À moins de deux jours du Week-End Geek 2014, il nous fallait un geek déchaîné, passionné, débrouillard et prêt à remuer ciel et terre pour faire aboutir tous ses projets, un vrai geek calédonien qui a participé à de nombreux festivals à travers le monde, qui a rencontré quelques-uns des artistes les plus talentueux en matière d’effets spéciaux, un geek prêt à nous livrer quelques-uns de ses secrets, mais aussi certaines de ses impressions sur le cinéma fantastique et de SF actuel. On l’a bien sûr trouvé en la personne de David Guivant, déjà présenté, à plusieurs reprises, sur Les Échos d’Altaïr. L’interview fut si prolixe qu’une suite est d’ores et déjà prévue où David nous racontera ses anecdotes de festivals !
Bonjour David. Peux-tu te présenter en quelques mots, nous raconter vers quel âge tu es tombé dans la SF et comment ?
Bonjour Morbius. Je suis David Guivant, artiste Néo-Calédonien indépendant et ancien enseignant en Arts Appliqués avec une formation de Graphic Designer à Singapour et ensuite à Brisbane.
Après les prouesses digitales sur ABYSS et TERMINATOR 2, James Cameron avait voulu se lancer dans une adaptation de Spiderman avec ses acteurs Fétiches, Michael Bienh pour Peter Parker et Arnold Shwarzeneger pour Eddie Brock. Une de mes illustrations, représentant Michael Bienh en Peter Parker et Arnold Shwarzeneger en Venom, avait gagné le premier prix d’un concours aux U.S.As et avait été publiée dans le Magazine Wizard (Magazine spécialisé dans les comic books).
J’avais donc réalisé à l’époque (1999 – 2005) des trading cards de GI JOE, TRANSFORMERS, XXX, GEN 13, 4 FANTASTIQUES, STARMAN et BIRDS OF PREY en espérant travailler un jour pour des studios de cinéma comic books, animés, mangas, jeux de rôles et trading cards. L’une d’entre elle a inspiré un studio de cinéma pour son casting lors de son adaptation directe d’un film basé sur une gamme de jouet très populaire de ces années (Birds of Prey Lithographs, Transformers Lithographs, Widevision Trading Cards, Comic Books Trading Cards).
J’ai toujours été fasciné également par la science-fiction et les effets spéciaux. En 2006 j’ai achevé un court-métrage indépendant, une adaptation personnelle de la bande dessinée L’INVINCIBLE IRON MAN TV SHOW, diffusé sur le net en décembre 2007 (sorti 4 mois avant la version de Jon Favreau, tourné sur les quais de Nouméa et dans une mezzanine).
Ne possédant aucun budget pharaonique ou matériel professionnel, les cinéastes amateurs voulant captiver l’attention des studios dans le but de décrocher un emploi dans le milieu cinématographique font généralement des courts-métrages eux mêmes comme Steven Spielberg (avec le court-métrage FIRELIGHT) à ses débuts avant de décrocher un poste à Universal Studios pour réaliser un épisode de COLUMBO. D’après son complice George Lucas, « Steven pouvait faire voler des avions à hélices qui se déplaçaient plus vite que la vitesse de la lumière comme des vaisseaux. »
Le succès de la saga STAR WARS a incité de nombreux fans, dont moi-même, à réaliser eux-mêmes leur propre version de STAR WARS et à la prolonger par le biais de décors, d’effets spéciaux et de scénarios souvent fort intéressants. J’avais réalisé, avec mes amis, GEORGE LUCAS : LEGEND OF THE FORCE, relatant le rencontre entre 2 légendes du cinéma : Spielberg et Lucas, ainsi que PRIME OF THE JEDI, une suite fictive (tourné à Yaté, Fort Tereka / Nouville, Mont-Coffin, Mont Vénus…)
Mes projets sont en général des courts-métrages à but non lucratifs réalisés sans aucun budget mais avec le cœur à l’ouvrage et beaucoup de passion.
Après une incursion dans STAR WARS, je passais donc à l’univers Marvélien. Grâce à Invincible Iron Man et un début de Captain Future, j’ai pu intégrer la Digital Animation & Visual Effects school, à Universal Studios / Orlando. Durant ma formation, j’ai pu participer à deux projets : ANTHRO, du réalisateur Aristomenis Tsirbas (MECHWARRIOR et BATTLE FOR TERRA) et STAR WARS : The Solo Adventures, mettant en scène Chewbacca et Han Solo, qui a gagné le prix du meilleur court-métrage animé au concours de Fan films à Celebration V, la plus grosse convention de STAR WARS de la planète, dont le juge est le fameux George Lucas lui même. Suite à cette aventure, j’ai eu l’opportunité d’enseigner le dessin, la peinture ainsi que le logiciel After Effects à l’institut Universitaire Polytechnique de Singapour. Je viens juste d’achever Captain Future, inspiré des Romans d’Edmond Hamilton ainsi que le dessin animé Japonais culte : Capitaine Flam.
Tu es un fan absolu de STAR WARS. STAR WARS, ça représente quoi pour toi ?
STAR WARS représente le top du top en film de sci-fi. C’est la raison pour laquelle la plupart des artistes veulent bosser dans le domaine des effets spéciaux, suivi de TERMINATOR et STAR TREK. Je possède une vaste collection de trading cards, art books et storybooks STAR WARS également.
Y a-t-il quelque chose que tu n’aimes pas ou que tu ne supportes pas en science-fiction, un sous-genre, une manie, un cliché ?
Effectivement, les remakes inutiles et parfois horribles de films classiques ou reboot, genre ROBOCOP, TOTAL RECALL, PLANÈTE DES SINGES, I AM A LEGEND, THE FOG… Ou bien des suites inutiles comme UNDERWORLD 2, 3, 4…. Les films trop pop-corns avec trop d’action et d’effets spéciaux comme les nouveaux STAR TREK ! Gene Rodenberry nous avait fait découvrir un univers avec des explorateurs et scientifiques intelligent et diplomates, une myriade de personnages avec lesquels on pouvait s’identifier. Dans les nouveaux STAR TREK, les héros sont trop impulsifs, de vrais cow-boys.
En dehors de STAR WARS, quels sont tes autres films de SF préférés ?
Eh oui, effectivement, STAR WARS hors compétition, mes films préférés resteront toujours ROBOCOP, TOTAL RECALL et STARSHIP TROOPERS de Paul Verhoeven. BUCK ROGERS, FLASH GORDON, BATTLESTAR GALACTICA, RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE, les STAR TREK, TERMINATOR 1 et 2, E.T., RETOUR VERS LE FUTUR, TRON… À peu près tous les films de sci-fi des 60′s, 70′s, 80′s et 90′s. SOLEIL VERT, L’ÂGE DE CRISTAL…LES 7 CITÉS D’ATLANTIS… J’adore aussi tous les films de séries B, certains sont hilarants et d’autres ont un manque flagrant de budget mais avec des histoires sont vraiment passionnantes. J’essaie aussi de découvrir différents notules asiatiques ou russes, toujours un manque de budget, mais des histoires souvent divertissantes.
Et le Fantastique, et l’Horreur, tu y goûtes aussi parfois ?
INDIANA JONES, HIGHLANDER, X-FILES… DARK CITY, DARK CRYSTAL… LE CHOC DES TITANS, LES GOONIES… Pour les films d’horreur, je préfère seulement les films avec des créatures : ALIEN, PREDATOR I et II, CRITTERS, TREMORS, LES DENTS DE LA MER, VAMPIRE, VOUS AVEZ DIT VAMPIRE ?, GREMLINS… Pour l’épouvante, John Carpenter reste le maître absolu avec FOG, le remake THE THING, HALLOWEEN et bien entendu PRINCE OF DARKNESS. VENDREDI 13 également… Je n’ai jamais vu un seul film de Freddy ! Quelques films japonais aussi, des tokusatsus tels que : GODZILLA FINAL WARS, VERSUS, RETURNER, GOEMON et CASSHERN… Dailleurs mis à part le grand écran, les séries TV nous offrent parfois de vrais petits bijoux !
Être fan de SF en Nouvelle-Calédonie, c’est quoi pour toi ?
C’est faire des choses qui sont en rapport avec l’univers qu’on aime bien sur ce petit morceau de France, et d’avoir la possibilité de faire des échanges culturels et partager ce que l’on fait avec plusieurs pays étrangers. Notre île est le plus souvent inconnue, on nous confond souvent avec Tahiti, ou bien quelque fois certaines personnes pensent que notre île est située dans l’océan Indien. C’est surtout à l’étranger, à travers le net, divers festivals et conventions dans le monde entier où je suis le mieux accueilli. D’ailleurs quand mes projets artistiques sont applaudis à l’étranger, ça prouve que les gens du pays sont capables de réaliser de bonnes choses, et en conséquence c’est la Nouvelle-Calédonie toute entière qui est valorisée.
Quels sont tes projets actuels ?
Je viens de mettre en ligne mon nouveau projet Captain Future sous forme de bande-annonce, un projet inspiré des romans d’Edmond Hamilton, ainsi que le dessin animé japonais culte : Capitaine Flam. En Nouvelle-Calédonie, il n’y pas grand monde qui vous prend au sérieux, même après avoir déjà réalisé quelques courts-métrages. Il ne faut pas se décourager et avoir foi en Dieu.
Le tournage s’est déroulé entièrement en Nouvelle-Calédonie, en 2008, au lycée Blaise Pascal, dans une salle d’histoire-géo transformée en plateau de cinéma pour l’occasion. Beaucoup d’humour et de rigolade, avec un camescope mini dv et un budget de 750 euros (de ma poche). Mon correspondant en France, Pascal Refloch’, webmaster du site Capitaine Flam.fr, est mon consultant sur le projet.
À notre grande surprise, nous avons découvert que Flam s’appelait Future et que son origine était américaine. Il était né sous la plume d’Edmond Hamilton qui n’est autre que l’époux de Leigh Bracket qui a co-écrit le scénario de L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE avec le producteur Gary Kurtz. Comme quoi, on a beau changer de galaxie, on est toujours très proche de LA GUERRE DES ÉTOILES.
Le dessin animé était une interprétation artistique parmi tant d’autres publications japonaises dont les personnages avaient des looks tout aussi différents et aussi proches des romans originaux.
L’acteur Paul Lasserre, qui fut le premier homme à interpréter Tony Stark en live dans mon court-métrage Iron Man, troque son armure de vengeur contre celle du Capitaine Flam. Abel Lasserre est également de retour dans le rôle de l’androïde Otho. Frédéric Lasserre, nouveau venu, incarne le Marshal « Starwolf » Ezra, chef de la police intergalactique, croisement entre un Jack Palance et un Lee Van Cleef futuriste. Le Capitaine Flam est aussi entouré de son fils adoptif Ken (Loup Paolo Courdent), de sa douce amie Joan Randall (Tehani Jeandot), de la Comtesse Cydonia (Valentine Ollivaud), de la Princesse Inana (Ophélie Matkovic) ainsi que de la reine Thiamat (Nania Turpin).
Nous avons fait la connaissance aussi d’autres personnes (Julien, Nathanael, Françoise, Eric, Patrice, Kenny, Gilbert), tous fans de dessins animés Japonais (Récré A2 + Club Dorothée) qui sont venus se greffer à notre équipe. Ils ont tous grandi avec COBRA, L’EMPIRE DES 5, GOLDORAK, JUDO BOY, CANDY, RÉMY, SAINT SEIYA, KEN LE SURVIVANT, DRAGONBALL et ALBATOR… Mes amis de longue date, Francis et Erwan, se sont joints au projet également en tant que consultants informatiques.
Nous avions voulu le faire façon Tokusatsu, avec un costume et une armure physique (façon X-OR) qui a été bel et bien fabriquée (les tokusatsu sont des séries télévisées japonaises très riches en effets spéciaux. Elles dérivent des films de kaijū, les films de monstres, comme GODZILLA.) Mon ami sculpteur Abel Lasserre, qui a autrefois fabriqué une armure de Boba Fett et de Dark Vador, s’est attelé à la tâche.
Les épisodes de SAN KU KAÏ et de X-OR ont été étudiés soigneusement et, lors de mes voyages à l’étranger, j’ai pu ramener quelques storybooks de Kamen Rider 555 (achetés dans les Kinokuniya) pour pouvoir créer notre propre armure du Capitaine Flam. La confection d’une armure physique était assez inconfortable pour son interprète, et ses mouvements étaient très restreints.
Pour le tournage, nous avons opté pour une combinaison de plongée recouverte de morceaux de feuilles brillantes. Pour la lampe façon Iron Man sur son torse, j’ai pris un tupperware que j’ai collé sur son torse comme on peut le voir dans la vidéo sur les trucages. Le costume de Mala a été fait avec du tissu bordeaux. Pour la partie cuir, notre costumière Marie-Thérèse, déjà habituée à faire des costumes pour ses enfants cosplayers, a tout simplement découpé une petite partie de son canapé (façon Tokusatsu fauché). Le court-métrage est donc une suite logique qui se déroule cinq ans après les événements des romans et des dessins animés (et ce n’est donc pas un remake).
La post-production a été entièrement réalisée en 2D (aucune 3D n’a été utilisée), en suivant les traces du réalisateur Kazuaki Kirya (CASSHERN, GOEMON) où le monde réel et le manga fusionnent. Les logiciels Photoshop et After Effects sont utilisés pour les trucages.
Notre savoir-faire limité sur les tokusatsu m’a poussé à voir du côté de l’Amérique ! Pourquoi ne pas combiner le savoir-faire de plusieurs cultures? L’équipe de George Lucas a elle-même utilisé des pommes de terre pour représenter les astéroïdes de l’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE ! Pourquoi pas nous ? Le monde de Captain Future est entièrement composé d’éléments organiques, la plupart d’entre eux comestibles. Une boule de glace vanille sert de planète, les astéroïdes dans un des plans sont en fait des nuggets de poulet. Des crêpes fabriquées maison servent de texture pour les paysages déserts et lunaires de la base spatiale du Capitaine Flam. L’effet d’hyper-espace est obtenu en appliquant un flou radial (en mode zoom) sur des feuilles de salades. Mon ami, Alain Weihsbach, photographie de nombreux insectes et m’a refilé quelques-unes de ses photos dont les textures composent l’armure de la Princesse Inana.
Les Néo-Calédoniens étant férus de plongée et de pêche, il est donc naturel que le look final de nos héros intègre divers éléments comme des morceaux de moulinets de pêche ainsi que des morceaux de camescopes (moulinets achetés dans un magasin de pêche à Shimbashi, au Japon).
Une des personnes de l’industrie Américaine (nom de Code: Uncle Glenn) qui passe en revue nos démos à la Digital Animation and Visual Effects School et qui est aussi un des juges dans la catégorie Effets Visuels lors des Academy Awards, nous dit toujours que c’est mieux de réaliser un fan film sous forme de générique d’ouverture de série tv pilote ou bien une bande annonce (teaser) qui, espérons le, pourra captiver l’attention des studios pour en faire un long métrage.
C’est aussi plus attrayant pour un artiste digital de bosser sur des séquences diversifiées qu’offre le format du teaser ou générique de série TV. D’ailleurs, beaucoup de recruteurs de grands studios coupent le son lors du visionnage de ces démos. Quand on est seul pour assurer toute la post-production, des formats très courts sont les bienvenus.
Mes fan films Invincible Iron Man TV Show et Captain Future à but non lucratifs seront programmés bientôt pour une projection dans de nombreux festivals et conventions :
• Tri-Cities International Fantastic Film 2014 Festival (Washington)
• Gameplay 2014 (Belgique)
• ASFA 2014 (Amélie les Bains)
• StarGeek Universe 2 (Lyon)
• Shore Leaves 2014 (Baltimore)
• Le Salon de Geeks (2014)
• Salon du Jouet 2014 (Basillac)
• Fed con 2014 (Allemagne) présenté par le journaliste Robert Vogel
• Annecy Off 2014
• Manga Dax 2014 (France)
• Detcon 1 (Michigan)
• Spocon SF & F 2014 (Washington)
• Malta Comicon 2012 et 2014 ( Malte)
• Anima Geek (2014)
• Hero Festival (2014)
Je regrette cependant de ne pas pouvoir assister avec mes amis à tous ces festivals pour y présenter nous-mêmes les courts-métrages. On pourrait ainsi optimiser un peu plus l’échange culturel entre la Nouvelle-Calédonie et d’autres destinations. On ne peut pas tout avoir dans la vie donc je remercie Dieu d’avoir mis tous les responsables de ces événements geeks sur mon chemin et de m’avoir permis de faire connaitre mes travaux à l’étranger. En tout cas une chose qui est bien vraie: “ Nul n’est prophète en son pays ! “
Après avoir autrefois enseigné des modules de dessin ainsi que le motion graphics sur after effects (VFX) à l’Institut Polytechnique de Singapour, je suis allé me ressourcer au Royaume Uni où j’ai pu suivre une formation complémentaire à Escape Studios dans le domaine des trucages visuels 2D, sur le logiciel de Compositing appellé NUKE. Armé de ces nouvelles connaissances, grâce à mes instructeurs qui ont collaboré aux trucages fabuleux de plusieurs films comme MATRIX et LES GARDIENS DE LA GALAXIE, j’ai entamé la phase de post-production de mon nouveau court-métrage : une version live de Module ✧ d’Action ✧ Secrète ✧ Kommando (M.A.S.K) inspirée du dessin animé culte ainsi que de la gamme de jouet très populaire des années 80. Projet ambitieux qui se décrit comme un croisement entre GI JOE et FAST & FURIOUS !
Le tournage avait déjà été planifié de longue date depuis 2011, les scènes avaient été tournées en une journée au Tiki Pacific en 2012 (juste avant que la prophétie Maya se réalise), une ancienne boutique située dans le centre-ville de Nouméa, pour une sortie prévue en 2016.
Dieu nous accompagne sur cette épopée : nous avons aussi reçu un mail d’encouragement de la part de Monsieur Joe Del Beato, artiste original sur la série M.A.S.K pour DC Comics ! Quelques fans de M.A.S.K en provenance de France, Écosse, USA et Singapour qui servent de consultants sur cette aventure ! On n’a toujours pas les millions de Michael Bay, mais que les fans se rassurent, c’est réalisé avec le cœur et c’est fait par des geeks !
Quel est ton rêve le plus fou ?
Ça serait cool que tous les peuples vivent en paix et que toutes les personnes au monde puissent vivre de leur passion. J’aimerais aussi réaliser une préquelle de LA GUERRE DES ÉTOILES, un film de Defenders of the Earth, Bob Morane, Blake et Mortimer et les GALAXY RANGERS. Une série TV Starman (DC Comics) pour la Warner Bros. Manger une pizza avec Morbius avant que je quitte le territoire !
Encore une fois merci pour tout Morbius !
Merci à toi, David !
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