Bienvenue à bord. Installez-vous confortablement, si l’habitacle le permet bien sûr, et n’oubliez pas d’attacher votre ceinture de sécurité : nous partons pour un long voyage à travers les étoiles. Derrière le hublot vous pourrez voir défiler fusées, soucoupes volantes, vaisseaux high-tech, vaisseaux organiques et vaisseaux inclassables voler en direction de la galaxie SF d’Altaïr IV. Véritable flotte spatiale dédiée aux courageux explorateurs de l’Univers que nul ne saurait arrêter, nous nous intéresserons à certains de ses fabuleux engins qui ont à maintes reprises rencontré les étoiles de la toile…
VAISSEAUX
première partie
LE RÈGNE DES VAISSEAUX-FUSÉES
Quand la fusée dominait l’espace intersidéral… Durant plusieurs décennies, elle fut autant la vedette que les héros des films où elle apparaissait, traversant bruyamment l’Univers dans des missions improbables ou impossibles, se rendant d’une planète à l’autre, décollant ou se posant dans un impressionnant nuage de fumée blanche et se dressant fièrement vers le ciel étoilé, comme un doigt pointé vers les cieux, comme un défi adressé au cosmos. Des obus-fusées en passant par les modèles les plus sophistiqués de la science-fiction cinématographique et télévisuelle, la fusée accompagna longtemps l’Homme dans sa quête de savoir. Nous vous en proposons quelques-unes, de toutes tailles, de toutes formes, mais souvent de toute beauté, racées, élégantes et chromées…
OBUS-FUSÉES LUNAIRES…
Le vaisseau fusée est certainement le plus ancien modèle de vaisseau spatial représenté au cinéma de science-fiction. Dès les débuts du Septième Art, en 1902, Méliès envoie son obus-fusée sur la Lune dans le film LE VOYAGE DANS LA LUNE, qui s’inspire des romans De la Terre à la Lune de Jules Verne et Les Premiers Hommes dans la Lune de H. G. Wells. L’histoire :
« Lors d’un colloque d’astronomie, le professeur Barbenfouillis crée l’événement en faisant part à l’assemblée de son projet de voyage dans la Lune. Il organise ensuite la visite à ses confrères de l’atelier où l’obus spatial est en chantier. Il sera propulsé en direction de la Lune au moyen d’un canon géant de 300 mètres de long. Le lancement réussit. Les six spationautes embarqués découvrent l’environnement lunaire et assistent à un lever de Terre. Faits prisonniers par les Sélénites, population autochtone de la Lune, ils parviennent à s’échapper. L’un des poursuivants reste accroché au fuselage de l’obus qui reprend le chemin de la Terre. De retour, les savants sont accueillis en héros et exposent triomphalement leur capture. » (Wikipédia)
Tout comme dans le roman de Jules Verne, le canon sert à propulser l’engin spatial vers la Lune, d’où sa forme d’obus. À cette époque on se souciait peu de la réalité scientifique, surtout dans un film dont l’intention première était de divertir. Peu importe le décollage de l’obus-fusée , de même que son alunissage ou son retour sur Terre : l’essentiel est d’arriver sur la Lune !
On retrouve un autre obus-fusée en 1929 dans le film de Fritz Lang, LA FEMME SUR LA LUNE (Frau im Mond). Trapard nous dévoile dans son article consacré à ce film allemand : « LA FEMME SUR LA LUNE inaugure la tradition du compte à rebours dans le domaine de l’astronautique lors du lancement d’une fusée. Fritz Lang s’en explique ainsi : « Quand j’ai tourné le décollage de la fusée, je me disais : Si je compte un, deux, trois, quatre, dix, cinquante, cent…, le public ne sait pas quand le décollage aura lieu. Mais si je compte à rebours dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un — cela devient très clair ».
Et Trapard de poursuivre en nous racontant quelque chose d’édifiant à propos de la fusée du film : « La fusée était, pour l’époque, extrêmement réaliste, à tel point qu’après la sortie du film, à la montée des nazis au pouvoir, on ordonna de détruire les maquettes de l’engin spatial du film, cette dernière « étant de nature à nuire au secret qui devait entourer la conception des V2 ». »
L’histoire : « Le professeur Manfeldt est moqué par ses confrères lorsqu’il prétend qu’il existe des mines d’or sur l’astre lunaire. Trente ans plus tard, Wolf Helius souhaite construire une fusée pour aller sur la Lune. Friede Velten et l’ingénieur Hans Windegger sont intéressés par ce projet. Un groupement financier contrôlant le marché de l’or impose sa participation à leur expédition. » (Wikipédia)
Mais si cette fusée possède quelque peu la forme d’un obus, cette fois point de canon pour l’expédier sur l’astre lunaire !
Dans THINGS TO COME de William Cameron Menzies (1936), retour au bon vieux canon pour le lancement. Semblable à une cartouche, la minuscule fusée est introduite à l’intérieur de celui-ci, semblable à un fusil braqué vers le ciel, par l’intermédiaire d’une gigantesque grue.
L’histoire : « Une guerre globale est déclenchée en 1940. Cette guerre s’éternise sur plusieurs décennies jusqu’au moment où la plupart des survivants, quasiment tous nés après le commencement de la guerre, ne savent même plus qui a commencé le conflit ni pourquoi. La production industrielle a cessé et la société a rétrogradé et s’est divisée en communautés primitives localisées. En 1966, une épidémie de peste vient encore réduire le nombre de Terriens, qui ne sont plus que quelques poignées. Un jour, un curieux aéroplane atterrit près de l’une de ces communautés. Le pilote parle d’une organisation occupée à rebâtir la civilisation et qui parcourt le monde pour reciviliser les groupes de survivants. De grands chantiers sont entrepris durant les décennies qui suivent, jusqu’à ce que la société soit de nouveau grande et puissante. La population mondiale vit à présent dans des villes souterraines. En l’an 2035, à la veille du premier voyage de l’homme sur la Lune, une nouvelle insurrection populaire progresse à nouveau — celle-là même qui selon certains aurait causé les guerres du passé —, se trouve des partisans, et devient plus violente… » (Wikipédia)
FLASH GORDON ET SES VAISSEAUX-FUSÉES POINTUS…
En 1936, le serial FLASH GORDON reprend les aventures du célèbre héros de bande dessinée créé en 1934 par Alex Raymond. Connu en France sous le nom de Guy l’Éclair, Flash Gordon vit des aventures extraordinaires sur des planètes extraterrestres : « Flash Gordon, aidé du professeur Hans Zarkov et de Dale Arden, doit sauver la Terre de l’invasion des troupes de l’Empereur Ming en provenance de la planète Mongo. Celui-ci, tyran cruel et sanguinaire, peut bien entendu compter sur des « alliés » au sein de son Empire même s’il y compte aussi des ennemis. » (Wikipédia)
Le serial utilise les vaisseaux fusées dessinés par Alex Raymond. Et même si, forcément, leur transposition à l’écran ne peu s’avérer totalement fidèle, force est de constater que les fabuleux astronefs de la BD sont ici une belle réussite, avec, souvent présent, l’éternel « pic » ou « pointe » situé tout à l’avant de la fusée. Le vol des maquettes se fait grâce à l’utilisation de câbles relativement discrets lors du tournage, un procédé courant à l’époque. Quant au bruitage, il est semblable à celui d’un avion à hélices…
La version parodie-érotique intitulée FLESH GORDON (1974, de Michael Benveniste et Howard Ziehm), utilisera également le vaisseau-fusée si cher à Flash Gordon. Cependant, revu et corrigé, il prendra une toute autre forme dont nous reparlerons prochainement dans le chapitre « Vaisseaux inclassables »…
En 1980, le FLASH GORDON de Mike Hodges reprendra avec classe les merveilleux vaisseaux fusées de la bande dessinée d’Alex Raymond, leur apportant même de jolies couleurs délicieusement kitschs.
VAISSEAUX-FUSÉES BUCK ROGERS = VAISSEAUX-FUSÉES FLASH GORDON
C’est en 1939, en pleine ambiance missiles V2 développés dès 1938 par l’Allemagne nazie, qu’un autre serial propose à son tour ses vaisseaux-fusées : BUCK ROGERS. On connaît tous l’histoire de ce héros qui, à la suite d’un accident d’avion, se retrouve plongé dans un coma profond. Il ne se réveillera qu’au XXVe siècle…
Le budget restreint du serial oblige ses responsables à réemployer certains décors d’autres films ou serials comme FLASH GORDON. En outre, Buster Crabbe, déjà Flash Gordon dans le serial éponyme, incarne cette fois-ci Buck Rogers. Dans ces conditions, je soupçonne la production d’avoir réutilisé également les vaisseaux-fusées de FLASH GORDON car la ressemblance est frappante.
DES FUSÉES PLEIN LA TÉLÉVISION…
Le règne du vaisseau-fusée va s’étaler ensuite sur toute la période des années 1950, une époque où l’on pourra aussi croiser nombre de soucoupes volantes. Mais laissons les fameuses flying saucers de côté pour le prochain volet de notre dossier et revenons à nos vaisseaux cylindriques.
Les serials ont laissé place aux shows télévisés, et dès 1949, CAPTAIN VIDEO AND HIS VIDEO RANGERS fait son apparition avec ses combattants pour la justice voyageant à travers le système solaire grâce à leur fusée (qui ne s’arrêtera qu’en 1955). De même, en 1952, TOM CORBETT, SPACE CADET narre les aventures d’élèves pilotes qui apprennent le maniement des fusées à bord du Polaris. Tout comme les personnages principaux, le vaisseau est la vedette de la série. Enfin, en 1954, ROCKY JONES, SPACE RANGER raconte les exploits d’un policier galactique qui fait respecter l’ordre et la justice dans le système solaire. Il voyage à bord de sa fusée appelée Orbit Jet qui comprend un pilote et son co-pilote.
Mais arrêtons-nous un instant sur l’Orbit Jet. Cette fusée est réputée pour avoir introduit les principaux éléments technologiques que l’on retrouvera ensuite dans les vaisseaux-fusées de la télévision et du cinéma. Ainsi, sont présents à bord : un écran électronique, un panneau de contrôle extrêmement élaboré, des portes électriques, une radio spatiale perfectionnée permettant une communication instantanée, une gravité artificielle empêchant les membres d’équipage de flotter dans la cabine et, bien avant les vaisseaux klingons et romuliens de STAR TREK, un cloaking device ou système entraînant, en cas de nécessité, l’invisibilité totale de la fusée…
QUAND LA FUSÉE DEVIENT UNE AFFAIRE SÉRIEUSE…
Retour au cinéma après cette escale à la télévision. 1950, c’est l’année du film d’Irving Pichel, DESTINATION… LUNE ! (Destination Moon), et la fusée n’a jamais été aussi belle…
L’histoire : « Un scientifique et un militaire américains, le docteur Cargraves et le général Thayer, travaillent sur un projet de conquête de la Lune. Pour financer le développement d’une fusée à propulsion nucléaire et la construction d’une base de lancement, ils s’assurent le concours de grands industriels du secteur privé, en faisant jouer leur fibre patriotique. Ils triompheront de tous les obstacles (notamment l’émotion que soulève dans le public le risque de contamination radioactive) pour mener à bien leur projet. » (Wikipédia)
DESTINATION… LUNE ! marque une étape importante dans le cinéma de science-fiction, et ce à plusieurs niveaux. D’abord pour le côté hard science encore jamais vu dans un film SF (le lancement de la fusée s’avère rigoureux sur le plan scientifique), ensuite parce que le principe même de fonctionnement de la fusée est expliqué au public (par l’intervention du personnage de dessin animé Woody Woodpecker !), enfin parce que le célèbre Hergé (père de Tintin) s’inspirera largement de l’esthétique du film pour ses BD Objectif Lune et On a marché sur la Lune.
La fusée du film possède une longue échelle parcourant toute la longueur de son fuselage, permettant ainsi aux astronautes de descendre jusqu’à ses pieds, qui sont en fait ses ailes sur lesquelles repose toute sa masse, comme c’était d’ailleurs le cas pour la grande majorité des vaisseaux-fusées des années 50 et 60…
Posée sur la surface lunaire et se dressant fièrement vers le ciel étoilé, dans un merveilleux décor réalisé par l’artiste Chesley Bonestell, la fusée aux reflets métalliques de DESTINATION… LUNE ! est à sa façon l’incarnation même de toute la SF spatiale des Fifties.
1950, c’est aussi l’année de ROCKETSHIP X-M de Kurt Neumann. L’histoire :
« Quatre hommes et une femme partent dans l’espace à bord de la RX-M (Rocketship Expedition-Moon), pour ce qui est censé être la toute première expédition dans l’espace par des Hommes. À mi-chemin, les moteurs de la RX-M se bloquent, mais le problème est vite résolu, cependant le vaisseau se retrouve rapidement hors de contrôle et prend obligatoirement un cap au-delà de la Lune puis dans l’espace profond. Au cours de cette explosion de forte accélération, l’équipage devient inconscient en raison d’une baisse de pression de l’oxygène, mais les moteurs sont coupés juste à temps… »
La star du film, c’est la fusée. Son titre, « rocketship » (littéralement « vaisseau-fusée »), l’indique clairement.
Quand un vaisseau-fusée se transforme en arche de Noé, c’est dans le film LE CHOC DES MONDES (When Worlds Collide, de Rudolph Maté, 1951). L’histoire :
« La planète Bellus va entrer en collision avec la Terre. L’espèce humaine est en sursis, il ne lui reste plus que huit mois à vivre. Néanmoins les Nations Unies considèrent les prévisions des spécialistes comme fausses, par conséquent aucune action n’est engagée. Seul un milliardaire finance lui-même les travaux d’un petit groupe de scientifiques dans le but de faire construire un vaisseau spatial capable d’accueillir une quarantaine d’hommes et de femmes tirés au sort, ainsi que différentes espèces d’animaux. L’engin spatial, véritable Arche de Noé, sera expédié vers Zyra, satellite de Bellus, que l’espèce humaine colonisera afin de survivre… »
Le magnifique vaisseau-fusée du film s’avère particulièrement réussi et impressionnant. On assiste à sa construction sur des chantiers gigantesques. L’embarquement demeure un moment fort du CHOC DES MONDES, avec des cataclysmes provoqués par l’approche de la planète Bellus. Le vaisseau-fusée décolle juste à temps, aidé pour cela par une immense rampe de lancement placée en contrebas. Se laissant partir sur ses rails, tout en étant propulsé par ses réacteurs, il descendra à toute vitesse avant de se retrouver lancé vers le ciel. Son atterrissage sur Zyra vaudra quelques sueurs froides à l’équipage, mais la neige amortira les chocs.
1951, c’est aussi FLIGHT TO MARS (de Lesley Selander) et son joli vaisseau-fusée pour lequel on réutilise en grande partie les intérieurs du poste de pilotage de la fusée de ROCKETSHIP-XM. L’histoire :
« Cinq astronautes arrivent sur Mars, où ils découvrent des habitants singulièrement hospitaliers. En réalité, les Martiens entendent s’emparer du vaisseau spatial de ces voyageurs de l’espace pour envahir la Terre. » (Allociné)
Des fusées, on en trouve aussi dans le très sérieux PROJECT MOONBASE (de Richard Talmadge, 1953). L’histoire :
« Dans le futur, en 1970, les États-Unis envisagent de construire des bases sur la Lune. Le colonel Briteis, le major Bill Moore, et le docteur Wernher sont envoyés en orbite autour du satellite de la Terre pour étudier les sites d’atterrissage pour les futures missions lunaires. Toutefois, le docteur Wernher est un imposteur dont la mission est de détruire la station spatiale des États-Unis en orbite terrestre, en la faisant entrer en collision avec la fusée de la station sur le chemin du retour. » (Wikipédia)
Une séquence nous montre même des fusées en train de s’amarrer à une station spatiale.
DES MONSTRES À BORD DES FUSÉES…
Une fusée peut également s’abîmer en mer… C’est ainsi que s’ouvre À DES MILLIONS DE KILOMÈTRES DE LA TERRE (20 Million Miles to Earth, de Nathan Juran, 1957), avec son monstrueux modèle de vaisseau-fusée qui sombre dans les flots de la Méditerranée. Deux membres d’équipage sont sauvés. Mais la fusée revenait d’une mission sur Vénus et elle transportait un cylindre qu’un homme retrouve échoué sur une plage. Il contient une étrange créature…
Dans IT, THE TERROR FROM BEYOND SPACE (d’Edward L. Cahn, 1958), la fusée devient le terrain de chasse d’un monstre martien. Les membres d’équipage sont décimés les uns après les autres, 21 ans avant qu’un autre alien ne s’attaque aux hommes et femmes du Nostromo… L’histoire :
« En janvier 1973. Une première expédition humaine, composée de dix cosmonautes, a rejoint la planète Mars et s’y est posée. Depuis, elle n’a plus donné signe de vie. Six mois plus tard, une nouvelle mission, commandée par le colonel Van Heusen, se rend à son tour sur la planète rouge. Elle y découvre le seul survivant du premier équipage, le colonel Edward Carruthers. Le chef de l’expédition semble bel et bien avoir assassiné tous ses coéquipiers… » (telerama.fr)
La créature, dont nous avons déjà parlé ici sur Les Échos d’Altaïr, évolue dans les moindres recoins de la fusée, se cachant afin de surprendre ses proies. IT, THE TERROR FROM BEYOND SPACE est le premier film de science-fiction où le vaisseau-fusée est l’antre d’une horrible créature.
LES VAISSEAUX-FUSÉES DE GERRY ANDERSON…
Dans les années 1960, les vaisseaux-fusées poursuivent allègrement leurs aventures spatiales dans de nombreuses productions cinématographiques américaines, italiennes et japonaises. Cependant la télévision n’est pas en reste grâce au plus grand fan de marionnettes au monde : le Britannique Gerry Anderson. Avec FIREBALL XL-5 (1962) et LES SENTINELLES DE L’AIR (Thunderbirds, 1965), nous avons droit à quelques-unes des plus belles fusées, et aussi des plus colorées !
Le Fireball XL-5, que l’on voit ci-dessus, est un vaisseau spatial commandé par le colonel Steve Zodiac en l’an 2062. La fusée et son équipage ont pour mission de patrouiller dans le secteur 25 de l’espace intersidéral. Le Fireball XL-5 utilise un rail de lancement pour ses décollages. Le vaisseau peut se séparer en deux parties. Ainsi le cône avant se détache et constitue un vaisseau en lui-même pouvant se poser sur les planètes. Le reste du Fireball XL-5 contient les quartiers des membres d’équipage, un laboratoire, un grand salon et des ateliers.
Dans la série LES SENTINELLES DE L’AIR, la Sécurité Internationale et ses fabuleux engins interviennent dès qu’une catastrophe se produit n’importe où dans le monde. C’est Alan Tracy qui pilote le Thunderbird 3 que l’on voit ci-dessus. Il s’agit d’une fusée rouge uniquement utilisée dans les diverses missions spatiales, notamment pour la maintenance de la station orbitale Thunderbird 5. Nous ne reviendrons pas en détail sur ce vaisseau car le Thunderbird 3 a déjà eu droit à sa fiche dans la catégorie Vaisseaux SF du blog.
À L’INTÉRIEUR DES VAISSEAUX-FUSÉES…
Dans le poste de pilotage d’un vaisseau-fusée, le confort n’a pas sa place. Souvent étroit (pas toujours), rudimentaire et conçu uniquement pour être fonctionnel, le poste de commande regroupe en vrac fauteuils inconfortables, écrans de contrôle bien carrés, grands leviers, manettes grossières, boutons monstrueux, cadrans bien visibles, hublots larges et lourdes écoutilles.
On peut aussi y trouver des rampes, des tuyaux ou encore des échelles menant à un niveau ou un autre de la fusée. Difficile de pouvoir se mouvoir correctement. Néanmoins nos héros dressés à rude enseigne, habitués aux épreuves des longs voyages spatiaux, ne semblent jamais souffrir de cet inconfort permanent, car même les quartiers des membres d’équipage, quand il y en a, se résument souvent à des lits superposés à même la cloison du vaisseau.
LA FIN DU RÈGNE DES VAISSEAUX-FUSÉES…
L’emploi des fusées dans les films et séries télévisées de science-fiction s’arrêtera vers la fin des années 60, avec l’arrivée de 2001 : L’ODYSSÉE DE L’ESPACE (1968) qui modifiera complètement la conception des vaisseaux. Malgré tout, bien entendu, quelques irréductibles petites fusées continueront encore un peu leur course folle dans l’univers SF, franchissant les années pour atteindre 1980 et la série télévisée CHRONIQUES MARTIENNES. Mais comme on le voit sur cette photo finale hautement symbolique où l’on assiste à un enterrement, ce sera leur arrêt de mort. Le vaisseau-fusée incarne aujourd’hui la conquête spatiale à ses débuts, la SF à grand-papa et la technologie qui carbure au vintage. On a un peu vite oublié qu’il fut le tout premier à sonder ardemment les profondeurs incommensurables de l’espace, emmenant avec lui pionniers galactiques et explorateurs scientifiques dans des aventures extraordinaires…
Dans la seconde partie de notre grand dossier sur les vaisseaux à travers le cinéma et les séries télévisées de science-fiction, nous vous parlerons des vaisseaux-soucoupes qui furent à leur façon les concurrents directs des vaisseaux-fusées dans les années 1950 et 1960 !
- Morbius -
À SUIVRE :
VAISSEAUX – DEUXIÈME PARTIE :
L’INVASION DES VAISSEAUX-SOUCOUPES
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Exceptionnel article et passionnant ! Quel régal de voir réunis ici toute cette armada de fusées plus jolies les unes que les autres ! Bravo Morbius.
Merci Erwelyn.
Sacré boulot en effet et passionnant comme l’écrit Erwelyn.
Content que ça vous plaise.
Très bon article! A ta question sur la réutilisation des fusées pour Flash Gordon et Buck Rogers, il s’agit du modéle utilisé pour le film « Just Imagine » de 1930. Avec ou sans train d’aterrissage et ajout d’un rostre au nez de l’appareil.
On pourrait aussi parler de la fusée soviétique du « Voyage Cosmique » de Zhuravlev (1936)
http://project.mettavant.fr/kosmicfusee.htm
Pour « Rocketship X-M » c’est une V2 que l’on voit décoller dans la version de l’époque.
La fusée de « Flight to Mars » est réutilisée dans Abbott and Costello go to Mars (1953) et dans une séquence de » World without end » (1956)
La séquence de début de « It…. » avec la fuséé sur Mars est reprise dans « L’ennemi invisible » (1964) épisode d’Au-delà du réel.
On pourrait aussi parler de la très jolie fusée du serial « Zombies of the Stratosphere » de 1952 et bien sûr celle plus célébre de « La Conquête de l’Espace » (1955).
Je terminerais par les fusées soviétiques entre autres de « Nebo Zovyot » (1959) et celle magnifique de « L’Etoile du Silence / First Spaceship on Venus » de 1959.
Merci pour toutes ces précisions, Doc Mars.
En plus de CAPTAIN VIDEO AND HIS VIDEO RANGERS, de TOM CORBETT, SPACE CADET et de ROCKY JONES, SPACE RANGER : une petite pensée pour COMMANDO CODY commandant le vaisseau-fusée du serial RADAR MEN FROM THE MMON (1952). Ici en version complète sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=-wR3uXBMq0w
Commando Cody étant un dérivé d’un autre commandant de vaisseau-fusée : Commander Corry de la série TV SPACE PATROL (1950-1955)
http://www.originaloldradio.com/space_patrol_rocket_2.jpg
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/9/97/Ralston_Rocket_on_display.jpg
https://www.youtube.com/watch?v=2gDJQHq94yw
Puisque Doc Mars parle de la fusée de L’ÉTOILE DU SILENCE de 1959, j’ajouterai la version américaine : 12 TO THE MOON (1960) de David Bradley. On y retrouve cette même logique d’une équipe internationale réunie lors d’un même vol, mais qui embarque cette fois pour une expédition lunaire au lieu de Vénus.
Le film en VO : https://youtu.be/VVTBaeW16Yw