen), Stephen Norrington tourne son premier long-métrage avec DEATH MACHINE (1994). Un film de science-fiction bourré de références à ALIEN et au cinéma de série B des années 80.
2003. Hayden Cale est nommée présidente de la téméraire Chaank Corporation, leader mondial de l’armement futuriste. Son conseil d’administration refuse à tout prix qu’elle licencie a juste titre pourtant, leur atout du moment Jack Dante, un psychopathe qui utilise son génie à la création d’armes exotiques des plus cruelles : des soldats cybernétiques…
Et encore un film à petit budget avec CYBER TRACKER (1994) de Richard Pepin !
Les Etats-Unis au lendemain de l’an 2000. L’ultime arme pour endiguer une criminalité galopante : Le Tracker, cyborg au service de la police fédérale. Désormais, ce sont les ordinateurs qui font la loi et ordonnent à leurs exécuteurs les sentences. Un système autoritaire, d’une impitoyable efficacité contre lequel se bat l’agent Phillips. Pourchassés par les plus redoutés des « trackers », Phillips et quelques résistants au pouvoir des machines tentent le tout pour le tout afin d’éviter le pire, l’esclavage de l’espèce humaine…
Autre série B mais nettement moins bonne, AUTOMATIC (1995) de John Murlowski se pose aussi là au sein de cette longue liste de films d’androïdes et de cyborg :
La société Robgen, présidée par M. Goddard Marx, a fait fortune en créant l’ »Automatic », un androïde spécialement conçu pour assurer la sécurité de ses acquéreurs. Cinq ans après le lancement de ce produit à succès, Robgen s’apprête à mettre sur le marché un robot encore plus perfectionné. La dernière invention de Robgen sera dévoilée lors d’une conférence de presse très attendue… La veille du grand jour, Barker, l’un des dirigeants de la société, demande à sa secrétaire, Nora, de rester un peu plus tard que d’habitude. La malheureuse est agressée par son supérieur. Les cris de la jeune femme alertent J269, un « automatic » chargé de la surveillance de l’immeuble. En voulant protéger Nora, le robot tue malencontreusement Barker…
Bourré de scènes d’action, DIGITAL MAN (1995) de Phillip J. Roth est une bonne petite série B d’anticipation.
L’Homme Digital, un cyborg D1, reçoit l’ordre d’anéantir des terroristes en possession des codes de lancement de missiles nucléaires. Lorsqu’il est à son tour en possession de ces codes, il devient un danger pour le reste de la population….
Et continuons cette liste interminable (comme quoi on aimait les « machines » dans les années 90) avec EVOLVER (1995) de Mark Rosman.
Kyle Baxter, jeune passionné de jeux vidéo et d’informatique gagne à un concours un robot jouet Evolver, une machine intelligente que l’on peut combattre virtuellement. Ce concours est l’occasion pour le fabricant d’Evolver de tester son nouveau produit avant sa mise sur le marché. Evolver est en effet un prototype dont le programme est une adaptation d’un logiciel militaire qui fut abandonné en raison d’une dangereuse défectuosité. Le comportement du robot devient rapidement agressif…
En 1996, Albert Pyun a aussi tourné son sous-TERMINATOR en mode post-nuke avec OMEGA DOOM (1996) interprété surtout par Rutger Hauer.
Le combat entre les hommes et les machines a bien eu lieu. Les robots ont vite pris le dessus et le recours à l’arme atomique n’a bien entendu rien changé. Pire, la race humaine a été éradiquée et l’hiver nucléaire plonge maintenant les robots dans un chaos permanent… Plusieurs années plus tard, une rumeur fait cependant état de survivants humains, se liguant et cherchant les armes nécessaires à une reprise du contrôle planétaire. C’est à cet instant que surgit de nulle part un individu nommé Omega Doom, un être artificiel jadis reprogrammé par l’homme. Ce mystérieux être mécanique va bien vite semer le trouble au cœur d’une citée déjà en proie à une guerre dérisoire entre les Droïds et les Roms…
Et citons encore la série B, FUTURE WAR (1997) d’Anthony Doublin avec Robert Z’Dar :
Une race de cyborgs maîtrisant le voyage dans le temps a réduit l’humanité à l’esclavage : ils vont chercher des esclaves parmi les humains du futur et des dinosaures dans le passé pour servir de gardes. Un de ces humains réduits à l’esclavage arrive à leur échapper et se retrouve dans le Los Angeles contemporain, où il sera poursuivi à la fois par les cyborgs, les dinosaures et la police…
Et pour terminer cette deuxième partie de mon article, JUSTICIER D’ACIER (1997, Steel) de Kenneth Johnson n’est pas un film de cyborg ou autres machineries, bien qu’on reste ici dans une certaine logique métallique :
Une bande de malfrats règne sur les rues de Los Angeles, en proie à un chaos qui échappe à tout contrôle des autorités, et dispose d’un arsenal d’armes hautement technologiques qui pourrait bien détruire le monde entier. Ces armes proviennent d’un fonctionnaire avide de pouvoir et totalement dépourvu de scrupules. John Henry Irons, un expert maîtrisant toutes sortes d’armes, démissionne de son emploi de policier pour rejoindre à Los Angeles une ancienne collègue, spécialiste militaire, et son oncle, sculpteur métallurgiste. Dès lors, John Henry Irons est transformé en un véritable guerrier d’acier, unique espoir d’endiguer le flot de violence urbaine…
Fin de la deuxième partie.
- Trapard -
(première partie disponible ici)
Finalement, je viens de trouver une VF complète de CYBORG COP 2 (1995, Cyborg Soldier) :
https://www.youtube.com/watch?v=7ezoTYYDkF0
Et la version inédite en italien (ou en portugais plutôt) de CYBORG 2, IL GUERRIERO D’ACCIAIO (1989) de Giannetto De Rossi :
https://www.youtube.com/watch?v=K7Bclnnju6A
aka CY WARRIOR (1989) :
https://www.youtube.com/watch?v=J79Y6Ne8JTM
SHADOWCHASER (1992) de John Eyres :
https://www.youtube.com/watch?v=RVFp3bWhy-E
TC 2000 (1992) avec Billy Blanks :
https://www.youtube.com/watch?v=5CKjzBFMF1w
√964 PINOCCHIO (1991) de Shozin Fukui :
https://www.youtube.com/watch?v=COiNd_3Npzc
Mais aussi BURST CITY (1982) et DEATH POWDER (1986) de Shigeru Izumiya :
https://www.youtube.com/watch?v=nQMBK1k08eE
et
https://www.youtube.com/watch?v=Gj8mNZGzvjk
Le réalisateur de FUTURE FORCE (1989), FUTURE ZONE (1990), mais aussi d’AEROBIC KILLER (1986)…
http://cosmofiction.unblog.fr/2014/01/18/aerobic-killer-1986/
…nous a malheureusement quitté. RIP Mr Z.
http://www.toxiccrypt.fr/?p=6735
La bio de David A. Prior par Nanarland :
http://www.nanarland.com/acteurs/acteur-davidaprior-david-a-prior.html
J’ai trouvé une VF de la suite de CYBER TRACKER (1994) de Richard Pepin. CYBER TRACKER 2 (1995) :
https://youtu.be/SQ51p2fhtrg
√964 PINOCCHIO (1991) en VOSTFR :
https://youtu.be/SXm_uOT7uT4
Quelle surprise, trapard est donc ce cinéphile des iles, je ne suis pas le seule à avoir plusieurs identités de ciné-addict, ha ha trop bon, je connaissais une partie de tes grandes connaissances sur le Cinéma mais j’étais loin d’imaginer cette situation Mister magique, hé hé … Ceci dit, belle centralisation ce dossier d’un cinéma de science-fiction des années 90 et travail intéressant, je connais tous ces films et les possèdes presque tous, depuis cet article on les trouve en bien meilleur qualité et facilement pour pas mal d’entre eux … Excellent article, Trapard !!!
Bonjour HAL 9000. Content de te retrouver ici, cinéphile de compétition que tu es. Et content que l’article t’ai plu (il faudrait que je me remette à écrire).