ARC-BOUTAGE – chapitre 6

Posté le 5 avril 2015

Souvenez-vous que suite à une proposition lancée par un membre du groupe des Échos d’Altaïr IV sur Facebook de créer une nouvelle fantastique participative, certains membres de ce même groupe avaient répondu à l’appel. Trapard, Skarn, Jean Bessaudou et Gaulois, puis de nouveau Trapard ont chacun eu un mois de délai pour écrire leur partie dont voici l’historique. Puis Skarn a remis l’histoire en mouvement avec cette sixième partie, laissant à Jean Bessaudou le loisir de se choisir un moment le mois qui vient pour connecter de nouveau son ‘bioport’ à la nouvelle. Mais si vous, vous aimez aussi le Fantastique et que vous vous sentez l’âme d’un scribouilleur bouillonnant et, surtout, que l’évolution de cette nouvelle vous inspire, n’hésitez pas à nous rejoindre dans le groupe (ou à nous contacter ici) et à nous proposer votre participation.

Arc-Boutage – chapitre 6

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La douleur recommence, plus vive encore que la première fois. C’est à peine si j’ai vu l’autre sourcilier. Je croise mes bras contre moi pour faire barrière à cette attaque par réflexe, mais je sais pertinemment que ce geste ne me sera d’aucune aide. Mes narines sont agressées par une odeur rance, une odeur de mort, sa mort. Sa chair pourrie tombe par endroit et donne l’impression de se désagréger au contact de l’eau du marais. J’aperçois ici ou là un morceau d’os et ses yeux vitreux me fixent sans mouvement. Lentement il lève le bras gauche, laissant s’envoler au vent des morceaux de guenilles aussi pourries que les chairs qui composent son porteur. La douleur m’oppresse plus encore, j’ai l’impression que mes poumons vont imploser sous la pression qu’IL exerce sur moi par sa simple force de pensée.

Les larmes commencent à monter tellement la douleur est forte si je ne réagis pas immédiatement de risque d’y laisser ma peau. J’étais déjà tombé sur des coriaces avant mais celui-ci m’a surpris par la violence de son attaque. Il me faut répliquer et très vite si je veux m’en sortir. Je redresse les yeux vers lui et d’un mouvement sec, je tends mes bras vers lui en ouvrant grand les mains. Une décharge me court depuis les épaules et sort par chacune des mes paumes, se propageant à grand vitesse vers LUI. À l’œil nu un humain normalement constitué ne verrait que le sillon laissé par le mouvement de l’air à la surface de l’eau du marais comme pourrait le faire un avion volant à basse altitude sur l’océan. En revanche, un être doté de pouvoirs surnaturels tel que moi verrait parfaitement les vortex créés par le déplacement de l’air et les vibrations qui environnent la personne qui les a produites.

IL prend l’attaque de plein fouet me libérant instantanément de ma douleur. J’entends un craquement sinistre, certainement celui de sa colonne vertébrale qui vient de céder sous le choc. Des lambeaux de chair et des morceaux de vêtements volent sur plusieurs mètres, je crois même voir deux molaires et un globe oculaire au milieu des morceaux qui volent. IL atterrit plusieurs mètres plus loin, j’en profite pour préparer mon attaque suivante s’il en était besoin.

J’avance lentement vers le corps possédé mais aucun mouvement ne semble émaner de la masse informe qui flotte à présent au grès du faible courant créé par le vent. Je ne me laisse pas duper, je n’ai pas encore vu le feu-follet. Il n’a pas encore eu son compte.

Comme pour me donner raison il se redresse brusquement alors que je suis à moins de deux mètres, il me regarde de son seul œil qui semble briller de haine à présent. Je lance ma seconde attaque de toutes mes forces. Celle-ci sera la bonne j’en suis sûr.

Le vortex est plus impressionnant encore et emporte avec lui l’eau croupie et quelques feuilles de la végétation environnante. Le tout avance très vite en direction de la cible, y échapper semble illusoire. J’esquisse un petit sourire au coin des lèvres alors que l’impact est imminent. Mais alors que le possédé devrait être disloqué par le mélange des éléments déchaînes contre lui, un mur d’eau se dresse à quelques centimètres seulement de son corps décharné. Le maelstrom se heurte au mur invisible dans un éclat d’eau d’air et de feuillages puis tout retombe et le silence s’installe.

IL se tient toujours devant moi, droit comme un I,  fier comme un soldat revenant victorieux de la bataille. Seulement cette fois, la bataille n’est pas gagnée mon gars, tu ne connais pas encore Dominique.

- Zarathoustra, aide-moi !

***

Il est marrant l’patron : un pet qui passe pas et qui c’est qu’on appelle ? Bibi forcément. Et juste au moment où je suis tranquillement en train de me balader au bord du marais, enfin, balader mon essence… Non mais j’vous dis, il assure pas parfois le gars. Juste au moment où j’allais rigoler un peu avec une grenouille… J’aime bien le bruit que ça fait quand ça explose, une grenouille. Et puis ça en colle un peu partout : une patte ici, une patte là, un œil…

- Zarathoustra bordel ! J’ai besoin d’un coup de main tout de suite, pas demain !

Bon, bon, ok, j’arrive…

- Skarn -

3 commentaires pour « ARC-BOUTAGE – chapitre 6 »

  1.  
    trapard
    5 avril, 2015 | 17:54
     

    Very good Mister Skarn !

  2.  
    5 avril, 2015 | 18:16
     

    Vous êtes tous très doués ! Je vous tire mon chapeau ! :-D

  3.  
    Skarn
    6 avril, 2015 | 5:01
     

    Thanks a lot!

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